Vous avez peut-être suivi les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ukrainienne. Et à cet égard, lu, vu ou entendu ce qui en a été énoncé par nos médias.
En gros, on apprend qu’un acteur de séries télévisées qui a joué le rôle d’un historien devenu président pourrait bel et bien le devenir en réalité. On nous dit aussi qu’il serait « la marionnette » de l’oligarque dont il a été question ici à diverses reprises.
L’oligarque en question, outre le fait qu’il a eu quelques démêlés musclés avec le président Poroshenko sortant, a aussi financé le bataillon Azov, appelé « bataillon de la mort ».
Mais qu’à cela ne tienne, la RTS avec le concours de l’AFP, nous rappelle que juste avant le premier tour de l’élection, un soldat de l’armée ukrainienne aurait perdu la vie. Et que, de leur côté, les autorités séparatistes n’auraient rapporté aucune perte.
Le fait est que la situation du pays est dramatique alors que tant de personnalités du monde occidental s’était mobilisées sur le Maïdan en 2013 pour promouvoir démocratie et vie meilleure.
Plus de 13’000 morts plus tard, que nos médias n’hésitent pas à rappeler pour y ajouter leur incontournable « annexion » de la Crimée, le résultat se connaît.
A avoir bafoué l’Histoire, à avoir piétiné la culture pour imposer on ne sait trop quelles valeurs si merveilleuses que l’Ukraine a sombré dans une misère jamais connue depuis 1991, l’Occident et ses élites portent une lourde responsabilité.
poroshenko
Voici un article à lire, au-delà du parti pris émis et bien connu de l’Occident qui veut que l’Ukraine soit un pays victime depuis plus de quatre ans d’une agression de la part de la Russie.
L’article est, en effet, intéressant au regard de ce que son auteur disait de l’Ukraine il y a un peu plus de trois ans.
C’était le 5 février 2015.
A ce moment-là, le journaliste Marc Allgöwer travaillait pour la Radio Télévision Suisse et livrait une analyse qui vaut qu’on y revienne.
Il y cite, en effet, François Hollande, alors Président de la République française.
Dans les deux cas, l’Ukraine de Petro Poroshenko semble remise en place. En 2015 par la citation des paroles du Président français de l’époque, en 2018, par l’intitulé de l’article cité au début de ce sujet.
En d’autres termes, on se demande, en définitive, ce qui est attendu par l’Occident.
Qu’il manoeuvre en vue des prochaines élections qui se tiendront en mars 2019 rappellerait sans doute trop ce qui s’est passé en février 2014, lorsque le Président Viktor Ianouvkovitch a été, comme on a dit, destitué.
Certes, le Maïdan relayé par nos médias devait être perçu comme révolte pour une véritable démocratie… Le résultat? Une guerre, des centaines de milliers de morts, de blessé(e)s et autant d’exilé(e)s.
Mais lequel de nos médias communiquerait le nombre de celles et de ceux qui ont choisi la Russie pour fuir? Aller se réfugier dans un pays qui aurait agressé le leur, il fallait tout de même y penser…
Alors?
Les véritables enjeux nous passent par-dessus. Pendant ce temps-là, on informe ou croit informer et des vies innocentes sont rayées de la carte.
Je vous invite à découvrir ces 22 minutes et quelques d’interview du Président de la Douma russe par le journaliste vedette de la RTS.
En visite en Suisse, en effet, Viatcheslav Volodine suscite réactions -attendues- et controverse, rien de très surprenant vu les sensibilités diverses affichées envers la Russie.
Les questions que pose Darius Rochebin à son interlocuteur sont, pour certaines, directes, les réponses qu’il reçoit, quand il n’en interrompt pas le cours, adroites.
Le journaliste, alors, insiste…
Quoi qu’il en soit, il a le mérite d’accorder ces 22 minutes et quelques d’interview à un invité qui fait, sinon, jaser d’autres de ses confrères et quelques politiciens.
