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deuil

société, Voix

En ce 4 janvier

J’écris des fictions, vous le savez, cette histoire qui se prolonge n’en est pas.

Ce soir, je ne l’ai pas rencontrée comme hier et avant-hier, le long de ce chemin qui relie un cours d’eau à une grande artère.

Ce soir, c’est au coeur de la ville que nous nous sommes à nouveau trouvées l’une face à l’autre. Elle descendait une ruelle que je montais.

Mais en empruntant le chemin où, à deux reprises, les circonstances nous avaient réunies, nous avons toutes les deux pensé l’une à l’autre.

Or ce 4 janvier, les circonstances ont été différentes. Ou plutôt presque pareilles mais quand même pas tout à fait. L’heure et le lieu avaient changé.

Que le hasard existe ou pas, que les défunts veillent ou pas? Expliquer, c’est priver de leur poésie ces moments inopinés de partage.

société, Voix

En ce 3 janvier

Sur le même long chemin où je l’ai rencontrée hier, je l’ai retrouvée ce soir. Presqu’à la même heure, presqu’au même endroit, cette fois, elle était à pied.

Les coïncidences existent, bien sûr.

Parfois, elles sont heureuses. On peut se dire ce qu’on ne s’est pas dit la veille. Ce qu’on a négligé, ce qu’on a tu ou omis. Parce que la mort, parfois, dévie la parole là où l’émotion ou même la raison l’entraînent.

Et puis, le deuil offre tant de visages…

Celui qui m’est apparu, ces deux jours consécutifs, me laisse une image de réserve, de celle qui se superpose au chagrin comme pour le voiler.

C’est son empreinte, celle de ce visage, qui dicte ces lignes.

société, Voix

En ce 2 janvier

Nous n’étions que les deux sur ce long chemin qui relie les bords d’un cours d’eau à une grande artère. Elle, en voiture, moi, à pied. Et nous nous sommes reconnues dans la nuit tout juste tombée.

Elle avait tenté de me joindre, moi aussi ensuite, en vain. Elle avait voulu me dire le décès de son ami.

Elle revenait d’une heure et demie de marche sur un lieu qu’ils prisaient, elle et lui. Sa tristesse,  c’est là que je l’ai ressentie. Dans aucune larme versée mais dans ce besoin de se rendre où vivait le souvenir.

Son ami, je l’ai connu. Il portait le même prénom que le mien, emporté sans rémission par un cancer, il y a plus de onze ans.

Le temps du deuil est lourd, le temps du deuil est long, le temps du deuil s’accomplit … ou non.

Culture, Religions, société

2 novembre, entre lumières et ombres

Un rayon de soleil éclaire ce 2 novembre où la mémoire des défunts est rappelée et honorée.
Elle ne l’est bien sûr pas partout, ni par toutes et tous dans les pays qui cultivent cette tradition. Car s’il est un rapport que chacune et chacun vit à sa manière et au plus profond de son intimité, n’est-ce pas celui qui lie à la mort?
L’être cher, arraché par tel mal contre lequel il a lutté ou pas, trop tôt disparu ou parti en paix, autant de départs vers l’inconnu auxquels les proches réagissent de façon diverse.
Selon telle ou telle croyance, ce qui suit la vie terrestre devrait réjouir.
Comment en être certain sinon en ayant, peut-être, reçu de quoi s’en convaincre? Heureux soient celles et ceux qui ont vu ou entendu leurs défunts leur dire que « tout allait bien »!
Cela existe, paraît-il.
Mais le contraire aussi, manifesté par autant d’apparitions de « revenant(e)s ». Quoi qu’il en soit et pour ma part, j’ignore où sont partis tant d’êtres qui m’étaient chers.
Je pense à eux.

Politique, société

La Crimée en deuil

Kertch, « carnage »  ont indiqué nombre de rédactions occidentales en commentaire à la tragédie qui a visé un collège technique de la ville.
Kertch, il a bien sûr aussi été rappelé par ces mêmes rédactions occidentales, se situe en Crimée, elle-même et selon la rhétorique en usage, « annexée » par la Russie.
Sans revenir sur le referendum qui a fait passer la péninsule de l’Ukraine à la Russie, rappelons malgré tout ce sujet et celui-ci pour dire que, quel que soit le regard que porte l’Occident sur cet événement, il a suscité l’enthousiasme de la plus grande majorité des Russes et des Criméens et qu’il a été salué par nombre d’opposants avérés de Vladimir Poutine.
Cependant voilà, lorsqu’on s’obstine à ne pas chercher à comprendre et à répéter la leçon enseignée par le maître qui ne veut en aucun cas être contesté, dans ce cas, autant parler aux murs avec ou sans les oreilles qu’on leur prête…
Voici un point de vue sur la situation, celui de Karine Bechet-Golovko, souvent citée ici. Je la connais personnellement, nous avons eu des échanges ensemble, Karine est juriste, d’origine française et établie à Moscou où elle enseigne le droit à l’Université.
En pensée profonde avec les familles et les proches des victimes.

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Un temps de deuil

A vous toutes et tous qui suivez ce blog, vous aurez lu, hier, le deuil qui me frappe. Particulièrement cruel, il s’ajoute à quatre autres qui m’ont privée de mes plus proches.
Cela dit et en mémoire de cet ami qui a tantôt partagé mes positions, tantôt pas du tout, je tiens à dire, ici, combien riches ont été nos échanges menés en parallèle à toutes sortes de luttes individuelles.
En dehors de sujets d’ordre socio-économique ou géopolitique, il y avait tout simplement des questions humaines de première urgence.
Et là, c’est un monde que nous avons arpenté. Non pas en long et en large et encore moins dans tous les sens, tout au contraire.
De considérations à cet égard n’est pas le propos. Mais celui de faire part d’un temps de deuil à m’accorder.