Jusqu’à quand va-t-il falloir lire des Je suis…?
Je suis…a été soudain Charlie.
Très vite, Je suis… est devenu l’emblème brandi après chaque carnage d’êtres humains.
Accepter le fait que l’homme ne soit pas un agneau pour l’homme semble à l’évidence impossible à tous ces Je suis…
Et pourtant, les massacres se poursuivent et leurs auteurs voient défiler tous ces Je suis…
Armés d’un verbe conjugué à la première personne du singulier de l’indicatif présent, ces Je suis…pensent ainsi refuser la terreur.
Les mots, certes, sont dotés de pouvoir.
Les élus de tous bords l’ont bien compris qui les ont, eux aussi, arborés dans les rues de Paris, en janvier 2015.
je suis charlie
Peu de temps après l’attentat qui a décimé Charlie Hebdo, est apparu le slogan Je suis Charlie.
Expliqués comme symboles, ces mots ont envahi les esprits et les coeurs saisis par l’émotion.
Ainsi enfermée dans, Je suis Charlie, l’empathie a été scandée et ritualisée.
Arboré comme identité pour tous, Je suis Charlie a converti les foules ou peu s’en faut.
Etre Charlie s’est imposé.
Etre ou ne pas être, Charlie, ne devait plus être la question.
Etre Charlie, ainsi, est devenu un slogan identitaire.
Pour le pire du meilleur dont il s’est dit porteur.
Sujet publié en page 20 de l’édition papier de « La Tribune de Genève »du 19 janvier 2015
http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2015/01/14/rupture-ce-charlie-hebdo-une-vendeuse-insultee-la-police-fait-evacuer-les-lieux
Les récents attentats qui ont frappé Paris ont été immédiatement repris par une formule affichée et scandée comme pour braver le choc.
Ces mots, on les a vu partout écrits en lettres blanches sur fond noir.
Très vite, aux dire des plus enthousiastes, Je suis Charlie, aurait envahi la planète.
Face à cette déferlante, l’hebdomadaire satirique peu connu de certains -quand il ne leur était carrément pas inconnu- est devenu soudain emblématique.
Il a polarisé, pour qui, une émotion, pour qui, une liberté dite d’expression.
Le fait est que ce mercredi, la sortie du Charlie Hebdo a donné lieu à des scènes d’hystérie dont certaines ont conduit à l’intervention de forces de police.
Quand on dit de religions qu’elles fanatisent les foules, s’interroger sur de tels comportements devrait aussi interpeller.
Récit d’un sacre républicain:
http://www.20minutes.fr/societe/1517059-20150114-charlie-hebdo-face-rupture-stock-hysterie-collective
http://www.voxfnredekker.com/archives/2015/01/09/31285407.html
Unité nationale, dit le Président Hollande pour rassemble la France, ce dimanche 11 janvier.
Mais qu’est ce qu’une unité nationale amputée d’un de ses partis politiques?
Inutile d’être sympathisant du Front National pour constater que, jusqu’à nouvel ordre, ce parti politique est français.
Le retrancher de l’unité nationale équivaut à scinder la France en deux.
Pour marquer un jour de manifestation tel que celui préconisé par le Président de tous les Français, rien de mieux, en effet, que cette prise de position.
Le roman de Houellebecq n’a pas -encore- changé le cours de l’Histoire.
Il est juste peut-être en train de l’anticiper:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/01/06/soumission-le-roman-et-l-histoire.html