Un rayon de soleil éclaire ce 2 novembre où la mémoire des défunts est rappelée et honorée.
Elle ne l’est bien sûr pas partout, ni par toutes et tous dans les pays qui cultivent cette tradition. Car s’il est un rapport que chacune et chacun vit à sa manière et au plus profond de son intimité, n’est-ce pas celui qui lie à la mort?
L’être cher, arraché par tel mal contre lequel il a lutté ou pas, trop tôt disparu ou parti en paix, autant de départs vers l’inconnu auxquels les proches réagissent de façon diverse.
Selon telle ou telle croyance, ce qui suit la vie terrestre devrait réjouir.
Comment en être certain sinon en ayant, peut-être, reçu de quoi s’en convaincre? Heureux soient celles et ceux qui ont vu ou entendu leurs défunts leur dire que « tout allait bien »!
Cela existe, paraît-il.
Mais le contraire aussi, manifesté par autant d’apparitions de « revenant(e)s ». Quoi qu’il en soit et pour ma part, j’ignore où sont partis tant d’êtres qui m’étaient chers.
Je pense à eux.
mort
Voici un triste cas d’école. Triste car il révèle l’ampleur d’influences et leurs conséquences. Triste, car c’est plus qu’une famille qui est déchirée.
A lire cet article qui résume le sort de Vincent Lambert, au-delà des déchirures familiales, c’est un combat idéologique qu’il révèle.
Ce sont des valeurs qui se heurtent les unes aux autres à coup d’arguments, de références et de témoignages, tous irréconciliables.
C’est le sens que chacune et chacun donne à la vie qui veut l’emporter sur l’autre qui lui est opposé.
Pour les parents de Vincent, on le tue si on cesse de l’alimenter, pour le reste de sa famille, on va contre la volonté de Vincent si on poursuit les traitements.
Se font face ainsi deux courants de pensée, celui d’un fervent catholicisme, celui d’un réalisme qui ne se définit pas forcément contre la foi catholique.
Mais qui choque parce que le geste qui prive Vincent de soins, depuis ce jour, lui sera fatal.
Dans le brouhaha du monde, un enfant meurt de faim toutes les 6 secondes.
Par année, ce sont des millions de vies qui sont rayées de la Terre.
Face à de tels sorts infligés à l’innocence, où sont les hashtag et leur impact planétaire?
Des enfants affamés ne compteraient-ils pour rien?
Leur destruction annoncée ne vaudrait-elle aucune image à diffuser?
Serait-ce la sinistre cadence à laquelle leur mort fauche qui la maintiendrait hors champ de toute caméra?
Chaque 6 secondes…
Et malgré les programmes mis en place pour lutter contre ce fléau, malgré les associations mobilisées, elles aussi dans ce sens.
Chaque 6 secondes, calculez combien d’enfants ont déjà perdu la vie tandis que vous avez pris le temps de lire ce sujet…
Mais que disent toutes ces mères à leurs enfants trop tôt partis, ces veuves à leurs maris éteints depuis si longtemps qu’elles ne sauraient peut-être même plus les reconnaître dans la foule de défunts qui se présenteraient à elles?
Que sollicitent-elles qui leur serait rendu en écho et que d’autres, plus réservés quant à l’échange possible avec l’au-delà, seraient incapables de percevoir?
Là, en permanence tout près de moi, j’ai leurs mains, leurs sourires qui disent la malice, la joie, la tristesse, aussi et on prétend que je devrais leur parler alors que très vite le noir brouille tout et les engouffre dans un infini dont nul ne sait rien.
Croire ou rejeter autant d’histoires qu’on rapporte, certes, donne une autre teneur à l’existence.
Et si pleurer les absents ou s’adresser à eux exerce une action diverse, selon certaines visions du monde, que ces lignes partagées ici s’envolent vers l’insondable nuit.
Un temps de deuil
A vous toutes et tous qui suivez ce blog, vous aurez lu, hier, le deuil qui me frappe. Particulièrement cruel, il s’ajoute à quatre autres qui m’ont privée de mes plus proches.
Cela dit et en mémoire de cet ami qui a tantôt partagé mes positions, tantôt pas du tout, je tiens à dire, ici, combien riches ont été nos échanges menés en parallèle à toutes sortes de luttes individuelles.
En dehors de sujets d’ordre socio-économique ou géopolitique, il y avait tout simplement des questions humaines de première urgence.
Et là, c’est un monde que nous avons arpenté. Non pas en long et en large et encore moins dans tous les sens, tout au contraire.
De considérations à cet égard n’est pas le propos. Mais celui de faire part d’un temps de deuil à m’accorder.
Sur mon blog http://voix.blog.tdg.ch/, un commentaire a été déposé par Philippe Brennetot, qui se conclut par des terme qui choquent. Dans quel monde sommes nous ?Quand un jour la vie bascule… On compte de 85 000 à 100 000 SDF en France. La rue devient le couloir de la mort. La mort qui sévit dans la rue n’est pas toujours celle de faits d’armes ou d’agressions. Lorsque le crime en est absent, c’est que le mal y est plus diffus. Personne n’est à l’abri du pouvoir qui s’exerce soudain sur lui et le projette nulle part. Et ce triste trajet qui finit dans la rue est silencieux et sans éclat. On en parle, certes et bien des associations ou autres fondations y réagissent. Mais que de dégâts et de ravages causés par ces licenciements et ces abus qui condamnent au déclin de la personne! La rue n’est pas une fin en soi mais quand rien ne permet plus d’y échapper, la mort qui s’y installe est aussi condamnable que celle qui se trouve à portée de fusil ou d’arme blanche. 14:53 Ecrit par Hélène Richard-Favre dans Actualités, Existence, Pouvoirs | Lien permanent |Commentaires (0) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note | Tags : sdf, associations, fondation abbé pierre,rue, mort, sans toit, licenciements abusifs | del.icio.us | | Digg | Facebook
Huit jours de silence plutôt que de communiquer ont choqué. Mais n’ont pas suffi. Foin du silence exigé par toute attente de résultat d’autopsie, on communique désormais à tout va sur d’hypothétiques causes ayant entraîné la mort de l’homme des Bastions. Pour dire quoi? Rien qui vaille. Mais tout qui excite.
Ce silence qui a entouré le décès de l’homme des Bastions n’est pas celui auquel a droit tout défunt, encore moins celui-ci. Que ce vide de communication ait été dû aux Indignés ou aux pouvoirs locaux en place, il ne relève en aucun cas du respect de la personne, ni de sa famille, ni de la société confrontée tous les jours que sont restés installés les Indignés dans un Parc Public. Ce silence hurle de lâcheté et heurte.
Décès au camp des indignés de Genève. Bastion de tous les regards, quel sera celui qui lui sera désormais accordé? Tant de paradoxes entourent ce mouvement… Et autant de sdf qui sont venus y chercher des réponses pour s’en voir parfois privés. Il n’y a pas lieu ici de ferrailler mais nul doute que cette mort va susciter nombre de polémiques. Condoléances à la famille de cet homme mort d’un froid qu’il laisse au coeur. http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/Un-homme-decede-au-camp-des-indignes/story/10216038
L’être contemple ce qu’il a cru aimer et partager, la vie. Avec ou sans émoi, c’est selon.