Dans les échanges plus que nourris qui entourent la situation en Ukraine, échanges menés dans nos pays va-t-en guerre ou pas encore, échanges s’ils en sont tant il est devenu à peu près impossible de dialoguer sans, de fait, se faire traiter de suppôt de tel ou tel régime, le constat de l’obsession anti-russe est hélas flagrant.
Seule la harangue domine.
À partir de là, tout est bon pour exhiber une Russie au passé culturel ou historique sans rien en connaître mais quelle importance, l’essentiel étant de montrer la constante de sa dimension criminelle. J’en veux pour preuve le partage, sur un réseau social bien connu, d’une série d’agressions imputées à l’ex-URSS et à la Fédération de Russie.
Repris par tel ou tel profil dudit réseau, voici le post, par exemple accompagné d’un commentaire attribuant au seul Vladimir Poutine, la liste entière de ces conflits armés couvrant plus d’un siècle, soit de 1918 à 2022. Quelle longévité lui est attribuée alors qu’on l’a souvent présenté affaibli et proche de la fin!
C’est dire si l’obsession augmentée d’inculture l’emporte sur tout raisonnement digne de ce nom.
10 Comments
A ce sujet, on notera l’appropriation du terme « Holodomor » par les Ukrainiens, afin de dénoncer le génocide dont ils furent victime. Alors que la famine a touché une bien plus grande partie de l’ex-URSS, si ce n’est l’entièreté, et non le peuple Ukrainien en particulier; mais il est évident que réutiliser ce terme pour se poser en victime est actuellement une aubaine, puisqu’elle permet de diaboliser encore plus l’ennemi – si cela était possible.
Oui, c’est ce qui avait été relevé entre autre ici et que vous aviez commenté:
https://helenerichardfavre.ch/utiliser-lholodomor-qui-na-helas-pas-affame-que-la-seule-ukraine-nouvelle-arme-de-desinformation/
Au passage, je comprends le sens du commentaire que Daniel a aussi apporté.
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Dans l’article indiqué ci-après en référence, voici qui est intéressant à citer » La plupart des historiens réfutent toutefois le qualificatif de génocide car d’autres régions que l’Ukraine ont été tout autant affectées et rien ne prouve que les planificateurs soviétiques aient eu la volonté d’exterminer les Ukrainiens en particulier… »
https://www.herodote.net/7_aout_1932-evenement-19320807.php
« Au passage, je comprends le sens du commentaire que Daniel a aussi apporté. »
Merci!
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Pour rappel également la République Socialiste Soviétique d’Ukraine est une création comme son nom l’indique… soviétique. Il est curieux que les anti-communistes actuels (devenus des anti-russes) veulent à tout prix valider une décision du pouvoir soviétique qu’ils détestaient.
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La carte de la Russie en 1910 nous montre que le Dniepr est un fleuve russe. La carte indique les régions de Sud-Russie, Ouest-Russie, Petite-Russie…
https://c8.alamy.com/compfr/2e92k13/russie-europeenne-affiche-great-little-west-south-russia-pologne-carte-johnston-1910-2e92k13.jpg
A propos de ces remarques très justes d’Hélène Favre, ainsi que des lignes écrites dans ce blog hier, je voudrais faire la remarque suivante. Malgré l’immense mépris que j’éprouve pour notre système actuel et nos dirigeants, je dois reconnaitre que, pour l’instant, on a encore la possibilité d’entendre des propos intelligents si on les cherches un peu. Je pense en particulier à un grand nombre d’émission de Sud Radio traitant de l’Ukraine, où on a le plaisir d’écouter des gens qui pensent et qui ne ménagent pas leurs critiques aux journalistes souvent totalement incultes, parfois malhonnêtes, et à tout ce qu’on nous présente comme l’émanation du Bien et de la Démocratie. Michel Onfray rappelle par exemple que BHL, à l’poque de la guerre contre l’Irak, traitait de sadamite tout personne qui trouvait que cette guerre n’était pas si admirable. Les méthodes sont actuellement les mêmes, la seule chose qui a changé est la puissance du matraque médiatique auquel nous somme soumis.
Concernant Sud-Radio, oui Bercoff fait de l’information ou du moins essaie, mais les « vraies voix » à partir de 17h00 font du lci version radio: insultes à Poutine, mensonges et compagnie. Une des dernières sorties: Poutine veut recréer l’empire russe, il ne comprend que la force, etc.
Très bien dit M.Robert Roudet.
Par contre, pas d accord avec le commentaire de Daniel, qu il m en excuse!
