Qu’une personnalité politique se retrouve dans la tourmente médiatique devient presque habituel. Et parler de tourmente est peu dire quand on sait comment elle ressemble bien plutôt à une curée.
On l’a vu avec DSK, on l’a vu avec François Fillon, on y assiste désormais, ici à Genève, avec le meilleur de ses élus, Pierre Maudet.
Qu’on apprécie l’homme ou non, le sort qui lui est réservé est peu enviable. Loin de toute considération relative à l’engouement qu’ont suscité ses qualités, c’est sa mise à terre qui interpelle.
Car venir nous parler de principes bafoués, de confiance trahie et autre irrespect manifesté par un élu envers ses pairs, envers le parlement et envers le peuple genevois, est-ce bien raisonnable?
Pierre Maudet a menti, nous est-il répété en boucle.
Et cela seul suffit à la levée de boucliers. Son séjour tous frais payés par un cheikh arabe est une chose, le fait qu’il ait falsifié la version à en donner une autre et c’est elle qui est grave selon ces justiciers.
Eh bien, si l’on devait poursuivre tous les menteurs de nos démocraties, toutes celles et ceux qui racontent n’importe quoi et qui jouissent d’un crédit assuré, un nombre incalculable d’échafauds serait à dresser à la hâte!
Je n’ai aucune sympathie particulière pour Pierre Maudet mais encore moins pour les lynchages publics.
fillon
Telerama rend compte de deux documentaires qui sont consacrés à la chute de François Fillon, si on peut l’appeler ainsi, alors que rivalisent diverses autres manières d’évoquer ce qu’il est advenu du candidat du parti Les Républicains à l’élection présidentielle française de 2017.
Mesquineries, fourberies, mensonges, lâchetés, veuleries, trahisons, la liste n’est pas exhaustive de ce qui semble sans cesse au menu de luttes de pouvoir. Où qu’elles se déroulent, elles ne semblent lésiner sur rien qui vaille aux yeux de qui veut gagner.
Pas forcément des millions -pour reprendre le titre d’une célèbre émission de la télévision- mais pour devenir maître. Maître et pion en même temps tant une élection présidentielle est souvent susceptible de s’apparenter à un jeu de chaises musicales.
De plus en plus, en effet, il apparaît qu’une personnalité destinée à occuper la fonction suprême n’y soit portée que par qui y a intérêt et avant tout autre souci démocratique qui vaille.
Bandits, escrocs, filous ou voyous finissent, en général, en prison. D’autres sont plus habiles à l’éviter ou savent trouver les mots pour masquer les maux qui pourraient les y conduire.
De là à ne voir que des pourris en politique, non, surtout pas! Ce serait trop d’honneur rendu aux cyniques que rien ne décompose…
Les Françaises et les Français qui ont élu le candidat promu à un bel avenir -enfin, souhaitons-le lui ne serait-ce que pour le pays qu’il préside et qu’on ne voudrait pas voir se déchirer- toutes ces personnes donc qui ont rejeté les économies drastiques que préconisait François Fillon pour préférer les promesses du jeune futur premier vont être contentes.
Car après les économies déjà annoncées ici et là, en voici une autre. Elle concerne le forfait hospitalier qui passera de 18 à 20 euros par jour en 2018.
2 euros de plus ou de moins, pour qui s’offre les frais d’une maquilleuse à 26’000 euros pour trois mois, ne comptent pas, on l’a bien compris. Ce d’autant qu’il y aurait eu urgence, selon l’Elysée qui a admis ces frais.
Quant à celles et ceux qui n’ont plus même de quoi vivre décemment, inutile de dire que 2 euros de plus ou de moins ne risque pas d’y changer quoi que ce soit. Mais bon, ils ont sans doute dû se montrer très fainéants pour en être arrivés à ne plus pouvoir assurer leur existence…
François Fillon a été écarté de la course à la présidentielle grâce à ce qu’il a appelé une justice TGV. La marche assurée du candidat promu d’avance alors que lui faisait face Marine Le Pen a pu ainsi se régler au pas de charge, de l’oie ou cadencé, à choix.
L’information selon laquelle Marine Le Pen aurait plagié une partie d’un discours tenu par François Fillon a très vite été relayée sur les réseaux sociaux et a été reprise, ce 2 mai au soir dans le cadre du 20 heures de France 2.
Il a été indiqué aussi qui était derrière ce discours, un dénommé Paul-Marie Coûteaux.Le Point lui consacre d’ailleurs également un article assez éloquent pour qu’on s’y arrête.
