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OTAN

Politique

Guerre fratricide

La lettre ouverte que j’ai adressée à Svetlana Alexievitch, lauréate du Prix Nobel de littérature de cette année, a été traduite en russe, introduite et publiée sur le site Baltnews.ee par le journaliste Arkadij Beinenson.

L’article a été relayé sur près de vingt sites, tant en Russie qu’en Ukraine et ailleurs.

Les plus de 320 commentaires qui avaient été déposés sous la version française de la lettre publiée sur mon blog autrefois hébergé par la Tribune de Genève, n’apparaissent plus ici depuis l’accès rendu impossible à feu ce blog.

Ils témoignaient tous, ces commentaires, de la sensibilité du sujet.

Tout autant l’ensemble des autres réactions publiées sur les nombreux sites qui ont relayé la version russe de la lettre. C’est qu’une telle guerre fratricide est extrêmement dommageable.

Quels que soient les camps qui s’opposent et se déchirent, les dégâts sont là, blessent et brisent des vies entières.

Sauf cynisme avéré ou égarement momentané, qui s’en réjouirait? Puisse le calme revenir au plus tôt dans ce Donbass ensanglanté.

Puisse la diplomatie oeuvrer au mieux et réduire les armes au silence.

Politique, société

Propagande russe?

Le Canard enchaîné, journal satirique français qui ne semble pas encore avoir eu l’honneur d’être traité de conspirationniste ou de complotiste, révèle quelques informations qui ne manqueront pas de faire réagir certaines âmes et autres bonnes consciences.

Combien sont celles et ceux qui, en effet et pour avoir osé émettre quelque réserve quant aux narratives de nos médias mainstream, ont eu droit à être taxé(e)s de complotistes ou de conspirationnistes?

Or voici que ce vénérable journal français révèle deux informations qui ne manquent pas d’intérêt.

La première, en une du Canard, nous apprend que 5’000 emplois sont en attente d’être supprimés par Air France alors que selon certains reportages, la suppression de 2’900 postes aurait été annulée, ce qui rendait incompréhensible la violence des manifestations.

La seconde, que les pilotes américains et alliés de la coalition opérant en Syrie et en Irak ont reçu l’ordre de ne jamais frapper les terroristes du groupe Front al-Nosra, la filiale syrienne d’Al-Qaïda et que cette interdiction est encore valable aujourd’hui.

L’information du Canard enchaîné relayée sur le site Spuniknews.com sera-t-elle démentie au prétexte de propagande russe?

Politique

MSF, le carnage

C’est ce que certains nomment des dommages collatéraux.
Si l’appellation est contrôlée, les forces de l’OTAN qui ont bombardé un centre de soins en Afghanistan, ne semblent, elles, pas l’avoir été du tout.
L’association Médecins Sans Frontières est en deuil, ce soir avec 12 membres de son personnel tués et 37 victimes parmi ses patients.
Selon l’ONU, le bombardement d’un hôpital relève du crime de guerre.
Pour l’heure, hommage soit rendu aux victimes, déjà blessées de guerre et désormais disparues avec celles et ceux qui ont donné vie et amour à les soigner. 
 
Sujet paru en page 13 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 9 octobre 2015 sous le titre, MSF: l’humanité est en deuil

Politique

Russie, « flotte ennemie »?

Dans les extraits de la conférence de presse tenue par George Friedman le 4 février dernier, entre autre aspects évoqués sur les stratégies à conduire pour garder la suprématie telle que la visent les Etats-Unis sur le reste du monde, il est question de flotte maritime.

Après s’être réjoui du fait que, pour la première fois dans l’Histoire, un pays avait à lui seul le contrôle des océans et de préciser à cet égard que les Américains pouvaient envahir les peuples mais les peuples ne peuvent nous envahir, Monsieur Friedman explique que la meilleure façon de vaincre une flotte ennemie est de l’empêcher de se construire.

Cherchez l’erreur… et les victimes collatérales de guerres menées contre les intérêts maritimes d’un pays auquel George Friedman, citant Pierre Lory, dit vouloir juste faire mal…

Politique

Petite soirée entre « terroristes »

