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Cette RTS qui interroge

La Radio Télévision Suisse (RTS) semble affectionner le questionnement pour ses émissions.

Il y a dix ans, en effet, j’avais été conviée -et pour la dernière fois- par la RTS  à « parler de la personnalité de Vladimir Poutine ». C’était en ces termes que le journaliste m’avait demandé si je serais d’accord de participer à l’émission.

C’était peu avant les JO de Sotchi.

Lorsque la veille de l’émission, j’ai découvert son intitulé sur le site de la RTS, je me suis sentie dupée. Car il n’était plus question de débattre de « la personnalité de Vladimir Poutine » mais de répondre à la question « Vladimir Poutine est-il un dictateur? ».

Le cadre était posé, le point d’interrogation n’y changeait rien.

Pas davantage ne change-t-il quoi que ce soit au prochain « débat » annoncé par la chaîne dite publique d’information. Jugez-en ici: « Poutine, saison 5: le pire est-il à venir? » Ce genre de question à peine rhétorique, je l’avais relevé lors de ce dernier passage sur les ondes, évoqué plus haut.

Le journaliste s’était défendu, écoutez comment ici.

Mais bon, comme il est devenu impossible de s’exprimer sur la Russie sans être immédiatement étiquetée « pro-Russe » dans le moins pire des cas sinon, « pro-Poutine » ou « membre des réseaux du Kremlin », autant dire le combat phénoménal.

Renoncer à le mener serait cautionner l’abus et le mensonge.

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Nazisme, le déni des nôtres, Slobodan dans la tourmente bien-pensante

Je connais Slobodan Despot à titre personnel. Nous ne sommes pas amis proches, je ne partage pas toutes ses prises de position. Ceci étant dit, il m’importe de partager avec vous cette émission de radio diffusée chaque dimanche sur les ondes de la Radio Télévision Suisse (RTS) et dans laquelle il intervient en tant que chroniqueur.

Ce 17 mars, tout commence dans la bonne humeur, les participants échangent et rient jusqu’à cet instant où la tension entre eux montent d’un cran. A priori, rien de grave, ce sont des choses qui arrivent et l’animateur intervient pour calmer le jeu. Sauf que si vous suivez bien le déroulement des débats, vous mesurerez comment Slobodan Despot est décrédibilisé.

Ses propos sont pourtant accompagnés de preuves, il cite entre autres Times of Israël mais on s’arrange pour faire en sorte que ce qu’il a dit soit dénié ou ramené à cette désormais si célèbre et encore plus depuis ce week-end, « Russie de Poutine ». Mieux encore, deux grands quotidiens helvètes, Blick et 24 heures, en font leurs choux gras.

Il est beaucoup question de « lignes rouges », ces temps. Là, elles sont allègrement franchies en défaveur d’un homme qui énonce des faits que ses interlocuteurs sont littéralement incapables d’intégrer. Cela me rappelle la scène vécue avec un ami au cours de laquelle je lui avais relaté le cynisme avec lequel Georges Friedmann exposait ses visées sur la Russie.

Incapable d’admettre que la Russie était la cible des Etats-Unis et que tout cela était très clairement expliqué dans cette séquence, il a préféré me tourner le dos et rompre un lien d’amitié noué du temps de nos études de russe. J’étais résolument du mauvais côté, lui du bon.

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Le mauvais ménage de la culture et de la politique

Voilà où nous en sommes… Qu’il s’agisse des bibliothèques ukrainiennes ou russes, les oeuvres de pays devenus « ennemis » ne sont plus mises à l’honneur.

Pas détruites mais cachées du regard qui s’y porterait.

Des années durant, une célèbre bibliothèque de Saint-Pétersbourg a organisé un concours littéraire qui primait des oeuvres d’écrivains occidentaux.

Ce concours n’existe plus et les pays autrefois amis de la Russie ne le sont plus. En Ukraine, les bibliothèques ont reçu l’ordre de retirer les ouvrages d’auteurs russes.

Cette intrusion de la politique dans la littérature ne date certes pas d’hier.

Quant à ce qui se passe dans nos contrées bien pensantes, il suffit d’observer comment de grands classiques sont réécrits ou évincés au nom de telle ou telle référence idéologique.

Créer dans le sens qui convient, couper ce qui n’entre pas dans le cadre, la belle affaire!