Au-delà du parcours de l’homme, il y a le nombre de personnalités politiques qu’il a soutenues. Parmi elles, Jean-Frédéric Poisson après l’échec duquel à la Primaire de la droite et du centre, il aurait rallié François Fillon.
Et puis, pour l’anecdote, on apprend que cet éminent conseiller, diplomate de formation, comme il le rappelle, n’en est pas à son premier coup d’essai.
Paul-Marie Coûteaux, en 2009 en effet, raconte au journal Le Monde comment il a fait porter par Pierre Seguin, un discours écrit pour Jean-Pierre Chevènement cinq ans plus tôt…
Et de préciser que tout cela l’amusait.
Alors, pour qui est encore sensible aux beaux discours, plagiés ou non, l’essentiel ne semble pas vraiment là mais bien plutôt dans la légèreté avec laquelle agit cet auteur, entre autre.
Certain que les femmes et les hommes politiques ne s’écoutent pas entre eux, il leur forge des propos semblables qu’ils prononcent avec emphase et passion comme on a pu le découvrir de François Fillon et de Marine Le Pen.
Pour ramener les désabusés à la politique, rien de tel!
Avant même les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle française et dans le cadre d’une discussion, quelqu’un disait se réjouir d’avoir, je cite, un président homosexuel.
Outre le relai d’une rumeur qui a été démentie par le concerné alors qu’il avait, jusque là, préféré l’ignorer, le fait d’accorder un tel intérêt à la personne, voire à son orientation sexuelle, montre à quel point le programme éventuel de l’intéressé passe à l’as.
En l’occurrence, même s’il a été souvent reproché au candidat en marche d’avoir tardé à révéler ses propositions, prendre connaissance du parcours d’Emmanuel Macron est déjà assez significatif.
Voici un article à prendre avec recul tandis que son auteur insiste, néanmoins, sur la fiabilité de ses sources. A le lire, il ressort que le succès du mouvement créé par le prétendant à l’Elysée ne tient pas qu’à son seul éventuel charisme.
Le fait est que lorsque François Fillon a parlé de coup d’Etat tandis qu’il était jeté en pâture pour des pratiques qui ont surtout réussi à salir son image tandis qu’il était pressenti remporter l’élection présidentielle, on comprend d’autant comment certaines prises de pouvoir s’opèrent.
On l’a vu à de nombreuses reprises, ne serait-ce qu’en Ukraine où la corruption dont on a chargé le président élu pour lui en substituer un autre qui ne tient rien d’un Monsieur Propre a réussi à mettre le pays à feu et à sang par une soi-disante révolution bâtie sur des rêves et des idéaux vite déçus.
Cela dit, les interventions, ce 26 avril au soir dans le cadre de l’émission Infrarouge, de Thomas Guénolé et de Paul Ackerman méritent qu’on y prête attention.
Vous l’avez peut-être appris, vous ne l’aimez peut-être pas, Alain Delon votera François Fillon.
Dans une lettre ouverte qu’il a transmise au journal Le Figaro, l’acteur revendique son choix.
Paris-Match s’en fait le relai, tout comme BFMTV.
Certes, diront certains, Alain Delon n’est pas une référence. Bien sûr que non ou si, quelle importance? Ce qui en a une, par contre, est l’engagement.
Quelles que soient les convictions des uns et des autres, ce qu’on a pu observer, au cours de cette campagne présidentielle française, est la ferveur manifestée par certains, venue heurter l’indifférence sinon le dégoût d’autres.
Ecouter chacune et chacun s’exprimer sur la ou le candidat(e) de son choix est toujours enrichissant. Saisir le sens de ses motivations -quand elles existent- forcent le respect.
La démocratie vit d’autant de débats, d’oppositions et de combats. Les mener honore, pour autant qu’ils ne dégénèrent pas en attaques personnelles et en insultes.
Ce qui a visé François Fillon a été commenté ici. Sans prendre forcément parti, on peut pointer le deux poids deux mesures qui alimente la chronique de certains médias.
On peut aussi décider de choisir un candidat selon l’aptitude qu’on lui reconnaît à présider au destin de son pays. Ce dimanche 23 avril au soir, la France saura déjà au moins la ou lequel de deux d’entre eux y sera appelé(e)
Madame,
On a besoin de pouvoir s’identifier à celui pour qui on va voter, de sentir que même de loin il comprend ce qu’on ressent déclarez-vous à François Fillon ce 23 mars dans le cadre de l’Emission Politique de France2
Vous dites vrai. Et l’identification ne concerne pas seulement celle projetée sur une femme ou un homme politique.
