Tous ces jours-ci, les médias ne ménagent pas leur peine pour relater autant d’affaires de pédo-criminalité qui visent divers milieux parmi lesquels ceux du clergé, de la médecine, du cinéma, de la littérature.
Autant de domaines où se déploie l’activité humaine et où dominent, le plus souvent, confiance et estime.
En seraient-ils dénués, tous ces milieux alors que tant de vocations s’y révèlent, tant de réels talents s’y exercent parce que, soudain, on y découvrirait quelques comportements répréhensibles?
Non. Et surtout pas.
Car y ramener les quelques personnes qui les salissent pour d’autant les rejeter, c’est comme le dit si bien l’expression « jeter le bébé avec l’eau du bain ».
Alors, de grâce, ne mélangeons pas tout!
« Je veux comprendre pourquoi je suis devenu comme ça. » Cette remarque émise par un chirurgien pervers parmi les pervers a été relayée par son avocat.
Le problème, bien sûr, reste de savoir si, au-delà des réponses qui seraient fournies à la question qu’il (se) pose, son mal s’en verrait modifié. Or rien ne l’assure.
Car sauf à ce qu’une démarche intellectuelle ne contribue à mettre en place des garde-fous, ce qui n’est jamais garanti, elle ne satisfait le plus souvent qu’elle seule.
Et c’est la plupart du temps ainsi, qu’au détriment de l’ensemble des compétences et des talents qui signent une personnalité, son mal l’emporte.
Religions
Le 4 février de cette année, le Pape François célébrait une messe aux Emirats Arabes Unis. Autant le dire, il créait « l’événement ».
Un an plus tard, le 29 février 2020, un autre « événement » aura lieu, cette fois à Genève, appelée comme on le sait, la Cité de Calvin.
Après 500 ans et pour la première fois, une messe se tiendra au sein-même de la Cathédrale Saint-Pierre.
Il va de soi qu’au-delà du seul plan religieux, au regard de l’Histoire donc, cette invitation faite aux catholiques par la Paroisse protestante de Saint-Pierre-Fusterie ne devrait pas passer inaperçue.
On connaît les efforts menés par les Eglises en faveur de l’oecuménisme. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur ces deux événements.
Le premier s’est déroulé dans un pays qui tolère les chrétiens sous conditions.
Le second aura lieu, certes sans le Pape qui n’en est pas moins venu à Genève, aussi qualifiée de « Rome protestante ».
Comparer ces deux « événements » n’a pas lieu d’être ici.
Mais signaler qu’à un an d’intervalle, les catholiques sont accueillis aussi bien en terre musulmane qu’en terre autrefois calviniste, peut se lire comme un simple hasard de calendrier.
A moins que ce genre d’échanges de bons procédés ne se poursuive et qu’un jour, qui sait, musulmans et calvinistes ne soient reçus, pour les premiers en terre vaticane, pour les seconds, dans quelque église pour y célébrer leur culte?
Ce tableau de Van Gogh, peint entre décembre 1885 et février 1886 représente des maisons vues depuis leur arrière-cour. C’est de la page Facebook consacrée au peintre que je la tiens.
En cette veille de Noël où tant de familles s’apprêtent à célébrer la fête ou pas, où les ultimes cadeaux sont cherchés en toute hâte sauf à ce que l’on se soit dit qu’on ne s’offrirait rien, en cette veille de Noël, ce tableau peut être ressenti d’autant de manières qui soient.
Car dans ce qui n’apparaît pas côté rue, que savoir? Rien si on n’y a accès.
Il en va de même d’êtres que nous pensons connaître. Ce qui se cache, ce qui se trame loin des regards partagés en public, personne ne peut rien en déceler faute d’être voyant ou devin ou alors d’une extrême réceptivité et encore.
A ces vies qui se déroulent loin de ce qui fait les unes, loin de ce qui anime les échanges sur tel ou tel réseau, à ces existence menées en dehors d’un peu tout, je pense en cette veille de Noël.
En cette veille de Noël, difficile de ne pas songer à tant de manières de l’aborder. Qu’on le veuille ou non, qu’on reconnaisse sa célébration chrétienne ou non, sa force symbolique est là.
On a beau dire, la pression s’exerce, qu’on organise des agapes en famille ou entre proches, qu’on se coupe au contraire de toute forme de festivité parce qu’on s’en fiche ou qu’on s’en moque.
Noël est une fête collective dont le sens n’a cessé de se transformer tout au long de l’Histoire. De nombreuses études ont été et continuent d’être consacrées à ce sujet.
Ce qui ne change rien au fait que Noël occupe l’espace par les décorations que la fête inspire, par les marchés qui lui sont dédiés, par l’effervescence commerciale qui lui est liée.
Des « Noël » sont organisés un peu partout, on pense aux personnes isolées, âgées, on pense à celles qui sont malades, démunies, bref on se montre solidaire.
