Il a été énoncé ici ou là que la pauvreté matérielle et -ou- le besoin de spiritualité favorisaient conversions et autres radicalisations.
A cet égard, les explications et les commentaires apportés par tel ou tel philosophe, connaisseur ou spécialiste, se suivent et ne se ressemblent pas forcément.
Pendant ce temps-là, des têtes continuent d’être tranchées, des vies et des pays, d’être saccagés.
Or si le débat sur l’islam occupe les esprits quand il ne les échauffe pas, son instrumentalisation serait tout autant à prendre en considération.
A lire Georges Corm, en effet, tout laisse à penser que les discussions sur l’islam ne seraient que leurre.
Selon lui, elles ne serviraient qu’à masquer la véritable géopolitique du déploiement impérial américain dans le monde.
A lire ici, dans le cadre d’un entretien publié sur le site Les clés du Moyen-Orient:
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Georges-Corm-Le-1951.html
OTAN
Ceci n’est pas une colonne de blindés.
Ceci s’appelle de l’aide humanitaire.
Plus de cent camions du Ministère russe des Situations d’urgence ont apporté des vivres et du matériel de première nécessité aux habitants des régions de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine.
Pendant ce temps-là, tous les médias occidentaux commentent l’inauguration d’un salon militaire près de Moscou.
On évoque, en vrac, le retour de la guerre froide ou de ses relents, la crainte des pays de’Europe de l’est et du nord quand on ne se moque tout simplement pas des gesticulations nucléaires de Vladimir Poutine:
http://www.liberation.fr/monde/2015/06/17/les-gesticulations-nucleaires-de-vladimir-poutine_1331557
Et puis, bien sûr, on s’inquiète.
Pas de savoir comment survivent les habitants de Lougansk et de Donetsk privés de tout et auxquels est venu en aide ce convoi humanitaire russe.
Non, on s’inquiète de l’activité militaire russe.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/15b19c90-1529-11e5-96f4-d5eb39d18cde/Moscou_va_renforcer_sa_force_de_frappe_nucléaire
Tels sont les propos que tient Jean-François Colosimo au micro de Jean-Jacques Bourdin.
Et puis, dans l’article ci-dessous, Jean-François Colosimo persiste et signe.
Il dénonce l’interventionnisme gribouille de la France qui arme des égorgeurs et pratique la politique de la chaise vide par l’absence de protection qu’elle offre aux Chrétiens d’Orient.
Dans ce sens et à ses yeux, la Russie a tout son rôle à jouer face à l’humanitarisme inconséquent qui tient lieu désormais de politique étrangère à la France et aux pays de l’Union européenne.
Il va de soi que lorsque l’on considère inutile de voir figurer la christianophobie dans le plan d’Etat français, que l’on propose de supprimer des fêtes chrétiennes du calendrier civil, se soucier des Chrétiens d’Orient dont Jean-François Colosimo rappelle le rôle essentiel qu’ils ont joué dans notre Histoire, apparaît vain à certains aspirants-maîtres-du-monde.
La mort ni la détresse n’appartiennent à un camp ou à un autre, on le sait. Nos médias informent de situations de guerre, on le sait aussi.
Pour l’objectivité qu’ils respectent, elle a été contestée par des époux qui ont porté plainte contre la RTS au prétexte d’un traitement partial du conflit ukrainien.
Il a été reproché à certaines éditions du téléjournal, en effet, de privilégier le point de vue des autorités russes. La Tribune de Genève a fait part, dans son édition de ces 6-7 juin dernier, du fait que la plainte déposée contre la RTS a été rejetée.
C’est dire si les regards portés par les uns et les autres sur la guerre en Ukraine sont sensibles et divergent quant à la manière qu’ont les médias d’en rendre compte!
La video ci-dessous a été filmée à Donetsk par un Américain.
