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Cette liberté chérie de nos démocraties

Comparer un régime politique à un autre est un exercice aussi stérile qu’intéressant.

Stérile par l’insignifiance qu’il aura sur lesdits régimes, intéressant par ce qu’il révèle de leurs pratiques et de leurs conséquences. Je songe à de récents échanges que j’ai eus avec diverses personnes à ce sujet.

L’une d’elle évoquait Dubaï ou le Qatar où, selon elle, le vol n’existait pas et si oui, était sévèrement puni. La porte des appartements restait ouverte, un portable pouvait être laissé sur une table de café pendant qu’on s’absentait quelques minutes sans qu’il soit dérobé.

Manière de dire qu’en Europe, le vol était une pratique courante et à peine sanctionnée quand elle l’était.

Une autre relevait que dans un pays européen, si on s’exprimait contre le régime en place, on ne terminait pas en prison comme dans certains pays. En un mot comme en deux, la liberté dont nous disposions de faire part de points de vue opposés à ceux du pouvoir en place était au moins accordée.

Autant ne pas ronger son frein derrière des barreaux pour un larcin ou pour un délit d’opinion, en effet. Et la différence est appréciable. Serait-ce donc plus vivable d’être entouré d’êtres libres quand, soi-même, on serait plutôt enclin à respecter autrui et l’ordre public, la question me paraît être là.

L’exemple de la France et de son énième épisode politique interroge tout autant.

Car si l’on comprend bien, chacune et chacun a usé de sa liberté pour voter et en fin de compte, l’homme, certes talentueux et compétent, qui a été désigné pour gouverner est déjà sous la menace de censures. Parce que la démocratie se dit avoir été volée ou parodiée.

Il semble bien, dans ce cas, que le respect de cette liberté tant chérie en Occident relève de l’impossible quadrature du cercle. Et cependant, elle fonde nos régimes dont jamais une occasion n’est manquée de rappeler combien ils sont préférables à d’autres.

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Plaidoyer pour la pensée « non binaire »

On ne le répétera jamais assez, même en vain puisque la nature humaine est aussi angélique que diabolique -parfois même les deux en même temps à en croire les portraits dressés de criminels dont on s’étonne des actes qu’ils ont pu commettre- bref, on a beau continuer de croire à quelque miracle, la guerre est un fléau dont on n’est pas près de se débarrasser.

On ne le répétera jamais assez non plus, les chefs de gouvernements des pays qui sèment la zizanie et alimentent la discorde de toutes les façons possibles y trouveraient un intérêt. Cela est souvent énoncé au sujet des Etats-Unis qui ont à leur actif un nombre impressionnant de conflits.

Quoi qu’il en soit, nos médias toujours informés et objectifs ne cesseront de marteler comment la Russie se comporte et comment elle tire profit de la mort qu’elle répand partout où elle le peut, avide qu’elle serait de recréer « la Grande Russie » d’autrefois. Lire cet intitulé du grand quotidien français dont on connaît l’amour qu’il voue à ce pays n’a donc rien de surprenant.

Pourtant, la mauvaise foi affichée ne peut laisser indifférent, au risque, encore et encore, de passer pour suppôt du Kremlin vu que si l’on remet en cause la doxa officielle, on est de l’autre côté, celui de l’ennemi désormais. Quelle tristesse de se couper ainsi d’une culture et d’un peuple qui n’est pas plus blanc ni plus noir qu’un autre!

Hélas, la pensée binaire – qui contrairement au genre n’a aucun droit de ne pas l’être- la pensée binaire a le vent en poupe et régale la paresse intellectuelle de ces juges auto-proclamés, prompts à vous descendre si vous n’entrez pas dans le cadre de leurs savantes réflexions soutenues par autant de spécialistes tout aussi formatés qu’eux à réciter les évangiles de la bonne pensée.

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Misère de « l’information »

Pourquoi j’ai pris des distances par rapport à l’actualité que je continue de suivre malgré tout, je m’en suis expliquée ici.

Deux récents échanges que j’ai eus à cet égard avec une femme et un homme d’origine et de milieu socio-culturel différents me ramènent à vous car je les pense révélateurs de ce que j’ai sans cesse tenté de pointer, à savoir l’orientation manifeste de ce qui se prétend « information ».

Le premier de ces échanges m’a révélé à quel point la confiance qui a été accordée à un ou des médias de référence anéantit toute autre approche qui serait livrée de faits dont les preuves documentées de la véracité ont été si bien éclipsées par les journalistes auxquels on aura prêté foi que leur acceptation sera rendue impossible.

En d’autres termes, le mensonge aura si bien œuvré que le contredire remettrait trop en question la personne elle-même. Ce phénomène est connu, on pense qu’il n’est réservé qu’à des victimes de sectes ou de régimes totalitaires où se répand la propagande, on se trompe.

Le second échange m’aura montré comment, lorsque cette fois la version de faits imposée par les médias mainstream est peu à peu remise en cause par des éléments incontournables qu’ils ne peuvent masquer, comment ils sont donc obligés de rétro-pédaler et faute d’y parvenir vraiment, comment ils finissent par créer une véritable embrouille.