Il y a, bien sûr, quelque chose d’émouvant dans pareils élans altruistes. Et les retenir plutôt que de se polariser sur la violence et l’agressivité est tout aussi bien.
L’amour entre les êtres peut toujours rester un voeu pieux, il n’en demeure pas moins émis et vaut autant que haine et détestation.
Joyeux Noël à toutes et à tous!
Un rayon de soleil éclaire ce 2 novembre où la mémoire des défunts est rappelée et honorée.
Elle ne l’est bien sûr pas partout, ni par toutes et tous dans les pays qui cultivent cette tradition. Car s’il est un rapport que chacune et chacun vit à sa manière et au plus profond de son intimité, n’est-ce pas celui qui lie à la mort?
L’être cher, arraché par tel mal contre lequel il a lutté ou pas, trop tôt disparu ou parti en paix, autant de départs vers l’inconnu auxquels les proches réagissent de façon diverse.
Selon telle ou telle croyance, ce qui suit la vie terrestre devrait réjouir.
Comment en être certain sinon en ayant, peut-être, reçu de quoi s’en convaincre? Heureux soient celles et ceux qui ont vu ou entendu leurs défunts leur dire que « tout allait bien »!
Cela existe, paraît-il.
Mais le contraire aussi, manifesté par autant d’apparitions de « revenant(e)s ». Quoi qu’il en soit et pour ma part, j’ignore où sont partis tant d’êtres qui m’étaient chers.
Je pense à eux.
L’article indiqué ci-après en bleu rend compte d’une rencontre avec un jeune Français emmené à l’âge de douze ans avec ses frères et soeurs et tout le reste de la famille maternelle et paternelle pour une destination qui, selon ses souvenirs, a été présentée comme celle de vacances.
En réalité, fin août 2014, le père avait décidé de rejoindre l’EI.
Arrivé à Baghouz, Mourad -prénom d’emprunt du jeune homme- raconte qu’il y a perdu ses deux petites soeurs et son père. J’étais devenu le chef de famille. Alors il y a un pacte avec les Kurdes, pour sortir les femmes, les enfants. J’ai refusé que ma mère, mes frères, mes sœurs partent… Parfois ils disent qu’on va être jugés. Par qui ? Je sais pas… Ils ne savent pas…
Qui est ce « ils », rien ne le précise.
L’auteur de l’article relate ensuite les propos de Mourad selon lesquels il n’aurait jamais vu de représentant du gouvernement français. Et de commenter ainsi:
« Alors qu’il a été emmené en Syrie au sortir de l’enfance, Paris, qui dispose d’une présence dans le Nord-Est syrien, semble avoir choisi de le laisser disparaître dans l’oubli de sa geôle, comme d’autres mineurs dans les camps fermés, plutôt que de lui porter assistance. Est-ce parce qu’il est mineur qu’il n’a pas été transféré vers l’Irak, comme onze autres Français, condamnés depuis à la peine de mort ? »
La manière de conclure l’article est aussi émotionnelle que factuelle: « Un garde attend. Il faut partir. Mourad va retourner dans l’ombre. C’est son anniversaire demain : Ma mère ne sait pas si je suis mort ou vivant… » Et le journaliste d’ajouter que « La France non plus. La dernière fois qu’elle l’a vu, il avait 12 ans. »
La question se pose tout de même de savoir qui est responsable d’un départ volontaire de toute une famille vers l’EI sinon celui qui l’a décidé, à savoir le père! Certes, Mourad n’a rien eu à dire à ce moment-là. Et le voici désormais avec cinq ans d’une vie qui n’a plus rien à voir avec celle de ses congénères français restés, eux, au pays.
La responsabilité de la France face aux siens inclut-elle ce genre de cas de figure, si la réponse était connue, cela se serait sans doute déjà su …
La lutte contre l’excision n’aura donc pas été récompensée par le Prix Sakharov 2019
Comme chaque année, le Prix Sakharov a été décerné.
Si, en 2018, il avait été remis au cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, cette année, c’est à l’économiste ouïgour que cette prestigieuse récompense a été accordée.
Parmi les candidatures soumises, figuraient, entre autre, celles de jeunes Kenyanes qui ont créé une application pour combattre l’excision.
Chaque année, plus de trois millions de filles dans le monde risquent de subir des mutilations sexuelles, soit sept filles par minute, et ce souvent avant l’âge de 15 ans, pour beaucoup dès la naissance.
Alors que la violence exercée contre les femmes mobilise tant et fait les unes de nombre de nos médias, il aurait été judicieux de récompenser ces jeunes Kenyanes.
Mais il en aura été décidé autrement.
Il est évident que croupir dans une prison chinoise ne doit pas être une partie de plaisir. Mais être mutilée à vie comme autant de ces jeunes filles qui ont à subir l’excision?
D’autres éditions de ce Prix existent qui honoreront peut-être le combat de ces courageuses jeunes filles.