Suite à des frappes d’artillerie qui ont visé des quartiers résidentiels de Gorlovka, ville de la région de Donetsk dans le sud-est de l’Ukraine, la femme qui s’exprime lance un appel:
Une pleine page de la Tribune de Genève de ce 5 juin a été consacrée à la démarche du photographe genevois, Niels Ackermann.
Animé par l’envie de montrer l’Ukraine sous un nouveau jour, estimant le prisme des médias et du public assez formaté et compris à travers des sujets sur la guerre, la révolution ou la corruption, le Genevois a lancé une campagne de crowdfunding sur la plate-forme de We Make It.
En dix jours, le photographe a recueilli plus de CHF 10.000.- alors qu’il s’attendait à recevoir CHF 6.000.- en quarante-cinq jours.
Niels Ackerman vit à Kiev depuis peu. Il évoque la révolution de la dignité et souhaite contribuer aux efforts pour créer une nouvelle Ukraine.
Une autre campagne d’appel au don vient d’être lancée, elle, par un journaliste français auquel trois sujets de ce blog ont été consacrés.
Laurent Brayard, on l’aura compris, développe un autre regard sur l’Ukraine que celui de Niels Ackermann.
Cependant, tout comme le photographe genevois, le journaliste français voit l’espoir et la vie dominer l’horreur. Il a évoqué, ici-même, ce qu’il a partagé avec la population du Donbass et l’immense solidarité qu’il a connue au milieu d’êtres privés de tout ou peu s’en faut.
Laurent, lui aussi, a envie de contribuer aux efforts pour créer une nouvelle Ukraine. Quel que soit le destin de ce pays durement frappé, la démarche de Laurent Brayard l’honore.
Il s’en explique ici et on lui souhaite le même succès que celui remporté par le Genevois, Niels Ackermann.
Laurent Brayard est Français, journaliste, a vécu longtemps à Moscou. Il vient de publier un ouvrage consacré à la problématique ukrainienne, L’Ukraine le royaume de la désinformation.
De retour du Donbass, dans l’Est de l’Ukraine, il nous a livré ses impressions.
-Laurent Brayard, qu’avez-vous découvert dans cette région de l’Ukraine qui vous a le plus marqué ?
Le courage incroyable d’une population digne. La vie, pour elle, continue alors que les tirs d’artillerie ne cessent pas, surtout la nuit, sans compter l’ambiance des destructions dans la ville. Mais ces gens sont tellement incroyables qu’ils relèvent immédiatement les ruines, nettoient et remettent en état ce qui est possible de l’être. Au-delà des ruines, des routes défoncées et parsemées de cratères d’obus, au-delà des forces ukrainiennes aux portes de Donetsk, du Donbass, ces gens qui n’ont plus grand-chose, font preuve d’une extraordinaire solidarité. L’aide humanitaire arrive au compte-goutte de la Russie, du côté de l’Occident, les Ukrainiens pratiquent un blocus total, la situation sanitaire est mauvaise, la disette guette.
Dans une soupe populaire que nous avons visitée, on y partage la conserve de viande en 30 portions mélangées à du Kacha, à des céréales ou à un autre plat rudimentaire. La boîte de sardines est répartie en 20 portions… Il n’y avait qu’une semaine de réserves, et encore, sans plus de pâtes, quasiment rien, en fait.
Les habitants ont mis en place un pain « républicain » à 2,8 grivnas les 600 grammes, soit environ 10 centimes d’euros, une sorte de loi du Maximum (comme sous la Révolution française) pour empêcher les spéculateurs de proliférer. L’essence manque, beaucoup de magasins sont fermés, les banques ne fonctionnent plus, victimes du blocus et j’en passe. Mais quel courage ! Ces gens sont incroyables.
-Au-delà de l’émotion, certes et obligatoirement forte que vous avez dû ressentir, quelle analyse de la situation livreriez-vous?
