En commentaire au précédent sujet qui interrogeait doute et confiance au regard de ce qui serait perçu comme « vérité » , Daniel que je remercie une fois encore de ses contributions à ce blog, a indiqué le lien à un article du NouvelObs.
Réservée aux abonnés, sa lecture ne doit sans doute pas manquer d’intérêt.
Pour ma part, une fois découvertes les premières lignes offertes au public, j’ai apprécié l’intitulé qui les introduisait. Il est suffisamment éloquent pour annoncer la couleur des suivantes à qui veut s’en acquitter.
Si, faute de curiosité, vous n’auriez pas envie de savoir ce qu’il en sera de cette « rencontre avec le diable », en l’occurrence, Vladimir Poutine, vous aurez peut-être celle de savoir qui a signé ce point de vue?
Le journaliste Pierre Haski a le droit de concevoir le diable comme il l’entend. Et réagir à son point de vue n’équivaut pas à faire du « diable » un « bon dieu ».
Il s’agit juste de souligner qu’entre l’un et l’autre existe un homme d’Etat apprécié d’une grande partie des siens, contesté par d’autres, rien de plus ni de moins.
Pouvoirs
Autre fait divers, aussi éloquent que celui qui a été évoqué hier sur ce blog.
Si uriner contre un mur reconnu « historique » et en venir aux mains avec les forces de l’ordre avait nécessité le recours de cinq voitures de police pour venir en aide aux collègues mis à mal, ici, le cas de figure est autre.
Il indique néanmoins le même degré discutable d’évaluation d’une situation.
La disproportion des mesures policières et judiciaires mises en place envers cet homme pris de l’envie irrépressible de soulager sa vessie sont, en effet comparables à celles qui ont visé cet autre atteint de crises schizophréniques.
C’est en proie à l’une d’elles qu’il a, en effet, bouté le feu aux sièges -qu’il savait ignifugés- d’un cinéma. Sans vouloir attenter à aucune vie humaine, il explique qu’il a attendu que la salle soit vide pour accomplir son acte dicté par des voix.
Arrêté, l’homme a été emprisonné près d’une année.
Et ses médecins ont eu beau demander à ce que son cas soit évalué et entouré de soins adéquats, c’est au cachot que l’homme a été jeté tandis qu’il était victime d’un nouvel accès de schizophrénie.
Il aura fallu batailler pour que l’homme soit enfin entendu par la justice. Il n’en demeure pas moins qu’il aura passé 344 jours en prison.
La schizophrénie est une malade grave. La criminaliser relève d’estimations expéditives.
Voici un fait divers susceptible de se passer dans n’importe quelle ville du monde. Un homme urine contre la façade d’un bâtiment considéré « historique », il est observé par des policiers qui aussitôt, l’interpellent.
La situation dégénère, cinq voitures de police arrivent en renfort de la patrouille aux prises avec l’homme pour le maîtriser.
Les versions des uns et des autres diffèrent comme il se doit le plus souvent dans une affaire sensible.
Mais s’il s’avère qu’à lui seul, un homme ait mobilisé autant de policiers, c’est à se demander combien seraient nécessaires dans le cadre de situations plus graves.
Combien de fois n’a-t-on entendu de victimes et leurs témoins éventuels appeler au secours, se plaindre d’aucune réponse rapide et efficace de la part des forces de l’ordre?
Certes, toutes les agressions ne se déroulent pas sous l’oeil vigilant de policiers en faction comme dans ce cas précis.
Quoi qu’il en soit, l’Histoire l’a souvent démontré, plus le délit est mineur, plus aisé paraît-il à condamner.
Combien de femmes et d’hommes dans la misère l’ont-ils expérimenté pour avoir, par exemple, volé de quoi manger?
En l’occurrence, ici, pareil déploiement policier assorti de suites judiciaires laisse de quoi rester perplexe.
Alertée par la manchette du journal que l’on trouve vendu en caissettes, j’ai voulu en savoir davantage. L’article est réservé aux abonnés, il vaut la peine de le lire tant on se délecte de ce qui semble avéré et pas.
En fait, on ne sait plus bien ce qui ressort de l’inventivité de journalistes avides de scoops et de réalités que tous les pays partagent avec leurs services de renseignements respectifs.
Sauf que certains sont bien plus médiatisés que d’autres, allez savoir pourquoi…
En l’occurrence, que ce qui nous est rapporté là soit vrai ou non, tant de constructions y figurent et d’hypothèses aussi, que rien n’indique quoi que ce soit de totalement fiable.
On est dans l’imaginaire mêlé à une réalité présentée telle et on devrait y adhérer. En vertu de quoi, mystère, le fait est que si l’article est paru et qu’il fait la une de l’édition du week-end de la Tribune de Genève, ce n’est pas pour la galerie. C’est pour le tout public.
L’article est long, il renvoie à l’affaire Skripal mais pas seulement car un peu tout y est, en somme. Il serait temps qu’on réalise qui sont ces Russes, décidément pas comme les autres…
Va-t-on enfin comprendre qu’ils nous menacent?
