La politique côté cour et côté jardin, où est la réalité? Dans l’une et l’autre. Parce que les politiciennes et les politiciens sont des personnes et, jusqu’à nouvel avis, pas encore des robots sans émotions, ni goûts, ni humeurs.
Cela dit, bien sûr que copinage ou corruption se mêlent mal à ce qui est attendu de serviteurs de l’Etat comme on appelle celles et ceux qui sont censé(e)s oeuvrer au bien public.
Mais coups de pattes, de griffes ou aussi de mains ne sont jamais bien loin qui interagissent avec l’ordre et le devoir.
Et en ceci opère la nature humaine. Que cela soit bien ou pas, c’est la morale qui en juge. Et elle n’a jamais fait bon ménage avec la nature.
Mais au-delà de ce genre de petits ou grands arrangements entre ami(e)s, restent les enjeux face auxquels se retrouvent les peuples. Et là non plus, on n’apprécie peu d’avoir à se plier sans autre.
Or c’est lorsqu’un pouvoir peine à imposer le respect des valeurs qu’il est censé incarner que menace le désordre. Et nombre de situations s’observent où ce qui devrait prévaloir en démocratie, échoue.
Dans ce sens, qu’il s’agisse de violence policière à l’encontre de manifestants ou de violence d’élèves envers leurs professeurs, force est de constater que transgression il y a. Autant des forces de l’ordre que des adolescents.
Et quand la violence, d’où qu’elle émane impose sa loi, on n’est plus dans l’idéal démocratique mais dans le sourd rapport de forces.
Discours
Qui est cannibale? A deux reprises, l’adjectif est employé dans l’article cité en lien plus bas et consacré à la mémoire du goulag.
Une fois pour qualifier Sandarmokh en Carélie, comme « concentré du système répressif et cannibale soviétique ». Une autre fois, pour dire des années 1937 et 1938 qu’elles furent « les plus cannibales, avec environ 700 000 personnes exécutées à travers le pays, en plus des millions d’autres envoyées en camp ou en exil. »
Mais c’est aussi un autre usage linguistique qui interpelle dans ce même article.
En effet, dans son premier paragraphe qui apparaît en caractères gras, on apprend que « la réécriture de l’histoire est un aspect essentiel de l’idéologie poutinienne ». De ce que serait « l’idéologie poutinienne », pas la moindre explication ni l’esquisse même d’une définition.
Comme si le sens de pareils termes devait aller de soi et s’appliquer à un pays qui compte au moins 145 millions d’habitants et s’étale sur autrefois 11 fuseaux horaires désormais ramenés à 9. On l’a compris, deux discours s’affrontent.
L’un est d’emblée annoncé comme celui d’une « idéologie », en l’occurrence « poutinienne », l’autre s’en prend à elle, s’estimant peut-être dégagé de toute idéologie. Il ne se nomme donc pas, il se déroule et énonce des faits selon son point de vue.
Et voici comment les uns et les autres s’affrontent, qui, à vouloir restaurer la mémoire des victimes de Staline, qui, celles tombées sous les balles des Finlandais entre 1941 et 1944. Et si toutes ensemble étaient à honorer? Il semble que cela relève de l’impensable.
Pareille lutte autour de mémoires n’est pas l’apanage de la seule Russie. Partout, l’idéologie s’infiltre. Avec ou sans nom, créée de toutes pièces ou sans identité particulière comme ici, le but du propos reste identique, dire l’Histoire dans un sens et pas un autre.
Paix soit rendue à autant de victimes quelles qu’elles soient!
La sidération est une évidence tandis que la France, mais pas qu’elle. découvre qu’au coeur même de son Etat ait pu oeuvrer le radicalisme assassin.
Pleuvent alors les réactions, les « il faut que… » ou autres décisions à prendre comme si tout était aussi simple.
Les responsabilités sont bien au-delà de tel ou tel et peuvent se nicher dans autant d’intérêts de va-t-en guerre qui essaiment de par le monde.
Dans ce cas, est-on face à des complicités, du laxisme, des dépendances en tous genres ou un peu de tout cela ensemble?
En son temps, l’archevêque de Mossoul avait prévenu.
« Ce que nous vivons, vous le vivrez un jour ». Certes, il songeait là au sort réservé aux Chrétiens d’Orient. Or la France se veut laïque et républicaine.
Elle l’est si bien qu’elle voit tomber des têtes au sein même de l’une de ses administrations les plus prestigieuses et sécurisées.