Le front est tenu fermement, les Ukrainiens se renforcent chaque jour, ils reçoivent des instructeurs, énormément d’argent des USA et de l’Union européenne, achètent des armes malgré la situation économique grave qui les frappe également du côté de Kiev qui pourrait pourtant bien avoir la tentation d’écraser les Républicains du Donbass. Les Ukrainiens sont encouragés par l’inertie de l’Union européenne et par le grand soutien qu’ils reçoivent, par exemple, puissamment de France, du gouvernement, de personnalités politiques.
La trêve n’existe pas, en réalité, les Ukrainiens tirent tous les jours sur les positions des forces des deux Républiques de Donetsk et Lougansk. Ils espèrent l’embrasement et multiplient les provocations. L’affaire se décidera, soit dans un nouveau bain de sang voulu par Kiev, dont l’Union européenne et les Etats-Unis rendront coupable la Russie, soit par une nécessaire négociation finale mais cette fois avec les représentants des Républiques. Leurs habitants ont déjà choisi l’indépendance, mais en Europe il est dit que des élections doivent être tenues ! Elles ont déjà eu lieu, les citoyens ont proclamé leur liberté… par un référendum et élu un gouvernement.
Une intense vie politique et démocratique existe déjà dans le Donbass, il n’y a pas d’armée russe, c’est un mensonge éhonté, je suis allé jusqu’à 500 mètres de l’aéroport, à l’arrière immédiat du front, cela tirait. Pendant tout mon séjour je n’ai pas vu le moindre véhicule, bataillon, régiment ou division de l’armée russe.
Mais on persiste à dire que 50 000 soldats russes sont dans le Donbass ! C’est un terrible mensonge dont les gens du Donbass meurent.
-Un avenir plus stable est-il envisageable ? Et si oui, selon vous, qui semble le souhaiter vraiment?
A mon sens, oui, c’est possible, il faudra bien que tous s’assoient autour d’une table, il faudra bien que le Donbass soit reconnu indépendant, ces gens sont libres, ils ont choisi, ils ont décidé démocratiquement et sans la Russie. Soutenir le contraire est une absurdité totale. Que ces journalistes français qui le prétendent fassent comme moi, qu’ils s’y rendent et fassent leur travail, pour une fois ! Qu’ils ne donnent pas qu’une seule opinion, celle des Ukrainiens de la Junte de Kiev et alors nous pourrons espérer aussi changer les choses, ici, en France. Le combat du Donbass est le nôtre, ces gens soulèvent un immense espoir, celui de comprendre que nous aussi, nous avons été un peuple libre et que nous pouvons le redevenir, rappelons-nous que nous sommes les fils des Lumières, de la Déclaration des Droits de l’Homme et de la Résistance.
Quant à la paix, elle n’est souhaitée par aucun des deux camps, du point de vue des militaires, mais les peuples ukrainiens et russophones du Donbass aspirent massivement à la paix.
Toutefois, le sang a coulé, cette paix ne pourra se faire que dans le respect de l’intégrité morale, physique et idéologique des deux parties. Et cela signifie la reconnaissance de l’indépendance pour les deux Républiques.
-Merci, Laurent, d’avoir répondu à nos questions.
Merci à vous, Hélène, de m’avoir donné la parole.
En ce 10 mai, jour de la visite officielle de la Chancelière allemande à Moscou, voici que des militaires de ses compatriotes se mobilisent.
Une lettre ouverte, intitulée Soldaten für den Frieden a été publiée ce 6 mai 2015 sur le site du quotidien allemand Junge Welt.*
Ils sont près d’une centaine de généraux et d’officiers supérieurs de l’ex-RDA à l’avoir signée pour dénoncer le remaniement du monde auquel s’activent les Etats-Unis.
Et ces militaires allemands savent de quoi ils parlent pour prôner la paix et non la guerre.
Qui les écoutera?
Et pourtant, ils sont loin d’être seuls à se mobiliser contre l’hystérie anti-russe.
Cependant, sitôt que l’on ose se démarquer du battage médiatique qui n’a de cesse de stigmatiser la Russie mais surtout son président, voici qu’on est perçu comme naïf.
