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Genève, de Lénine à Poutine

En 1904, est-il mentionné sur le site de la Société de lecture qui précise même le jour, Lénine y demande son admission. Ladite Société ne s’en cache pas.

Le futur révolutionnaire y est donc reconnu et des propos tenus par son épouse y sont même cités.

Il semble donc que cet homme -qui n’a pas vraiment fait que des heureux par la suite- ne dérange pas ce haut lieu culturel genevois alors que tel n’est pas le cas de l’actuel Président de la Fédération de Russie.

Depuis le 24 février 2022, en effet et après l’échec de la diplomatie pour des raisons qui ont été évoquées ici même à de nombreuses reprises, la dénommée « Russie de Poutine » n’est plus à l’honneur sinon pour la déprécier.

Pour rappel, la Société de lecture avait été sollicitée par la Chancellerie pour prêter du mobilier à l’occasion de la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine le 16 juin 2021 à Genève.

La Tribune de Genève l’avait mentionné ici et là. Mais apparemment, on ne souhaite pas en laisser de traces. Aucune mention de ce fait sur le site de la Société qui aurait été honorée d’avoir ainsi participé à un effort diplomatique.

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Éloquents restes d’une rencontre au sommet

Sur le réseau social LinkedIn, je lis à l’instant un post de Hicheme Lehmici qui raconte comment, lors d’une rencontre d’ordre politico-diplomatique à laquelle il assistait à Genève, une petite plaque posée sur un fauteuil attire son attention.

Il y lit ceci:  « Joe Biden – 16 juin 2021 ».

Il s’agit du siège sur lequel s’est assis Joe Biden lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine à Genève à cette même date. Intrigué, Monsieur Lehmici cherche alors le fauteuil du Président russe.

La suite de son récit, la voici en copié-collé:

Je parcours les couloirs, rien.

🧑Je demande à une responsable :

– Et celui de M. Poutine ?
Elle me regarde un instant, puis répond, laconique :
– Nous nous en sommes débarrassés… compte tenu des considérations que vous savez.

🤔Je reste interdit.

– Mais madame, les chaises ne font pas la guerre.

Elle se crispe, puis tente de se justifier :

– Oui, mais enfin… un tel siège n’a pas sa place ici, vu… le personnage.

Je lui réponds simplement :

– Ce fauteuil ne fait pas la guerre, madame. C’est un témoin de l’Histoire.

Silence. Malaise.

🇺🇦À mes côtés, mon amie Ukrainienne à la grâce tranquille et au regard malicieux prend la parole, d’un ton posé :

– Madame, je suis Ukrainienne.. C’est moi qui voulait (sic) la photo…

👉La scène devient irréelle.
Un simple fauteuil, témoin d’un moment de dialogue, devient gênant, presque interdit.

Et pourtant, c’était un symbole de discussion, celui d’un moment où deux dirigeants avaient eu le courage de s’asseoir face à face.

Aujourd’hui, on préfère l’effacer.
Et même dans un pays neutre, la militarisation de la pensée s’installe jusque dans le mobilier…

…………………

Pour ma part, je me rappelle très bien ce qu’il en a été de ces fauteuils et qui les avait mis à disposition. Mais vu que l’auteur du post ne le mentionne pas, je respecterai son souhait de ne pas l’indiquer.

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France-Russie, la fleur au fusil

Donc la France va passablement augmenter son budget pour l’armée. Soit.

Considérer que la défense nationale mérite investissement se conçoit. Considérer la Russie comme principale ennemie est une autre affaire.

C’est estimer que ce pays tant de fois intervenu en faveur de la France s’est retourné contre elle.

L’Histoire a une mémoire.

Hélas, si elle est rappelée par l’ancien porte-parole de l’ambassade de Russie en France désormais considéré comme persona non grata, celle-ci n’a plus aucune valeur aux yeux de qui doit lui tordre le cou.

À l’évidence, aucun de ces courageux défenseurs de « valeurs » qui nous rappellent autant de fois que possible les distorsions que la Russie inflige à l’Histoire, aucun de ces vaillants émissaires de la morale ne s’indigne!

Que l’arbitraire soit la norme n’échappe à personne.

Ne jamais l’oublier est une exigence face à l’âpre combat mené contre un pays qui doit absolument être diabolisé pour sauver de très vils intérêts.

Car sous couvert de combat mené au nom de la « démocratie », d’énormes investissements financiers sont en jeu dont on a hâte de voir quelles miettes tomberont dans l’escarcelle du bon peuple crédule et confiant.

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La guerre à tout prix

Que veut l’Union Européenne, que veut l’Ukraine, que veut l’OTAN, que veut la Russie, on peut gloser à l’infini sauf à se limiter au constat que les conditions émises par les forces en présence sont telles que la guerre se poursuit.

La vie humaine n’a de valeur que pour qui la lui accorde.