Bien à Vous.
Charles 05
Un entretien récent avec le président de la RF:
https://t.me/ErwanKastel/5023
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Je regrette seulement que les dirigeants russes (cf. aussi Dmitri Medvedev) tiennent ces propos seulement maintenant et pas il y a 20 ans. C’est à la lecture d’un livre écrit par deux femmes sur les ressources de la Russie que j’avais compris que la Russie était en danger à partir du moment qu’elle ne voulait plus se laisser piller par les occidentaux.
(Si qqn a le titre de ce livre que je n’ai pas récupéré suite à un prêt… sa lecture est aujourd’hui plus que nécessaire.) En gros la Russie a deux fois plus de ressources que les ricains. Petit aperçu:
https://www.advantour.com/fr/russia/economy/natural-resources.htm
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Des traitres comme les sept banquiers (https://fr.wikipedia.org/wiki/Semibankirchtchina) étaient prêts à vendre ces ressources et les sociétés qui vont avec aux compagnies occidentales. Et par conséquent à en priver le peuple russe.
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Un autre livre à lire pour comprendre les années de crimes et de pillages des années 1990: Paul Klebnikov, Godfather of the Kremlin.
https://www.goodreads.com/book/show/79033.Godfather_of_the_Kremlin
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Et donc le chemin parcouru grâce à Poutine. Et donc la campagne de calomnies menée contre le Président de la Fédération de Russie.
Merci de ces références, Daniel!
S’agissant de Paul Klebnikov, son assassinat est le plus souvent évoqué de manière contradictoire, imputé à tel ou tel, comme dans cet article étonnamment en libre accès du journal « Le Temps »:
https://www.letemps.ch/monde/peur-gagne-moscou-apres-mysterieux-assassinat-journaliste-paul-klebnikov
Cer article commence par évoquer une piste « proche du Kremlin », comme de bien entendu.
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Il me semble qu’il suffit de lire le livre de Klebnikov pour comprendre qui sont les premiers suspects.
Pour le profane que je suis en matière d’histoire et de civilisation russe et slave en général, les articles d’Hélène et les commentaires qu’ils suscitent sont souvent intéressants. Il n’en demeure pas moins que pour les apprécier pleinement et en tirer profit, il est nécessaire d’avoir une vaste culture. Or, de nos jours, ces connaissances étendues font défaut, parce que l’Occidental étant bien obligé de choisir parmi les innombrables choses qu’il se doit connaître, celles qui lui sont indispensables, elles ne font pas partie des connaissances de première nécessité. Seul un enseignement solide et structuré de l’histoire européenne, qui a elle-même subi des influences venues de bien au-delà de ses frontières, est en mesure de lui en donner – et encore, ce n’est bien souvent, faute de temps, qu’un aperçu et non une connaissance chronologique complète. Malheureusement, pour diverses raisons ne pouvant être présentées ici, on croit indispensable aujourd’hui de dispenser un enseignement se voulant plus vaste – mais fractionné ! – englobant toutes sortes de disciplines plus ou moins utiles, au détriment des matières fondamentales contribuant à la formation de l’esprit, soit de « têtes bien faites », plutôt que de têtes bien, voire trop pleines. C’est ainsi que l’on a réduit à la portion congrue toutes les disciplines apprenant à penser correctement et développant l’esprit critique telles l’histoire, la philosophie, les langues anciennes et, d’une manière générale, les langues de grande civilisation comme le russe, l’allemand et d’autres. C’est probablement là une des raisons pour lesquelles nombre de journalistes, appelés d’une part à écrire à toute vitesse des articles sur toutes sortes de sujets, n’ayant souvent pas reçu d’autre part de formation scolaire et universitaires dignes de ce nom, se bornent à aligner des généralités plus ou moins assaisonnées de lieux communs, de préjugés et de slogans conçus par les services de propagande de tous bords. Le tout s’inscrivant dans le moule de la « pensée unique », qui n’a de pensée que le nom, mais un effet réducteur certain, pour ne pas dire simpliste et redoutable ! On l’a bien vu durant les deux années de « pandémie »… Or la culture générale est une qualité de l’esprit : elle résulte d’un travail intellectuel et d’un effort d’acquisition du savoir impliquant des connaissances, c.à-d. un bagage intellectuel. une instruction reçue dans divers domaines ouvrant à tous les ordres du savoir humain. Bref, c’est avoir des lumières sur tout ce qui concerne les apports du génie humain et de la civilisation et être en mesure d’aborder des sujets et de les présenter d’une manière intellectuellement fondée et honnête.