A survoler les informations partagées sur les réseaux sociaux, il y a vraiment de quoi parfois désespérer, si trouver un écho du monde un peu réjouissant a motivé la visite sur ces plateformes.
Car tout y passe, du martyre vécu par telle ou telle victime individuelle ou collective, de la maltraitance infligée aux diverses espèces humaines, animales, végétales et minérales ou, plus près de nous, des dissensions et autres menaces de guerre civile, de la destruction ou de la vente des églises quand elles ne sont pas incendiées, du Brexit et de ce qu’en pense sa Majesté, sans compter et pour l’anecdote, de l’exécution plutôt laborieuse de l’hymne national russe lors d’une visite officielle de Vladimir Poutine à Riyad.
Autant d’échos échantillonnés du monde.
C’est cela, être tenu au courant de ce qui se passe aux quatre coins de la planète. Sauf qu’elle offre encore bien au-delà de ce que l’on en sait, en bien et en mal s’entend. Car la nature humaine, devrait-on le rappeler, ne cessera de nous surprendre. Mais dire sa grandeur aurait aussi de quoi redonner de l’espoir quand, journée faite, les critiques ou autres doléances s’enchaînent et s’étalent.
Est-ce qu’en être témoin indirect influence de quelque façon que ce soit notre regard, oui et non, selon le temps de réflexion et d’analyse qu’on leur accorde. Mais ensuite? Car tenir compte des informations reçues, les discuter, oui mais pour quel résultat quand, les oublier aussitôt que de nouvelles les ont remplacées dans le fil de l’actualité, semble souvent se produire?
A défaut d’être mobilisé par une cause bien précise, il semble que publier une info par ci par là, pour autant d’internautes qui se livrent à cette activité, n’ait d’autre raison que de répercuter, sans autre réflexion ajoutée. A elles et eux de contredire ou de confirmer ce constat qui ne saurait avoir valeur de « vérité », surtout pas!
Il est juste question d’esquisser une approche de comportements en réseaux…
réseaux sociaux
Les réseaux sociaux étaient en débat sur Infrarouge, ce mercredi 6 février tandis que l’émission de la RTS célébrait son quinzième anniversaire le même jour que Facebook.
Coïncidence opportune pour discuter de l’impact et des changements qu’ont apportés l’apparition, non pas des seules émissions telles qu’Infrarouge -quoique- mais des réseaux sociaux sinon du plus célèbre d’entre eux.
Ce qui a été énoncé autour de la table qui a réuni journalistes, personnalités politiques, médiatiques et un universitaire a été plutôt consensuel.
Car tout le monde est tombé d’accord pour estimer que l’on trouvait autant de qualités que de défauts -ou l’inverse- à ces nouveaux modes d’échanges, CQFD.
Autrement dit, pas de dérapage et moment plutôt paisible. Ce qui n’empêche…
Car se fier aux apparences ne masque pas l’effet d’algorithmes sur les réseaux sociaux ou quelque préférence accordée à tel ou tel invité(e) d’une émission dite de débat.
Manhattan compte ses morts et ses blessés, pendant ce temps-là, sur les réseaux sociaux…
Observer ce qui se passe autour de ces slogans lancés avec force hashtag et qui n’honorent ni les porcs ni les truies, ces animaux qui n’en demandaient pas tant, on constate que décidément tout devient possible.
Voici que la femme qui a tant ému par ses larmes tandis qu’elle était venu présenter son livre dans le cadre de l’émission On n’est pas couché, lance un appel sur Twitter, ci-dessus en capture d’écran.
Il ne s’agit en rien de minimiser la violence faite aux femmes, de loin pas mais de se demander si pareil battage médiatique est vraiment opportun tandis que chaque jour nous réserve son lot de nouvelles victimes et de nouveaux bourreaux.
En effet, rien n’assure à ces femmes que leurs dénonciations soient prises en considération et leur soit d’un grand secours. Preuve en sont les divers soutiens ou mises au bénéfice du doute et de la présomption d’innocence d’autant de violeurs dénoncés.