Accuser pour se défendre est une stratégie bien connue.
Et les représentants des pays dits démocratiques savent en user et en abuser.
Combien de temps encore, les peuples concernés par les dommages d’une telle attitude la subiront-ils?
https://www.jungewelt.de/2015/05-06/023.php
L’absence de la plus grande partie des chefs d’Etats occidentaux à la cérémonie de commémoration des 70 ans de la victoire de l’Armée rouge sur le nazisme à Moscou a été voulue.
Elle a aussi été remarquée.
Même celui que l’Occident tient en si grande estime, le dernier président de l’ex-URSS Mikhaïl Gorbachev, a fustigé le comportement des leaders de l’auto-proclamée communauté internationale.
Pour qui ne l’aurait oublié, Vladimir Poutine, invité le 6 juin 2014 au D-Day célébré en mémoire des 70 ans du débarquement à Ouistreham, y a été présent.
La réciprocité ne lui a pas été rendue en ce 9 mai 2015 à Moscou.
Il a su, néanmoins, remercier les peuples de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis pour leur contribution à la victoire.
Il a aussi insisté sur le fait que l’Armée rouge, au terme d’un assaut dévastateur sur Berlin, a mis un point final à la guerre contre l’Allemagne hitlérienne.
Ce rappel, bien des commentateurs et autres (re)visiteurs de l’Histoire semblent avoir de plus en plus de peine à s’en accommoder quand ils ne l’omettent tout simplement pas.
Lequel de nos médias occidentaux estimera utile de relayer cet interview accordée par Sergueï Naryshkine, Président de la Douma, chambre basse du Parlement russe?
Voici qu’il s’exprime sur les intentions démocratiques des Etats-Unis dont tant de nos concitoyens croient qu’elles le sont tandis que celles des Russes ne seraient qu’invasives et dominatrices.
Cette candeur avec laquelle on persiste à vouloir nous présenter la démocratie à l’oeuvre dans nos contrées et ailleurs comme en Ukraine, par exemple, ferait sourire sinon rire si elle ne mettait autant de vies en danger.
Dans cet interview, accordée par Sergueï Naryshkine au quotidien russe Vedomosti*, le président de la Douma se réfère à un article de Stephen Lendman, publié sur le site thepeoplesvoice.org.
On y découvre, entre autre, comment le président ukrainien Petro Poroshenko dirige son peuple vers la réalisation de ses aspirations démocratiques.
Et puis, bien sûr et surtout, comment il respecte les accords de Minsk2.
A lire ici:
http://www.thepeoplesvoice.org/TPV3/Voices.php/2015/03/28/poroshenko-declaring-peace-waging-war#more36535
* http://www.vedomosti.ru/opinion/articles/2015/04/14/instinkti-kolonizatorov-ili-podopleka-globalnogo-liderstva
http://www.ladepeche.fr/article/2008/04/05/446846-grands-moments-relations-russo-americaines-sous-bush-poutine.html
Voici ce que l’ancien Président des Etats-Unis, Georges W. Bush a dit de son homologue russe de l’époque et actuel Président de la Fédération de Russie:
J’ai regardé cet homme droit dans les yeux, je l’ai trouvé très franc et digne de confiance, et nous avons eu un très bon dialogue. J’ai pu comprendre le sens de son âme. C’est un homme profondément dévoué à son pays et à ses intérêts.
Ces propos, devenus célèbres, auront valu des critiques à l’ancien Président américain.
Le chef de l’administration présidentielle russe, quant à lui, précise que Georges W.Bush s’était exprimé ainsi au sujet de Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse conjointe.
Il déclare, en outre, que l’actuel Président de la Fédération de Russie maintient des relations amicales avec l’ancien dirigeant américain, en dépit des divergences qui persistent entre Moscou et Washington,
Envisager l’être humain derrière l’homme politique, serait-ce rêver?