La détestation de la Russie a tant mobilisé et mobilise toujours autant les rédactions et leurs journalistes que face à certaines réalités que leur très mauvaise foi persiste à contrer, il ne leur reste plus que la confusion à créer pour donner l’impression de ne pas se désavouer.

Parler « d’information » est plus qu’abusif. Je vous laisse le choix de qualifier ce travail.

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Parodie de décapitation

On parle beaucoup de l’invitation faite à Dionysos de se mêler d’olympisme à Paris.

Je pense, pour ma part, que la tête tranchée de Marie-Antoinette est d’une provocation sans nom sinon une piètre parodie d’images brandies fièrement par des bourreaux agissant ici ou là au nom d’une référence divine.

La France regorge, certes, de talents. La cause au service de laquelle ceux-ci sont mis est discutable.

Si la raison de ces outrances était d’illustrer la devise républicaine de « Liberté », d’ « Égalité » et de « Fraternité », c’est lui donner un sens qui n’a, à l’évidence, pas été perçu ainsi par tout le monde.

En conséquence de quoi, le CIO n’a pas supprimé le replay de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris de sa chaîne Youtube mais a décidé de la bloquer dans certains pays.

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La faim dans le monde

Il serait intéressant de se demander comment on peut vivre à ce point éloigné de déclarations proférées et inscrites dans des Constitutions ou dans des Chartes.

Je songe, par exemple, à la célèbre triade Liberté, Égalité, Fraternité, devenue la devise officielle de la République française depuis l’article 4 de la Constitution de 1848.

Je songe à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, je songe à la déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 à Paris au Palais de Chaillot.

Personne ne saurait contester leur bien-fondé mais qui, raisonnablement, a pensé leur application envisageable, telle est la question qui aurait pu effleurer les consciences.

De nombreuses organisations aussi charitables que bienveillantes démontrent que l’intention est bel et bien là d’aider et de secourir plus faible que soi.

Il n’en demeure pas moins qu’à la lecture de cet article, on prend la mesure du résultat.

Non, ce n’est pas enfoncer une porte déjà largement ouverte que de le rappeler. C’est alerter sur un phénomène qui, peu à peu, s’installe. Celui du constat suffisant à l’acceptation de faits et au fatalisme qu’il génère.

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Bienveillance, générosité et solidarité « dont nous avons follement besoin » selon Thomas Jolly

Thomas Jolly, metteur en scène et directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris de ce 26 juillet a accordé une interview au grand quotidien français Le Monde.

Hier soir, c’était des idées républicaines, c’était des idées d’inclusion, c’était des idées de bienveillance, de générosité, de solidarité dont nous avons follement besoin » déclare-t-il.

Et il ajoute avoir « eu envie d’envoyer un message d’amour, d’inclusion, pas du tout de diviser justement ».

Encore faudrait-il s’entendre sur les termes. Car ces témoignages que je vous propose de visionner ici ne paraissent pas vraiment aller à l’encontre de ce que montre aussi le reportage de cette journaliste italienne.

On a souvent évoqué les dessous d’organisations d’évènements sportifs ici ou là dans le monde. Paris, la France des droits humains, cette France si républicaine qu’elle ne cesse de le revendiquer n’y coupe pas.

Les personnes qui n’entrent pas dans le champ du discours, dans le cadre de la photo, en sont tout simplement écartées.

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« Casser les codes »

Avec la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, Tony Estanguet et ses équipes avaient promis de « casser les codes », ils semblent y être parvenus.

Les réactions sont aussi vives que contrastées, allant de l’enchantement au dégoût.

Nul n’ignore plus que la politique se mêle d’un peu tout et le sport n’y échappe pas. Dans ce sens, il est rare qu’une cérémonie d’ouverture de JO fasse exception à la règle qui veut que le pouvoir en place en jette, comme on dit de manière familière.

Celle de ce 26 juillet a offert de quoi commenter en long et en large et de travers, les goûts et les couleurs étant ce qu’ils sont.

Pour ce qui me concerne, je retiens de cette soirée qu’elle a, en effet, été d’exception mais pas que pour le meilleur. Il y a eu, certes, de belles trouvailles mais autant d’autres dont on aurait pu se passer.

Un Dionysos, par exemple, dont on n’ignore pas qu’il soit l’une des grandes figures de la mythologie grecque, n’a rien à voir ni avec l’histoire et la culture françaises, ni avec le sport sauf à ce que l’enseignement que j’ai reçu à cet égard ait été mal dispensé.

Quoi qu’il en soit, le président français aura imprimé sa marque et l’avenir le retiendra puisque tel semble avoir été son désir.

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La Crimée, « historiquement musulmane » dit-il.

On pense parfois avoir plus ou moins fait le tour des spécialistes de la Russie.

Médiatisés pour en dire tout le bien que l’on sait, lit, entend et voit, on finirait presque par s’y habituer. C’est sans compter sur la surprise qui n’est jamais loin pour démontrer à quel point le traitement orienté d’un sujet sensible fait recette.

