Comme souvent, de gré ou de force, une affaire en devient une autre. Pour toutes sortes de raisons, volontaires ou non, ce qui, au départ est assez simple se complexifie.
Ainsi en va-t-il de ce qui ressemblait à un cri du coeur lancé par un réalisateur de films sensibles. Vu la notoriété qui entoure le cinéaste Fernand Melgar, le voici donc au coeur de multiples controverses et polémiques.
Or que lui est-il reproché sinon le fait d’avoir publié sur son profil Facebook les photos de personnes dont il écrit qu’elle seraient celles qui dealent dans son quartier.
Ce n’est donc pas l’émotion en tant que telle qui semble contestée mais le fait qu’elle ait débordé le cadre de l’acceptable sinon de la légalité.
Pas davantage non plus ne paraît lui être reproché son combat pour que le deal de rue soit mieux pris en compte par les autorités municipales de sa ville. Non, ce qui a motivé la réaction de 200 signataires d’une lettre ouverte est le fait d’avoir rendu publiques des photos de personnes sensées être celles qui vendraient de la drogue.
Or Fernand Melgar avait proposé de soumettre le sujet au débat dans le cadre du poste qui devait lui être attribué à la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève (HEAD). Mais la suite, pour qui ne la connaîtrait pas, a voulu qu’il renonce à ce poste.
Cette décision lui appartient.
En revanche, distinguer les diverses problématiques soulevées par ce qui est en passe de devenir l’affaire Melgar éviterait autant de tirs croisés et autres prises de positions de personnalités de tous bords qui alimentent désormais nombre de querelles intra-ou inter-partisanes.
Discours
Dans le précédent sujet de ce blog, il a été question du sort réservé aux malades psychiatriques au temps de la France de Vichy.
Grave, sordide, il a peu fait de unes de journaux ou de magazines et pour cause!
Mais aujourd’hui, dans cette France en marche, héritée, certes, de gouvernances précédentes, qu’en est-il? A découvrir ces témoignages, chacune et chacun de vous s’en fera une idée…
Il ne s’agit pas, ici, de demander au pays de se charger de toute la misère du monde, comme on dit. Il s’agit tout simplement, pour un Etat digne de ce nom, de ne pas se défausser de ses responsabilités.
Combien de fois n’entend-on le Président, son Premier Ministre ou tel autre membre de son gouvernement énoncer de récurrents J’assume?
Si c’est cela équivaut à reconnaître pareille misère dans une France qui se revendique comme patrie des droits humains, alors, ceux-ci ont bien du souci à se faire.
Quant à cette France claironnée de retour, par Emmanuel Macron à Davos, c’est à se demander à laquelle il songeait qu’elle soit si démunie de moyens que partie de son personnel hospitalier se mette en grève de la faim pour en obtenir!
C’est bien, les rencontres au sommet. C’est bien de discuter de tel et tel front de guerre. Il le faut, on le sait et seule la diplomatie et la politique peuvent mettre fin à l’agression armée où qu’elle sévisse.
Avec quel succès, cela reste toujours variable et nombre d’accords dont ceux de Minsk en témoignent qui ne sont pas respectés.
Nous sommes, ici, dans des régions de l’Europe où sévissent toutes sortes de conflits sociaux, civils et autres. Mais là, à quelques heures de vol de nos capitales, c’est un tout autre scénario qui se joue.
Un pays, l’Ukraine en l’occurrence, est aux prises avec une violence qui ne semble plus vraiment intéresser nos médias. On ne peut évidemment pas couvrir tout ce qui se passe dans le monde, nul ne l’ignore, c’est pourquoi en parler ici peut au moins contribuer à ne pas laisser dans l’oubli cette humanité en souffrance.
Voici encore un témoignage que je vous invite à découvrir ici, celui de la Maire de Zaïtsevo.
Le village se trouve sur la ligne de front qui sépare les Républiques de Louhansk et de Donetsk du reste du pays. Coupé en deux, il est, comme l’indique cet article, le symbole de la guerre du Donbass.
Qui d’entre nous souhaiterait voir l’immeuble où il vit, les enfants qu’il a chéris, les proches qu’il a aimés, disparaître dans les ruines d’une guerre initiée pour le seul profit de puissants qui rivalisent de méthodes criminelles pour accroître encore et encore leur pouvoir?
Dans le précédent sujet de ce blog dont je remercie, au passage, les personnes qui y ont réagi par autant de partages sur Facebook ou de commentaires, l’un d’eux, justement, a soulevé un point intéressant.