Combien de fois n’avons-nous entendu cette injonction, « Il faut cesser de parler et agir »?
La voici qui figure dans cet article qu’une aimable commentatrice de ce blog a cité en référence dans le précédent sujet partagé ici.
Cette même intervenante lance un cri, on l’a bien compris.
Et ce cri a surgi en premier lieu sur un sujet de blog consacré à une adolescente suédoise, compatriote de feue la jeune Elin Krantz.
Au prétexte que celle-ci aurait dû mériter la même attention que je portais à la première, s’en sont suivis jugements et conclusions aussi hâtives que péremptoires.
Pourquoi revenir à ce cas de figure?
Parce qu’il révèle comment se déroulent nombre d’interactions sur les blogs et autres réseaux sociaux. En l’occurrence, intervenir sur un sujet pour dévier sur un autre et, au passage, accuser.
Quand j’ai écrit de ce blog qu’il m’apportait beaucoup, c’est aussi par ce qu’il révèle de la diversité des comportement face à un propos tenu.
Et tout autant de l’impossible retenue d’en découdre avec qui les énonce.
Non, Chère commentatrice qui m’interpellez, la cause des femmes tombées sous les coups de la folie assassine n’est de loin pas absente de ce blog qui lui a dédié nombre de sujets.
Qu’ils aient échappé à votre vigilance, peut-être. Que celle-ci s’exerce de manière singulière, certainement.
Neuf ans que je tiens ce blog, ouvert un 8 octobre 2010.
Honoré de 24’462 commentaires pour 2’000 sujets publiés, le deux mille et unième étant celui de ce jour, il a connu de vifs échanges entre intervenant(e)s…
Partager un regard sur l’actualité, le confronter à d’autres, ce sont autant de débats qui se développent et ouvrent à de nouvelles réflexions.
Et dans ce sens, ce blog m’apporte beaucoup.
Soyez vivement remercié(e)s, vous toutes et tous qui le suivez, y réagissez et y ajoutez vos approches, votre sensibilité et vos références.
Rouen, Paris, ailleurs encore en France, que l’actualité est lourde!
Citoyennes et citoyens inquiets et plus encore après que le feu a ravagé une usine classée « Seveso ».
Familles et proches en deuil après la tuerie qui a ensanglanté la Préfecture de police au coeur de la Cité.
Pendant ce temps-là, on manifeste contre une loi votée à l’Assemblée nationale. Une loi qui vise à rendre les femmes égales par rapport au « droit» à l’enfant.
Tout cela se discute, âprement comme il se doit, vu les opinions et convictions en jeu.
Autant de revendications, de combats et de luttes, qui, pour la vérité si je mens, qui, pour éradiquer telle mouvance assassine du pays, qui, pour la vie à tout prix.
Et au milieu ou en sus de tout cela, la réforme des retraites.
Autant dire que la France est en ébullition. Reste à savoir lequel de ses combats sera entendu en priorité.
La politique à la manoeuvre? C’est maintenant.
Dans un précédent sujet de ce blog, richement agrémenté de quatre vingt-cinq commentaires, j’avais fait part de mon intention de revenir sur cette jeune Suédoise qui suscite tant de passions en tous genres.
Admiration, haine, appel à meurtre même, Greta Thunberg, au-delà de son combat, révèle. Et pas qu’elle ou son entourage, non! Greta Thunberg offre en miroir certains sommets de la nature humaine.
Qu’on rejette celles et ceux qui utiliseraient ou instrumentaliseraient Greta Thunberg est une chose. Qu’on se défoule sur cette jeune-fille, une autre.
Elle est l’illustration d’un phénomène qui heurte les habitudes et dérange les certitudes.
C’est très facile de dire qu’elle serait « manipulée », « instrumentalisée ». Ca l’est beaucoup moins de tenter de cerner comment sa personnalité s’articule autour de ce qui l’affecte et la mobilise.
Quant à celles et ceux qui, s’inspirant des rêves que Greta a estimés lui avoir été volés, renvoient aux enfants de la guerre dont les rêves leur ont, à eux aussi été volés, c’est comme dire à une personne souffrante que d’autres le sont tout autant sinon davantage encore qu’elle.
Ce genre de comparaison est parfaitement gratuit.
Il vise à culpabiliser. Mais aussi à éviter de réfléchir un peu plus loin que ce qui est aussi commode que malvenu. Greta Thunberg oblige. Non pas forcément à la suivre à l’aveugle, non, à bien davantage!
À dépasser les limites d’une pensée confortable.
