Et vogue la galère, le sexisme a le vent médiatique en poupe.
Les femmes, victimes d’hommes qui les dominent, victimes d’hommes qui les harcèlent, victimes d’hommes, tout simplement.
Et la Cour médiatique de convoquer tout ce qu’elle trouve de témoins, de procureurs ou autres avocat(e)s ou juges pour instruire. A charge, bien sûr, contre la gent masculine.
Certes, les brutes existent et hantent toutes les couches de la population, tous les milieux socio-économiques et culturels, quels qu’ils soient.
Alors, clouer les hommes au pilori au nom de l’égalitarisme?
Que cesse ce mythe! La femme n’est pas l’égale de l’homme. Mais ne lui est pas non plus inférieure. La femme est différente, il semble que cela apparaisse, parfois pour qui regarde bien…
Gommer la spécificité des sexes est une vision sinon un projet de société.
Non, la femme n’est pas identique à l’homme. Et pour le reste, à savoir, les violences qu’elle aurait à subir, il y a des tribunaux.
Que la justice s’y applique ou non est un autre sujet. Tout comme le court-circuitage médiatique qui crée l’embrouille.
En l’occurrence, le problème de la violence que l’homme exercerait sur la femme est noyé par des affaires qui n’en sont pas.
Se confier à tel(le) ou tel journaliste, en effet, crée le buzz, rien d’autre mais dessert et les vraies victimes d’abus sexuels et la qualité des relations entre femmes et hommes.
Justice
capture d’écran youtube, émission diffusée le 16.11.2009
Le choc subi par la victime d’un abus sexuel, quelque soit l’identité de son agresseur, marque à jamais pour autant que la personne ne se soit pas, entretemps, pris la vie comme cela peut se produire alors même qu’on l’avait incitée à parler.
On l’a évoqué ici, le cas de cette jeune fille, encouragée à porter plainte contre son abuseur et qui, faute d’avoir pu le supporter, a mis fin à ses jours.
Autant d’affaires intimes livrées sur la place publique suscite nombre de débats, comme si nos considérations allaient modifier le cours de ce genre d’histoires, malheureusement inscrites au patrimoine de l’humanité.
Combien de viols compte l’Histoire avec ses guerres et ses victoires à inscrire sur le corps ennemi? Combien de viols sont-ils chaque jour perpétrés, sur des hommes tout autant?
Le saccage du corps d’autrui demeure la triste constante d’une expression de puissance.
Au même titre et dans l’hypothèse où les femmes appelées à témoigner à charge contre le célèbre islamologue seraient utilisées pour briser son image, alors, ces affaires pénales ne constitueraient que la pointe d’un iceberg autrement plus glaçant encore.
Du énième article consacré à ce qui s’est passé dans un Collège genevois entre un de ses anciens professeurs et une de ses élèves, la réaction du jeune homme qui avait alerté la direction dudit Collège est amère:
J’imaginais qu’en transmettant l’information à la hiérarchie, celle-ci allait davantage s’inquiéter de l’élève que du professeur. Dans cette histoire, c’est la parole du plus fort, considérée comme légitime, qui a été écoutée et pas celle du plus faible.
Alors que l’élève est souvent déclaré au centre des préoccupations dans un établissement scolaire, en l’occurrence, ce jeune a dû se rendre à l’évidence qu’un professeur pouvait l’être lui-même tout autant.
Mais ce n’est pas une généralité et loin s’en faut.
Car nombreux sont les cas où le professeur n’a pas bénéficié du soutien de sa direction. Aussi, ne peut-on tirer de conclusion hâtive ni établir de rapport de force simple et tranché.
Mais les mots du jeune homme touchent.
Or dans cette histoire appelée affaire, où chacune et chacun y va de son témoignage, les sensibilités sont à vif. Comment ne le seraient-elles pas tandis que l’intimité se mêle à la fonction dite publique?
Au fil de médiatisations de souvenirs ou autres rafraîchissements de mémoire, les événements sont livrés à l’appréciation ou à l’analyse du public.
Mais au-delà, à côté ou en deçà, resteront celles de la justice. Nouvelle affaire en vue, qui sait, le droit a ses règles et ses codes.
Vous souhaitez comprendre ce qui se passe ici ou là? Rien de tel que de lire ces deux articles pour mesurer à quel point la parole des uns se heurte à celle des autres.
Faute de connaissances précises sur un événement, il semble bien que l’on soit condamné à croire ou à ne pas croire.
