Sur Facebook, les commentaires qui ont suivi le précédent sujet de ce blog que j’y ai partagé révèlent combien reste sensible la manière de commémorer la victoire sur le nazisme.
Si les uns se rappellent les sacrifices consentis à cette issue, les autres veulent mettre l’accent sur autant d’exactions commises et qui seraient, selon eux, gommées lors des célébrations du 9 mai.
Même si, le plus souvent, les positions des uns ou des autres sont à peu près impossibles à réconcilier tant elles s’opposent, il importe de ne pas se couper de tout débat.
Or voici bien un moment de l’Histoire qui alimente autant de polémiques que de véritables empoignades. Les raisons sont diverses mais avant tout profondément affectives et émotionnelles.
Je tiens à attirer votre attention sur cet article qui m’a été envoyé par une personne que je remercie vivement.
La dernière vidéo est à découvrir absolument. On se trouve à Berlin, il y a 74 ans, donc il n’y a malgré tout pas si longtemps que cela…
nazisme
Pour vous détendre un peu, je vous propose comme lecture ce sujet de blog qu’au hasard d’internet, je viens de découvrir.
Vous y prendrez connaissance de la prose d’un de mes commentateurs. De longue date, ses interventions sur mon blog sont connues de qui le lit.
Son propre blog, par contre, l’est peut-être moins, raison pour laquelle je vous invite à y jeter un oeil.
Vous y trouverez son approche de la nausée. Autant le dire d’emblée, on est assez loin de celle de Sartre. N’est pas philosophe qui veut.
Quoi qu’il en soit, remercions celui qui, sur son propre blog aussi, se présente comme « Déblogueur ».
Par sa contribution, en effet, l’Histoire retrouve toute sa dimension. Pour le reste, souhaitons-lui un bon rétablissement!
Non, ce ne sont pas les alliés qui ont vaincu le nazisme. Comment lutter contre la propagande occidentale?
Face à l’information qui se prétend telle, nous sommes nombreux à exercer notre sens critique. Nous en faisons part de toutes sortes de manières.
Mettre en avant certains propos tenus par nos journalistes pour les discuter, vise à y apporter un autre angle de vue, une autre manière de considérer une actualité qu’ils ont retenue et commentée.
Il s’agit, dès lors, d’envisager un apport, aussi minime soit-il et d’alimenter un échange en vue de nuancer et de prendre en compte une sensibilité autre que celle diffusée.
Dans ce sens, il m’importe de ne pas laisser passer ce qu’a déclaré notre présentateur vedette Darius Rochebin dans le tééjournal de 19:30 de la RTS.
A la minute 19, il interroge un Professeur sur la question des pensions versées aux anciens collaborateurs nazis et voici qu’il nous parle d’un « état nazi » qui « s’écroule sous les bombes alliées ».
Non, Darius Rochebin, ce n’est pas « sous les bombes alliées » que « l’état nazi s’écroule ». Et vous devez certainement le savoir ou alors, vous avez si bien appris la leçon que vous la répétez.
Dans ce cas, vous n’informez pas. Vous relayez une propagande qui ne dit pas son nom. Mais voici de quoi vous rassurer si besoin était …
A plusieurs reprises, il a été question du « petit peuple » dans le cadre de l’interview d’un Professeur invité à commenter les événements qui se sont déroulés il y a peu à Chemnitz.
Le journaliste qui l’interviewait, Darius Rochebin pour ne pas le nommer, évoque ce « petit peuple » que reprend alors le Professeur en estimant ce mot le plus important.
Et le voici qui nous explique la fonction sociale occupée par tel agent de la Stasi à Buchenwald, telle autre encore, assistante sociale et de dire que ce système (nazi) ne pouvait exister que par le « petit peuple».
Mais que veut dire « petit peuple »? Pour l’interviewé sinon pour son intervieweur, on comprend qu’il désigne des personnes simples, de classes dites populaires.
Or à considérer ce que ce Professeur appelle traditions dans cette partie de l’Allemagne en question, la luthérienne, la communiste et la nazie, serait-il encore à démontrer qu’elles ont rassemblé autant d’élites que de ce qui constitue le « petit peuple »?
La culture n’était pas en reste non plus ni chez les nazis, ni chez les communistes ou les luthériens.
Cette manière de faire endosser des courants idéologiques ou religieux à des classes sociales, en l’occurrence, le communisme, le nazisme et le luthéranisme au « petit peuple » est plutôt réductrice, voire particulièrement orientée.
Sans compter le mépris affiché pour ce « petit peuple » tout juste bon à exécuter ce qu’on lui demande sans le moindre esprit critique.
Pour le reste, pas un mot de tant de ces personnes, issues du « petit peuple » ou pas, qui n’avaient d’autre choix que celui de se plier au régime sinon d’être envoyées purger une peine quelque part dans un camp.
Mais l’essentiel semble être de désigner qui a fait quel mal et qui est dans le droit et bon chemin. Ainsi se diffuse ce qui s’appelle information.
Tandis que l’OTAN renforce ses troupes à l’Est de l’Europe, Kiev donne le nom de Stepan Bandera à une avenue autrefois appelée avenue de Moscou.
A lire la manière dont nombre de médias occidentaux rendent compte de ces deux faits, il apparaît que la langue de bois oeuvre à merveille.
Ainsi, pour autant les commentateurs du sommet de l’OTAN à Varsovie que pour ceux qui expliquent qui était Bandera, découvre-t-on une narrative bien rodée.
Tout cela n’est pas nouveau, certes. Mais s’habituer à ce constat, c’est se rendre complice de duplicité.
