Ainsi s’est exprimé Alexis Tsipras, ce 20 août.
Le peuple grec est fier et a de quoi. Son Histoire est loin d’être ordinaire et ferait bien d’intéresser toutes celles et ceux qui s’empressent de se pencher sur le sort de la Grèce quand ils ne délivrent pas leurs conseils sinon leurs jugements.
Aller sur place pour se rendre compte de ce que vivent les Grecs est ce qu’a fait Michael Wyler et bien lui en a pris. La description qu’il donne de la situation telle qu’elle lui est apparue ne manque pas d’intérêt.
C’est juste que l’appel à l’aide lancé en conclusion de son sujet laisse perplexe.
Le respect à apporter aux Grecs ne serait-il pas préférable à toute attention telle qu’elle est formulée par Monsieur Wyler?
Mais peut-être est-ce trop demander, dans ce cas, aux Grecs de disposer de tant de bienveillance.
https://www.hebdo.ch/les-blogs/wyler-michael-post-scriptum/athènes-jy-étais-jai-tout-vu
Union Européenne
Bien des politiciens pourraient s’inspirer de cette leçon de politique. Mais on préfère, ici et là, y voir un nouveau coup de théâtre.
D’ailleurs, c’est déjà le cas en France où la décision d’Alexis Tsipras n’a pas manqué d’être commentée.
Si certaines personnalités y voient honnêteté et intégrité, d’autres l’inscrivent à la suite de ce qu’ils considèrent comme trahison du référendum tenu en Grèce le 5 juillet dernier.
Ainsi, Florian Philippot estime-t-il que le Premier Ministre grec doit être balayé en septembre. En fait de ménage à faire, le FN semble plutôt mal placé pour se prononcer.
Bien des Grecs ont exprimé leur déception quand d’autres avaient dores et déjà prévu le scénario.
La pression exercée sur Alexis Tsipras a été telle qu’elle ne visait qu’à réduire à peau de chagrin sa marge de manoeuvre.
A-t-il dit son dernier mot, rien n’est moins sûr. Ni Syriza non plus et encore moins la Grèce dont il sied à tant de monde de mépriser l’Histoire.
Le 26 juin 2015 aura marqué le retour de la décapitation en France.
On se rappelle dans quelles conditions Hervé Cornara a été exécuté puis comment son bourreau a posté sur les réseaux sociaux un selfie où il s’affichait avec la tête de sa victime.
Ce retour de la décapitation en France a pu être considéré par d’aucuns comme cas isolé. Comment parer autrement à un tel acte qu’en en limitant la portée?
Le fait est qu’il a marqué les consciences et n’a pas arrangé l’état de la France.
Avec l’échec cuisant de l’affaire des Mistral dont il est ici rendu compte*, la France a dévoilé ses préférences.
A minimiser l’impact du djihad sur son sol et à maximaliser la menace russe loin de ses frontières, le compte est bon.
Car c’est bel et bien depuis la crise ukrainienne dont tout le mal a été attribué à Moscou que Paris joue à perte.
Pendant ce temps-là, une nouvelle convocation en justice a ravivé le funeste souvenir du premier nouveau décapité de France:
http://www.ledauphine.com/france-monde/2015/08/14/condamne-pour-avoir-diffuse-une-photo-de-la-tete-decapitee-d-herve-cornara
* http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Les-premiers-chomeurs-de-l-affaire-Mistral-809991
Il faut le lire pour y croire.
L’ardent défenseur de la liberté d’expression qu’est le blogueur Philippe Souaille, publie un sujet fermé aux commentaires.
Soit.
Pour la cohérence des valeurs, on attendra.
Pour le reste, il s’adresse à « Jacques », pauvre journaliste égaré qui ose sortir de la doxa anti-russe avec sa chronique dont la reproduction a été publiée ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/14/nous-citoyens-occidentaux.html
Après un rappel de leur passé commun, voici que le blogueur se lance dans une diatribe soutenue d’arguments qui dénotent toute l’attention qu’il porte à ce qui se publie, comme par exemple, le rapport rendu par RSF évoqué ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/11/ukraine-pays-ou-les-reporters-sont-le-plus-agresses.html
Car pour écrire du Président de la Fédération de Russie qu’il serait L’assassin de plusieurs centaines de journalistes, il faut être sacrément avisé!
