On lit, ici et là, toutes sortes de propos tenus sur la culture sans jamais que le sens dans lequel ce concept est utilisé ne soit précisé.
A croire que tout le monde s’entendrait sur ce à quoi renvoie le terme de culture.
Que de malentendus, au contraire, cet usage lexical indéfini ne présente-t-il pas!
Et combien d’erreurs d’appréciation ne s’éviterait-on à en préciser le caractère!
Autant dire que récupérations tacites émaillent tout débat autour de la culture.
Et très vite, l’embrouille est assurée alors que l’implicite règne en maître.
Genève, ces jours-ci, vit au rythme de querelles sinon davantage encore, qui ont pour enjeu la culture.
Celle des uns dressée contre celle d’autres, c’est la politique qui mène le jeu.
Avec pour enjeu, désormais, une tête à couper.
politique
ARTE est l’acronyme d’Association de Retransmission Télévisuelle Européenne. En droit, Arte est un Groupement Européen d’Intérêt Economique (GEIE) basé à Strasbourg.
Voici des décennies que Bernard-Henri Lévy occupe le poste de Président du Conseil de Surveillance d’ARTE France.
Inutile de dire que BHL prise son poste et n’hésite pas à s’en expliquer.
A la question de savoir si le mandat qui vient de lui être renouvelé sera son dernier, il répond qu’il ne se pose jamais ce genre de questions.
Quant à la chaîne ARTE, il l’estime être plus qu’une chaîne de télévision.
C’est un endroit où, tous les soirs, on fabrique de l’Europe, on façonne et invente de la culture européenne vivante.
Arte est une des rares choses qui fonctionnent en Europe.
Alors que la Suisse a vu la récente élection au Conseil Fédéral de Guy Parmelin, que la France comptabilise les régions acquises ou perdues par les uns et les autres, la Russie retrouve Mikhaïl Khodorkovski, par voie de presse tout au moins.
Convoqué pour une affaire de meurtre à laquelle il aurait été associé, l’ancien patron de Ioukos s’est exprimé depuis Londres à ce sujet.
C’est donc dans les bureaux moscovites de son association Russie ouverte que les journalistes convoqués ont pu suivre la conférence de presse qu’a donnée l’ancien oligarque
Celui-ci a, entre autre, appelé à la révolution et à dénoncé l’illégitimité du régime de Vladimir Poutine.
Inutile de dire que les relais médiatiques de cette affaire varient.
Le fait est que les conséquences qu’auront les uns ou les autres sur les relations entre Russie et Occident n’est peut-être pas à négliger.
Qu’un certain Occident se montre critique face à la politique menée par le président russe, on l’a bien compris. Que ce même Occident sélectionne ses références à l’appui, tout autant.
Après les « 86 % d’une Russie qui rirait quand les gens meurent dans le Donbass« , en passant par le « califat orthodoxe » que voudrait créer Vladimir Poutine, voici la lauréate du Prix Nobel de littérature 2015 déclarer que les Russes font la guerre aux Ukrainiens. À leurs frères et que des avions russes sont en train de bombarder la Syrie.
Ce jeudi 10 décembre, Svetlana Alexievitch recevra son Prix des mains du Roi de Suède.
Que l’oeuvre de l’écrivain biélorusse ait été récompensée regarde l’Académie qui l’a honorée. Mais que cette distinction autorise la lauréate à énoncer autant de contre-vérités la discrédite.
Les tensions actuelles entre Occident et Russie n’ont rien à gagner avec de telles propos mensongers. A moins que le choix opéré par Stockholm n’ait été, comme d’aucuns l’affirment, de pur intérêt politique.
Le philosophe Alain Deneault publie un ouvrage intitulé La médiocratie. Interviewé pour le magazine Telerama, il livre quelques réflexions autour du concept de médiocrité.
Selon ce professeur de l’Université de Montréal, la médiocrité n’est en rien un signe d’incompétence. Ainsi Alain Deneault se garde-t-il de stigmatiser quiconque.
Au contraire, déclare-t-il, ce qu’il souhaite, c’est comprendre la nature de cette injonction à être médiocre qui pèse aujourd’hui sur des gens qui ne sont pas forcément enclins à l’être.
En ceci, son étude est d’autant plus percutante qu’elle éclaire un système dont la corruption arrive ainsi à son terme lorsque les acteurs ne savent même plus qu’ils sont corrompus!
A noter que le titre de cet ouvrage est également celui d’un autre opus paru en 2015. D’une tout autre facture, il est signé par l’avocat et écrivain Michel Bourgeois.
Alors que le nationalisme est très souvent stigmatisé, le radicalisme, lui, semble bien moins aisé à cibler.
Le premier serait-il plus facile à identifier que le second?
Décréter qu’on ne mène pas de guerre à une mouvance extrémiste au prétexte qu’elle se serait auto-intitulée Etat islamique et que, de fait, ce serait lui reconnaître une légitimité que de la combattre est une vue de l’esprit.
