Notre pain quotidien n’a rien à envier à celui que vend Le Temps à ses abonnés.
Sauf que la fabrication du pain quotidien destiné au citoyen lambda, est financée par ses propres deniers.
Voici une chaîne d’information qui nourrit de sa bonne parole le public qui la soutient et lui fait confiance.
Hier, pas moins de deux émissions nous ont livré leur production. Dans l’une, s’y exprime un auteur qui connaît bien la Russie et dans l’autre, une professeur qui nous parle des réseaux du Kremlin en France.
Depuis la reprise de Palmyre par l’armée syrienne, on observe une immense reconnaissance de la part de l’Occident à la Russie.
Mais on a l’habitude! Nos spécialistes nous ont déjà mille fois raconté comment et par qui la deuxième guerre mondiale avait été gagnée.
Preuve en est l’incontournable Michel Eltchaninoff qui nous a expliqué comment Vladimir Poutine avait mis en scène son absence aux commémorations d’Auschwitz.
Par respect envers les dizaines de millions de victimes soviétiques, je n’indiquerai pas le lien à l’émission dans laquelle est intervenu ce grand connaisseur de la Russie.
Pouvoirs
La guerre est devenue le pain quotidien des Russes, tel est l’intitulé d’un article de ce journal qui, autrefois, osait s’auto-présenter comme Quotidien suisse de référence.
La disparition de cette estime auto-proclamée par Le Temps -qui publie donc cette appréciation de ce qui nourrirait chaque jour les Russes- ne relativise pas pour autant ce que sont les références publiques suisses en matière d’information.
Car si Le Temps ne se distingue pas par son objectivité, ce media est libre de ses opinions.
Au contraire, les chaînes publiques d’information, elles, se doivent de ne pas privilégier la partialité des points de vue.
Or il n’en est rien.
Car le quotidien de qui finance les chaînes publiques de télévision et de radio, n’a pour tout écho de la Russie, que celui qui lui est imposé.
Le relever et le signaler aux concernées est suivi, dans le meilleur des cas, d’un accusé de réception, sinon, de silence.
Si la démocratie et la liberté d’expression se manifestent de cette manière, on comprend d’autant la nécessité de tant de nos zélés journalistes de refuser le débat.
La torture, où qu’elle se pratique mobilise nombre d’organisations gouvernementales ou pas.
Certains pouvoirs en place sont pointés du doigt, certains procès qui s’y déroulent sont médiatisés, les choix qui sont opérés pour traiter de tel ou tel sujet relèvent de critères variables.
Le fait est qu’où qu’elle sévisse, la violence aveugle choque.
Ci-dessous, un entretien avec un prisonnier, réalisé par Laurent Brayard, interviewé ici à diverses reprises pour son engagement dans le Donbass.
L’homme qu’il interroge lui fait part de ce qu’il a vécu. A la fin de son récit, il évoque une Suissesse prénommée Charline.
Cette femme l’a questionné sur les conditions de sa détention, il lui a tout raconté, déclare-t-il à Laurent Brayard. Et de préciser que Charline travaille à Donetsk pour la Croix-Rouge.
Puisse le récit de Vitali à Charline avoir déjà trouvé son écho en Suisse! Car de précédents prisonniers torturés et libérés lui avaient aussi parlé de leurs conditions de détention…
Dans cet ouvrage, composé de 28 chapitres qui s’articulent en quatre parties, Ira de Puiff ne vise pas l’exhaustivité. Elle y évoque la Russie des siens, celle de son enfance et de sa jeunesse.
Vu ainsi de l’intérieur, sans prétention ni complaisance, son pays d’origine se révèle bien au-delà des habituels clichés dont ne nous épargnent pas même nombre de spécialistes.
A travers son récit, Ira de Puiff livre un témoignage personnel.
Poignant, parfois, il donne au lecteur de découvrir nombre d’aspects de la vie quotidienne soviétique et postsoviétique.
Le récit du putsch de Moscou, en août 1991 y est raconté tel que l’a connu Ira, de même que les bouleversements qui ont touché ses compatriotes.
Back in URSS a été publié une première fois en France en 2011.
Entre La France est en guerre de François Hollande, le Tous en terrasse clamé après les attentats du 13 novembre à Paris et la lettre d’une jeune-fille de Montréal qui répondait à ce slogan, on n’est qu’en présence de réactions dont peu sinon aucune ne risque d’impressionner les terroristes.
Quand Dominique de Villepin nous explique que la solution politique devrait être privilégiée, on aimerait le croire.
Or lorsqu’il déclare que face au terrorisme, il ne peut y avoir de victoire, le pessimisme semble prendre le pas sur tout autre forme de réponse:
http://trends.levif.be/economie/politique-economique/face-au-terrorisme-il-ne-peut-y-avoir-de-victoire-estime-dominique-de-villepin/article-normal-481847.html
Il va de soi, cependant, que ce constat ne peut être pris comme caution de tout acte terroriste quel qu’il soit.
Mais entre les déclarations tonitruantes des uns, le moralisme et la candeur des autres, on n’est pas plus avancé sinon loin du compte.
