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Politique, société, Voix

L’info se fabrique, oui! Mais pas l’enfant, même « naturellement »!

Que le journalisme d’opinion existe et se déclare tel est une chose. Que le journalisme dit d’information s’adonne au mépris, par contre, il n’est plus de l’ordre du point de vue, il est au-delà.

En voici un exemple, il concerne un membre d’une famille dont le seul nom, en Suisse, suscite une variété de réactions. Rejet,’admiration, indifférence aussi, entourent les Blocher qui n’ont jamais été ma tasse de thé et ne m’incitent pas, ici, à les défendre.

Non, la raison de mon propos est autre. Elle est dans l’usage de termes linguistiques auxquels recourt le journaliste qui, sous couvert d’information, transmet tout autant sinon avant tout le mépris que lui inspire le sujet dont il traite.

ll dresse le portrait d’un homme, Markus Blocher, avec, en contrepoint insistant, celui de la soeur plus connue dont une vidéo devrait pourtant nous avertir du niveau de compétence. Bref,  Markus Blocher, apprend-on, aurait trouvé sa « revanche », il vient d’être nommé entrepreneur de l’année.

Et, fait à relever, l’homme négocierait avec la Confédération helvétique la possibilité de ramener en Suisse la production de substances actives pour la fabrication de médicaments. Ce qui briserait la dépendance du pays à l’Asie, dépendance dont on ne semble avoir pris conscience que depuis la crise du coronavirus.

Et voici qu’en conclusion de son article, le journaliste, ne peut s’empêcher de replacer Markus Blocher au sein de sa « dynastie » dont il écrit qu’il serait «  bien parti pour (la) perpétuer. Il ne s’est en effet pas consacré aux seuls produits de synthèse. Il a également fabriqué naturellement avec sa femme pas moins de sept enfants »

Parce qu’il importe de rappeler que Markus Blocher et son épouse n’ont pas donné la vie à sept enfants, non, que Markus Blocher, en tant que chimiste, a «  fabriqué naturellement avec sa femme pas moins de sept enfants ».

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Une telle acrobatie sémantique se voulait-elle spirituelle qu’elle révèle bien davantage le journaliste et sa posture qui l’incite à dégrader et l’homme et l’une des plus belles capacités qui soit donnée, celle d’engendrer.

Economie, Politique, société, Voix

Covid-19, essai de huitième synthèse

Mais quel virus s’est donc emparé du monde que ses peuples soient à ce point mis sous pression? Coronavirus, Covid-19, Sars-Cov2, autant d’appellations lui sont données qui, à leur seule évocation divisent.

Divisent, oui, les scientifiques, les politiques et, de fait, les sociétés.

Rien de plus normal, chacune et chacun de nous a sans doute fait l’expérience de parler d’un problème de santé et de recevoir, en retour, autant de conseils contradictoires pour le surmonter.

Face au virus dominent d’autant les divergences que l’on avoue en savoir peu sur lui ou du moins en apprendre toujours plus au fil du temps.

Fort bien mais cela n’empêche pas qui détient le pouvoir, de prendre des mesures aussi impopulaires que saluées, il n’est que de songer au port du masque imposé ça et là.

D’aucuns se réjouissent de la mesure et demandent même l’extension de son application quand d’autres s’interrogent sur sa durée.

Tel est le cas de cette ministre de l’Intérieur du canton de Zürich. Jacqueline Fehr réagit à une mesure qui n’a pas été limitée dans le temps et refuse une culture du risque zéro.

La notion est intéressante dans une société qui se protège tant de l’âge, de la maladie et de la mort.

Mais on nous expliquera que non, il s’agit de la rapidité de la contamination par le virus, qu’il s’agit de solidarité à respecter entre membres d’une même société, etc.etc.

En effet et on l’a vue à l’oeuvre, cette solidarité quand le masque a fait défaut là où les personnes âgées tombaient comme des mouches.

On n’oublie pas non plus qu’il nous a d’abord été présenté comme inutile pour se protéger.

Et puis, pour l’anecdote si elle en est, rappelez-vous comment une députée a été priée d’enlever son masque dans l’enceinte de l’assemblée nationale par la présidente du Parlement suisse!

Ce ne s’invente pas, ce changement radical de politique, ça doit juste se vivre…

Culture

La Suisse en question

Dans sa critique d’une pièce de théâtre de l’écrivain suisse Lukas Bärfuss, récemment jouée à Genève et à Lausanne, Alexandre Demidoff relevait le talent avec lequel était traité le thème du suicide assisté.
A cet égard, le journaliste écrivait de l’homo helveticus, qu’il revendiquait une tolérance en matière d’euthanasie et interrogeait sur ce que celle-ci révélerait de l’identité suisse si elle le devait.
http://www.letemps.ch/culture/2015/10/16/fascinant-voyage-theatral-lukas-barfuss-pays-suicide-assiste
L’appellation d’homo helveticus n’est pas une AOC. On la trouve dans différents articles ou autres interviews comme celle-ci:
http://www.bloglagruyere.ch/2012/09/10/massimo-rocchi-a-la-decouverte-de-lhomo-helveticus/
Quoi qu’il en soit, le tollé qu’a suscité la tribune publiée par Lukas Bärfuss dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung interpelle:
http://www.letemps.ch/suisse/2015/10/17/ecrivain-lukas-barfuss-etrille-suisse-pays-nains-catatoniques
Jean-Jacques, aime ton pays, avait dit son père à Rousseau.
Critiquer son pays ne revient pas à ne pas l’aimer mais jusqu’où sont fondés les propos de l’écrivain suisse, telle est la question.