La terreur a frappé Paris.
Décréter -sinon découvrir- que la France serait en guerre, comme l’a déclaré François Hollande, d’autres avant lui l’avaient compris.
En dépit de la liberté d’expression revendiquée par nos démocraties, certaines prises de position se font plus ou moins audibles, euphémisme que de le rappeler.
Car lorsqu’une ligne politique sinon idéologique s’impose, rien de ce qui la menacerait ne doit paraître.
Mourir en ville, à portée de fusil, mourir sous les coups d’assassins fige ou révolte.
S’accommoder de la terreur ou se projeter dans son combat, tel paraît être l’alternative.
Témoignage
Etat islamique
Pour la première fois de son Histoire, la France connaît des attentats kamikazes.
Ce genre d’actions, d’autres pays les vivent et les ont vécues de longue date.
Comparaison n’est pas raison.
Mais comparaison n’interdit pas de rappeler combien de vies ont été sacrifiées sur l’autel de la vengeance.
Face à la détermination aveugle revendiquée par les terroristes, la réalité de leurs actions ne laisse personne indifférent.
Si seulement politique et diplomatie avaient les réponses adéquates à apporter à de tels agissements, n’est-ce pas là le souhait de chacune et de chacun?
La France est en deuil.
Le Canard enchaîné, journal satirique français qui ne semble pas encore avoir eu l’honneur d’être traité de conspirationniste ou de complotiste, révèle quelques informations qui ne manqueront pas de faire réagir certaines âmes et autres bonnes consciences.
Combien sont celles et ceux qui, en effet et pour avoir osé émettre quelque réserve quant aux narratives de nos médias mainstream, ont eu droit à être taxé(e)s de complotistes ou de conspirationnistes?
Or voici que ce vénérable journal français révèle deux informations qui ne manquent pas d’intérêt.
La première, en une du Canard, nous apprend que 5’000 emplois sont en attente d’être supprimés par Air France alors que selon certains reportages, la suppression de 2’900 postes aurait été annulée, ce qui rendait incompréhensible la violence des manifestations.
La seconde, que les pilotes américains et alliés de la coalition opérant en Syrie et en Irak ont reçu l’ordre de ne jamais frapper les terroristes du groupe Front al-Nosra, la filiale syrienne d’Al-Qaïda et que cette interdiction est encore valable aujourd’hui.
L’information du Canard enchaîné relayée sur le site Spuniknews.com sera-t-elle démentie au prétexte de propagande russe?
Infrarouge, émission phare de la Radio Télévision Suisse (RTS), a traité du problème dit des « migrants » en revenant sur la photo de l’enfant mort sur une plage turque.
Le débat, comme à son habitude, a réuni des personnalités d’horizons divers. En l’occurrence, on y a vu s’exprimer celles qui encouragent l’accueil des réfugiés et les autres, plus réservées sinon moins enthousiastes par autant de nouveaux arrivés.
Une émission de télévision allemande évoque le problème sous un angle différent de celui qui domine la majorité des médias d’Occident:
http://www.klagemauer.tv/index.php?a=showportal&keyword=franzoesisch&id=6571
Le message à retenir est clairement énoncé, éviter tout ressentiment envers les réfugiés et informer des responsables qui favorisent leur migration.
Le fait est que pour l’heure, les bons et les méchants Européens sont désignés. Les premiers ont du coeur, les seconds sont dénués d’humanité ou presque.
De tels antagonismes au sein de nos sociétés constituent leur menace.
http://www.rts.ch/emissions/infrarouge/
L’émotion sélective et la culpabilisation font bon ménage, en ce moment.
Il suffit, pour cela, de découvrir comment sont traitées les personnes qui osent dénoncer l’usage sinon l’abus fait de la photo d’un enfant et de sa mort pour s’en convaincre.
Cela se passe à côté de chez nous, entend-on dire de responsables politiques.
Et la guerre qui a encore lieu en Ukraine et qui ajoute les enfants morts aux morts quand elle ne les jette pas sur les routes de l’exil, combien s’en émeuvent et brandissent de photos pour alerter l’opinion sinon pour viser encore et encore la Russie?
Cela se passe à côté de chez nous, entonnent à l’unisson toutes celles et ceux qui se font l’écho de nobles pensées.