Après la diplomatie bafouée par le non-respect des accords de Minsk I et II pour permettre à l’Ukraine de s’armer, après l’indifférence de nos médias aux neuf ans qui ont précédé février 2022 et ravagé le Donbass, on ne peut que se rendre à l’évidence: les cerveaux occidentaux étaient à laver.

Les voici rincés et essorés.

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Veiller

Près d’un mois s’est écoulé depuis le dernier sujet publié sur ce blog.

L’actualité ne m’inspire plus de quoi me mobiliser comme autrefois. Non que j’aie renoncé à la penser, surtout pas! Mais en traiter comme je m’y suis employée des années durant, je n’y parviens plus.

Des camps se sont formés, certains se sont radicalisés quand d’autres tentent encore de ménager la chèvre et le chou.

Nombre d’analystes compétents existent qui s’ingénient à éclairer des situations de manière telle que l’on ne soit pas obligé de se placer d’un côté ou de l’autre. Mais ils demeurent hélas très peu influents. Ou sont marginalisés.

Comme si, en définitive, les forces en présence un peu partout dans le monde avaient besoin de s’affronter sans concession. Quelle importance a la vie humaine aux yeux de telles engeances, on ne se le demande même plus, on le constate.

Donc me tourner vers des horizons moins funestes explique les plages de silence de ce blog. Je n’oublie pas ses lectrices et ses lecteurs que je remercie.

L’espoir ferait vivre, selon l’adage bien connu. Le cultiver est à double tranchant. Car on serait tenté par l’attentisme alors que ne pas renoncer à la vigilance s’impose.

Est-ce suffisant n’est même plus la question. Parce que veiller est toujours préférable.

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« Un président ne devrait pas dire ça… » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Gérard Davet et Fabrice Lhomme

Plus de onze ans que la guerre fait rage dans le Donbass, plus de onze ans que, vous le savez bien, la Russie a tout faux.

Plus de onze ans que la mort décime les générations, que la fracture entre deux pays autrefois frères a déchirés au point de rendre à peu près vain tout espoir de réconciliation, plus de onze ans que la diplomatie européenne a révélé son vrai visage avec les accords de Minsk I et II trahis mais on n’en démord pas, il n’y a qu’une seule coupable.

Devinez laquelle! La réponse est toute trouvée puisqu’en Ukraine, on n’aspire qu’à la démocratie.

Raison pour laquelle, en février 2014, la Rada a adopté une loi interdisant le russe jusque-là reconnu comme langue officielle. Aux russophones de se débrouiller pour oublier leur langue et leur culture. Car en démocratie, c’est ainsi. On ne reconnaît plus la langue d’un peuple dont le président est un dictateur, un « tyran » lit-on aussi.

Un homme, d’ailleurs, annoncé mort depuis des années, atteint qu’il aurait été de toutes sortes de maladies.

Qu’on n’apprécie pas un chef d’État est une chose. Qu’on en dise n’importe quoi, une autre et surtout lorsque les propos tenus le sont par des éditorialistes, des journalistes ou des personnalités politiques en vue.

Dans ce sens, le titre d’un ouvrage paru en 2016 et signé Gérard Davet et Fabrice Lhomme, s’applique tout aussi bien à l’actuel locataire de l’Élysée qu’à son prédécesseur François Hollande qui a inspiré le titre du livre: « Un président ne devrait pas dire ça… »

Je vous invite à écouter ne seraient-ce que les deux dernières minutes de l’interview qu’Emmanuel Macron accorde à Darius Rochebin sur LCI.

Vous y découvrirez la consécration du « en même temps » qui caractérise le président français. Ne rien dire de ses « collègues » pour lesquels il a « toujours du respect » mais dire quand même.

Je ne suis ni politicienne, ni militante.

J’observe juste comment la plus mauvaise foi qui soit à l’appui d’intérêts en tous genres a réussi a œuvrer pour rendre nos pays aussi éloignés et étrangers les uns des autres jusqu’à les rendre désormais ennemis quand bien même on s’agiterait pour trouver des accords de paix.

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Quelque part loin de l’actualité

Chères lectrices et Chers lecteurs de ce blog,

D’abord, merci de le suivre, merci de l’intérêt que vous y portez. Les sujets y sont moins fréquents depuis quelque temps car je me suis livrée à un exercice inédit, très prenant et qui m’a plu.

J’ai aimé, en effet, me confronter à l’écriture d’un texte personnel qui ne soit pas de la fiction. L’ensemble de mes recueils de nouvelles relève de l’imaginaire, pas ce que je viens de terminer.

Deux mois durant, j’ai été comme en immersion.

Cela dit et s’agissant de récits personnels, je pense que n’importe qui aurait de quoi en écrire. La question est de savoir si l’envie de parler de soi est là et surtout, comment.

Car, pour moi, il ne s’agissait pas de « me raconter ».