Voici un récit poignant à découvrir ci-dessous.*
L’actualité médiatique, tout occupée à suivre les diverses routes qu’empruntent les migrants et à en diffuser images et témoignages, ne retiendra sans doute pas comment ces jeunes entourent cet autre, inconnu pour la plupart d’entre eux.
De telles soirées, a priori, en évoquent autant d’autres susceptibles de se dérouler ici ou là, pour peu qu’existe l’esprit de solidarité.
Rien de particulier donc à cela, hormis le fait que de tels jeunes, dans nombre de nos médias, sont affublés de qualificatifs qui les rendent bien moins acceptables que l’ensemble de ceux qui nous nous arrivent de pays en guerre.
Et pourtant, ces jeunes dont il est question ici, vivent chaque jour sous les obus dont les conventions de Genève interdisent l’utilisation contre des populations civiles, en témoigne l’illustration de ce sujet: 
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/06/09/ceci-n-est-pas-votre-guerre.html#comments
Chaque jour, néanmoins, ces jeunes risquent leur vie et leur avenir qu’ils osent pourtant encore projeter.
Même Micha, autour duquel tous se sont réunis, tandis que ces Européens si charismatiques aujourd’hui, n’ont pas ménagé de soutenir l’effort de guerre qui l’a amputé, lui, de ses deux jambes, d’un bras, de la vue et d’une partie de l’ouïe:
* http://tribulationsmoscou.blogspot.ch/2015/09/soiree-entre-terroristes-du-donbass.html

Politique

« Mais que fait l’Europe ? »

Laurent Brayard est un journaliste français, actuellement dans le Donbass, région du sud est de l’Ukraine. Il répond à quelques questions que je lui ai posées.
Laurent, en quoi consiste exactement votre travail?
Laurent BRAYARD: -Mes activités sont diverses. Elles consistent en premier lieu à interviewer des victimes, blessées et /ou invalides de guerre, à mener des reportages sur le terrain près du front et à écrire des articles de presse, des analyses où je « détricote » la propagande occidentale. J’y mets en cause le lobbying ukrainien de France, les concussions à tous niveaux et les responsabilités criminelles de la France dans cette guerre.
Sinon,  j’aide la Commission des Crimes de guerre à trouver des avocats en France pour qu’un jour puisse exister un tribunal international qui juge les coupables en Ukraine et ailleurs. Enfin, à mon petit niveau, j’essaie d’organiser de l’aide humanitaire. J’ai transporté du matériel médical offert par ma sœur, infirmière libérale et ici,  je donne de l’argent récolté en France pour les gens qui se trouvent dans une indigence totale.
-Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans ce que vous voyez chaque jour?
Laurent BRAYARD: La dignité des gens.
Tout près du front, par exemple, j’ai vu une femme dont la maison était détruite et dont la mère était impotente. Cette femme s’occupait de son jardinet et de parterres de fleurs. Elle m’expliquait, en s’effondrant dans mes bras, qu’elle devait continuer malgré la guerre. Elle se demandait pourquoi on les tuait, eux, les gens du Donbass…
Dans le centre de Donetsk, je vois des gens qui vivent dans un confort paradoxal et sur le front, des milliers d’eux sont reclus dans les caves, avec des enfants. Ils sont pilonnés, ils n’ont ni eau, ni électricité, ni gaz.
Je vois des vieillards dans les ruines défoncées de leurs maisons, acquises à la sueur de leur front ou héritées de leurs pères qui les avaient eux-mêmes construites.
Je vois une grande misère et une immense détresse. Tous se demandent « Mais que fait l’Europe ? ».
Quelle aide pourrions-nous apporter à ces populations ?
Hélas c’est difficile, l’Occident bloque les comptes des activistes, même humanitaires. Les comptes des associations qui envoient de l’argent dans le Donbass sont tout simplement fermés, c’est terrible.
Quant au matériel médical ou humanitaire destiné à la population, l’Union Européenne fait son possible pour en saper la livraison. L’hiver dernier, nos grands médias tel Libération appelaient à envoyer de l’argent « pour l’aide humanitaire à l’armée ukrainienne ». Du jamais vu, de l’aide humanitaire à une armée ?
Le mieux que les gens puissent faire est de réinformer à leur tour, d’aider les quelques associations humanitaires connectées avec la Russie, comme Vostok France Solidarité Donbass, association apolitique et purement humanitaire.
Il serait bien de pouvoir envoyer de l’argent aux activistes, ici, mais c’est impossible, l’Occident et l’Ukraine ont paralysé le système bancaire qui ne fonctionne plus dans le Donbass. Voilà la triste réalité.
-Merci, Laurent.

Politique

Ces bisons futés de la Russie et autres « mondialistes humanistes »

Il faut le lire pour y croire.
L’ardent défenseur de la liberté d’expression qu’est le blogueur Philippe Souaille, publie un sujet fermé aux commentaires.
Soit.
Pour la cohérence des valeurs, on attendra.
Pour le reste, il s’adresse à « Jacques », pauvre journaliste égaré qui ose sortir de la doxa anti-russe avec sa chronique dont la reproduction a été publiée ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/14/nous-citoyens-occidentaux.html
Après un rappel de leur passé commun, voici que le blogueur se lance dans une diatribe soutenue d’arguments qui dénotent toute l’attention qu’il porte à ce qui se publie, comme par exemple, le rapport rendu par RSF évoqué ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/11/ukraine-pays-ou-les-reporters-sont-le-plus-agresses.html 
Car pour écrire du Président de la Fédération de Russie qu’il serait L’assassin de plusieurs centaines de journalistes, il faut être sacrément avisé!
Quant à sa conception du fascisme, elle est aussi affûtée que l’est son regard qui voit en Vladimir Poutine le chef des fachos de la planète.
En guise de conclusion, voici que l’expert et fin connaisseur de la Russie et de son président, se présente en bienfaiteur des Russes, qui ne méritent pas ce qui leur arrive. 
Le salut par Souaille, c’est maintenant!