Dans une interview, Tadeusz Isakowicz-Zaleski, historien, écrivain et publiciste polonais, livre un point de vue qui doit être entendu.
Parce que les mémoires existent, parce que le destin de chacune et de chacun de nous est concerné:
Photo: E. Dutson
Le 9 mai dernier, des millions de personnes en Russie mais aussi dans d’autres pays du monde ont défilé, des portraits de leurs ancêtres en mains.
L’an dernier, lors du 70e anniversaire de la victoire sur le nazisme, nombre de personnalités politiques occidentales n’ont pas jugé opportun d’honorer l’invitation qui leur avait été adressée de commémorer l’événement.
Cela n’avait, bien sûr, pas empêché le cortège de défiler, comme chaque année depuis 2012 en mémoire de toutes celles et ceux qui sont tombés lors de la grande guerre patriotique, великая отечественная война, comme l’appellent les Russes.
Cette année, pour la première fois à Genève, a défilé le Régiment immortel, en russe, Бессмертный полк.
Honneur à autant de vies sacrifiées pour sauver l’Europe du nazisme.
Se mettre dans la tête de quelqu’un relève, a priori, davantage de la tentative que de la certitude d’y réussir.
On peut s’y risquer pour diverses raisons, Michel Eltchaninoff, l’auteur d’un ouvrage intitulé Dans la tête de Vladimir Poutine, avait sans doute les siennes.
Paru en février de l’an dernier, cet opus a eu l’heur de plaire à qui de droit. L’écho médiatique qu’il a reçu a permis ainsi de diffuser l’image du président russe qu’un certain Occident aime à entretenir.
Et en Michel Eltchaninoff, autant dire qu’on détient l’homme de la situation.
Apprécier ou ne pas apprécier Vladimir Poutine est une chose, discuter sa politique, une autre. Mais énoncer une somme de contre-vérités pour discréditer un homme est un procédé dont on se demande bien ce qu’il a à voir avec la philosophie, discipline dont se réclame celui qui a risqué ce Dans la tête de Vladimir Poutine.
Invité de Mediapart, Michel Eltchaninoff excelle en magicien-contorsionniste-illusioniste. Au cours d’un débat qu’il mène avec Juliette Cadiot, historienne, il parvient, en effet, à nous présenter un Vladimir Poutine metteur en scène de son absence aux cérémonies d’Auschwitz et brandir à l’appui de sa thèse, la sémantique.
Oui, Monsieur le philosophe, journaliste et essayiste français nous explique l’usage que fait du terme fasciste, le chef du Kremlin, balayant sans vergogne l’impact qu’implique cet adjectif dans la mémoire collective russe.
Par un tour de passe-passe magistral et pour d’autant mieux passer sous silence -sinon nier- l’existence de néo-nazis installés au pouvoir à Kiev, Monsieur Eltchaninoff mène une attaque en règle contre le président d’un peuple qui a sacrifié par millions ses citoyens pour sauver l’Europe du nazisme.
On n’est plus dans la désinformation, avec ce journaliste, philosophe, essayiste. On est dans la plus pure révision de l’Histoire et sa totale falsification.
L’absence de la plus grande partie des chefs d’Etats occidentaux à la cérémonie de commémoration des 70 ans de la victoire de l’Armée rouge sur le nazisme à Moscou a été voulue.
Elle a aussi été remarquée.
Même celui que l’Occident tient en si grande estime, le dernier président de l’ex-URSS Mikhaïl Gorbachev, a fustigé le comportement des leaders de l’auto-proclamée communauté internationale.
Pour qui ne l’aurait oublié, Vladimir Poutine, invité le 6 juin 2014 au D-Day célébré en mémoire des 70 ans du débarquement à Ouistreham, y a été présent.
La réciprocité ne lui a pas été rendue en ce 9 mai 2015 à Moscou.
Il a su, néanmoins, remercier les peuples de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis pour leur contribution à la victoire.
Il a aussi insisté sur le fait que l’Armée rouge, au terme d’un assaut dévastateur sur Berlin, a mis un point final à la guerre contre l’Allemagne hitlérienne.
Ce rappel, bien des commentateurs et autres (re)visiteurs de l’Histoire semblent avoir de plus en plus de peine à s’en accommoder quand ils ne l’omettent tout simplement pas.
Dans le cadre de son émission Pardonnez-moi de ce 23 novembre, Darius Rochebin a invité Christine Ockrent pour son dernier ouvrage, Les Oligarques, le système Poutine et Myret Zaki pour sa nomination à la tête de la rédaction du magazine Bilan.
On y a entendu parler de la Russie qui, selon Christine Ockrent a annexé la Crimée par la force.
Celle qu’on a surnommée la reine Christine ne s’est sans doute pas rendue sur place pour observer les effets de cette force.
En voici quelques échos ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/07/27/он-не-сможет-il-ne-pourra-pas-258268.html
Cela dit, que chacune et chacun ait la parole sur une chaîne publique relève de la démocratie et bien s’en faut.
Dans ce sens et au cas où elle aurait échappé à la RTS, à moins que je n’en ai manqué sa diffusion, voici une information qui mériterait toute son attention.
Le 21 novembre dernier à l’ONU, un texte condamnant la glorification du nazisme et du néo-nazisme a été soumis au vote.
Les résultats sont sans appel.*
115 pays du monde ont approuvé ce texte et parmi eux, la Russie.
3 pays ont rejeté ce texte dont les Etats-Unis, le Canada et l’Ukraine.
55 pays se sont abstenus, parmi eux, les pays de l’Union Européenne.
* http://www.un.org/en/ga/third/69/docs/voting_sheets/L56.Rev1.pdf