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Une si savante et regrettable omission

Dominique de Villepin, invité de la chaîne très russophile LCI, s’exprime de manière souvent convaincante. Et ce n’est pas par hasard qu’avec tant d’autres, nous ayons eu envie de rejoindre son projet de mouvement devenu parti en 2010, hélas échoué avec ses membres en rase campagne.

Mais tout cela relève d’un passé consigné ici, vous le savez.

Le fait est qu’à écouter l’ancien Premier ministre s’exprimer sur l’Ukraine, on se dit que, comme tant d’autres alors qu’il a été le chef de la diplomatie française, il parvient à savamment laisser de côté comment la France et l’Allemagne, garantes de l’application des accords de Minsk I et II, comment ces deux-là ont manoeuvré et trahi.

Rappelez-vous les déclarations d’Angela Merkel!

Alors c’est bien d’échanger sur des plateaux de télévision ou dans des studios de radio, de s’étaler aussi dans des colonnes de magazines et de grands quotidiens sur le sort de l’Ukraine mais si c’est pour masquer la turpitude, on se demande quelle valeur et quel crédit apporter à autant d’envolées et de volées de bois vert pour la diplomatie.

La France et l’Allemagne ont abusé les populations qui ont fait confiance à leurs interventions destinées, soi-disant à apaiser les tensions entre Ukraine et Russie. Et maintenant? On charge la seconde, on s’évertue à défendre la première. Et par le non-respect d’accords dont se sont portées garantes France et Allemagne, la mort fauche.

Ce sont des centaines de milliers d’hommes qui ont perdu la vie sur le champ de bataille.

Mais on persiste à faire l’impasse sur ce qui aurait permis d’éviter pareille tragédie. Le respect et l’application des accords de Minsk I et II. Et que Dominique de Villepin omette de rappeler comment a été bafouée la diplomatie déçoit de la part de celui qui l’a incarnée avec panache et brio.

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Le bien, le mal et ses camps tout désignés

Le monde et ses camps du bien et du mal tout prêts à l’emploi. Plongée dans le quotidien de 28 millions de femmes et de filles afghanes.

Où sont nos féministes pour dénoncer pareille condition? Où, nos scandalisé(e)s par les violations de droits humains? Où, les indigné(e)s? Où, les mobilisations?

Où, les va-t-en guerre? Où, les sanctions à infliger? Où, les déclarations intempestives?

Ces femmes étouffent de la vilénie occidentale qui les a emprisonnées tandis que leurs ancêtres du temps soviétique jouissaient d’un tout autre statut.

Même si, selon cet article, il n’aurait concerné qu’une minorité d’entre elles. Ce statut a existé. Son seul tort est d’avoir été soviétique.

Ce qui suffit à le déconsidérer.

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En ce 8 mars 2024

Ce 8 mars, puisque décrété « journée internationale des droits des femmes », si j’ai un message à livrer, il est de l’ordre de l’apaisement.

Mais les étiquettes sont plus faciles à coller que la réflexion n’est à mener, on ne l’ignore plus. Et quand on veut faire d’un pays un ennemi, on s’y emploie avec méthode.

Pour rappel, cet interview date du 21 janvier 2015, soit il y a déjà plus de 9 ans.

L’Ukraine connaissait depuis des mois une sanglante guerre civile. Et nos « élites » se sont bien gardées de s’épancher sur les vies perdues des populations russophones du Donbass.

Rêver de paix est peut-être une utopie. Mais ne pas en rêver serait cautionner les dangereux vont-en-guerre.

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Traiter de la Russie de Pouchkine et « de Poutine »

Il est rare que la Tribune de Genève refuse les courriers que je lui soumets et je lui en suis reconnaissante. Sa rubrique « Opinion » est un espace précieux, dédié à l’expression de divers points de vue.

Dans ce sens, avais-je pensé utile de réagir à un article paru dans les colonnes du grand quotidien genevois. À ce jour, mon propos datant du 18 février dernier n’a pas -encore?- été retenu, peut-être le sera-t-il, le voici:

Sauf à l’avoir voulue, personne ne se réjouit de la mort d’un homme. Ce n’est donc pas ici que l’on trouvera de quoi applaudir au décès d’Alexeï Navalny.

