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Humanité

Politique, société

Privé, public, arrangements et morale

Il a très souvent été question, sur ce blog, de la manière avec laquelle l’information était traitée par les médias dits mainstream.
De nombreux cas ont été cités où la rhétorique venait au secours de journalistes si soucieux d’informer. Une table ronde avait été organisée, d’ailleurs, autour de ce thème de la désinformation.
Admettre partis pris et arrangements avec la vérité des uns contre celle de autres serait sans doute plus juste que de faire croire au bon peuple que la morale serait le souci premier d’autant de journalistes ou de politicien(ne)s.
A cet égard, l’exemple de cet élu pris dans le collimateur médiatico-politique genevois est assez éloquent en la matière.
Si la démocratie consiste en luttes permanentes à mener pour faire valoir ses intérêts, dans ce cas, d’accord et à chacun(e) de mener son combat.
Mais venir nous parler de morale, de vérité ou autre conscience à éveiller, non, tout de même, n’abusons pas le public qui, d’ailleurs, ne se mobilise plus tant que cela pour élire qui le gouvernerait ou suivre qui l’informerait…
Or justement, laisser une société se détourner de la vie politique et médiatique au prétexte qu’elles seraient toutes pourries, tel est bien là le premier dommage à déplorer.

Culture, Histoire, Politique

En ce 8 mai

Le 19 décembre 1964, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon. A cette occasion, André Malraux prononce un discours vibrant d’émotion que je vous propose de suivre ici.
Les commentaires sont aussi à lire. Et parmi eux, celui qui renvoie au texte de l’hommage rendu.
Pour qui n’a pas connu cette guerre du seul fait, déjà, de ne pas avoir vécu en France à ce moment-là, ce discours permet de réaliser, au moins en partie, ce qu’elle a impliqué pour qui a tenté de résister à l’occupant nazi.
Si, en ce 8 mai, on célèbre l’armistice en France et que le jour est férié, il n’en a pas toujours été ainsi. Cet article nous explique ce qu’il en est et en a été au cours des présidences qui se sont succédé.
Que le rapport au passé soit vécu et relaté de manière très diverse est une réalité. Une autre, est sa réécriture ou son effacement.
Ce qui démontre combien son intégration au plan collectif et individuel reste un défi. Zones d’ombres, parts d’injustice, autant de combats sont menés pour que leur reconnaissance advienne. Avec le succès que l’on sait, souvent, très relatif.
Et cependant, il est des moments fondateurs qui réunissent. C’est sans doute l’intensité avec laquelle ils ont été partagés qui les inscrivent dans la durée.

Politique

Accord sur le nucléaire iranien revu et autres considérations sur un avenir brumeux…

Une conversation entre Mikhaïl Gorbatchev et le politicien Giuletto Chiesa, également ancien correspondant de L’Unità et de La Stampa à Moscou a été publiée en commentaire sous le précédent sujet de ce blog.

Selon Wikipedia, le second s’est lié d’amitié au premier et a fondé avec lui le World Political Forum.

Publié et partagé sur différents sites et réseaux sociaux, l’entretien entre les deux hommes ne manque pas d’intérêt.

En effet, mis en relation avec les récentes déclarations de Dominique de Villepin relatives à la visite rendue par le Président français à son homologue états-uniens, se profile de manière assez évidente ce qui se trame au Moyen-Orient.

C’est à la minute 6 que l’Ancien Premier Ministre français s’exprime au sujet de la remise en jeu de l’accord sur le nucléaire iranien. Il faut l’écouter dire d’Emmanuel Macron: il n’a pas dévoilé, à mon sens, tout son jeu

On discerne, dans les propos tenus par Dominique de Villepin, comment se joue, en définitive, le sort de tout le Moyen-Orient si cet accord était revu, à savoir, doté d’un nouvel accord tel que l’a formulé le Président français.

On comprend d’autant mieux comment il s’agirait, pour la France entre autre, de reprendre le dessus en Syrie. Et, de fait, le risque d’embrasement sinon la position délicate dans laquelle va se retrouver la Russie comme le révèle l’entretien entre Mikhaïl Gorbatchev et Giuletto Chiesa.

Politique

Attaquer la Syrie serait donc légitime?

Donc si l’on comprend bien, attaquer un pays souverain ne pose pas vraiment de problème à l’auto-proclamée communauté internationale.
Quoi qu’on pense d’un Président et de son gouvernement, certes plus souvent appelé régime de Damas selon la rhétorique médiatique en usage, est-il légal d’attaquer la souveraineté de son territoire?
Ce dimanche 29 avril, la Syrie a connu une nouvelle agression dont il est rendu compte sur différents sites.
On nous a expliqué que légal n’équivalait pas à légitime et que, de fait, il importait de faire valoir la légitimité d’attaques quand une population était en souffrance.
Cette distinction, entre légal et légitime, rappelez-vous, c’est le Président français qui s’est appliqué à la développer.
Dans ce cas, qu’attend-on pour procéder ainsi dans d’autres pays dont les peuples sont mis en lambeaux par la guerre que leur mènent des puissances ennemies?
En voici, un avenir radieux pour autant de légitimistes, non?

