Dans le cadre de l’actuelle campagne menée en vue des élections législatives françaises, un petit retour en arrière n’est pas inintéressant. On y observe en effet, comment la réalité a -ou n’a pas- suivi les discours prononcés ou les analyses énoncées.
Le 14 mai 2012, soit huit jours après l’élection présidentielle française qui a vu François Hollande accéder à l’Elysée, Dominique de Villepin qui avait lui-même mené campagne avant de renoncer pour « empêchement », était invité à commenter ce résultat sur France2.
Le 2 décembre 2016, soit quelques mois avant l’échéance du mandat confié au président socialiste, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac était cette fois invité à s’exprimer sur RT France pas encore censurée à l’époque. Et le voici d’estimer la décision prise par le chef de l’Etat français « courageuse » et commandée par « le réalisme ».
Le fait est que cette étoffe que lui avait prêtée Dominique de Villepin dans l’interview de 2012 citée plus haut n’a pas tenu. Et pas à cause des intempéries auxquelles elle a souvent été exposée mais parce que sa qualité a juste incité ses déçus à se tourner vers le Front National.
Comme manière de faire barrage à la droitisation qui avait été reprochée à Nicolas Sarkozy, c’était plutôt raté.
La question a souvent été posée de savoir si le besoin de croire était un rempart à l’absurde. Pour que tout ne soit pas dépourvu de sens ou de fin, on serait prêt à rejoindre n’importe quelle chimère.
Or dans la lutte menée par qui brigue un pouvoir, au-delà de constats dressés, la séduction le dispute souvent au mensonge, par omission ou par nécessité. Les candidat(e)s en campagne, rivalisent de solutions à mettre en oeuvre pour projeter le pays vers un avenir meilleur.
En conséquence de quoi, les comportements citoyens oscillent entre examen attentif de ce qui leur est proposé ou crédulité sinon foi aveugle.
Analyser les discours ou les avaler comme du bon pain relève de dispositions aux conséquences non négligeables. Face à autant de postures électoralistes, la rupture et le renoncement à tout crédit menacent, dès lors que la confiance n’est plus toujours prête à se renouveler.
Ainsi fait-on le lit d’extrémismes. À la faveur d’une liberté d’expression qui risque fort d’être aussitôt confisquée. Mécanique bien connue dont l’Histoire n’est pas à court d’exemples.