Et à Paris, l’affichage censuré d’un concert en soutien aux Chrétiens d’Orient décapités, qui s’en est offusqué sinon la CHREDO qui a dû se saisir de la justice pour obtenir gain de cause?
Et ce sont ces mêmes censeurs qui distribuent leurs bons et mauvais points à qui se joint ou non au cortège de suppliques et de soutiens aux victimes de guerres?
Tandis que le monde s’émeut et pleure l’enfant échoué sur une rive turque, lui resterait-il quelques larmes pour ces enfants?
Vivants, certes et par la grâce d’avoir été kidnappés.
Leur avenir ne sera donc pas l’exode meurtrier tel qu’il le fut pour l’enfant retrouvé sur une plage turque.
Ces enfants sont formés à la décapitation.
Cette mort, la France l’a connue sur son sol, le 26 juin dernier.
Cette fin de vie, nombre de Chrétiens d’Orient l’ont déjà subie.
Combien de têtes devront-elles encore tomber avant que Mesdames Merkel, Sommaruga, Calmy-Rey et tant d’autres de leurs collègues si charismatiques ne réagissent?
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/79047-150720-en-syrie-l-etat-islamique-forme-de-jeunes-enfants-kidnappes-a-la-decapitation
Voici que le site Rue89/NouvelObs consacre un article à la publication manquée par nombre de grands titres de la presse française, de la photo qui a fait l’unanimité de sa consoeur britannique:
http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/04/photo-daylan-quil-y-a-derriere-mouvement-recul-261056
Mobiliser ainsi l’attention sur la problématique des migrants dont les Syriens sont distingués en tant que réfugiés, relève d’un procédé qui n’est pas sans rappeler celui qui a oeuvré avec Charlie:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/01/16/du-massacre-au-slogan.html
Rassembler autour d’une cause nécessite mots ou images qui frappent les esprits. Dans ce sens, la photo de cet enfant échoué sur une rive turque, a sans doute vocation à alerter sur l’exode syrien.
Parmi les solutions à lui apporter, ouvrir les coeurs européens ou comme l’a dit Claude Smadja, invité de l’émission Infrarouge, intervenir militairement pour que Monsieur Assad soit enfin enterré.*
Oui, tels sont les propos de cet homme qui n’a pas hésité à répéter plus tard dans l’émission: Je souhaite la mort de Monsieur Bachar el Assad.*
La messe est dite.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/09/02/migrants-entre-il-faut-on-doit-et-le-profit-a-en-tirer.html
Migrants, entre « il faut », « on doit » et le profit à en tirer
La RTS, hier 1er septembre, a consacré pour la deuxième fois son émission Infrarouge à la question des migrants.
Le titre, tout comme celui de l’émission du 23 juin dernier, y est formulé sous forme d’interrogation. Si, en juin, était discuté le fait de se barricader contre les migrants plutôt que de les accueillir, ce 1er septembre, on débat de la honte que serait pour l’Europe, le phénomène de la migration.
http://www.infrarouge.ch/ir/2199-migrants-honte-rsquo-europe
Plusieurs aspects sont abordés, de l’humanitarisme à l’économie et à la religion et quelques efforts de synthèses sont entrepris par les uns et les autres en fin d’émission.
Des comparaisons avec des précédents historiques sont aussi énoncées, discutées sinon nuancées, compte tenu des circonstances diverses sinon complètement autres que celles qui entourent les migrations d’aujourd’hui.
Sur le profit à tirer de cette arrivée de migrants, plusieurs intervenants s’expriment.
On cite le patron des patrons allemands qui y voit une manne tandis que d’autres estiment qu’avec le taux de chômage qui affecte nos sociétés, cette nouvelle main d’oeuvre serait diversement perçue.
Cerise sur le gâteau et comprenne qui pourra, Micheline Calmy-Rey rappelle Genève, où les Protestants sont arrivés en masse, ont apporté la Banque Privée et l’horlogerie et, de fait, ont rendu les Genevois sinon les Suisses et d’autres encore, bien contents de les avoir eus.
Cela dit, l’émission vaut la peine d’être vue.
Par un tour de passe-passe auquel s’est livré le rédacteur en chef adjoint du journal
« Le Temps », voici qu’il parvient à me placer aux côtés de Monsieur Hani Ramadan.
L’article que Michel Danthe a publié ce samedi 29 août met en cause le regard que j’ai porté sur les événements survenus dans le Thalys, le 21 août dernier.