Politique, société

Suisse-Syrie, exportation de gaz en question

Depuis quelques jours, la RTS évoque dans chacune des éditions de son téléjournal, invités à l’appui, l’exportation en 2014 vers la Syrie d’Isopropanol, gaz chimique commun mais permettant la fabrication de gaz sarin.
Le sujet, de médiatique est devenu politique tandis que des députés s’en sont emparés pour exiger une enquête.
Bien. 
Dans ce cas, les autorités du pays auront à se justifier. Jusqu’à présent, c’est le Secrétariat d’Etat à l’Economie qui a communiqué en relation avec cette exportation.
Il sera intéressant de suivre cette affaire tandis qu’à La Haye, ce 26 avril, un enfant syrien a témoigné dans le cadre d’une conférence de presse sollicitée par la mission russe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
Cet enfant, qui apparaît dans la vidéo dont la RTS passe et repasse les images pour illustrer son sujet en relation avec l’exportation suisse d’isopropanol vers la Syrie, cet enfant donc explique ce qu’on lui a demandé de faire et ce qui s’est passé en réalité.
Son témoignage, ajouté à ceux de collaborateurs du service des urgences et de réanimation de l’hôpital de Douma qui ont assisté aux scènes filmées qui ont tant mobilisé l’Occident et incité les grands protecteurs états-uniens, anglais et français à frapper la Syrie, ne semblent pas être parvenues à la rédaction de la RTS.
Pas davantage non plus, n’ont-elles-dû atteindre ces parlementaires suisses si désireux d’enquêter. Il faut dire que le témoignage d’un enfant syrien relayé par des Russes a de quoi ne pas trop inquiéter ce beau monde tant on sait bien à quel niveau de propagande se livre le Kremlin et ses affidés…

Histoire, Politique, société

Tableau de nouvelle famille?

On est loin du french bashing s’est-il dit sur franceinfo pour commenter la visite d’Etat d’Emmanuel Macron, invité de Donald Trump.
Mais les raisons de ce french bashing ont fait et semblent toujours faire la fierté de la France. Cela n’a, évidemment, pas été mentionné.
Pourtant, même celles et ceux qui n’ont pas forcément apprécié l’ensemble des actions de Dominique de Villepin lui restent reconnaissants du discours qu’il a tenu le 14 février 2003 à l’ONU pour signifier le refus de la France de s’engager dans une guerre contre Irak.
Or de ce french bashing qui ne relève plus, désormais, que d’un lointain passé au prétexte de cette soudaine nouvelle alliance entre les Etats-Unis et la France pour frapper un pays souverain, la Syrie, on se demande ce qu’en pensent Jacques Chirac et son ancien ministre des Affaires Etrangères.
Dominique de Villepin est souvent sollicité par les médias pour s’exprimer. Encore ici, pour commenter la visite d’Etat de la France aux Etats-Unis.
Serait-ce pour sa sympathie envers Emmanuel Macron ou pour ses propres qualités desquelles on se rappellerait soudain alors que nombre de médias l’avaient plutôt tenu à l’écart durant sa tentative de campagne pour la présidentielle française de 2012, allez savoir! 
Le fait est qu’en diplomate qu’il est, il trouve les mots pour commenter la position de cette France qui s’affiche avec les Etats-Unis et qui ne peut laisser indifférent.

Culture, Politique, société

Tout est permis

Au hasard d’un réseau social bien connu, je tombe sur un article faisant mention du fait que le Président français avait été tagué sur une rame de TER.
Pour en savoir davantage, je lance une recherche sur internet et trouve plusieurs autres médias parler de ce sujet.
A lire, et les articles et les commentaires qui les suivent, ce qui frappe est de constater l’absence totale de considération apportée à la fonction présidentielle. Tout autant, d’ailleurs, qu’à la religion dont l’un des symboles est mis en avant.
Il est écrit qu’une enquête a été ouverte, soit.
Mais au-delà de ce qu’elle révèlera ou non sur l’origine du tag, ce qui apparaît, dans cette affaire et dans son traitement médiatique, en dit déjà beaucoup. 
Qu’un Chef d’Etat soit détesté et conspué est une chose, que sa représentation soit dégradée, encore une mais que tout cela ne suscite guère d’émoi particulier, une autre qui indiquerait, soi-disant, la désacralisation du pouvoir.
Mais entre sacrer ou respecter par l’usage de moyens légaux de contestation, il y a une différence. Un tel tag en serait-il l’expression qui vandalise valeur marchande et symbolique?