Pendant ce temps-là, à Kiev, des milliers de manifestants réalisent ce que « démocratie » veut dire tandis que le Maïdan et l’élection d’un nouveau président devait leur en fait découvrir les avantages…
Le résultat se connaît, une guerre, la mort, l’exil, la misère, la ruine et la désolation.
« Leurs enfants resteront dans les caves du sous-sol »
Ces propos sont ceux de Petro Poroshenko que je relayais, le 8 septembre dernier, dans un sujet consacré au Donbass, cette région de l’est de l’Ukraine dont on ne parle plus beaucoup.
Alors que le monde entier -ou peu s’en faut- avait découvert la photo d’Aylan, gisant sur une plage turque, je rappelais le sort réservé aux populations du Donbass et le destin que le président ukrainien réservait à leurs enfants.
La question de savoir si les médias ne s’intéressaient pas assez aux conditions de vie des populations civiles du Donbass et plus précisément à celles de leurs enfants a enfin été posée.
C’était hier soir, dans le cadre du téléjournal de Léman Bleu qui a porté son attention à la soirée caritative organisée en faveur des enfants du Donbass, ce 23 janvier à Genève.
La mort ni la détresse n’appartiennent à un camp ou à un autre, on le sait. Nos médias informent de situations de guerre, on le sait aussi.
Pour l’objectivité qu’ils respectent, elle a été contestée par des époux qui ont porté plainte contre la RTS au prétexte d’un traitement partial du conflit ukrainien.
Il a été reproché à certaines éditions du téléjournal, en effet, de privilégier le point de vue des autorités russes. La Tribune de Genève a fait part, dans son édition de ces 6-7 juin dernier, du fait que la plainte déposée contre la RTS a été rejetée.
C’est dire si les regards portés par les uns et les autres sur la guerre en Ukraine sont sensibles et divergent quant à la manière qu’ont les médias d’en rendre compte!
La video ci-dessous a été filmée à Donetsk par un Américain.
Suite à des frappes d’artillerie qui ont visé des quartiers résidentiels de Gorlovka, ville de la région de Donetsk dans le sud-est de l’Ukraine, la femme qui s’exprime lance un appel:
Dans le19:30 de la RTS, le journaliste Marc Julmy commente l’absence de Vladimir Poutine de manière aussi objective que l’est celle de ses collègues de la chaîne de radio Espace2 lorsqu’ils évoquent la situation dans le Sud-Est de l’Ukraine.
Normal, on a bien compris que la Russie avait à peu près tout faux dans cette guerre qui perdure en dépit des cessez-le-feu et autres accords jamais respectés.
Il semblerait bien, toutefois, que depuis que les forces appelées « pro Russes » ou « séparatistes » ont repris l’avantage sur les forces loyalistes, les journalistes semblent très soucieux d’énoncer chaque jour le nombre de soldats tués sinon d’enfants à évacuer.
Et pourtant, alors que Kiev bombardait écoles, hôpitaux et bâtiments à l’aveugle, combien ont-ils été, ces mêmes journalistes, à rappeler que l’enfance était à évacuer?
Dans bien des cas, elle n’a tout simplement plus pu l’être, évacuée, cette enfance, brutalement perdue à jamais.
La terreur infligée aux habitants des villes sous contrôle loyaliste de Kiev, quel media en a rendu compte?
Et des envolées du président ukrainien Petro Poroshenko sur le sort qu’il réservera aux enfants du Donbass?
La présidente de la Confédération suisse, Simonetta Sommaruga qu’on voit longuement lui serrer la main dans le reportage cité plus haut, qu’en dirait-elle?
On a pu lire, ici ou là, certains commentateurs occidentaux comparer la guerre en Ukraine à celle qui a opposé la Géorgie à la Russie en 2008.
Outre le fait qu »il n’y avait rien de comparable entre ces deux situations, relevons que désormais, Tbilissi réagit à la nomination par Kiev de l’un de ses anciens ministres.