Il importe, néanmoins, de réagir à la sempiternelle présentation de lui par la classe médiatico-politique occidentale qui l’érige en icône de la liberté et voit en lui « le plus célèbre opposant de Vladimir Poutine », comme l’écrit Virginie Lenk dans votre édition de ce 16 février.

Qu’on le veuille ou non, le principal opposant au parti de Vladimir Poutine, Russie unie, est le parti communiste. Alexeï Navalny n’en était pas. Plus proche de l’ultra-nationalisme, il avait appelé sans état d’âme à écraser et à tuer les Caucasiens qu’il comparait à des cafards. Pareil charisme n’a, semble-t-il, pas trop ému nos élites. 

Pour le reste et à quelques semaines de l’élection présidentielle, on voit mal quel intérêt aurait le Kremlin à la mort d’un homme emprisonné pour corruption dans le cadre d’une affaire qui l’opposait à la filiale russe de groupe français Yves Rocher.

Mais nos « spécialistes » se contorsionnent en savantes explications auxquelles se mêlent partis pris et jugements qui ne contribuent qu’à exacerber la tension déjà bien assez existante avec la Fédération de Russie. 

On peut ne pas l’aimer. On peut critiquer son Président. On peut aussi informer de manière correcte sur telle ou telle personnalité plutôt que d’induire en erreur un public confiant. Paix à Alexeï Navalny et à un monde survolté!

Il est évident que l’actualité oblige à trier les réactions de lectrices et de lecteurs. Tout cela est parfaitement compréhensible. Et j’ose espérer que mon courrier a juste dû faire place à d’autres estimés prioritaires.

Quoi qu’il en soit, force est de constater que traiter de la Russie « de Poutine » et de Pouchkine reste délicat sinon clivant.

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Ennemis

En ce 24 février, rappeler une Russie agressive s’impose dans le paysage médiatico-politique. Effacer ce qui a amené l’Ukraine à la désolation et à la ruine actuelle et asséner combien seule sa grande voisine en est responsable importe.

Ainsi se déroule le discours, depuis des années et des années, qui fait de « la Russie de Poutine » un espace très peu fréquentable sinon pas fréquentable du tout.

Travailler l’opinion publique et jeter le discrédit sur ce pays, tant de nos zélés spécialistes y oeuvrent que résister à ce qui n’est même plus une tendance mais un maelström, relève d’un combat qui se refuse perdu d’avance et qu’un très mince filet d’espoir contient.

Menée par nombre de personnes sensées et qui n’ont rien de fanatiques suppôts du Kremlin, la lutte existe pour rétablir des faits occultés ou pour viser à l’apaisement. Mais rendre inaudible leur prise de position relève peut-être du respect de la sacro-sainte « liberté d’expression ».

Pauvres d’entre autant de défenseurs de droits humains que d’étouffer toute parole qui se heurte à leur credo! Pauvres d’entre les victimes de la folie idéologique, du cynisme politique, de la cruauté humaine!

En ce 24 février, mes pensées vont à tant de familles amputées des leurs, tombés sous les coups de la violence exercée de part et d’autre d’un front qui les a dressés en ennemis.

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Mourir pour une idée, tuer pour un idée.

Un président qui traite son homologue de « son of a bitch » est susceptible de se produire en privé.

Que cela soit repris dans un article de média n’aide en rien à apaiser les tensions déjà assez fortes pour ne pas en rajouter encore et encore.

La situation mondiale actuelle n’a pas de quoi rassurer.

Mais surtout, songer à autant de vies massacrées, spoliées de toute dignité et vidées de leur humanité par autant de sang versé illustre à quel point les grands idéaux sont mis à mal.

Hier, 21 février, quatre-vingts ans après son exécution par les nazis, Missak Manouchian est entré au Panthéon avec son épouse Mélinée. Cet orphelin apatride s’est battu pour un idéal et pour un pays, la France.

Il en existe encore qui luttent pour une idée. Que l’idée mène au sacrifice de soi est considéré comme héroïque. Mais quand l’idée tue, doit-on se réjouir d’avoir abattu le mal qui faisait face?

La diplomatie précède la guerre.

Si l’on songe au Donbass et à ce qu’il en est advenu, on mesure à quel point la volonté de tuer l’a emporté et emportée. Et désormais, les vies perdues se comptent par centaines de milliers.

Paix à elles toutes.