Histoire, Politique

Quel avenir?

capture d’écran Ouest-France, 30 mai 2017
Alors qu’il a été tant de fois énoncé que le Président de tous les Français était transgressif, la preuve – s’il en fallait encore- nous en est donnée ici. Le message est clair et cohérent, le voici au cas où il vous aurait échappé, Jean-Luc Mélenchon tenait à le rendre public.
User de son droit d’expression, même à prêcher dans le désert, anime toute personne qui refuse de demeurer passive face à ce qui l’entoure. Ainsi les propos tenus par le tribun de la France insoumise sont-ils à considérer tant ils mettent en lumière ce que toutes celles et tous ceux qui se sont réjouis du côté transgressif d’Emmanuel Macron portent comme responsabilité.
Car une France qui agit en dehors de tout cadre légal international court tout simplement le risque de ne plus être entendue.
Alors, comme réussite diplomatique, puisque tel aurait été le sens de l’attaque menée contre le pays souverain qu’est, jusqu’à nouvel ordre, la Syrie, la France aurait mieux pu.
Mais comme nombre de personnes restent persuadées que le Président et son gouvernement mènent de bonnes réformes pour le pays, ce que dit l’insoumis n’ébranlera sans doute rien au crédit dont jouit toujours Emmanuel Macron.
Autant dire que toutes celles et tous ceux qui ne se reconnaissent pas en lui n’ont guère d’autre choix que de le faire savoir. C’est peu mais c’est au moins refuser de soutenir la transgression.

Culture, Histoire, Politique

Quand la diplomatie permet de dire tout et son contraire

L’attaque qui a récemment visé la Syrie et qui a été menée de manière conjointe par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France a souvent été commentée en rappelant celle qui avait frappé l’Irak et à laquelle la France avait refusé de participer.

Pour toutes sortes de raisons, cette comparaison a été considérée comme inadéquate.

Il n’en demeure pas moins intéressant d’observer comment Dominique de Villepin -dont le discours tenu à l’ONU le 14 février 2003 est resté dans nombre de mémoires au point, justement, d’être cité à nouveau- comment donc, l’Ancien Ministre de Jacques Chirac se situe par rapport à la Syrie.

En 2012, il se disait prêt à une intervention militaire en Syrie. Ensuite, il a commencé à réviser sa position et a rejoint François Fillon et Jean-Luc Mélenchon qui, tous deux, n’ont jamais varié et toujours rejeté la solution militaire.

Lors de l’élection présidentielle française de 2017, Dominique de Villepin n’a jamais caché son soutien à Emmanuel Macron. Par ailleurs, on sait l’Ancien Premier Ministre favorable au dialogue à maintenir plutôt qu’aux armes à fourbir.

Or, en Chine où il a été invité à donner une conférence, il a déclaré que la frappe militaire menée en Syrie sous la direction des Etats-Unis n’est pas une solution parfaite au problème qui touche cette région.

On le sait diplomate. On connaît aussi sa maîtrise de la langue. A l’évidence, là, il excelle …

Culture, Histoire, Politique, société

Imaginer Sisyphe heureux, c’est subvertir l’arbitraire

Souvent, je me suis demandé comment, face à une souffrance, agissait l’empathie.
Il y a de très fortes chances qu’une fois ou l’autre, chacune et chacun d’entre nous ait été confronté à un mal vécu de l’intérieur ou partagé de l’extérieur s’il a touché un tiers.
De fait, chacune et chacun de nous aura sans doute connu l’empathie pour en avoir été gratifié ou l’avoir prodiguée.
Pourquoi évoquer, ici, cette problématique?
Parce que, nombre de sujets sensibles ont été traités sur ce blog et que, sauf à mener d’action dite engagée, celle qui se limite à commenter relève de l’opinion qualifiée de publique. 
Savoir quelle influence celle-ci est en mesure d’exercer face à un pouvoir qui dispose de moyens pour l’ignorer, laisse à penser qu’elle n’a de droit que d’exister.
Doit-on, pour autant, plonger dans le pessimisme et se détourner de situations face auxquelles se mobilisent nos sensibilités?
Telle apparaît la question à se poser au vu du crédit limité -quand il ne rejoint pas le mépris- apporté à celle ou à celui qui use de son droit d’expression face à une situation qui lui paraît devoir mobiliser l’attention.
Que ledit droit d’expression soit d’ordre légal, son destin semble, parfois, tracé d’avance.
Dans ce cas, lutter en faveur de causes qui exigent qu’on y revienne sans cesse alors que tout se met en place pour les rendre d’autant plus indéfendables, peut s’apparenter à la tâche qui fut imposée à Sisyphe.
Albert Camus a proposé de l’imaginer heureux. 
C’est là une attitude philosophique. Qu’on y souscrive ou pas, elle est une manière de résister et confirme, par là-même, sa force qui transcende l’arbitraire.