Parmi eux, le célèbre islamologue dont l’image n’est pas forcément écornée en dépit de plusieurs témoignages de femmes à charge dans les médias.
Et pendant que se livrent autant de femmes contre leurs bourreaux, Manhattan compte ses morts et ses blessés tandis qu’un acte terroriste vient de faucher, à nouveau, la vie d’innocents.
A parcourir les réseaux sociaux en ce lendemain d’attentat à Barcelone, on trouve un peu de tout.
De la colère, de la fureur, parfois, des appels à la vengeance, bref, autant de réactions sont souvent vives et qui semblent plus déterminées que lors des précédents attentats.
Un seuil de tolérance -si elle a existé jusqu’alors- aurait-il été atteint, cela pourrait être le cas.
Et pourtant, quel poids ont autant de publications sur Facebook, Twitter ou autres Printerest, même accompagnées de milliers de j’aime et d’autant de partages?
Quand on sait comment les intérêts de puissants oeuvrent et utilisent tout ce qui est en leur pouvoir pour s’imposer, autant dire que les like par milliers n’y changent pas grand chose.
Sauf que, l’impatience de nombre d’internautes est palpable.
Et si les appels à prendre les armes qu’on découvre devaient se multiplier face à l’inertie de la classe politique de plus en plus mal perçue, nos sociétés ont de quoi s’inquiéter.
Voici, à titre comparatif, ce qui s’écrit ici ou là:
* http://novorossia.today/une-base-militaire-russe-sera-deployee-pres-des-frontieres-etasuniennes/
Comment les infos et autres intoxes se répandent sur les réseaux sociaux n’est plus à démontrer.
Le fait est qu’il est fréquent de constater que certain(e)s internautes partagent des articles, parfois, sans même regarder la date à laquelle ils ont été publiés, parfois, sans non plus se soucier de la source de laquelle ils proviennent.
Or souvent, elle est indiquée, quitte à renvoyer elle-même à une autre et ainsi de suite.
Tel est le cas de ce qui se trouve en ce moment repris par nombre d’internautes et qui évoque la finalisation projetée pour 2018 d’une base militaire russe à la frontière des Etats-Unis.
L’info est publiée en français sur le site Novorossia today* qui en indique la source russe, un blog qui, lui-même la tient d’un site en langue russe intitulé Novostionline:
https://novostionline.net/politika/u-granits-ssha-poyavitsya-rossijskaya-voennaya-baza/
Or au bas de l’article figure une nouvelle source, cette fois indiquée sans renvoi automatique au site duquel elle aurait été relayée. Une fois sur le site en question, difficile sinon impossible de dénicher ladite information:
https://inforeactor.ru
Or comme elle ne figure, semble-t-il, sur aucun autre site, sa véracité s’en trouve d’autant prétéritée.
Auquel cas, une fois encore, on aura eu à faire à des relais bien aventureux sinon risqués et surtout inutiles d’informations dont le monde pourrait aussi bien se passer.
capture d’écran
Au gré de ce qui se publie ici ou là sur les réseaux sociaux sous forme de statut, il n’est pas rare de lire des considérations visant telle ou telle nationalité.
A observer, ensuite, comment sont accueillis ces propos souvent réducteurs, force est de constater que la xénophobie sinon le racisme ordinaire ont leurs émules.
Qualifier les ressortissants d’un pays de telle ou telle (in)compétence sans autre forme de procès, relève d’un simplisme hasardeux.
Et si aisé qu’énoncé sans fondement digne de ce nom, il passe de sentence à savoir.
Aussi rassemble-t-il ignorants et identitaires, jamais las de dire tout le bien qu’ils pensent de qui ne leur ressemble pas.
Oui, le racisme ordinaire existe.
Et il ne vise pas que les réfugiés ou les migrants. Il concerne tout autre que soi à rejeter pour s’affirmer.
Evidence, certes et telle que rien ne semble en mesure de prédire son avenir.