Vous l’aurez remarqué, le terme de « sociétalisme » figure bel et bien dans les habitudes langagières et pas que dans la rhétorique politico-médiatique.
Que cette apparition lexicale soit le fait de l’influence exercée par l’anglais est possible. Quoi qu’il en soit, « sociétalisme » est entré dans l’usage en un peu plus de dix ans.
Si on peut distinguer « sociétal » de « social » comme en attestent ces échanges sur un forum, on peut aussi se demander si « sociétalisme » n’a pas été introduit dans la langue pour remobiliser.
Lorsqu’un élément de la langue se vide de son sens, une manière de le réactualiser est de créer un nouveau support, quitte à le définir de manière autre. On donne ainsi l’impression de créer alors qu’on transfère.
En l’occurrence, à s’affairer autour de ce qu’implique le « sociétalisme », on fait peu à peu passer aux oubliettes ce qu’impliquait le « socialisme » qui ne trompe plus que ses éléphants s’il en reste.
Alors soyez dans le vent, parlez de sociétalisme et remisez votre socialisme ringard! En vous rangeant aux injonctions du premier, vous aurez le sentiment d’agir pour le bien du monde que le second a laissé quelque part en marge de l’avenir qu’il disait viser…
Ca s’agite autour de l’idole des jeunes mobilisés en faveur de la protection de notre planète. Greta Thunberg fédère et exaspère tout autant.
Entrer dans la polémique n’est pas mon but tant j’ai de sympathie pour cette adolescente et pour les jeunes qui se battent à ses côtés.
Et puis, tout s’énonce de tellement connu que rien n’est à ajouter.
J’aimerais, par contre dire que je suis de loin pas indifférente à ce qui pourrait advenir de cette jeune fille dont l’émotivité l’égale à l’intellect.
Car oui, Greta Thunberg est brillante mais fragile tout autant.
Dans la lettre que je lui adressais et que je publiais sur ce blog le 31 juillet dernier, je faisais part de ce qu’il en était à ce moment-là et de la mêlée qui l’entourait.
Depuis, rien n’a changé.
Greta Thunberg poursuit ce qui l’anime depuis des années et qui a sensibilisé ses parents. Que se discute le choix qu’ils ont opéré de suivre leur fille se conçoit.
Car il l’expose.
Et pour ma part, je serais triste que soudain, sous trop de charges et de pressions en tous genres, cette jeune fille qui me touche ne s’abîme.
Alors oui, le climat vaut qu’on se batte. Reste juste à savoir qui aura raison de qui.
Sur un réseau social bien connu circule un jeu qui consiste à partager avec ses relations dix livres qui vous ont marqué. Pour chacun d’eux, une personne différente est choisie.
Et voici que j’ai été retenue par un ami pour un ouvrage de Svetlana Alexiévitch, « La fin de l’homme rouge ». Que ce livre l’ait marqué et qu’il m’ait associée à sa sélection est loin de me laisser indifférente.
Pour qui me suit, vous me savez avoir adressé une lettre ouverte à son auteure, journaliste écrivain, lauréate du Nobel de littérature en 2015.
Ses qualités littéraires récompensées n’ont en rien constitué l’objet de ma lettre. Non, c’est ce qu’elle a prononcé de mensonger et d’outrageant envers les Russes qui m’a fait lui écrire.
Ma lettre, traduite en russe par le journaliste Arkadij Beinenson, a ensuite été diffusée en Russie et dans d’autres pays aussi, ce qui m’a valu interviews, gratitude et haine.
Deux ans plus tard, lorsque l’Université de Genève a décerné le titre de Docteure Honoris causa à cette même lauréate du prix Nobel, je me suis aussi exprimée, cette fois dans les colonnes de la Tribune de Genève.
Svetlana Alexievitch, pour sa manière de disposer à sa guise de témoignages recueillis, n’a pas échappé à la justice, certaines personnes qui lui avaient fait confiance s’étant senties trahies par elle.
Qu’à cela ne tienne, le fait de parler de l’ex-URSS et d’en dire ce qu’elle en pense est apprécié et honoré. Soit.
A 29 ans, toutefois, elle ne cachait pas son admiration pour celui qui n’apparaît pas vraiment comme un ange de la première heure.
Cela, bien des Russes l’ont gardé en mémoire, ce qui ne semble pas être le cas de nombreux « acteurs » du monde médiatico-culturel, sauf à le considérer comme erreur de jeunesse, peut-être.
Merci à cet ami de m’avoir donné l’occasion de revenir sur un sujet sensible s’il en est.