Pierre Jenni, pour ne pas le nommer, s’est en effet exprimé sur ce qu’était, selon lui, un blog. Je lui ai répondu que si l’occasion le permettait, je reviendrais sur le sujet, ce que je fais.
Si chacune et chacun a sa manière de concevoir un blog, pour ce qui me concerne, c’est l’envie de partager et d’échanger des points de vue qui m’anime.
Ce blog n’est pas un blog politique comme d’aucuns le qualifient. Je ne suis membre d’aucun parti, j’aime, par contre, suivre l’actualité et y réagir.
Et si en débattre peut paraître vain quand on sait comment le pouvoir s’exerce au détriment, parfois, de ce qui le remet en cause, rester silencieux peut tout autant relever de l’acquiescement tacite sinon du renoncement.
C’est pourquoi, écrire sur tel ou tel sujet me semble au moins ouvrir un espace de réflexion.
Aussi bien me tient-il à coeur de soulever des problématiques sensibles. Et les réactions qu’elles suscitent m’apparaissent comme autant de nouvelles pistes à explorer et de questions à poser.
PS: À signaler que le lien partagé sur FB est celui qui renvoie au blog que j’ai tenu 9 ans durant sur la plateforme de la Tribune de Genève. Ce lien est devenu invalide suite à la décision prise par Tamedia de fermer le blog.
L’affaire qui secoue Genève, le Syndicat de la Police Judiciaire propose de l’appeler Travel Gate. Sur son site, a été publié un communiqué qu’il serait bon que chacune et chacun lise.
J’en ai déjà indiqué le lien en commentaire au précédent sujet de ce blog, le porter à la connaissance du plus grand nombre importe à différents égards.
Tout d’abord pour les précisions qui sont apportées en relation avec ce qui a pu être dit et qui a fait sortir le Syndicat de la Police Judiciaire de sa réserve.
Ensuite, pour le contexte particulièrement sensible de la situation qu’il révèle alors qu’un enquêteur de la brigade financière a accompli son devoir et que le Magistrat en charge de la police est concerné par ledit devoir accompli.
Que certaines personnalités prennent la défense de Pierre Maudet les regarde mais que les rôles et les responsabilités des uns et des autres soient respectées serait tout de même bienvenu!
Les compétences que d’aucuns reconnaissent à celui qui était pressenti pour occuper le poste de Président de l’exécutif ne l’exonèrent pas de son comportement.
Raison pour laquelle il serait bon de ne pas inverser les rôles et de souhaiter que la justice oeuvre au mieux et dans les meilleurs délais.
Et si l’on admettait, une fois pour toutes, que la vie politique de nos cités, de nos pays dits démocratiques, évolue en eaux troubles?
En l’occurrence, sitôt qu’une personnalité est visée pour tel ou tel comportement, voici que volent à son secours autant de pourfendeurs de ses rivales pour tenter de justifier des agissements peu conformes à une déontologie de référence.
On en arrive, parfois, à se demander laquelle.
Tant d’exemples existent de levées de bouclier en faveur de telle ou telle valeur bafouée alors qu’elles le sont sans doute souvent par nos élu(e)s de tous bords qu’il serait bienvenu de définir des critères fiables qui permettent au bon peuple qui accorde sa confiance de s’y retrouver.
Sans quoi, le fossé déjà profond qui existe entre élu(e)s et électorat risque de se creuser de manière irréversible. Pour éviter la désertion des urnes, il serait dès lors grand temps de savoir si la politique a vraiment encore à voir avec la morale ou pas.
Cela a été énoncé à plusieurs reprises ici et là sur ce blog.
capture d’écran AA.com.tr
Rien ne semble se simplifier, de l’affaire qui émeut sinon secoue Genève. Sauf pour qui souhaiterait voir la situation se régler d’une manière ou d’une autre, force est de constater qu’elle n’est pas aussi anodine.
La Tribune de Genève révèle, en effet, que le généreux ami libanais qui a pris en charge les frais de voyage et de séjour du magistrat et de sa famille aux Emirats arabes unis est lié au pouvoir émirats.
Mieux, des négociations étaient en cours avec l’aéroport de Genève pour l’obtention de concessions de service au sol. Coïncidence, c’est une société émiratie qui a obtenu le contrat.
