http://denyaleto.livejournal.com/90374.html
Donetsk, dans le Donbass, au Sud-Est de l’Ukraine encore en guerre, a rendu hommage aux victimes des actes terroristes qui ont frappé Paris.
Le lieu où se sont recueillis les habitants de la ville ne relève d’aucun hasard.
Il s’agit de l’hôtel Park Inn où séjournent les représentants de l’OSCE.
Cet hôtel Park Inn est le seul endroit qui abrite une représentation internationale au sein de la République populaire de Donetsk.
Les étudiants et les habitants de la ville ont tenu à rester jusque tard dans la nuit pour exprimer soutien, voeux et pensées à Paris et à la France.
Cette noblesse de coeur, d’âme et d’esprit soit entendue!
Avaries
Pour la première fois de son Histoire, la France connaît des attentats kamikazes.
Ce genre d’actions, d’autres pays les vivent et les ont vécues de longue date.
Comparaison n’est pas raison.
Mais comparaison n’interdit pas de rappeler combien de vies ont été sacrifiées sur l’autel de la vengeance.
Face à la détermination aveugle revendiquée par les terroristes, la réalité de leurs actions ne laisse personne indifférent.
Si seulement politique et diplomatie avaient les réponses adéquates à apporter à de tels agissements, n’est-ce pas là le souhait de chacune et de chacun?
La France est en deuil.
Nouvelle référence pour l’Occident, la lauréate du prix Nobel de littérature, pas moins que les médias qui lui tendent leur micro et lui ouvrent leurs colonnes, ne boudent leur plaisir de dire autant de bien de la Russie que de son Président.
Voici que Svetlana Alexievitch met en garde contre le nationalisme russe, selon TV5Monde qui titre ainsi l’article paru sur son site ce 11 novembre 2015.
Plus loin, l’écrivain de poursuivre: nous savons que tout nationalisme mène au fascisme. C’est le plus dangereux.
Il faut lire de toute urgence l’ouvrage que Jean Geronimo a consacré à l’Ukraine et le recommander aux inconditionnels de Madame Alexievitch si tant est que leur curiosité les porte vers la lecture de cet essai.
Précis, documenté et pointu, le livre de ce Docteur en économie qui enseigne à l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble est à l’image de son sous-titre, une bombe géopolitique, au coeur de la Guerre tiède.
Alors on comprendra ce que nationalisme et fascisme impliquent. Alors on saura qui est nationaliste et qui, fasciste.
Il est grand temps que cesse cette désinformation organisée contre la Russie.
Car ce n’est pas ce vaste pays qui aura à en pâtir mais bel et bien cet Occident qui abuse de la confiance de ses peuples.
La guerre en Ukraine n’a-t-elle pas déjà fait assez de victimes?
Le mensonge qui l’a permise, Jean Géronimo nous en fournit les preuves tout au long de son ouvrage paru en août 2015 aux éditions SIGEST.
On peut penser qu’ils ne savent pas.
On peut les croire de bonne foi lorsque tous les médias occidentaux évoquent le sort de Nadia Savchenko et pourtant…
Cette pilote ukrainienne dont l’arrestation en juillet 2014 a été très médiatisée était une volontaire du bataillon Aidar.
Ce bataillon est connu pour son extrémisme, en témoigne la photo qui illustre ce sujet.
Ce bataillon a été condamné par Amnesty International pour violations graves de droits humains.
Pour rappel, le 17 juin 2014, deux journalistes russes ont été tués et Nadia Savchenko, inculpée pour avoir participé à leur assassinat.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/18/temps-present-l-enfer-est-russe.html
Et notre Occident si avide de défense de droits humains parvient à considérer cette volontaire du bataillon Aidar en victime.
Il en a encore été question sur Arte, lors d’une récente émission à laquelle a été invitée la lauréate du Prix Nobel de littérature, Svetlana Alexievitch dont on a bien compris comment la lutte contre le mensonge était le fer de lance de son combat…
http://www.arte.tv/guide/fr/resultats-de-recherche?keyword=Svetlana+Alexievitch
« Oh, chère madame, j’aurait tant espéré que votre nouveau texte porterait sur l’action nocturne de Piotr Pavlenskij ».Ces propos, traduits ici en français, sont ceux d’une intervenante de ce blog qui les avait adressés en russe pour commenter mon précédent sujet.*
L’expression de cet espoir -qui semble si déçu- permet de prendre connaissance d’une actualité moscovite, sans doute de premier ordre puisque déjà nos médias la relaient.
L’intérêt que portent nos journalistes à ce qui se passe en Russie est indiscutable.
Le peintre Piotr Pavlenskij est connu pour diverses performances aussi intéressantes que celle que tenait tant à signaler cette intervenante.
Il est vrai que bouter le feu à la porte centrale du bâtiment qui abrite le FSB à Moscou ne peut que passionner nos médias occidentaux!
Merci à cette intervenante de nous confirmer ce qui intéresse nos journalistes.
*Hélas, lors du transfert du blog que je tenais en son temps sur le site de la Tribune de Genève qui l’a fermé, comme vous le savez, les commentaires n’ont pas pu être restitués.
Les tensions qui mettent l’Occident aux prises avec la Russie divisent de plus en plus l’opinion publique.
Cette tendance à scinder en deux camps adverses les personnes qui s’expriment sur la Russie, nombre d’observateurs la constatent alors qu’elle prend une tournure de plus en plus aigüe.
Dans ce contexte, que d’aucuns qualifient ce blog de « pro-Russe » quand ce n’est carrément pas d' »anti-occidental » dénote, au mieux, une lecture défaillante qui, en tant que telle, ne mériterait pas plus d’attention.
