Ce soir, dans le cadre du téléjournal de la RTS, on s’est intéressé aux fondations d’utilité publique.
On y a appris, entre autre, que depuis 2013, ces fondations étaient en forte expansion.
A l’heure actuelle, la Suisse en compterait près de 13.000.
Soit.
Or voici que sur ces milliers de fondations, une seule retient l’attention des journalistes.
Au hasard, celle d’un Russe.*
La destination humanitaire, culturelle ou pédagogique de ses fonds est avérée, elle n’en convainc pas pour autant la RTS.
Le fonds de bienfaisance que ce « résident genevois » destinerait volontiers à la construction d’un mur doté de barbelés électrifiés entre l’Ukraine et la Russie rejoindrait-elle davantage les critères de référence de la RTS?
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/15/ce-genevois-qui-gouverne-en-ukraine.html
* http://www.rts.ch/info/suisse/5952893-les-fondations-proliferent-en-suisse-mais-sont-tres-peu-controlees.html
Pratiques
En février dernier, sitôt après la destitution de Viktor Ianoukovich, la Suisse décidait de geler ses avoirs.
Un de griefs, parmi d’autres imputés à l’ancien président ukrainien, était d’avoir donné l’ordre de tirer sur son peuple.
On a su ce qu’il en avait été, par la suite, dès lors que Madame Ashton confiait son inquiétude à Monsieur Paet:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/03/06/ukraine-snipers-et-vacarme-russophobe.html
Pendant ce temps-là, un des compatriotes de Victor Ianoukovich, résident genevois et néanmoins gouverneur en Ukraine, ne se cache pas de financer des milices armées qui tirent sur son propre peuple.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/03/lettre-ouverte-aux-autorites-genevoises.html Amateurs de droits humains, s’abstenir.
Suicidaire
Au coeur de Genève, ce 20 juin, un enfant circule sur une trottinette, accroché a l’arrière d’un tram.
En face de lui, de l’autre côté du même tram, un adolescent s’y tient, lui, à vélo.
Un passant tente de raisonner l’enfant, en vain.
Je signale, pour ma part, le fait au premier conducteur de bus accessible, il me répond qu’il est on ne peut plus conscient du fait et m’explique qu’il peut, bien sûr, prévenir la centrale qui, de son côté, transmet à la police.
Le problème, ajoute-t-il, est qu’il ne se passe rien.
Aucune mesure n’est prise.
A qui la faute?
Ce 17 juin, deux journalistes russes, ont été tués dans la région de Lugansk suite à l’attaque massive de zones ne contenant aucun objectif militaire.
Pendant ce temps-là, l’émission « Temps présent » de la RTS qui a su, en son temps, parcourir en long et en large la demeure du président ukrainien destitué Ianoukovitch pour en montrer le faste à ses téléspectateurs, préfère, jeudi prochain, traiter de « l’enfer des homosexuels en Russie ».
Au moment où sévit une sanglante guerre civile dans l’Est de l’Ukraine, il va de soi qu’un reportage sur « l’enfer des homosexuels en Russie » est d’une actualité brûlante.
Alors que les victimes de la région de Donetsk sont des civils tombés sous les assauts de milices armées financées par un « résident genevois », force est de constater qu’une émission de la Radio Télévision Suisse romande ne se sent pas concernée.
Il a déjà été question ici de ce résident genevois dans deux de mes précédents sujets: une lettre ouverte adressée aux autorités genevoises relative à ce Genevois qui finance l’armée ukrainienne.
Oligarque aux trois passeports, cet homme se fait un plaisir d’ignorer les frontières.
Sauf pour certaines d’entre elles qui selon lui, doivent être non seulement maintenues mais renforcées.
Et pas n’importe comment.
Non, les 2000 kilomètres qui séparent la Russie de l’un des trois pays desquels il a la nationalité, l’Ukraine, doivent être marqués par un mur.
Avec barbelés au sein desquels passera un courant. Démocratique et électrique.
Igor Kolomoïski assure que la réalisation de ce symbole d’ouverture est réalisable en quelques mois.
Le financement sera pris en charge par le compte d’un fonds de bienfaisance.
Genève a de quoi être fière de son résident. Avec un tel philanthrope, c’est l’humanisme qu’on assassine.
Sujet paru dans l’édition du 17 juin 2014 de La Tribune de Genève.Conformément à la déontologie, la rédaction s’est réservé le droit de choisir le titre.
Dans son article* paru sur le site Slate.fr, Eric Leser évoque un sentiment « anti commentaire » qui se développerait sur différents sites.
A l’appui de son propos, le journaliste se réfère à différentes sources et prises de position.
Si certaines ne sont pas forcément à remettre en cause, demeure la question de savoir si la suppression des commentaires serait à recommander.
Car le radicalisme de la solution -déjà adoptée par certains sites pour réagir aux désagréments de commentaires- prête à discussion.
Rien n’indique, en effet, que la qualité des échanges citoyens y gagnera.