Hier, sur ce blog, j’ai fait mention d’un article qui commentait l’interview accordée par Vladimir Poutine au Financial Times. Réservé aux abonnés, l’article en question n’a pu être accessible à toutes et à tous. S’il était dans la ligne éditoriale de ce qui s’énonce le plus souvent sur la Russie, il n’en était pas pour autant, comme on dit, « assassin ».
Non, il affichait juste ce zeste d’ironie devenue habituelle lorsqu’il est question du Président russe et semblait démontrer que 60% de sa popularité reflétait un fléchissement qui pouvait expliquer la posture prise à l’international par celui qu’on appelle aussi « le Maître du Kremlin » quand ce n’est pas « le Tsar », les métaphores ne manquent pas.
Il en est une, par contre, qui semble avoir plu au responsable de la rubrique « Monde » de ce même grand quotidien genevois qui intitule son article « Poutine, le petit père des populistes ». Vous aurez bien sûr saisi le renvoi à celui qu’on appelait « le petit père des peuples », en d’autres termes, Joseph Staline. Ben oui, quoi, on ne lésine pas, on y va franco!
Et puis, peut-être aussi, a-t-on envie d’afficher sa connaissance de l’Histoire, allez savoir! Quoi qu’il en soit, la comparaison parfois établie entre ces deux chefs d’Etat, l’un de l’actuelle Russie, l’autre de l’ex-Union Soviétique, passe bien auprès de ce public friand d’experts et de spécialistes qui leur racontent la Russie telle qu’ils veulent la voir et telle qu’elle n’est pas tout à fait.
Mais cela, surtout, ne le leur faites pas remarquer, faute de quoi, vous risquez de vous retrouver cloué au ban de la société des grand démocrates et autres défenseurs de droits humains.
Que Vladimir Poutine affiche une ligne conservatrice, ligne qui est celle d’un grand nombre de Russes n’a rien de nouveau. Qu’on la partage ou pas, qu’on la comprenne ou pas, c’est ainsi. De là à en faire ce que cet éminent journaliste que j’appréciais du temps où il était à la Radio Télévision suisse, de là à en faire donc un rappel -certes par jeux de mots interposés- de son prédécesseur soviétique, il y a un pas qu’il s’est plu à franchir.
Qu’on ne s’y trompe pas, le résultat attendu n’est peut-être pas forcément là tant il existe encore des personnes qui savent faire la distinction entre patriote et populiste. Mais à vouloir tirer la couverture à soi, on ne se couvre pas forcément au mieux. Quoi qu’il en soit, l’article a vocation à être lu du plus grand nombre. Serait-ce la raison pour laquelle son point de vue n’est pas, lui, réservé aux seuls abonné(e)s du journal, mystère. Le fait est que vous pouvez le lire ici.
La Tribune de Genève rend compte d’une interview que Vladimir Poutine a accordée au Financial Times juste avant de se rendre au Japon pour y retrouver ses pairs.
Le correspondant à Moscou du grand quotidien genevois n’évite évidemment pas les poncifs habituels en lien avec la « propagande du Kremlin » mais bon, tout cela est entré dans la norme d’une certaine pensée occidentale.
Imaginer, par contre, que nos gouvernements via leurs relais divers ne diffusent aucune « propagande » ne semble pas avoir effleuré l’esprit d’autant d’esprits critiques.
Si, souvent sur ce blog, il a été fait mention de ce constat, d’aucuns se sont attachés à le réduire à un parti pris qualifié au mieux de « russophile », sinon d’autant de façons de ne pas s’encombrer de nuances.
Inconcevable, peut-être et selon ces experts en tous genres, d’appartenir à la culture occidentale sans pour autant rejeter celle d’un grand voisin de l’Est.
Bref, pour en revenir à l’article en question et aux propos tenus par Vladimir Poutine dans son interview au Financial Times, ce qui a frappé le journaliste serait moins leur teneur que la manière avec laquelle ils ont été proférés.
Ce qui l’amène à conclure que « cette assurance à l’international contraste avec une fragilité accrue en Russie même.» Que tout cela soit de bonne ou de mauvaise guerre, l’alimenter profite à qui? Poser la question n’est pas y répondre.
Au coeur des revendications émises au nom de la théorie dite de genre, ce passage d’un article vaut qu’on s’y arrête. Dans l’extrait en question, il est fait mention de l’actrice Jean Harlow.
Et à son propos, ce qui est énoncé est d’une limpidité telle qu’il faudrait être aveugle ou borné pour ne pas y discerner le mécanisme de projection qui est à l’oeuvre.
Il est écrit d’elle qu’elle « est admirée, désirée, mais détestée, aussi, pour provoquer à ce point le désir. »
On ne peut être plus clair.
En d’autres termes, il apparaît que le refoulement de son désir, par l’homme, se retourne contre la femme avant tout.
Ce mécanisme de projection est bien connu. Alors?
Quand, aujourd’hui, tant de femmes revendiquent leurs atours, leur liberté de les mettre en valeur sans avoir à essuyer de commentaires d’hommes, en seront-elles quittes pour autant?