Une autre, celle du Président de l’Association des Maires de France qui prône plus la laïcité comme barrage à la terreur
Tandis que toutes les valeurs démocratiques sont rejetées par le radicalisme, ce sont elles qu’on persiste à lui opposer.
Chercher l’erreur, c’est risquer diverses hypothèses.
Evoquer la soumission en est une.
Reste à savoir à qui, pourquoi et comment.
A lire le propos déposé en anglais sur mon précédent sujet de blog*, j’apprends que par le fait d’avoir déclaré aimer la Russie, je travaillais pour une entreprise qui tue:
The tags in your blog « Russie Poutine Ukraine Syrie » are the best evidence that you are consistently working in the niche that you’ve chosen. It’s like working for a tobacco company, you know you are promoting a product that kills people, but you keep working.
La suite est à l’avenant:
it’s not a ballet, art or literature that you’are passionate about in your blog. It’s politics. Poutine’s Russia.
Cette manière binaire d’envisager la Russie, on y a aussi eu droit lors de la conférence de presse tenue par Svetlana Alexievitch, lauréate du Prix Nobel de littérature 2015 :
J’aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s’incline, celui du ballet et de la musique» (…) mais je n’aime pas cette Russie qui en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass.
C’est pour avoir pointé cette dérive outrageante dans la lettre ouverte que j’ai adressée à Svetlana Alexievitch, que j’ai désormais l’honneur de recevoir ce genre d’interventions sur mon blog qui m’apprennent que: where politics starts, there ends the writer.
Et cette commentatrice avisée de conclure en guise d’avertissement:
And don’t expect to get away with it clean and clear… From the moment you aspire to become an opinion leader you contribute to bloodshed in one way or another.
Elle a donc décidé du sens de mes aspirations, décidé de la nature de mes actions, elle sait ce qu’il en est, ainsi naît la calomnie.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/11/02/mise-au-point.html
http://www.ladepeche.fr/article/2008/04/05/446846-grands-moments-relations-russo-americaines-sous-bush-poutine.html
Voici ce que l’ancien Président des Etats-Unis, Georges W. Bush a dit de son homologue russe de l’époque et actuel Président de la Fédération de Russie:
J’ai regardé cet homme droit dans les yeux, je l’ai trouvé très franc et digne de confiance, et nous avons eu un très bon dialogue. J’ai pu comprendre le sens de son âme. C’est un homme profondément dévoué à son pays et à ses intérêts.
Ces propos, devenus célèbres, auront valu des critiques à l’ancien Président américain.
Le chef de l’administration présidentielle russe, quant à lui, précise que Georges W.Bush s’était exprimé ainsi au sujet de Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse conjointe.
Il déclare, en outre, que l’actuel Président de la Fédération de Russie maintient des relations amicales avec l’ancien dirigeant américain, en dépit des divergences qui persistent entre Moscou et Washington,
Envisager l’être humain derrière l’homme politique, serait-ce rêver?
Jusqu’à quand va-t-il falloir lire des Je suis…?
Je suis…a été soudain Charlie.
Très vite, Je suis… est devenu l’emblème brandi après chaque carnage d’êtres humains.
Accepter le fait que l’homme ne soit pas un agneau pour l’homme semble à l’évidence impossible à tous ces Je suis…
Et pourtant, les massacres se poursuivent et leurs auteurs voient défiler tous ces Je suis…
Armés d’un verbe conjugué à la première personne du singulier de l’indicatif présent, ces Je suis…pensent ainsi refuser la terreur.
Les mots, certes, sont dotés de pouvoir.
Les élus de tous bords l’ont bien compris qui les ont, eux aussi, arborés dans les rues de Paris, en janvier 2015.
Sur le site du Programme Alimentaire Mondial on trouve, exposé en dix points, l’essentiel des faits et chiffres en relation avec la faim dans le monde.
Cette manière d’aller à l’essentiel de l’information est plus qu’indispensable..
Que la faim soit une arme de guerre explique sans doute comment elle tue davantage encore que tout conflit ou autres maladies réunies, pour ne citer que ce qui est sans cesse porté à la conscience des populations.
Mourir de faim n’est plus une expression pour qui laisse ses jours après quelques années de vie, tels ces enfants à peine mis au monde. Mourir de faim est une réalité qui se rappelle toutes les dix secondes au moins à qui veut bien en avoir connaissance.
Financer des programmes de lutte contre la faim ne semble pas même suffire à infléchir certaines politiques.
A cet égard, un des dix points énoncés par le PAM interpelle:
Si les agricultrices avaient le même accès aux ressources que les hommes, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde pourrait diminuer de 150 millions.
A écouter aussi,sur le sujet: http://www.rts.ch/espace-2/programmes/babylone/