Certes, le phénomène des commentaires discourtois, hors contexte ou agressifs témoigne de réalités avec lesquelles compter.
Mais de la modération à la suppression pour tous il y a une marge.
Et cette marge franchie, c’est l’ensemble des échanges citoyens qui est visé.
Et sanctionné.
* http://www.slate.fr/story/88227/commentaires-articles-ruinent-medias
A lire aussi: http://www.slate.fr/lien/69227/commentaires-opinion-internautes
La justice genevoise divise.
Loin de faire l’unanimité, le verdict prononcé le 6 juin dernier à l’encontre de l’ancien chef de la police nationale civile du Guatemala a ému diversement.
Aux uns de crier au scandale, aux autres de se féliciter d’un verdict rendu.
À l’heure ou une certaine Genève s’estime souvent légitimée à se poser en défenderesse de droits bafoués un peu partout hors ses murs, à l’intérieur des siens, serait-elle moins regardante?
Aux irrégularités dénoncées haut et fort dans le cadre du procès intenté à l’encontre d’Erwin Sperisen par le Ministère public genevois, la défense a réagi.
Elle fait appel du jugement qui a condamné l’ancien chef de la police nationale civile du Guatemala à la prison à vie.
Genève, le 3 juin 2014
Dans son édition de ce week-end où Genève commémorait son entrée dans la Confédération Helvétique, la Tribune de Genève accordait une pleine page au portrait d’un oligarque ukrainien, Igor Kolomoisky.
L’homme n’est pas un inconnu pour tous.
Sans doute doit-il l’être encore pour que la rédaction du grand quotidien genevois ait choisi de lui ouvrir ses colonnes.
En effet, l’article qui lui est consacré révèle les valeurs de cet homme qui ne se cache pas de financer les actions de l’armée ukrainienne. Normal, l’ennemi, c’est l’autre, celui qui veut détruire l’Ukraine.
Au hasard, le président russe Vladimir Poutine, bien sûr.
Lui, Igor Kolomoisky, est au bénéfice d’un forfait fiscal et réside entre autre à Genève. Car outre le fait qu’il dispose de trois passeports qui lui permettent ainsi de voyager facilement dans l’Union Européenne, il a été nommé gouverneur de la région de Dniepropetrovsk.
Dans l’Est de l’Ukraine, depuis l’élection du nouveau président le 25 mai dernier, l’armée que finance ce « résident genevois » a tiré sur son peuple.
Mesdames, Messieurs, vous qui avez Genève à cœur, ne pensez-vous pas qu’il serait judicieux de s’interroger sur l’image que renvoie de notre ville, de notre canton et de notre pays, la présence sur son sol de ce financier des basses oeuvres?
Avec respect et considération,
Hélène Richard-Favre
Sujet paru dans l’édition des 7-8-9 juin 2014 de La Tribune de Genève. Conformément à la déontologie, la rédaction se réserve le droit de choisir les titres et de réduire les lettres. Ce qui a été le cas pour ma lettre qui a été publiée avec, comme titre, L’oligarque aux trois passeports et a été réduite.
Echo Moskvy (Echo de Moscou) est une radio russe indépendante créée en août 1990.
Un de ses slogans en donne en tous les cas le ton, Radio libre pour gens libres.
Dans une interview qu’il a accordée à Echo Moskvy, le journaliste-écrivain Serguei CHARGOUNOV livre son point de vue sur la situation dans l’Est de l’Ukraine.
Serguei CHARGOUNOV est libéral.
Son point de vue est de fait d’une importance indéniable, tant on évoque dans les medias occidentaux, la présence russe en Ukraine, la main de Moscou et, bien sûr, la propagande dont la Russie est seule capable alors que l’Occident, pour sa part, livre de l’information.
Les propos du journaliste-écrivain russe, Serguei CHARGOUNOV, ont été traduits en français par Laurence GUILLON.
Je tiens ici à saluer publiquement le travail considérable de traduction et d’information fourni par Laurence GUILLON qui n’est pas une inconnue pour les lectrices et les lecteurs de ce blog.
Merci Laurence, de leur donner ainsi accès à un point de vue dont ils auront tout loisir de mesurer s’il est à la solde du Kremlin.
http://www.echo.msk.ru/programs/personalno/1330134-echo/
http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/05/31/interview-sur-echo-moskva-de-lecrivain-et-journaliste-serguei-chargounov-par-laurent-guillon/
Les résultats des Européennes de ce dimanche 25 mai alimentent la réflexion si elle en est.
En France, l’émotion a beau jeu de s’exprimer.
On évoque ici ou là un vote contestataire.
Le qualifier ne suffit pas.
En prendre la mesure, par contre, rappellera les conditions qui ont porté l’actuel président français au pouvoir.
C’est élu par défaut* que François Hollande a succédé à Nicolas Sarkozy.
Si ce dernier était loin d’être idéal, à l’évidence, le rejeter n’a répondu qu’à une humeur.
Contestataire.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2013/06/30/hollande-president-par-defaut-s.html
