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Culture, société, Voix

La langue, ce bien si malmené…

D’accord, tout le monde ne prise pas forcément sa langue au point de la soigner. Mais des journalistes? N’ont-ils donc reçu aucune formation qui donne à leur expression écrite la forme la moins sujette à erreurs?

Que des coquilles se glissent dans un article est une chose et nous en sommes à peu près toutes et tous victimes.

On s’est récemment focalisé sur l’une d’entre elles. Je veux parler de celle qui a été détectée dans le dernier ouvrage d’Eric Zemmour. On serait bien inspiré aussi de signaler tant d’autres qui essaiment nombre de nos grands quotidiens.

Certains d’entre eux offrent au public une fonctionnalité destinée à les signaler.

Depuis quelque temps, j’y recours et pas seulement pour des coquilles. En retour, je reçois réponse gratifiante ou silence indifférent qui indiquent que mes remarques ont été ou non prises en compte.

Que sur les réseaux sociaux on écrive sans grand souci de la langue est une chose. Que dans des articles de journaux, on la malmène, une autre.

A l’heure de l’écriture inclusive, des anglicismes à tout va, observer notre langue se diluer en pareilles eaux devrait-il être la nouvelle règle de son usage?

Culture, Histoire, Politique, société, Voix

L’une des raisons de ce blog

Suite à ce qui a été présenté comme « conseil » de la part d’un lecteur de ce blog qui l’estimait trop souvent être « dans la polémique » au sujet de la Russie dont il pensait que devraient être plutôt montrés les aspects positifs,  je saisis l’occasion de rappeler que ce que je partage ici avec vous n’a pas vocation à  mettre un pays en vitrine, en l’occurrence la Russie.

Non, ce qu’il m’importe de porter à votre attention est la manière avec laquelle cette même Russie est présentée dans nos médias mainstream. Comment elle est réduite à celle de son Président dont on ne se lasse pas de répéter les éternelles antiennes qui doivent le faire apparaître au public comme le moins fréquentable qui soit.

Ma formation de linguiste et d’analyste de discours m’incline à réagir à la manière dont l’information est formulée, à l’orientation qui est donnée aux intitulés d’articles. Autant de procédés dont usent et abusent les rédactions de nos médias pour attirer l’attention de leur public.

Parce que la rhétorique n’est jamais laissée au hasard, les termes employés le sont à bon escient et visent surtout à influencer l’opinion. A de très nombreuses reprises, je l’ai relevé et signalé ici et tout autant dans le cadre de la dernière émission à laquelle la Radio Télévision Suisse m’a fait l’honneur de m’inviter.

Donc ce « conseil » de lecteur le regarde mais indique que l’option retenue ici lui a échappé.

Car, faut-il le rappeler, ce blog n’est pas là pour promouvoir la Russie de quiconque, qu’elle soit, comme on aime à le ressasser, celle de son actuel Président ou en d’autres temps, celle des Soviets ou des Tsars.

Il est question, ici, d’attirer l’attention sur nombre de dérives médiatiques qui, par la trop fréquente négligence de toute éthique qui leur incombe, proposent des contenus souvent plus proches de l’inculture, voire de la malhonnêteté intellectuelle que de l’information digne de ce nom.

Culture, Politique, société, Voix

Comment transformer une lectrice de Pouchkine en vulgaire propagandiste

Si soucieuses d’alerter du danger que représente le Kremlin et ses « réseaux », les personnes mobilisées à cette fin usent de procédés particulièrement remarquables. En voici un exemple.

Il s’agit d’une vidéo dont une capture d’écran a été saisie à partir du compte Twitter de l’Ambassade de la Fédération de Russie à Berne, l’image devant confirmer mes liens à « la Russie de Poutine ».

En réalité, c’est le comportement dévoyé de ces fins limiers qui se révèle.