Quant à sa conception du fascisme, elle est aussi affûtée que l’est son regard qui voit en Vladimir Poutine le chef des fachos de la planète.
En guise de conclusion, voici que l’expert et fin connaisseur de la Russie et de son président, se présente en bienfaiteur des Russes, qui ne méritent pas ce qui leur arrive.
Le salut par Souaille, c’est maintenant!
La divergence d’opinions et d’intérêts qui anime les citoyens occidentaux est fondamentale pour préserver l’idéal démocratique, nul ne le contesterait.
Néanmoins, est-il bien nécessaire, au nom de la liberté d’expression, d’entretenir un climat particulièrement hostile envers la Russie?
Est-il bien raisonnable de sans cesse déformer les visées de ce pays?
Est-il bien utile de créer un clivage entre l’Occident et la Russie, faute d’en connaître les réalités et les valeurs?
Désinformer relève d’une stratégie guerrière connue.
Force est toutefois de constater, à suivre l’actualité médiatique, que quelques signes d’ouverture s’observent.
L’interview de Vladimir Poutine qu’a tenu à obtenir le journaliste suisse Darius Rochebin en a été un.
Un autre, cette chronique de Jacques Pilet, parue dans L’Hebdo du 6 août dernier et qui illustre ce sujet.
Il est heureux de relever que des journalistes osent, enfin, exercer leur sens critique.
Puissent-ils être suivis, tant l’Occident a tout à perdre à se couper de la Russie.
Non, la Russie n’est pas l’ennemie de l’Europe et le prétendre est un mensonge qui risque d’être payé au prix fort si on ne le refuse pas.
Mais quel poids a encore la voix de citoyens alors que tant de décisions se prennent sans plus les consulter?
Sujet paru dans la rubrique Courrier de L’Hebdo no 34, semaine du 20 au 26 août 2015
Et voici qu’on a à nouveau droit au relai des doléances relatives aux impossibles dépôts de « candidatures d’opposition anti-Kremlin ».
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/russie-moscou-barre-la-route-de-l-opposition-aux-elections-locales_1706131.html
Il serait grand temps de comprendre que le principal et premier parti d’opposition en Russie est le Parti Communiste.
Mais l’admettre empêcherait de répandre tous azimuts combien Vladimir Poutine regrette l’ex Union Soviétique.
Dans un précédent sujet de ce blog, j’ai cité la phrase qu’il a énoncée et dont on tronque à dessein la deuxième partie. La revoici tant il ne sera jamais vain de la rappeler dans son intégralité:
Celui qui ne regrette pas l’URSS n’as pas de coeur, celui qui souhaite sa restauration n’a pas de tête.
Quand est-ce que l’Union Européenne comprendra à quel point sa politique vis-à-vis de la Russie la prétérite elle-même?
Quand réalisera-t-elle que le volume des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et la Russie ont augmenté l’an dernier alors que les sanctions prises à l’encontre de la Russie -sans aucune base juridique reconnue par le droit international- divisent de plus en plus ses pays membres?
Quant à prétendre que la Russie serait une menace, il serait temps de s’intéresser à ce sondage lancé par les Etats-Unis eux-mêmes dans 65 pays du monde et auprès de 64.000 personnes.
Le résultat est sans appel.
Et vu ses commanditaires, il sera bien difficile de dire qu’il aurait été falsifié par le Kremlin…
http://www.lepoint.fr/insolite/le-pays-qui-menace-le-plus-la-paix-est-les-etats-unis-24-03-2015-1915284_48.php
Entre les relations qu’entretient l’Occident avec certaines parties de monde et celles qu’il ne partage bientôt plus avec la Russie, force est de constater que d’autres enjeux dominent.
Qu’a de commun l’Europe avec, par exemple, les monarchies ou autres émirats du Golf?
Le mariage gay? La libération de la femme? La laïcité?
Alors que l’on ne cesse de dénoncer une Russie homophobe, une Russie où toute atteinte à la liberté d’expression serait étouffée tandis que la propagande y battrait son plein, ce ne sont pas moins de 145 millions d’habitants que l’on réduit à des ahuris incapables de discernement.
Respecter des univers culturels étrangers aux nôtres et blâmer celui d’un pays qui dispose d’un héritage commun avec l’Occident, est-ce cela, le multiculturalisme?