J’ai été littéralement emportée par une force qui m’a entraînée vers toutes sortes de recoins de mon passé. Et à ma grande joie, la langue a suivi.

Ce qui ne va pas de soi.

Car entre les impressions, la fidélité avec laquelle on aimerait les relater, les liens à établir entre telle ou telle période, tel ou tel fait, événement ou moment marquant, l’embrouille guette.

Et quand des ombres flottent en pleine lumière, sans forcément l’obscurcir, elles lui donnent un autre éclat.

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Quand l’UE découvre ce qu’est une démocratie

Un article de Swissinfo m’a été transmis à l’instant et je remercie l’ami qui l’a porté à ma connaissance. Le sujet traité est très intéressant. Je vous en recommande vivement la lecture.

On y apprend, entre autres, ce qu’est une démocratie pour qui aurait pensé de l’Ukraine qu’elle en était. À ce titre, on dirait que l’Union Européenne le découvre.

Cette UE dont tant de ses représentants se trouvaient sur le Maïdan en 2013 pour soutenir le peuple ukrainien qui aspirait à la liberté. Ce peuple sur lequel le grand voisin russe ne cessait ses pressions.

Ce peuple qui considérait que l’Ukraine devait s’affranchir. Ce peuple à qui on vendait l’Union Européenne. Mais attention, celle-ci posait quelques conditions.

Bien sûr qu’on s’engageait à les respecter.

Bien sûr que le Président de cette Ukraine soutenue à bout de bras était un fervent démocrate. Et bien sûr que la corruption au nom de laquelle on avait renversé le Président Ianoukovitch allait être combattue.

Le résultat se connaît et la lecture de l’article vous éclairera sur le sujet.

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Débats à hauts risques

Lorsqu’en 2010 j’ai pris contact avec le responsable de la plateforme – disparue désormais- de la Tribune de Genève, j’ai pensé de cet espace d’échange qu’il était une façon de participer à la vie socio-culturelle et politique de ma ville, de mon canton et plus généralement de mon pays et du monde.

Les sujets et les approches que je proposais attiraient aussi bien les personnes curieuses de découvrir un éclairage auquel elles n’auraient pas songé, que celles qui le rejetaient d’emblée, par mauvaise foi ou incapacité de fournir le moindre effort de réflexion.

Critiquer pour réduire, juger et accuser, telle est souvent l’attitude de qui ne veut pas débattre.

En tant que linguiste, j’ai travaillé sur le discours polémique. J’ai mis au jour différentes stratégies destinées à s’en prendre à la parole adverse. Donc je connais un peu le sujet sinon pas mal.

Force m’a donc été de très vite constater comment un propos peut être tordu, reformulé, déformé et j’en passe dans le seul but de discréditer celle ou celui qui le tient. Autant dire qu’à traiter de la Russie, je n’ai pas été épargnée ni ménagée. Et j’ai eu beau dire ce qui me liait à elle, peu importe.

L’exercice m’a beaucoup appris.

Et comme nombre de personnes aguerries, j’observe que certains sujets n’ont plus aucune chance de pouvoir être discutés. Aussitôt se lève une armée d’hommes et de femmes prêt(e)s à en découdre avec qui n’entre pas dans le rang. On ne débat plus sans risque, en démocratie!

Parce que la morale à quatre sous a pris le relai sur l’argumentation.

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Démocratie quand tu nous tiens

En démocratie, nous est-il souvent répété, le respect de la liberté d’expression est un principe fondamental.

Soit. Donc si, un jour un homme, une femme se dressent au nom d’une cause et rassemblent par leur discours, un parti est susceptible d’être créé.

Soit encore.

Parce que chacune et chacun a sa place et peut tenter sa chance. C’est du moins ce qui est prôné et mis en avant. Fort bien. Donc on y va et que le meilleur gagne!

On serre les rangs, on veille, on surveille, on se montre prêt à en découdre. Pleine d’allant, résolue au combat, la toute fraîche et pimpante formation se dote de moyens pour l’emporter.

Elle doit gagner. Et donc, aucun obstacle ne lui résistera.

La machine est lancée, rien ne l’arrête. Jusqu’à ce que les premières victimes tombent. On minimise. Des sacrifices sont normaux face à un adversaire rebelle. On le vaincra.

Après tout, on se bat pour une bonne cause. L’emporter est légitime.

Ainsi naissent les luttes et les batailles les plus sanglantes. Au nom de la liberté et du meilleur à défendre vaille que vaille. C’est la règle, elle s’applique sans état d’âme.

En démocratie, la liberté de descendre l’autre est une réalité. Au nom d’une concurrence qui serait loyale et autoriserait de fait à se distinguer de régimes autoritaires ou dictatoriaux.

La démocratie est sans doute préférable à d’autres formes de pouvoir. À condition de ne jamais faillir à ce qui la définit.