L’intense battage médiatique qui entoure le témoignage de la jeune actrice française qui avait, comme on dit, fait son « coming out » en révélant son amour pour la réalisatrice Céline Sciamma, semble mettre sans dessus dessous le milieu du cinéma.
D’un cas d’abus sexuel sur la mineure qu’elle a été et qu’elle dénonce maintenant qu’elle est devenue célèbre, il est fait sans la moindre hésitation, un « crime ».
Mais quels sont les termes que l’on réservera au viol et à autant de violences perpétrées qui entraînent la mort?
Comment désignera-t-on les vies détruites d’enfants enrôlées comme esclaves sexuelles?
Après la partage du sujet que j’ai consacré aux révélations de l’actrice Adèle Haenel sur un réseau social bien connu, des commentaires évoquaient, eux aussi, en termes de « crime » les attouchements dénoncés.
De grâce, appelons des gestes tels que ceux supposés être attribués au réalisateur qui aurait abusé d’Adèle Haenel de leur vrai nom!
Et rendons la justice là où elle s’exerce et non auprès de Mediapart!
crime
Pour la plus grande partie d’entre nous, nous avons envie, en tous les cas, d’avoir confiance dans les institutions de nos pays.
Tout autant considérons-nous utile de faire valoir nos droits, de vote, par exemple. Or que vaut un scrutin qui ne compte que trente pour cent de voix, quarante pour compter un peu plus large?
Au prétexte que l’abstention ne serait qu’à imputer à celles et à ceux qui considèrent qu’il ne vaut plus la peine de se prononcer pour tel(le) ou tel(le) candidat(e) ou pour tel ou tel sujet de scrutin, on règle ainsi le problème.
Alors oui, déconsidérer un droit qui vous est accordé est regrettable. Tout autant, le refus de s’interroger sur le choix opéré par ces personnes qui ne veulent plus s’exprimer dans les urnes.
Car elles sont sans doute démotivées, conscientes que ce qui se passe à des niveaux qui les dépassent, leur échappe.
Parce qu’on leur aura aussi fait comprendre, d’une manière ou d’une autre, que leur avis ou rien revenait au même.
Que faire, dans ce cas-là? Se lancer dans une lutte à la David contre Goliath? Certain(e)s s’y emploient avec succès variables à la clé.
Dans le précédent sujet de ce blog, il a été question de pédophilie.
A découvrir le document indiqué en lien par une commentatrice du sujet, on ne peut que comprendre comment fonctionnent certaines de ces institutions en lesquelles on aimerait tant pouvoir encore accorder note confiance.
Or il apparaît que des méthodes, si souvent reprochées à des gouvernements de pays vite qualifiés de dictatures, sont appliquées en nos si chères et valeureuses démocraties.
L’émotion et plus encore, a saisi la France alors que Jonathann Daval a avoué avoir tué son épouse. Inutile de dire que ce qui, apparemment, relève du fait divers, occupe nos médias et une large par de son public.
Aussi singulières soient les conditions de tout acte criminel, à l’appui de statistiques, on en saurait davantage d’une parité qui occupe nombre de citoyennes et de citoyens soucieux de la voir s’appliquer à toutes et à tous.
Il a été question, ici, de cette mère de famille considérée comme « banalement normale ». Elle n’en a pas moins tué cinq de ses enfants pour leur réserver, ensuite, le sort de produits à congeler ou à jeter.
Tandis qu’on s’interroge sur le silence qu’un coupable peut garder alors qu’il a commis autant de crimes, la psychiatrie renseigne.
Quoi qu’il en soit, considérer la violence comme seul apanage masculin serait peut-être à réviser.
Mais comment sans se heurter à un mur de résistance féroce? A tout instant et à la faveur d’événements ou de circonstances particulières, chacune et chacun d’entre nous peut basculer dans un univers hostile.
S’en rappeler n’épargne pas de considérer la monstruosité. Et celle qui a visé Alexia Daval et celle qu’a commise cette mère de famille sur cinq de ses enfants.
S’en rappeler est juste une manière de refuser de l’associer à un sexe quelconque tant elle se partage, elle aussi, entre femmes et hommes.