Un candidat au suicide est résolu. Sa détermination reste sourde à toute déclaration de guerre ou appel angélique quelconque.
Dans ce cas, limiter les dégâts resterait-elle la visée la plus pragmatique qui soit?
Questions, explications, réactions, toutes se suivent et se ressemblent ou non.
A chacune et à chacun de décliner le mal selon ses conceptions.
Ci-après, les condoléances, les hommages et les assurances du Président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker:
http://europa.eu/rapid/press-release_STATEMENT-16-1043_fr.htm
Puissent ces propos soutenir qui est engagé dans la lutte contre le terrorisme si elle en est et si elle est -encore- possible!
Puissent les personnes concernées, survivantes, familles et proches de victimes, faire face à l’agression et à la mort qui les a frappées.
En pensée avec elles toutes.
Une nouvelle publication sur la Russie vient de paraître sous le titre: Les réseaux du Kremlin en France.
Du fait des révélations que contiendrait cet ouvrage, bien des médias ouvrent déjà leurs colonnes à celle qui le signe.
Cécile Vaissié, pour ne pas la nommer, s’était déjà illustrée. Elle qui avait consacré un ouvrage à la liberté, elle avait tout de même réussi à soutenir une initiative qui visait à dénoncer.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/03/04/denoncer.html
Après Christine Ockrent et ses Oligarques, paru en octobre 2014 et sous-titré le système Poutine, on a eu, en février 2015, Michel Eltchaninoff et son don d’ubiquité qui l’a propulsé Dans la tête de Vladimir Poutine.
Récemment, on a découvert Jean-Robert Jouanny qui s’interroge: Que veut Poutine?
Cet intérêt manifeste pour le président russe aurait presque de quoi susciter une étude qui nous expliquerait ce qui se passe dans la tête de ces auteurs, ce qu’ils veulent et quels sont leurs réseaux…
Mercredi 16 mars dernier, Infrarouge, émission de la chaîne publique d’information suisse RTS, s’est penchée sur la question des migrants:
http://www.rts.ch/play/tv/infrarouge/video/migrants-a-quoi-doit-on-se-preparer?id=7578162
Les intervenants ont tous apporté leur point de vue, le débat s’est déroulé de manière sereine.
Il n’en demeure pas moins que le sujet reste brûlant, quelles que soient les décisions qui seront ou qui auraient déjà été prises par les autorités compétentes.
Cet article ci-après, paru dans le magazine français Le Point, donne un éclairage qui met la Suisse en ligne de mire pour nombre de migrants:
http://www.lepoint.fr/monde/la-suisse-se-prepare-a-un-afflux-massif-de-refugies-15-03-2016-2025464_24.php
Rien n’est simple, en la matière, en attestent les diverses prises de position citoyennes -comme on dit- et politiques.
Humain, charismatique, qui ne souhaiterait se montrer tel?
Cependant, entre idéal et pragmatisme, s’immisce la crispation identitaire et culturelle.
Pour parodier le titre de l’ouvrage d’un récent invité d’une chaîne de service public qui s’interroge sur ce Que veut Poutine?, la question vaut aussi d’être posée à ces médias eux-mêmes.
Que l’Occident se présente -encore- comme garant de liberté d’expression et s’affiche en parangon de démocratie semble relever de plus en plus de la seule formulation.
Car si la presse dite libre est en droit de distiller sa propagande, il n’en va pas de même d’un service dit public.
Or pas un jour ne passe sans que l’information de service public ne se fasse l’écho de personnalités sélectionnées pour distiller la parole qui convient.
Cette tendance entache non seulement la réputation des chaînes publiques d’information mais salit sinon trahit la confiance que lui accorde, encore, la société qui contribue à les financer.
Hier, suite à un échange avec Darius Rochebin sur Twitter, j’ai acheté l’ouvrage de Jean-Robert Jouanny.
Animée par le besoin de débattre de la Russie et de tout ce qui s’en dit et s’écrit, je me suis donc consacrée à la lecture de Que veut Poutine?
Pour notre présentateur-vedette de la chaîne d’information publique suisse, Jean-Robert Jouanny serait fort bon connaisseur de la Russie et très nuancé.
La question à discuter -si discussion il y avait avec Darius Rochebin- serait celle de savoir ce qu’il entend par très nuancé.
Car si nombre d’éléments énoncés dans son ouvrage par Jean-Robert Jouanny se vérifient, ils sont le plus souvent suivis d’un mais.
Autrement dit, reste à savoir si l’appréciation émise par le journaliste suisse relève de ce mais. Car ce mais est le seul fait du regard porté par l’auteur du livre Que veut Poutine?
Dans ce cas, citer des éléments conformes à la réalité pour aussitôt les éclairer selon un prisme orienté par l’auteur fait de son livre une approche qui n’a rien d’objectif.
Un tel titre, Que veut Poutine? range Jean-Robert Jouanny aux côtés d’un Michel Eltchaninoff, qu’il cite d’ailleurs pour son inestimable travail de philosophe.
Nous voici sauvés!
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/01/27/bhl-bis.html