La Radio Télévision Suisse (RTS) semble affectionner le questionnement pour ses émissions.
Il y a dix ans, en effet, j’avais été conviée -et pour la dernière fois- par la RTS à « parler de la personnalité de Vladimir Poutine ». C’était en ces termes que le journaliste m’avait demandé si je serais d’accord de participer à l’émission.
C’était peu avant les JO de Sotchi.
Lorsque la veille de l’émission, j’ai découvert son intitulé sur le site de la RTS, je me suis sentie dupée. Car il n’était plus question de débattre de « la personnalité de Vladimir Poutine » mais de répondre à la question « Vladimir Poutine est-il un dictateur? ».
Le cadre était posé, le point d’interrogation n’y changeait rien.
Pas davantage ne change-t-il quoi que ce soit au prochain « débat » annoncé par la chaîne dite publique d’information. Jugez-en ici: « Poutine, saison 5: le pire est-il à venir? » Ce genre de question à peine rhétorique, je l’avais relevé lors de ce dernier passage sur les ondes, évoqué plus haut.
Le journaliste s’était défendu, écoutez comment ici.
Mais bon, comme il est devenu impossible de s’exprimer sur la Russie sans être immédiatement étiquetée « pro-Russe » dans le moins pire des cas sinon, « pro-Poutine » ou « membre des réseaux du Kremlin », autant dire le combat phénoménal.
Renoncer à le mener serait cautionner l’abus et le mensonge.