Ce 9 novembre, France2 a diffusé un sujet dans le cadre de son émission Envoyé Spécial dont rend compte cet article de Telerama. L’intitulé, Sextapes russes : “Envoyé Spécial” a retrouvé Yoann Barbereau, agent français victime d’une cabale ne laisse aucun doute.
En même temps, ailleurs, vous apprenez comment l’Ambassade de France soutiendrait un pédophile en fuite. L’article qui nous l’explique est lui-même repris d’un site dont on ne sait pas grand chose, sauf, peut-être certains connaisseurs parmi lesquels la rédaction de Réseau International.
Qui dit vrai, qui dit faux?
Au-delà des convictions des uns ou des certitudes des autres, partis pris, jugements et autres (dé)considérations ont tout loisir de s’étaler sur les réseaux sociaux pour se cristalliser ou, pour ce qui concerne la personne visée, de mobiliser par la création d’un comité de soutien.
Au bénéfice du doute, tout le monde est innocent ou présumé tel. En l’occurrence, que la France ait offert sa protection à l’un des siens peut se concevoir. Mais qu’elle se soucie de ce qui le vise serait autant d’honneur rendu à des valeurs auxquelles sont attachés aussi bien ses ressortissants que leurs homologues russes.
Car jusqu’à nouvel ordre, ne pas encourager la pédophilie mais, au contraire, y réagir de la manière la plus ferme ne devrait pas être que le seul fait de la Russie.
Face aux déferlantes qui surgissent aussi bien sur le plan financier que sexuel, où et comment se situer alors que le droit et la liberté seraient les parangons de nos démocraties?
Deux révélations font l’actualité de ce jour. L’une vise le réalisateur Jean-Jacques Annaud, l’autre, l’islamologue Tariq Ramadan.
Du premier, on apprend qu’il se serait soustrait au fisc français par un montage bien sûr légal, du second, que la Direction du Collège où il enseignait à Genève avait été au courant de sa conception des relations avec certaines de ses élèves.
Tandis que la culture est, en général présentée comme faire valoir, la voici, une fois encore mise sur la sellette. De même pour la religion si elle en est car l’islam serait plutôt une idéologie qu’une religion.
Mais comme nous vivons dans des Etats dits de droits, chacune et chacun est légitimé à se défendre. Et puis, comme on le dit, laissons faire la justice!
Il lui appartient à elle seule, en effet, de définir les fautes et de les sanctionner.
Le problème est que, pour grand nombre de personnes, la question morale reste en suspens. Normal, une Cour de Justice n’a pas vocation à déterminer les bons et les méchants, diront les défenseurs de droits humains.
A chacune et à chacun donc de s’arranger avec ses blessures, aussi profondes et parfois irréversibles soient-elles…
Abusée, suicidée, la jeune fille et la mort
L’expression de ce visage reste difficile à oublier.
Il s’agissait d’une adolescente qu’on avait incitée à porter plainte contre son abuseur. Ami de la famille, comme cela peut souvent arriver, l’homme avait entretenu une relation intime avec la jeune-fille. Sans le moindre avenir puisque les règles d’usage, dans les milieux respectables, veulent qu’on privilégie la famille et sa réputation avant toute autre inclination.
Combien sont-elles, qui ont idéalisé l’homme qui se présentait à elles comme, peut-être même protecteur, allez savoir ce que dicte un désir à satisfaire …
Or livrer un homme à la justice ne va pas de soi. Car pour peu que le sentiment s’en soit mêlé, ce qui se conçoit tout à fait, celle qui aura rompu le secret s’estimera fautive. Aussi bien assiste-t-on au renversement de la peine qui visera celle qui la porte et non plus celui qui l’a infligée.
Le processus de culpabilisation est parfois si bien rôdé que pour s’y soustraire, ne s’offrent alors plus que les solutions radicales. En l’occurrence, ladite jeune fille n’a pas supporté de mettre face aux juges l’homme et sans doute avec lui, l’ensemble des valeurs qu’il incarnait.
Lorsque l’obstacle s’avère soudain insurmontable, il vainc toute forme de résistance qui lui aura été opposée et la mort seule apparaît en état d’apaiser la blessure.
La jeune fille a donc mis fin à ses jours.
Le 3 novembre 1793, Olympe de Gouges était décapitée.
