Les absents ont toujours tort dit le proverbe. Mais les morts? Et les mots qu’ils ont laissés, mieux, l’oeuvre qu’ils ont constituée?
La manière de s’y référer n’est, parfois, que récupération selon l’intérêt qui se présente et l’opportunité de l’évoquer pour lui conférer les contours souhaités.
En l’occurrence, ces derniers temps, plusieurs articles renvoient à Stefan Zweig dont il est appelé à lire ou à relire un écrit ou un autre.
Le plus souvent, ces invitations à la (re)lecture sont en relation avec le besoin de défendre telle ou telle cause, issue, cependant, de milieux socio-politiques très divers.
A considérer comment ce tout grand écrivain peut toucher des sensibilités aussi variées que celles d’Européens convaincus de leur Union ou de royalistes fidèles à autant de valeurs partagées qu’ils trouvent en lui, c’est dire si l’éventail est large!
Or si les premiers ne cessent de citer Zweig pour lutter contre les nationalismes et leurs méfaits, les seconds, pour leur part, rappellent comment il a décrit le traitement infligé à autant des leurs par les révolutionnaires comme dans la nouvelle qui a donné son nom au recueil Un mariage à Lyon.
Aussi, est-ce bien du triomphe de la brutalité dont Zweig a fait part dans son ouvrage intitulé en français, Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen quand il l’associe à la défaite de la raison.
Il n’y a là aucun regard d’ordre politique particulier.
Considérons, dans ce cas, l’humanisme de l’écrivain avant tout et alors le citer aura tout son sens.
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