Politique

Nous, citoyens occidentaux

La divergence d’opinions et d’intérêts qui anime les citoyens occidentaux est fondamentale pour préserver l’idéal démocratique, nul ne le contesterait.
Néanmoins, est-il bien nécessaire, au nom de la liberté d’expression, d’entretenir un climat particulièrement hostile envers la Russie?
Est-il bien raisonnable de sans cesse déformer les visées de ce pays?
Est-il bien utile de créer un clivage entre l’Occident et la Russie, faute d’en connaître les réalités et les valeurs?
Désinformer relève d’une stratégie guerrière connue. 
Force est toutefois de constater, à suivre l’actualité médiatique, que quelques signes d’ouverture s’observent.
L’interview de Vladimir Poutine qu’a tenu à obtenir le journaliste suisse Darius Rochebin en a été un.
Un autre, cette chronique de Jacques Pilet, parue dans L’Hebdo du 6 août dernier et qui illustre ce sujet.
Il est heureux de relever que des journalistes osent, enfin, exercer leur sens critique.
Puissent-ils être suivis, tant l’Occident a tout à perdre à se couper de la Russie.
Non, la Russie n’est pas l’ennemie de l’Europe et le prétendre est un mensonge qui risque d’être payé au prix fort si on ne le refuse pas.
Mais quel poids a encore la voix de citoyens alors que tant de décisions se prennent sans plus les consulter?
Sujet paru dans la rubrique Courrier de L’Hebdo no 34, semaine du 20 au 26 août 2015

Politique

Occident, Chine, Russie, points de vue en débat

Nier les tensions manifestes entre un certain Occident pétri de certitudes et la Russie dont il livre sa vision dans la majorité des médias dits mainstream, relèverait, soit de la candeur, soit de la mauvaise foi.
Les expliquer, plusieurs personnalités s’y emploient. Le recours à l’Histoire, le recours à la Culture, le recours à toutes sortes d’autres références et valeurs composent un ensemble de points de vue complémentaires.
S’il a été rappelé, ici, le rôle déterminant que la Russie a joué en 2013 dans le cadre de la tragédie syrienne, s’il a été aussi souligné le lien qui a existé entre elle et le début des événements qui ont mis l’Ukraine à feu et à sang, l’article ci-après va plus loin.
Parmi tout ce qu’on trouve et/ou ne trouve pas pour tenter de saisir le sens de certains graves événements qui secouent le monde actuel, il va de soi qu’il appartient à chacune et à chacun de trier.
C’est pourquoi je soumets ce point de vue qui date de mars 2015 mais qui n’est pas sans intérêt en dépit de son intitulé un peu catégorique:
http://arretsurinfo.ch/pourquoi-loccident-hait-il-poutine-la-raison-secrete/

Histoire, Politique

« Poutine veut l’Europe »

Puisque Petro Poroshenko l’a dit…
Interviewé par trois journalistes, ses propos ont été relayés dans de nombreux médias.
Désinformer, qui plus est des intentions hégémoniques russes, ne date pas d’hier. Napoléon s’y était déjà employé alors qu’il avait fait éditer un faux testament de Pierre le Grand.
Tandis que celui-ci n’avait justement donné aucune consigne à ses héritiers, Napoléon s’en était chargé.
Cela dit, la peur de l’invasion russe est une constante. Il suffit de lire cet extrait du livre Pan-europa de Richard Coudenhove-Kalergi pour s’en convaincre.
Publié en 1923, cet ouvrage est considéré comme fondateur de la construction européenne.
Son auteur estime de l’Europe que si elle est divisée, elle sombrera obligatoirement dans l’insignifiance politique jusqu’au jour où (…) réduite à la misère et endettée, elle sera la proie de l’invasion russe. » 
http://www.lhgmontpellier.fr/userfiles/downloads/Ressources/Hist-geo/Term/TbpIdeeEUROPEDIAPORMFLUIGGI.pdf
A s’entêter ainsi contre la Russie et à laisser le Président ukrainien déclarer tous azimuts médiatiques confondus que son pays combat pour la démocratie, pour la liberté, pour la sécurité de tout le continent européen, l’Europe a du souci à se faire.
 
Sujet paru en page 26 de l’édition papier de La Tribune de Genève des 15-16 août 2015 sous le titre Toujours cette vieille peur.