S’il appartient à la justice de déterminer les charges susceptibles d’être retenues contre le meilleur élu du canton, les réactions issues de tous bords politiques ne manquent évidemment pas de se faire connaître.
Il serait aussi curieux de savoir ce qu’en pensent les institutions chrétiennes bénéficiaires des dons que leur a octroyés celui qui était pressenti pour présider le Conseil d’Etat.
Car s’il a fait valoir son geste de bienfaisance au profit des Eglises protestante et catholique romaine, on se demande ce que les intéressées y verront désormais.
Au cas où le bienveillant donateur et néanmoins magistrat genevois venait à être condamné pour faveurs reçues de la part des Emirats arabes unis, la valeur des deniers reçus n’en serait-elle pas ternie?
Dans la cité dite de Calvin, voici de quoi donner du grain à moudre.
Il a très souvent été question, sur ce blog, de la manière avec laquelle l’information était traitée par les médias dits mainstream.
De nombreux cas ont été cités où la rhétorique venait au secours de journalistes si soucieux d’informer. Une table ronde avait été organisée, d’ailleurs, autour de ce thème de la désinformation.
Admettre partis pris et arrangements avec la vérité des uns contre celle de autres serait sans doute plus juste que de faire croire au bon peuple que la morale serait le souci premier d’autant de journalistes ou de politicien(ne)s.
A cet égard, l’exemple de cet élu pris dans le collimateur médiatico-politique genevois est assez éloquent en la matière.
Si la démocratie consiste en luttes permanentes à mener pour faire valoir ses intérêts, dans ce cas, d’accord et à chacun(e) de mener son combat.
Mais venir nous parler de morale, de vérité ou autre conscience à éveiller, non, tout de même, n’abusons pas le public qui, d’ailleurs, ne se mobilise plus tant que cela pour élire qui le gouvernerait ou suivre qui l’informerait…
Or justement, laisser une société se détourner de la vie politique et médiatique au prétexte qu’elles seraient toutes pourries, tel est bien là le premier dommage à déplorer.
Et voici que nombre de médias se mobilisent autour d’un magistrat genevois au prétexte qu’il donnerait différentes versions d’un même séjour aux Emirats arabes unis. Il en a été question ici déjà, voici que le sujet nous est servi à peu près chaque jour.
Le zèle avec lequel autant de journalistes en traitent est tel qu’il laisse songeur. Comment, en effet, ces enquêteurs qui se disent si soucieux de vouloir rétablir une « vérité » ont-il tant attendu pour en parler?
Tout de même, si ce voyage effectué par le magistrat genevois en novembre 2015 leur cause tant de problème, il aurait été opportun de s’en ouvrir lorsque le concerné a brigué un poste de Conseiller fédéral et, ensuite a renouvelé sa candidature au plan cantonal.
S’il a échoué au premier, il a brillamment réussi au second tandis que rien n’avait filtré de cette affaire soudain si importante. De qui se moque-t-on, dans ce cas, pour que la médiatisation de ce voyage de Pierre Maudet payé par on ne sait qui ne fasse surface que maintenant?
Nul besoin d’éprouver quelque sympathie que ce soit pour celui qui est désormais pris dans les filets d’autant de justiciers pour s’interroger encore et encore sur l’opportunité d’une médiatisation.
Ruse et mensonge devraient-ils donc présider à certaines réformes impossibles sans cela? Le Parisien révèle que, contrairement à ce qui a été dit, la SNCF serait sans doute bien en passe de se chercher un avenir privatisé.
C’est vrai qu’à force d’avoir lutté contre tout ce qui égarait et trompait, à force de s’être débarrassé d’illusions diffusées, entre autre par les Eglises, on constate comment oeuvre la vérité.
Que les polémiques aient déserté le champ de la théologie -qui en compte certes toujours mais bien moins que du temps où, dans nos démocraties, l’Eglise n’était pas encore séparée de l’Etat- que les polémiques, donc, aient déserté le champ de la théologie a laissé tout loisir à la politique de s’en emparer.
En l’occurrence, dans le combat que mène la SNCF, s’affrontent deux visions du monde, on l’a bien compris. Mais pour que l’une l’emporte sur l’autre, c’est de stratagèmes douteux dont il semble être fait usage.
Qu’il s’agisse de ce cas qui vise la France ou d’autres qui concernent le plan international, tant d’exemples ont montré comment travaillaient nombre d’illusionnistes pour faire passer un intérêt que se confirme, une fois encore, le recours à des pratiques contestées et cependant bien installées.