Car tout comme d’autres de mes compatriotes, telle Marion Graf, j’ai été sollicitée par l’Ambassade de la Fédération de Russie pour participer à la Journée de la langue russe, organisée chaque année lors de l’anniversaire d’Alexandre Pouchkine.

C’est une tradition à laquelle j’avais déjà été conviée à contribuer début juin 2014.

Et je suis émue d’honorer une langue, une littérature et une culture que j’ai étudiées à l’Université de Genève et que je prise pour les richesses dont elles ne cessent de nourrir mon être le plus profond.

Et voici que ce que je compte de si précieux est trahi de la plus vile manière par qui veut convaincre des liens que j’entretiendrais avec le Kremlin.

Parce qu’on me croit lire Pouchkine dans les salons de l’Ambassade de la Fédération de Russie alors que j’ai dû réaliser la vidéo seule chez moi, le contexte sanitaire y obligeant.

Avec pareille interprétation, on ne touche pas le fond de la pensée toxique. On s’y noie sans rémission.

Culture, Histoire, société, Voix

Idéale parenthèse covidienne…

Récemment, dans le contexte pesant du virus qui a obligé une grande partie du monde à se confiner, deux événements pour lesquels j’ai été sollicitée l’ont allégé.

Le premier a été la proposition qui m’a été faite de devenir membre du jury de Concours de l’Espoir francophone organisé par l’Institut Tchobanian avec l’Université Française d’Arménie (UFAR), les Editions SIGEST et différents partenaires institutionnels et privés.

Le second a été l’invitation qui m’a été adressée par l’Ambassade de Russie à Berne d’honorer l’anniversaire de la naissance d’Alexandre Pouchkine, institutionnalisé en jour de la langue russe.

Ces deux manières de participer et d’honorer les activités culturelles de l’Arménie et de la Russie m’ont émue. Car c’est ce souci permanent de lien et d’amitié entre les pays et les peuples qui ne cesse de m’animer.

Le lauréat du Concours de l’Espoir francophone a été désigné, c’est celui dont le texte m’avait le plus touchée. Quant à la célébration de l’anniversaire de Pouchkine, c’est un passage du tout début de « La Dame de pique » que j’ai choisi de lire.

Culture, Politique, société

Débat dans le débat et autres considérations existentielles

Puisqu’un débat dans le débat s’est immiscé dans le précédent sujet de ce blog en relation avec mes aptitudes linguistiques et l’usage inadéquat que je ferais de certains termes, entre autre celui de l’adjectif conséquent, j’ai appris que je serais sous l’influence d’un parisianisme. J’ignorais, tout de ce parisianisme, autant dire que me trouver sous son influence est une découverte.
Alors pour que tout soit bien clair, non, pour moi, cet adjectif n’est pas synonyme d’important comme d’aucuns le pensent.
Cela dit, si ce débat dans le débat a un intérêt, il est bien celui de montrer à quel point la langue reste ce joyau auquel nous tenons toutes et tous et, qu’en tant que linguiste, j’ai eu le grand bonheur de considérer dans ses très nombreuses dimensions. En voici une pour qui aurait la patience d’y jeter un oeil.
Sinon, pour qui est si sensible aux « fautes », je recommande la lecture de cet ouvrage d’Henri Frey dont voici le compte-rendu signé par Jean-Claude Chevalier que j’ai connu lorsque je travaillais à Paris dans le cadre de mes recherches en linguistique.
Je tiens, en outre, à remercier cet intervenant de mon blog qui a tenu à faire part de toute la considération qu’il portait à ma personne et à mes activités littéraires.
Qu’il se rassure, il n’est pas le premier à les viser, d’autres s’y sont attachés, telle cette auteure d’un livre paru en France qui a fait le tour de rédactions et autres sites de référence.
Autant pour moi, ainsi va la vie, il y a bien plus éprouvant que cela quand on apprend que l’on est considéré comme terroriste. Merci de lire cet article.

Culture, Economie, Politique

Emmanuel Macron, Dominique de Villepin: (in)signifiant dénominateur commun

Comparaison n’est pas raison, voici une preuve de plus de ce qu’on appelle non sans condescendance parfois, sagesse populaire.