Aussi, vous êtes-vous peut-être sinon sans doute sentie incarner autant de voix que celles dont vous vous êtes fait le relai.
Car convoquer une figure littéraire dans le cadre d’une émission politique, c’est donner toute sa place à une approche sensible.
Mais voici que vous vous êtes érigée en procureur.
Voici que vous avez dressé un réquisitoire pour accuser, juger et condamner l’homme qui se trouvait en face de vous.
Et lorsqu’il vous a été demandé de laisser répondre votre interlocuteur, à peu près au milieu de ce qui devait être un échange entre vous et François Fillon, vous avez rétorqué que non et vous avez poursuivi votre charge.
Madame Angot, il appartiendra au peuple français d’élire sa présidente ou son président.
Ses citoyennes et ses citoyens voteront selon leurs critères et non selon le prisme d’une personne elle-même mise en examen pour diffamation.
Entre le respect que suscite votre activité littéraire et celui qui aurait aussi pu être apporté à votre prestation dans le cadre de L’Emission politique de France2, il y a un gouffre.
Vous vous y êtes jetée à vos dépens ou non.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
Ce 23 mars, François Fillon a été l’invité de L’Emission Politique sur France2. Animée par David Pujadas, l’émission accueille un(e) invité surprise parmi d’autres, appelés à échanger avec la personnalité politique conviée sur le plateau.
Ce soir-là, est annoncée l’écrivain, Christine Angot.
L’échange avec François Fillon tourne assez vite au fiasco en dépit de timides tentatives de David Pujadas de modérer l’ardeur de son invitée à charger le candidat du parti Les Républicains.
Il est tout de même remarquable d’avoir choisi Christine Angot pour dire tout le bien qu’elle pense de François Fillon tandis qu’elle est, elle-même, mise en examen pour diffamation.
La France compte des personnalités littéraires de haut rang et qui ne partagent certainement pas les positions de François Fillon.
Inviter l’une d’elles aurait été faire la part belle à la littérature.
Au lieu de quoi, ce 23 mars au soir, c’est sa face la plus pitoyable qui a été jetée en pâture au public de France2.
Une si jolie histoire tandis que sont à la peine tant de Françaises et de Français interrogés par autant de journalistes si préoccupés de leur sort.
La France se démène, se déchire et on s’active à lui vanter les mérites du candidat qui doit accéder à l’Elysée. Dans la foulée, on s’attache au mieux à marteler comment elle est abusée par un prétendant concurrent à abattre.
Entre la romance Macron et le feuilleton Fillon, Marine Le Pen engrange les soutiens d’autant de citoyennes et de citoyens pariant sur l’avenir qu’elle leur offrira.
Chaque jour qui passe, le candidat du parti Les Républicains doit être montré du doigt pour que son rival tous terrains, poursuive son ascension.
Sur les réseaux sociaux, toutes sortes de réactions commentent les épisodes de cette série dont les héros sont appelés à occuper la plus haute fonction de l’Etat.
On comprend le travail des médias, on mesure aussi le sens critique qui refuse qu’on lui vende un jeune homme fabriqué par le sérail.
Cinq ans de présidence normale n’ont pas suffi, on doit lui ajouter un quinquennat calqué sur le modèle qui a tant plu que François Hollande quittera bientôt ses fonctions auréolé d’un taux record d’impopularité.
Ce n’est plus dans le suicide français qu’on se situe, c’est dans la menace de révolution.
capture d’écran: L’OBS
A toutes et tous qui s’épanchent en conseils ou autres remarques relatives au Trocadéro -entre autre- pas de chance, le vote du comité politique du parti Les Républicains renouvelle à l’unanimité son soutien à François Fillon.
Les médias ont beau s’acharner, il va leur falloir, peut-être, de nouveaux fossoyeurs.
Quoiqu’il en soit, on a déjà vu bien des masques tomber. On a lu et entendu des commentaires de toutes sortes, que découvrira-t-on encore?
Abattre un homme, c’est ainsi que nombre de citoyennes et de citoyens ont perçu ce qui s’est mis en place en quelques semaines autour du candidat du parti Les Républicains.
Quoi qu’en disent et qu’en pensent ses détracteurs, François Fillon a résisté. Au Trocadéro, il a rassemblé.
Mais il est vrai que si d’aucuns lui préférèrent un ancien de la finance, ancien ministre par ailleurs aussi, promu comme une nouvelle marque de lessive sur le marché, libre à eux!