Défendre les droits de minorités et fermer les yeux sur le sort de celles qui sont persécutées dans ces pays amis, est-ce cela, la défense des droits humains?
De qui se moque-t-on?
Puisque Petro Poroshenko l’a dit…
Interviewé par trois journalistes, ses propos ont été relayés dans de nombreux médias.
Désinformer, qui plus est des intentions hégémoniques russes, ne date pas d’hier. Napoléon s’y était déjà employé alors qu’il avait fait éditer un faux testament de Pierre le Grand.
Tandis que celui-ci n’avait justement donné aucune consigne à ses héritiers, Napoléon s’en était chargé.
Cela dit, la peur de l’invasion russe est une constante. Il suffit de lire cet extrait du livre Pan-europa de Richard Coudenhove-Kalergi pour s’en convaincre.
Publié en 1923, cet ouvrage est considéré comme fondateur de la construction européenne.
Son auteur estime de l’Europe que si elle est divisée, elle sombrera obligatoirement dans l’insignifiance politique jusqu’au jour où (…) réduite à la misère et endettée, elle sera la proie de l’invasion russe. »
http://www.lhgmontpellier.fr/userfiles/downloads/Ressources/Hist-geo/Term/TbpIdeeEUROPEDIAPORMFLUIGGI.pdf
A s’entêter ainsi contre la Russie et à laisser le Président ukrainien déclarer tous azimuts médiatiques confondus que son pays combat pour la démocratie, pour la liberté, pour la sécurité de tout le continent européen, l’Europe a du souci à se faire.
Sujet paru en page 26 de l’édition papier de La Tribune de Genève des 15-16 août 2015 sous le titre Toujours cette vieille peur.
En ce 1er août, alors que la Suisse célèbre sa Fête nationale, ce propos du Général Wesley Clark -cité ici* par Hervé Juvin- mérite d’être médité.
La problématique des nations et de leurs intérêts a été abordée dans l’interview accordée par Vladimir Poutine au journaliste suisse, Darius Rochebin.
En réponse à la question que celui-ci lui a posée, relative à l’arsenal nucléaire, le président russe a expliqué qui a relancé qui dans la course aux armements:
http://www.rts.ch/play/tv/videos-en-bref/video/darius-rochebin-interviewe-vladimir-poutine?id=6967471
De là à donner raison à l’écrivain et essayiste français Hervé Juvin lorsqu’il déclare que seul un conflit extérieur permettra aux Etats-Unis de sortir du conflit intérieur qui monte, il n’y a qu’un pas.
Ce point de vue de la nécessité de mener une guerre pour régler des problèmes intérieurs n’est certes pas nouveau.
Le fait est que lorsque le Président russe estime qu’il faut s’efforcer d’aller vers un équilibre des intérêts, certains ne semblent pas l’entendre ainsi.
Or quand les intérêts des uns comptent davantage que ceux des autres, les Etats-Nations d’Europe sont bel et bien menacés.
Tant qu’on la célèbre encore, souhaitons une belle Fête nationale à la Suisse!
* http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/06/26/31002-20150626ARTFIG00300-herve-juvin-l-union-europeenne-une-entreprise-a-decerveler-les-peuples.php
Le 12 avril 1204, la quatrième croisade, en manque de fonds pour rejoindre l’Egypte et la Palestine pour libérer Jerusalem des Musulmans, se dirige vers Constantinople.
Autant les marchands vénitiens -au service desquels se sont mis les Croisés- que ceux-ci, voient l’occasion de briser la puissance commerciale et religieuse de Byzance.
La rivalité entre Latins et Grecs, entre la Rome catholique et la Byzance orthodoxe -qui fut à l’origine du schisme d’Orient- se concrétise là de la manière la plus sinistre qui soit.
http://www.guillaume-villeneuve-traducteur.fr/spip.php?article49
A chacune et à chacun d’en tirer les conclusions souhaitées. Le fait est que dans la mémoire grecque, ce passage occidental en leurs terres n’a pas été oublié.
Car il a tant affaibli l’empire romain d’Orient qu’il a permis sa chute, en 1453.
La suite, on la connaît, quatre cents ans de domination ottomane et une guerre pour l’indépendance soutenue par les Puissances dont les intérêts ont été évoqués ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html
Dire que l’Histoire se répète est, pour certains, un euphémisme. Le fait est que le besoin de puissance ne lésine jamais sur les moyens.