Dire du port du voile qu’il fait polémique est un euphémisme. En traiter de manière moins clivante que ce qu’on peut entendre ou lire à longueur d’ondes et de colonnes n’est pas dénué d’intérêt.
Dans ce sens, l’initiative prise par Le Monde de donner la parole à des femmes musulmanes françaises apporte quelques éclairages qui valent d’être pris en considération même si certains d’entre eux ne sont pas inconnus.
Par exemple, cette femme explique que, sa mère, originaire d’Algérie était analphabète, elle se voilait sans se poser de questions, parce qu’elle n’avait pas le choix. Moi, je suis née ici, je me bats pour le porter. Et elle le fait contre l’avis de ses parents. Ils se sont battus pour s’intégrer, ils me répétaient que j’étais en France et que j’étais libre, mais pour moi, c’était une façon de me réapproprier ma féminité et de m’affirmer.
Et puis, il y a ce genre de déclaration: Nos mères ou nos grands-mères n’étaient pas françaises, elles ne savaient pas forcément pourquoi elles portaient le voile. Moi, je suis née ici, c’est mon pays ici, j’ai le choix et le droit d’être qui je suis.
Quant à la conclusion de l’article, elle ne manque pas non plus de piquant.
Pour deux des femmes interviewées par Le Monde, en effet, il n’y a pas lieu de parler de ce qu’endurent des femmes d’autres pays car leur situation n’a rien à voir avec la leur. Ici, nous sommes en France, ici, nous avons le choix, arrêtons les amalgames et le soupçon et faites-nous confiance.
On sent là le besoin de s’affirmer non seulement par rapport à leurs mères qui ont vécu dans la peur, en France mais aussi par rapport aux femmes, ailleurs dans le monde, qui, elles aussi vivent dans la peur.
En d’autres termes, ces Françaises musulmanes mettent à profit les privilèges accordés par leur pays de naissance et y ajoutent leur liberté de porter le voile qui, selon elles, est un symbole de spiritualité et de pudeur.
Ca se discute.
A survoler les informations partagées sur les réseaux sociaux, il y a vraiment de quoi parfois désespérer, si trouver un écho du monde un peu réjouissant a motivé la visite sur ces plateformes.
Car tout y passe, du martyre vécu par telle ou telle victime individuelle ou collective, de la maltraitance infligée aux diverses espèces humaines, animales, végétales et minérales ou, plus près de nous, des dissensions et autres menaces de guerre civile, de la destruction ou de la vente des églises quand elles ne sont pas incendiées, du Brexit et de ce qu’en pense sa Majesté, sans compter et pour l’anecdote, de l’exécution plutôt laborieuse de l’hymne national russe lors d’une visite officielle de Vladimir Poutine à Riyad.
Autant d’échos échantillonnés du monde.
C’est cela, être tenu au courant de ce qui se passe aux quatre coins de la planète. Sauf qu’elle offre encore bien au-delà de ce que l’on en sait, en bien et en mal s’entend. Car la nature humaine, devrait-on le rappeler, ne cessera de nous surprendre. Mais dire sa grandeur aurait aussi de quoi redonner de l’espoir quand, journée faite, les critiques ou autres doléances s’enchaînent et s’étalent.
Est-ce qu’en être témoin indirect influence de quelque façon que ce soit notre regard, oui et non, selon le temps de réflexion et d’analyse qu’on leur accorde. Mais ensuite? Car tenir compte des informations reçues, les discuter, oui mais pour quel résultat quand, les oublier aussitôt que de nouvelles les ont remplacées dans le fil de l’actualité, semble souvent se produire?
A défaut d’être mobilisé par une cause bien précise, il semble que publier une info par ci par là, pour autant d’internautes qui se livrent à cette activité, n’ait d’autre raison que de répercuter, sans autre réflexion ajoutée. A elles et eux de contredire ou de confirmer ce constat qui ne saurait avoir valeur de « vérité », surtout pas!
Il est juste question d’esquisser une approche de comportements en réseaux…
La sidération est une évidence tandis que la France, mais pas qu’elle. découvre qu’au coeur même de son Etat ait pu oeuvrer le radicalisme assassin.
Pleuvent alors les réactions, les « il faut que… » ou autres décisions à prendre comme si tout était aussi simple.
Les responsabilités sont bien au-delà de tel ou tel et peuvent se nicher dans autant d’intérêts de va-t-en guerre qui essaiment de par le monde.
Dans ce cas, est-on face à des complicités, du laxisme, des dépendances en tous genres ou un peu de tout cela ensemble?
En son temps, l’archevêque de Mossoul avait prévenu.
« Ce que nous vivons, vous le vivrez un jour ». Certes, il songeait là au sort réservé aux Chrétiens d’Orient. Or la France se veut laïque et républicaine.
Elle l’est si bien qu’elle voit tomber des têtes au sein même de l’une de ses administrations les plus prestigieuses et sécurisées.