Lorsqu’en 2010 j’ai pris contact avec le responsable de la plateforme – disparue désormais- de la Tribune de Genève, j’ai pensé de cet espace d’échange qu’il était une façon de participer à la vie socio-culturelle et politique de ma ville, de mon canton et plus généralement de mon pays et du monde.
Les sujets et les approches que je proposais attiraient aussi bien les personnes curieuses de découvrir un éclairage auquel elles n’auraient pas songé, que celles qui le rejetaient d’emblée, par mauvaise foi ou incapacité de fournir le moindre effort de réflexion.
Critiquer pour réduire, juger et accuser, tel est souvent l’attitude de qui ne veut pas débattre.
En tant que linguiste, j’ai travaillé sur le discours polémique. J’ai mis au jour différentes stratégies destinées à s’en prendre à la parole adverse. Donc je connais un peu le sujet sinon pas mal.
Force m’a donc été de très vite constater comment un propos peut être tordu, reformulé, déformé et j’en passe dans le seul but de discréditer celle ou celui qui le tient. Autant dire qu’à traiter de la Russie, je n’ai pas été épargnée ni ménagée. Et j’ai eu beau dire ce qui me liait à elle, peu importe.
L’exercice m’a beaucoup appris.
Et comme nombre de personnes aguerries, j’observe que certains sujets n’ont plus aucune chance de pouvoir être discutés. Aussitôt se lève une armée d’hommes et de femmes prêt(e)s à en découdre avec qui n’entre pas dans le rang. On ne débat plus sans risque, en démocratie!
Parce que la morale à quatre sous a pris le relai sur l’argumentation.
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