Arrêtée par les Montagnards le 6 août 1793 pour ses prises de position, elle est exécutée à l’âge de quarante-cinq ans.
Les violentes inimitiés qui l’ont visée ne sont pas le seul fait des hommes alors qu’elle défendait des idées féministes.
Et de cela, Marie-Olympe de Gouges n’a jamais été dupe tant elle estimait que les femmes n’avaient de plus grandes ennemies qu’elles-mêmes.
Ainsi explique-t-elle comment tout avait été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe, autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.
A l’heure où tant de femmes sont appelées à balancer tel ou tel abuseur, harceleur sexuel ou violeur, ces mots résonnent d’un écho singulier.
Décapitée par l’ardeur républicaine d’autant d’esprits se réclamant des Lumières, c’est la Terreur qui a eu raison d’Olympe de Gouges.
On nous explique dans tel ou tel article, que les croix qui ont été posées avant 1905 ne seraient pas concernées par ladite loi sur la laïcité et, de fait, pas touchées par une quelconque suppression.
Que penser, alors, de celle qui a été enlevée récemment à Poitiers alors même que, selon ce rappel publié en guise d’explication et de justificatif, elle n’aurait pas dû être concernée?
Il ne s’agit pas, ici, de se porter au secours de signes religieux quelconques mais de tenter de saisir la cohérence d’actions menées au nom de la loi.
Pour le reste, voici sur le sculpteur russe, créateur de la statue qui fait polémique. Il en a été question ici.
Cela dit et en matière de croix supprimée, on se rappellera aussi comment certaines grandes marques n’ont pas hésité à les faire disparaître pour, sans doute, ne pas heurter quelques grands esprits ou autres sensibilités dites laïques.
Pour qui a suivi l’affaire qui vise une croix, symbole religieux à bannir, voici qui va la rendre d’autant plus complexe sinon intéressante.
A Ploemerl, en effet, la croix qui surplombe un monument dédié au Pape Jean-Paul II doit être supprimée sur ordre du Conseil d’Etat. Pour les détails de cette affaire qui dure depuis plusieurs années, la lecture de cet article est assez explicite.
Or voici que la Première Ministre de Pologne s’en mêle et propose que l’on transfère la statue dans son pays. Car elle refuse la mutilation de cette oeuvre dont le créateur serait le seul à devoir donner son accord pour toute modification.
En arriver à pareil rejet de symboles au nom d’un principe qui s’applique de manière plus qu’aléatoire, c’est vraiment vouloir renier ce qui a façonné l’Histoire de la France, sa culture et ses valeurs.
Le christianisme semble décidément de moins en moins bienvenu en terres pourtant familières. Car enfin, la France peut bien lui tourner le dos, dans ce cas, c’est d’elle-même qu’elle se détourne.
Poser la question, ici, n’est pas y répondre et loin s’en faut tant le sujet est aussi sensible que controversé.
Sur un réseau social, une femme a raconté ce qu’elle a dû subir de la part de son père. Révéler ce qui ressort de l’intimité familiale est une épreuve pour certain(e)s quand pour d’autres, au contraire, elle ne pose aucun problème d’aucune sorte.
La femme en question a exposé des faits concrets et précis qu’aucun commentaire qui suit son récit ne remet en cause. Confiance, empathie et plus encore dominent tandis que le sort qui a été réservé à cette femme par le reste de sa famille indique combien il reste difficile de révéler des agissements qu’autant de proches préfèrent ignorer jusqu’à rejeter celle qui en a fait part.
De fait et dans le cadre de ce à quoi l’on assiste en ce moment tandis que nombre de femmes racontent ce qui leur est arrivé avec tel ou tel homme, certains réflexes bien ancrés ou conditionnés visent les femmes qui témoignent.
Il est encore trop tôt pour prédire ce que tant de paroles féminines libérées auront pour conséquences. Rien n’assure, toutefois, que les relations entre elles et les hommes s’en trouvent améliorées. Car des clivages risquent aussi de s’opérer qui ne profitent ni aux un(e)s ni aux autres.
Quelle solution, alors, apporter à tant de maux subis? Elles sont plurielles. Savoir dans quelle mesure elles agissent sinon modifieraient les comportements semble relever de l’aléatoire.
Ce qui est indéniable, toutefois, est que pour nombre de femmes mais aussi pour les hommes qui ont à en vivre avec elles les conséquences d’abus sexuels ou autres harcèlement, la problématique est aussi réelle que complexe.