Non seulement ma prise de position n’a rien à voir avec celle d’Hani Ramadan mais encore, le détournement de sens opéré par Michel Danthe révèle une pratique journalistique bien éloignée de l’éthique qui devrait l’accompagner.
La manière dont les médias se sont emparés de ce qui s’est passé à bord du Thalys le 21 août dernier a montré un défaut d’information caractérisé par la surabondance sinon la surenchère narrative. C’est ce que j’ai mis en cause dans mon sujet de blog incriminé par Monsieur Danthe.
Il va de soi qu’entre confrères, on se ménage. Dès lors, pointer, comme je m’y suis employée, l’embrouillamini de la couverture médiatique des événements survenus à bord du Thalys, ne pouvait que déplaire à Michel Danthe.
De là à me voir en complotiste qui se défend de l’être comme il l’a précisé après ma réaction à sa première version mise en ligne d’hier, il y a un pas qu’il a cru bon de franchir mais qui ne l’affranchit pas pour autant.
Dans sa manière d’amalgamer deux visions d’un même fait, celle d’Hani Ramadan et la mienne, Michel Danthe a montré sa pitoyable excellence.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/44b933b8-4e45-11e5-81d9-3af08ac280c8/Hani_Ramadan_à_propos_des_Légions_dhonneur_du_Thalys_De_qui_se_moque-t-on
« Le Temps » édition en ligne de ce 29 août, à Michel Danthe, journaliste
Monsieur Michel Danthe cite mon sujet de blog:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/23/legion-d-honneur-aux-sauveurs-du-thalys.html
dans un article mis en ligne sur le site du grand quotidien suisse « Le Temps » de ce 29 août 2015.
Sa lecture particulièrement orientée et tendancieuse de mes propos m’a obligée à y réagir. Ainsi lui ai-je écrit ce qui suit:
Monsieur,
Je vous remercie de me citer. La moindre des politesses eût été de m’en informer comme je m’y emploie moi-même lorsque je cite les propos d’une personnalité quelconque.
Quant à votre lecture de mon sujet, elle découle d’une grille qui vous arrange.
La nuance que j’apporte vous échappe à l’évidence mais lorsque l’on veut faire dire à autrui ce qu’il n’a pas dit, les moyens justifient la fin.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
Monsieur Danthe m’a alors répondu qu’il ne voyait pas « ce que la politesse viendrait faire là-dedans ».
Outre une nouvelle incompréhension de sa part des démarches que je poursuis pour tout sujet qui évoque une personnalité que j’estime légitime d’informer des propos que je tiens sur elle, il ajoute ses propres déductions.
Le voici donc qui m’écrit que je prendrais peut-être « peur » de mes « propres idées » et de « l’écho qu’elles peuvent légitimement susciter dès lors elles sortent (sic! Je cite) du cercle sans doute plus confidentiel qui est le sien habituellement »
Et comme il ajoute que « c’est avec plaisir que je lirai sous votre plume l’explication de la nuance qui m’aurait échappé », je la lui ai indiquée. La voici:
Merci de votre réponse rapide, Monsieur.
Quand j’évoque la règle de politesse, je ne songe à rien d’autre qu’au fait que si je parle d’une personne, je l’en informe car j’estime juste de procéder ainsi.
Je ne vois donc en rien de quoi je devrais « prendre peur ». Je constate par contre fort bien que vous déformez le sens de mon propos. Car le fait d’avoir exposé une difficulté à « adhérer à ce qui a été raconté » n’a strictement rien à voir avec une perception complotiste de l’événement dont il est question.
Si vous n’établissez aucune nuance entre une difficulté à adhérer à un récit et son rejet pur et simple en tant qu’il serait « complotiste », j’en suis navrée pour vos compétences linguistiques.
Car si vous aviez lu mon sujet comme il se doit, vous auriez compris que cette difficulté que j’expose est conséquente à l’embrouillamini des versions livrées par les médias. Elle ne tombe dès lors pas d’un ciel duquel pleuvraient les complots comme vous voulez le laisser entendre au public qui vous lira.
Quant à votre manière de faire se rejoindre mon sujet et les commentaires qui le suivent, elle démontre bien dans quel esprit particulièrement orienté vous l’avez lu.
Détourner son sens vous décrédibilise vous et ne saurait, dès lors, vous honorer.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre