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Littérature

Culture

La Modification

Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant.
Ainsi s’ouvre La Modification.
Ce roman, paru en 1957 a été récompensé par le Prix Renaudot et a rendu célèbre Michel BUTOR.
Né le 14 septembre 1926, il s’est éteint ce 24 août à l’âge de 89 ans.
En 1956, il a été professeur à l’Ecole Internationale de Genève et y a rencontré sa future épouse. C’est également cette année-là qu’il commence à écrire La Modification.
Presque entièrement rédigé à la deuxième personne du pluriel, ce roman devient emblématique du Nouveau Roman, courant littéraire apparu dans les années 1950.
Mais c’est bien peu dire de Michel Butor dont voici une conversation qu’il a eue en mars dernier encore:
https://amisdelegeard.wordpress.com/2016/03/24/michel-butor-la-modification/

Culture, Histoire

La vie, la langue, la culture

Le 3 juin dernier, j’étais l’invitée de la librairie PAYOT Rive-Gauche à Genève pour présenter et débattre de mon ouvrage Eclipse d’un poète solidaire.
https://www.payot.ch/Detail/eclipse_dun_poete_solidaire-helene_richard_favre-9782917329863
A cette occasion, un bouquet de fleurs m’a été remis de la part d’un ingénieur français. Celui-ci, dans le cadre de sa profession, s’était rendu à Donetsk dans le Donbass, en 2015.
Sachant qu’il avait été invité à la présentation de mon livre, un député de la République de Donetsk avec lequel il est resté en relation, l’a chargé de me remercier de la mobilisation dont j’ai fait preuve en faveur d’une information autre que celle qui était majoritairement diffusée sur le Donbass.
Les fleurs qui m’ont été offertes, l’ont donc été de la part de cet élu.
Mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine a toujours été accompagné du voeu de voir la diplomatie l’emporter sur les armes. Je m’en suis souvent ouverte dans mes diverses interventions dont la dernière encore, au Club suisse de la presse, le 2 mars 2016.
Ce soir, je suis invitée à m’exprimer sur Dostoïevski dans le cadre d’une soirée consacrée à l’épilepsie et l’expression artistique:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/06/04/ce-%C2%A0haut-mal%C2%A0.html
Entre l’approche que j’ai livrée de Dominique de Villepin, mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine et mes interventions sur Dostoïevski, le lien passe par la relation qu’entretiennent entre elles la vie, la culture et la langue.

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

« Back in URSS »

Dans cet ouvrage, composé de 28 chapitres qui s’articulent en quatre parties, Ira de Puiff ne vise pas l’exhaustivité. Elle y évoque la Russie des siens, celle de son enfance et de sa jeunesse.

Vu ainsi de l’intérieur, sans prétention ni complaisance, son pays d’origine se révèle bien au-delà des habituels clichés dont ne nous épargnent pas même nombre de spécialistes.

A travers son récit, Ira de Puiff livre un témoignage personnel.

Poignant, parfois, il donne au lecteur de découvrir nombre d’aspects de la vie quotidienne soviétique et postsoviétique.

Le récit du putsch de Moscou, en août 1991 y est raconté tel que l’a connu Ira, de même que les bouleversements qui ont touché ses compatriotes.

Back in URSS a été publié une première fois en France en 2011.

Culture, Histoire, Politique, société

Merci!

Je tiens à remercier les journalistes qui ont su prêter attention à la soirée caritative en faveur des enfants du Donbass qui aura lieu ce 23 janvier à Genève.

Il m’importe, ici, de signaler l’intérêt qu’ils ont montré à cet événement alors que souvent j’ai partagé avec eux les points de vue exposés sur ce blog.

Leur réaction indique, non seulement que le dialogue reste possible mais surtout, que l’intelligence et le coeur y ont leur place.

Merci à eux.

Culture

La Suisse en question

Dans sa critique d’une pièce de théâtre de l’écrivain suisse Lukas Bärfuss, récemment jouée à Genève et à Lausanne, Alexandre Demidoff relevait le talent avec lequel était traité le thème du suicide assisté.
A cet égard, le journaliste écrivait de l’homo helveticus, qu’il revendiquait une tolérance en matière d’euthanasie et interrogeait sur ce que celle-ci révélerait de l’identité suisse si elle le devait.
http://www.letemps.ch/culture/2015/10/16/fascinant-voyage-theatral-lukas-barfuss-pays-suicide-assiste
L’appellation d’homo helveticus n’est pas une AOC. On la trouve dans différents articles ou autres interviews comme celle-ci:
http://www.bloglagruyere.ch/2012/09/10/massimo-rocchi-a-la-decouverte-de-lhomo-helveticus/
Quoi qu’il en soit, le tollé qu’a suscité la tribune publiée par Lukas Bärfuss dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung interpelle:
http://www.letemps.ch/suisse/2015/10/17/ecrivain-lukas-barfuss-etrille-suisse-pays-nains-catatoniques
Jean-Jacques, aime ton pays, avait dit son père à Rousseau.
Critiquer son pays ne revient pas à ne pas l’aimer mais jusqu’où sont fondés les propos de l’écrivain suisse, telle est la question.

Culture, Histoire, Politique

1977-2015

L’Union des Ecrivains, créée en 1932 en ex-URSS offrait de nombreux avantages à qui en était membre. Outre des conditions de vie facilitées avec possibles datchas accordées ou autres contributions financières substantielles, l’Union soutenait la publication d’oeuvres et de périodiques et organisait des rencontres et des séminaires.

En 1977, l’ancienne membre de l’Union des Ecrivains et désormais lauréate du Prix Nobel de littérature, Svetlana Alexievitch, signait un article consacré à Félix Dzerzhinski, fondateur et directeur de la Tcheka, police qui deviendra plus tard le KGB.

Le portrait que la lauréate biélorusse dresse de celui qui a été considéré comme un héros national dans le pays où elle vivait à l’époque et où elle vit à nouveau, n’est pas dénué d’émotion. Il se conclut ainsi:

Когда у меня вырастет сын, мы обязательно приедем на эту землю вместе, чтобы поклониться неумирающему духу того чье имя – Феликс Дзержинский- « меч и пламя » пролетарской революции.

Quand mon fils sera grand, nous viendrons sans faute sur cette terre pour saluer l’esprit immortel du nom de Félix Dzerzhinski, « épée et flamme » de la révolution prolétarienne.

A 29 ans, âge auquel Svetlana Alexievitch a écrit cet article, on est déjà en état de penser de manière critique.

Or tandis que cette désormais intarissable critique du régime soviétique vouait son talent et sa plume à honorer l’un de ses plus puissants représentants, elle se situait bien loin du sort réservé à ses confrères dissidents.

Près de quarante ans plus tard, conspuer un régime politique dont elle s’est davantage montrée suppôt et bénéficiaire que victime, vaut, en effet, son prix d’or suédois.

Politique

L’Occident et ses références

Qu’un certain Occident se montre critique face à la politique menée par le président russe, on l’a bien compris. Que ce même Occident sélectionne ses références à l’appui, tout autant.

Après les « 86 % d’une Russie qui rirait quand les gens meurent dans le Donbass« , en passant par le « califat orthodoxe » que voudrait créer Vladimir Poutine, voici la lauréate du Prix Nobel de littérature 2015 déclarer que les Russes font la guerre aux Ukrainiens. À leurs frères et que des avions russes sont en train de bombarder la Syrie.

Ce jeudi 10 décembre, Svetlana Alexievitch recevra son Prix des mains du Roi de Suède.

Que l’oeuvre de l’écrivain biélorusse ait été récompensée regarde l’Académie qui l’a honorée. Mais que cette distinction autorise la lauréate à énoncer autant de contre-vérités la discrédite.

Les tensions actuelles entre Occident et Russie n’ont rien à gagner avec de telles propos mensongers. A moins que le choix opéré par Stockholm n’ait été, comme d’aucuns l’affirment, de pur intérêt politique.

 

Culture, Histoire, Politique

Abus mensongers et criminels

Nouvelle référence pour l’Occident, la lauréate du prix Nobel de littérature, pas moins que les médias qui lui tendent leur micro et lui ouvrent leurs colonnes, ne boudent leur plaisir de dire autant de bien de la Russie que de son Président.