En France, on ne cesse de vouloir comparer Emmanuel Macron à Dominique de Villepin. Pour différentes raisons fondées ou non, c’est selon, bien sûr.
Cela dit, il y a près d’un an sur BFMTV, le second tenait des propos plutôt élogieux sur le premier en disant qu’il ne fallait pas « se passer d’un talent comme celui d’Emmanuel Macron. »

Le reste de l’émission ne manque pas d’allant non plus et donne le ton.

Néanmoins,  l’approche de la langue par algorithmes et autres diagnostics que privilégie Emmanuel Macron  est loin de celle que cultive Dominique de Villepin.

Si exploiter des données linguistiques pour séduire un électorat semble être le but visé par le candidat à la prochaine élection présidentielle, on ne se situe à l’évidence pas sur le même plan que celui des grands sentiments évoqués ici.

Mais que vive la démocratie qui confirmera jusqu’où sinon jusqu’à quand le ministre de l’Economie démissionnaire la vaudra bien!

Culture, Histoire

La vie, la langue, la culture

Le 3 juin dernier, j’étais l’invitée de la librairie PAYOT Rive-Gauche à Genève pour présenter et débattre de mon ouvrage Eclipse d’un poète solidaire.
https://www.payot.ch/Detail/eclipse_dun_poete_solidaire-helene_richard_favre-9782917329863
A cette occasion, un bouquet de fleurs m’a été remis de la part d’un ingénieur français. Celui-ci, dans le cadre de sa profession, s’était rendu à Donetsk dans le Donbass, en 2015.
Sachant qu’il avait été invité à la présentation de mon livre, un député de la République de Donetsk avec lequel il est resté en relation, l’a chargé de me remercier de la mobilisation dont j’ai fait preuve en faveur d’une information autre que celle qui était majoritairement diffusée sur le Donbass.
Les fleurs qui m’ont été offertes, l’ont donc été de la part de cet élu.
Mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine a toujours été accompagné du voeu de voir la diplomatie l’emporter sur les armes. Je m’en suis souvent ouverte dans mes diverses interventions dont la dernière encore, au Club suisse de la presse, le 2 mars 2016.
Ce soir, je suis invitée à m’exprimer sur Dostoïevski dans le cadre d’une soirée consacrée à l’épilepsie et l’expression artistique:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/06/04/ce-%C2%A0haut-mal%C2%A0.html
Entre l’approche que j’ai livrée de Dominique de Villepin, mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine et mes interventions sur Dostoïevski, le lien passe par la relation qu’entretiennent entre elles la vie, la culture et la langue.

Culture, société

La langue, ce bien commun

Il est toujours intéressant de s’arrêter sur des concepts et d’en définir les perceptions. Car ce sont souvent elles qui déterminent nombre de malentendus.
Il existe, pourtant dans la langue, ce qu’on appelle le sens commun. Mais l’on ne peut empêcher les subjectivités de s’en mêler.
A cet égard, il est fréquent d’entendre quelqu’un défendre bec et ongle l’usage d’un terme alors qu’il en est un d’ordre collectif et dont les règles sont fixées.
A une époque où l’on prône le respect à apporter à autrui, considérer l’idiome qui unit une communauté linguistique en est une manière.
S’emparer d’une langue sans tenir compte des règles qui gouvernent son usage, c’est tout simplement négliger tout autre personne qui la pratique.
A l’heure où tant d’échanges sont favorisés par les réseau sociaux, ce n’est pas toujours la compréhension entre celles et ceux qui s’y adonnent qui les domine. 
Non que les arguments des uns ou des autres créent la controverse. Non, pour cela, il faut un débat.
Or quand chacune et chacun décrète que tel mot a tel sens et que c’est ainsi parce qu’elle ou il se comprend, on n’est plus dans l’échange.
On est dans le refus de l’autre.