Sauf qu’elle confirme ce besoin de situer d’un côté ou de l’autre, un point de vue qui ne vise, au contraire, qu’à rejeter toute position qui radicaliserait la relation entre Europe et Russie.
A écouter nombre de mes compatriotes parler de ce pays alors que bon nombre d’entre eux avouent ne jamais s’y être rendus, pas davantage, n’avoir cherché à aller au-delà d’informations reçues ici et là, on mesure comment agit une propagande qui ne dit pas son nom.
Car si tant de personnes n’ont pas le temps ni, surtout, la curiosité de s’interroger sur ce qu’est la Russie, la juger ne semble pas les gêner.
Avoir à entendre que les Russes ne savent pas ce qui se passe car on leur cache la réalité, c’est dire le niveau de réflexion acquis grâce aux manipulations auxquelles se livrent les médias occidentaux!
Lequel de ces esprits avisés sait combien de chercheurs ou autres connaisseurs et spécialistes de la Russie sont tenus à l’écart d’émissions radiophoniques, télévisées ou autres colonnes de journaux et de magazines?
Pour une Europe qui prône ouverture et liberté d’expression, le triste contre-exemple qu’elle en donne avec la Russie va au-delà d’une image à déplorer.
C’est son avenir qu’elle met en jeu et la paix de ses peuples.
Charlie sacré, Charlie souille.
Par ses dessins relatifs au crash de l’Airbus 321 dans le Sinaï, Charlie affiche ses valeurs.
Après avoir ému la France et le monde, l’hebdomadaire offense.
Etre Charlie, c’est bafouer la mémoire de disparus.
Etre Charlie, c’est salir un pays plongé dans le deuil.
Etre Charlie, c’est soutenir le cynisme.
Lire ou entendre sans cesse les mêmes poncifs selon lesquels la Russie ne se résume pas à son Président, que la Russie, on l’aime mais pas son Président, on l’a compris, depuis le temps que le refrain passe en boucle!
Si plus de 80% de citoyens soutiennent leur chef d’Etat, il reste toujours, en effet, près de 20% d’entre eux qui sont insatisfaits.
Que l’Occident donne la parole à ces mécontents pour montrer que la Russie est dirigée par un homme qui tient le pays d’une main de fer est une manière d’informer récurrente.
La contester, cette manière, ne revient pas à prendre parti.
La contester, cette manière d’informer, équivaut à rejeter sa partialité.
La nuance importe et n’a pas à induire de conclusions fallacieuses.
Jamais aucun appel à la guerre n’a été lancé, ici.
Refuser de stigmatiser un pays revient à prôner le dialogue et l’échange avec ce pays.
Cela n’équivaut ni à le sanctifier ni à faire de celui qui le préside, une icône.
A lire le propos déposé en anglais sur mon précédent sujet de blog*, j’apprends que par le fait d’avoir déclaré aimer la Russie, je travaillais pour une entreprise qui tue:
The tags in your blog « Russie Poutine Ukraine Syrie » are the best evidence that you are consistently working in the niche that you’ve chosen. It’s like working for a tobacco company, you know you are promoting a product that kills people, but you keep working.
La suite est à l’avenant:
it’s not a ballet, art or literature that you’are passionate about in your blog. It’s politics. Poutine’s Russia.
Cette manière binaire d’envisager la Russie, on y a aussi eu droit lors de la conférence de presse tenue par Svetlana Alexievitch, lauréate du Prix Nobel de littérature 2015 :
J’aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s’incline, celui du ballet et de la musique» (…) mais je n’aime pas cette Russie qui en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass.
C’est pour avoir pointé cette dérive outrageante dans la lettre ouverte que j’ai adressée à Svetlana Alexievitch, que j’ai désormais l’honneur de recevoir ce genre d’interventions sur mon blog qui m’apprennent que: where politics starts, there ends the writer.
Et cette commentatrice avisée de conclure en guise d’avertissement:
And don’t expect to get away with it clean and clear… From the moment you aspire to become an opinion leader you contribute to bloodshed in one way or another.
Elle a donc décidé du sens de mes aspirations, décidé de la nature de mes actions, elle sait ce qu’il en est, ainsi naît la calomnie.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/11/02/mise-au-point.html
Qu’aimer la Russie, aujourd’hui, suscite la controverse est un euphémisme.
Lors de la récente interview qui m’a été demandée par la chaîne de télévision russe, LifeNews, la question m’a été posée de savoir si je subissais des pressions.
Sans hésiter, j’ai répondu par l’affirmative.
Dans cette Europe si démocratique, il semble bien, en effet, que toute voix qui refuse de diaboliser la Russie soit vouée à la moquerie, au mépris quand ce n’est pas à l’insulte.
Par mes études de russe, j’ai découvert l’ex-URSS au milieu et à la fin des années soixante-dix, par mon oeuvre littéraire traduite en russe et publiée à Moscou, c’est la Russie du milieu des années 2000 que j’ai retrouvée.
Jamais, je n’ai eu l’outrecuidance de me poser en spécialiste de la Russie ni d’un quelconque autre pays de ce monde.
Si d’aucuns m’ont attribué cette compétence, c’est de leur propre chef.
Tout aussi bien m’a-t-on considérée comme naïve, ignare ou dans un autre registre, suppôt sinon agent du Kremlin.
Suissesse et Française d’origine, j’aime les valeurs qui m’ont été transmises.
Mais il me tient à coeur aussi, de partager avec mes compatriotes un regard sur la Russie qui soit moins orienté que celui qui domine la plupart de nos médias.