Voici que Svetlana Alexievitch met en garde contre le nationalisme russe, selon TV5Monde qui titre ainsi l’article paru sur son site ce 11 novembre 2015.

Plus loin, l’écrivain de poursuivre: nous savons que tout nationalisme mène au fascisme. C’est le plus dangereux.

Il faut lire de toute urgence l’ouvrage que Jean Geronimo a consacré à l’Ukraine et le recommander aux inconditionnels de Madame Alexievitch si tant est que leur curiosité les porte vers la lecture de cet essai.

Précis, documenté et pointu, le livre de ce Docteur en économie qui enseigne à l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble est à l’image de son sous-titre, une bombe géopolitique, au coeur de la Guerre tiède.

Alors on comprendra ce que nationalisme et fascisme impliquent. Alors on saura qui est nationaliste et qui, fasciste.
Il est grand temps que cesse cette désinformation organisée contre la Russie.

Car ce n’est pas ce vaste pays qui aura à en pâtir mais bel et bien cet Occident qui abuse de la confiance de ses peuples.

La guerre en Ukraine n’a-t-elle pas déjà fait assez de victimes?

Le mensonge qui l’a permise, Jean Géronimo nous en fournit les preuves tout au long de son ouvrage paru en août 2015 aux éditions SIGEST.

Politique

Ainsi naît la calomnie

A lire le propos déposé en anglais sur mon précédent sujet de blog*, j’apprends que par le fait d’avoir déclaré aimer la Russie, je travaillais pour une entreprise qui tue: 
The tags in your blog « Russie Poutine Ukraine Syrie » are the best evidence that you are consistently working in the niche that you’ve chosen. It’s like working for a tobacco company, you know you are promoting a product that kills people, but you keep working.
La suite est à l’avenant:
it’s not a ballet, art or literature that you’are passionate about in your blog. It’s politics. Poutine’s Russia.
Cette manière binaire d’envisager la Russie, on y a aussi eu droit lors de la conférence de presse tenue par Svetlana Alexievitch, lauréate du Prix Nobel de littérature 2015 :
J’aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s’incline, celui du ballet et de la musique» (…) mais je n’aime pas cette Russie qui en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass.
C’est pour avoir pointé cette dérive outrageante dans la lettre ouverte que j’ai adressée à Svetlana Alexievitch, que j’ai désormais l’honneur de recevoir ce genre d’interventions sur mon blog qui m’apprennent que: where politics starts, there ends the writer. 
Et cette commentatrice avisée de conclure en guise d’avertissement:
And don’t expect to get away with it clean and clear… From the moment you aspire to become an opinion leader you contribute to bloodshed in one way or another.
Elle a donc décidé du sens de mes aspirations, décidé de la nature de mes actions, elle sait ce qu’il en est, ainsi naît la calomnie.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/11/02/mise-au-point.html

Culture, Histoire, Politique

Mise au point

Qu’aimer la Russie, aujourd’hui, suscite la controverse est un euphémisme.
Lors de la récente interview qui m’a été demandée par la chaîne de télévision russe, LifeNews, la question m’a été posée de savoir si je subissais des pressions.
 
Sans hésiter, j’ai répondu par l’affirmative.
 
Dans cette Europe si démocratique, il semble bien, en effet, que toute voix qui refuse de diaboliser la Russie soit vouée à la moquerie, au mépris quand ce n’est pas à l’insulte.
 
Par mes études de russe, j’ai découvert l’ex-URSS au milieu et à la fin des années soixante-dix, par mon oeuvre littéraire traduite en russe et publiée à Moscou, c’est la Russie du milieu des années 2000 que j’ai retrouvée.
 
Jamais, je n’ai eu l’outrecuidance de me poser en spécialiste de la Russie ni d’un quelconque autre pays de ce monde. 
 
Si d’aucuns m’ont attribué cette compétence, c’est de leur propre chef.
 
Tout aussi bien m’a-t-on considérée comme naïve, ignare ou dans un autre registre, suppôt sinon agent du Kremlin.
 
Suissesse et Française d’origine, j’aime les valeurs qui m’ont été transmises.
 
Mais il me tient à coeur aussi, de partager avec mes compatriotes un regard sur la Russie qui soit moins orienté que celui qui domine la plupart de nos médias.