Alain Lallemand ne se pose pas en grand connaisseur de la Crimée qu’il dit avoir découverte lorsqu’il avait été envoyé en tant que journaliste en 2014 pour couvrir « l’invasion » (sic) de la péninsule par les Russes.

Ce qui ne l’empêche, dans l’interview consacrée au roman que ce collaborateur du journal Le Soir a publié chez Weyrich, de nous délivrer un message assez stupéfiant.

On apprend que la Crimée n’a soudain d’autre Histoire que celle qui l’a rendue, un temps, khanat musulman.

Ignorée donc, la terre autrefois grecque. Ignorées, ses populations massacrées. Ignorées les invasions, véritables bains de sang. Seuls doivent prédominer l’abominable Staline et avant lui, l’impératrice Catherine II de Russie.

Instructive aussi, toujours à l’écoute de cet écrivain, cette appartenance de la Crimée à « l’empire ukrainien », cité juste avant « l’empire russe ».

Alain Lallemand n’aurait-il donc jamais entendu parler de l’Antiquité greco-romaine pour arriver à nous dire -à la minute 05 de la vidéo- que « la Crimée, c’est historiquement un khanat », mieux, « c’était une terre qui était historiquement musulmane »?

En tous les cas, merci pour les populations criméennes qui n’ont certainement pas été consultées pour savoir si elles se réjouiraient d’être envahies et converties, pour celles qui auraient survécu à l’envahisseur!

Pour qui souhaiterait élargir son approche, il y a de quoi, ne serait-ce que sur Wikipedia.

Recourir au roman pour y délivrer un point de vue est une chose. Carboniser l’Histoire, une tout autre. La Crimée a connu nombre de retournements durant les siècles avant et après J.-C.  La réduire à un « khanat », à une « terre musulmane », c’est la trahir.

C’est nous vendre du mensonge, tout romanesque soit-il. C’est abîmer la littérature et se fondre dans de la mauvaise propagande.

NB: la photo qui illustre ce sujet est celle d’un couloir d’hôpital de Simféropol, photo que j’ai prise en juillet 2014.
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Plus d’un mois déjà

Chères lectrices et chers lecteurs de ce blog,

Le dernier sujet publié date d’il y a plus d’un mois déjà. Il invitait à méditer une citation de Paul Chemetov, récemment décédé en France. Le silence que j’ai observé depuis n’est pas étranger au constat dressé par le grand architecte.

En effet, cette « immédiateté » dans laquelle nous sommes sans cesse entraînés par l’actualité qui nous est restituée ici ou là oblitère la mise à distance ou la mise en perspective de ce qui nous est livré en pâture.

Et commenter pour commenter, tant d’internautes s’y emploient qu’ajouter ici encore quoi que ce soit me paraît vain.

Je ne me désintéresse de loin pas à l’actualité. Mais n’ai pour l’heure rien qui vaille à en dire. Je tente de suivre, je m’interroge et j’espère, surtout. J’espère que les personnalités au pouvoir se rappellent que les mandats qui leur ont été confiés doivent être honorés.

Et là, c’est dans un autre registre que l’on se situe. Celui de la confiance, celui des petits ou très grands calculs entre personnes intéressées, bref, celui d’une cuisine dont on suspecte les relents mais dont les ingrédients et les recettes nous demeurent cachés.

Cela ne date pas d’aujourd’hui que le simple péquin soit tenu à l’écart de ce qui se passe ou se trame dans les sphères de pouvoirs quels qu’ils soient. En être conscient ne modifiera pas l’ordre des choses.

Ces considérations aussi générales que banales ne présentent aucune nouveauté.

Leur raison d’être indique juste une certaine lassitude face à un monde qui se moque de savoir ce qu’on en pense, précisément parce qu’il est tout à ce qui est immédiat. Pour y réagir aussitôt et oublier aussi vite ce qui aura été exprimé.

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À méditer

Au vu de l’activité politique qui se déploie tant en France avec les élections législatives provoquées par la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, qu’en Suisse avec ce qui a été appelé « Sommet pour la paix », je vous propose cette citation du grand architecte français Paul Chemetov, né de parents russes le 6 septembre 1928 et décédé ce 16 juin à l’âge de 95 ans.

Dans l’un de ses ouvrages intitulé Un architecte dans le siècle, paru en 2002 aux éditions du Moniteur, voici ce qu’il écrit:

« La politique a ceci d’identique à l’architecture: elle questionne le temps. Quoi du passé, quoi du présent, quoi du futur ?. Sans un rapport distancié au passé, et sans projection de ce qui est à venir, il n’y a pas de présent possible, mais un immédiat, qui nie la mise en partage entre tous de la mémoire de la société. »

Cette perception du temps est loin de celle dont témoignent nos élites actuelles, emportées par l’immédiateté de décisions prises en dépit du bon sens, sans le moindre recul et donc sans respect pour ce que Chemetov appelle la mise en partage entre tous de la mémoire de la société.

Cela vaut pour la France et son président, cela vaut pour la Suisse et son chef de la diplomatie.