Rien n’est moins sûr.
Car c’est négliger quelques réalités psychologiques, parmi lesquelles le désir refoulé et ses conséquences.
Avoir lutté contre morales ou autres préceptes religieux qui le brimait pour avoir désormais à le contenir faute de lever contre lui une armée de militantes du genre, ne garantit rien de l’avenir sain du désir…
Russie-Géorgie, parole contre parole et instrumentalisation de l’une contre l’autre
Les récents événements qui ont secoué Tbilissi, vus de l’intérieur de la capitale de la Géorgie, diffèrent sensiblement de ce qui s’écrit ici et là.
Pas plus tard qu’hier encore, des récits des tragiques années qui ont vu s’affronter la Géorgie à l’Abkhazie m’ont été rapportés.
Et je vous assure que nombre de commentatrices ou de commentateurs installé(e)s derrière le clavier de leur ordinateur pour dire qui est le fautif et qui pas, mesurent peut-être avec difficulté la dureté de ce qu’ont vécu tant de Géorgiennes et de Géorgiens.
Que ce soit la faute des uns ou des autres, le résultat, c’est dans leur chair qu’ils l’ont éprouvé. Une génération d’hommes a été décimée par la guerre.
Quand on vous rapporte comment des femmes se sont démoli le dos à devoir transporter à pied de lourds seaux d’eau sur une dizaine de kilomètres, que plus aucune ambulance ne circulait, faute de benzine, que lui répondre?
Que durant toutes ces années de guerre, il n’y avait plus ni électricité ni chauffage, qu’on vivait à peu près dans le noir et qu’on se couvrait d’autant d’habits et de manteaux possibles pour lutter contre le froid, que rétorquer?
Les plaies sont encore très vives en Géorgie.
A parler de propagande ou d’«occupation américaine », vous êtes vite ramenés à ce qu’ils ont enduré durant les guerres et surtout celles des années 1990 entre l’Abkhazie et la Géorgie.
Dans ce sens, que le député communiste du parlement russe, Sergueï Gavrilov nie y avoir participé ne convaincra pas qui soutient le contraire. Encore une fois et comme dans à peu près tous les conflits, c’est parole contre parole.
Et parole contre parole dommageable pour tous dès lors que chacune est instrumentalisées au profit de puissants.
Et c’est reparti et c’est désolant! A l’évidence, l’expression d’états d’âme n’y changera pas grand chose.
Ce qui se passe entre la Géorgie et la Russie est commenté par les média des deux concernées, sans compter, bien sûr, ceux qui le sont à différents égards.
Cependant, comme dans les deux pays à nouveau sous tension s’affrontent des courants libéraux et conservateurs, chaque média qui les incarne apprécie la situation en conformité avec son idéologie.
Pour avoir des amies et des amis dans les deux pays aux prises l’un avec l’autre, je constate que les Russes sont perçus par les Géorgiens de manière parfois contradictoire.
Tantôt présentés comme frères en spiritualité et en culture, les Russes sont, dans le même temps, ressentis comme dominateurs sinon oppresseurs.
De fait et en lutte pour leur indépendance, les Géorgiens sont tentés de céder à ce que leur fait miroiter un autre « grand frère ».
Aussi bien et faisant fi de leur passé commun avec la Russie, les plus hostiles des Géorgiens à cet historique voisin considèrent-ils les Etats-Unis mieux à même de les protéger.
C’est qu’à la chute de l’ex-URSS, trois guerres ont laissé des traces. Celles des années 1990 et celle de 2008.
Dire que la fin de l’empire soviétique n’a pas fait couler une goutte de sang paraît un peu abusif si l’on compte le nombre de fronts ouverts au statut acquis -s’il en est- de « conflits gelés ».
Il en avait été question ici-même. Dans ce sujet, je citais un point de vue émis sur la problématique indépendance revendiquée par certains Etats de l’ancien espace soviétique.
Vous avez peut-être appris d’une manière ou d’une autre comment certains bacheliers se sont sentis « humiliés » par le sujet de littérature française qui leur a été soumis.
Tout se conçoit, tout s’énonce, on l’observe chaque jour, on se rappelle aussi qu’en matière de culture, la porte-parole du Chef de l’Etat français s’était particulièrement distinguée.
Simone Veil, « la meuf » , permet sans doute et sans surprise de considérer l’écrivain Andrée Chedid de même.
On dit Emmanuel Macron cultivé. Il apparaît que la personne qui porte sa parole en tant que locataire du Palais de l’Elysée ne lui ressemble pas.
Difficile dans ce cas, d’attendre de bacheliers qu’ils en sachent davantage que celle qui occupe un poste de prestige.
J’ai eu le privilège d’être invitée, en son temps, à une émission de France-Culture dans le cadre de laquelle était interviewée Andrée Chedid.
Je vous propose de découvrir cet interview d’elle qui est indiquée en lien tout en bas de cette page.
Au passage, vous en saurez aussi davantage sur la pétition qui a été lancée par ces bacheliers qui se sont sentis « humiliés »…