Il se trouve, en effet, qu’Irakli Garibachvili, Premier Ministre géorgien, déplore le fait que l’ancien ministre de la Justice de son pays, poursuivi par Interpol pour, entre autre, abus de pouvoir et mauvais traitements infligés à des centaines de milliers de prisonniers, que cet ancien ministre de la Justice, donc, ait été naturalisé ukrainien pour accéder à un poste au nouveau gouvernement démocratique d’Ukraine.
Le premier ministre géorgien, en effet, se demande comment il pourra expliquer à son peuple qu’un ancien ministre de la Justice, principal représentant d’un gouvernement criminel qui a condamné 300.000 personnes, soit désormais candidat au poste de président du Conseil ukrainien pour la lutter contre la corruption.
Tant de personnalités politiques et médiatiques se sont félicitées de l’avènement de la démocratie en Ukraine qu’elles parviendront sans doute à expliquer à qui voudra bien les croire, que la justice des uns n’a absolument rien à voir avec celle des autres.
http://fr.ria.ru/presse_russe/20141223/203291708.html
Dans sa page consacrée au courrier de lecteurs, La Tribune de Genève d’hier, 17 novembre, a réalisé un beau travail journalistique en publiant deux points de vue opposés sur la Russie.
Dans l’un d’eux, il était question d’une Ukraine dont Vladimir Poutine aurait l’intention de détruire le peuple.
Soit.
Dans l’autre, le mien, il s’agissait de souligner le soutien apporté par Mikhaïl Gorbachev à ce même Vladimir Poutine.
Qu’un Président, célébré par l’Occident pour avoir concouru à rapprocher les peuples, se range désormais aux côtés de celui qui viserait à en détruire un, est un signe fort qu’a donné l’ancien et dernier président de l’ex-Union Soviétique.
Il serait dès lors grand temps de raison garder et de considérer la situation de manière objective avant que la passion, alimentée par un manichéisme outrancier, ne vire au cauchemar.
Non, la Russie n’est pas l’ennemie de l’Occident, pas moins de l’Ukraine et ne doit en aucun cas l’être.
Sans quoi, la guerre totale envisagée par son actuel président, Petro Poroshenko, risque bel et bien d’avoir lieu.
https://fr.news.yahoo.com/lukraine-préparée-à-scénario-guerre-totale-selon-président-171433757.html
Près de 4.000 morts, plus de 8.000 blessés, bientôt 900.000 réfugiés, la guerre qui déchire encore l’Ukraine n’empêche pas l’Occident de se réjouir des élections législatives qui s’y sont déroulées ce 26 octobre.
Au sein de ce qui s’appelle la communauté internationale,on n’hésite pas non plus à saluer la victoire de la démocratie.
Certaines voix discordantes existent tout de même parmi les journalistes pour commenter ces élections.
Ainsi, celle de Marcus Papadopoulos, du magazine britannique Politics First.
Dans un article en italien, ses propos sont repris et commentés par Umberto Mazzantini qui livre une analyse sans complaisance de la situation.
http://www.greenreport.it/news/in-ucraina-vince-destra-democrazia-occidentale-sogno/
Traduction: Premier café russe en Crimée russe
A Simferopol, de toutes les personnes auxquelles j’ai parlé de l’intention du Président ukrainien, Petro Poroshenko, de récupérer la Crimée, pas une seule n’a eu d’autre réponse, oн не сможет- il ne pourra pas.
Et inutile de solliciter des arguments à l’appui, oн не сможет- il ne pourra pas, est répété en boucle à toute autre demande de précision.
On y lit la fierté et la détermination autant que la joie d’être redevenu russe. Partout elle s’affiche.
Certes, les tensions avec les Tatares existent et je les ai constatées. Or c’est bien elles que Kiev risque d’exploiter pour atteindre son but.
Que celui-ci favorise une guerre civile ne saura qu’ajouter du sang à celui qui inonde déjà l’est de l’Ukraine. Mais que ne ferait-on pour la démocratie? Les médias nous le rappellent chaque jour.
A l’envi et ad nauseam.