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août 2012

société

Un cheikh et deux femmes

Après le déferlement médiatique qui a couvert l’affaire des Pussy Riot, Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères s’était adressé à la communauté internationale lors d’une conférence de presse en Finlande pour appeler au calme. Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives et faire des crises d’hystérie autour de cette affaire, avait-il déclaré. Et d’ajouter qu’un appel du jugement restait possible.
Pour mémoire, on se souviendra qu’autant Vladimir Poutine que l’Eglise orthodoxe avaient sollicité du juge la clémence.  http://french.ruvr.ru/2012_08_20/lavrov-pussy-riot/
Mise en scène ou pas, parodie ou pas, hypocrisie ou pas, qu’en savons-nous?
Le fait est qu’une enquête menée en Russie révèle que 53% d’entre les personnes interrogées ont indiqué avoir trouvé équitable le jugement des trois jeunes femmes du groupe Pussy Riot. http://fr.rian.ru/society/20120830/195829486.html
Cependant, les effets de cette affaire se poursuivent mais se ressemblent-ils?
Meurtre d’un cheikh ici, http://fr.rian.ru/society/20120830/195830431.html
Assasinat d’une mère et de sa fille là, http://www.lecourrierderussie.com/2012/08/30/deux-femmes-assassinees-a-kazan/#comment-8566

société

Sacré

Chacun entretient un rapport personnel avec la notion de sacré. Pour qui la cultive, un lieu précis n’est pas toujours essentiel. Pour qui se retrouve en communauté pour célébrer un culte, certains endroits sont susceptibles de recouvrir une signification particulière par la projection dont il fait l’objet.
S’il est évident que ce qui est sacré pour les uns ne l’est pas pour les autres, l’intérêt est ailleurs. Il est dans le besoin de sacrer ou non une entité. Or cette inclination est le plus souvent irrationnelle et à l’origine de cultes mais de conflits tout autant.
Qui prétendrait ne pas réagir s’il se sent menacé dans ce qui fonde les valeurs qu’il a choisi de sacrer? Quelles qu’elles soient, matérielles, spirituelles ou intellectuelles, y sceller le sens de son existence incite à les défendre. Même si on les sait relatives, elles sont susceptibles d’assurer un parcours, parfois un destin.
Les discuter est toujours envisageable. Mais pour quelle fin?

société

Hommes en soutane

Pour commenter la manifestation en faveur de la libération des Pussy Riot à Cologne, le journaliste du site Rue 89 évoque des hommes en soutane.
Une telle manière de relater un fait est loin d’être anodine. Elle permet de supposer que ces hommes en soutane ne sont pas forcément d’authentiques représentants de l’Eglise. 
Les manifestants, eux, sont d’emblée définis par leur lien au groupe des Pussy Riot.
Le doute peut dès lors planer sur ces hommes en soutane et sur la légitimité de leur intervention.
Doit-on penser que le journaliste ne savait pas comment nommer ces hommes en soutane?
Dans ce cas, questionner l’autorité religieuse compétente lui aurait donné l’occasion de compléter son vocabulaire.
A qui profite la lacune ?
 
http://www.rue89.com/zapnet/2012/08/21/des-manifestants-pussy-riot-arretes-dans-la-cathedrale-de-pologne-234765#comments-start

Politique

Duflop

La France et ses soutiens…
Après le tweet, la cagoule
Si le premier était destiné à un député socialiste, la seconde l’est à un trio punk russe
Du tweet, on a beaucoup parlé.
De la cagoule? 
J’ai une muselière qui permet un petit peu de l’ouvrir dixit ce soir celle qui la porte.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/08/23/97001-20120823FILWWW00535-la-ministre-duflot-evoque-sa-museliere.php

http://www.lefigaro.fr/politique/2012/08/23/01002-20120823ARTFIG00399-duflot-enfile-une-cagoule-pour-soutenir-les-pussy-riot.php

société

Genève, Punk à la Cathédrale

Au lieu de s’exprimer dans la Cathédrale Saint Pierre, pourquoi ne pas aller dans une Eglise russe, dans une Mosquée ou à la Synagogue?

Et puis, si prochaine manifestation il y a, il serait bien vu d’adapter la prière au lieu de culte. La cathédrale est un lieu protestant qui ne rend aucun culte à Marie mère de Dieu.

Pour le reste, l’un des sujets que j’avais consacrés à ce groupe avait été repris et publié par la Tribune de Genève.

A signaler que le lien indiqué à feu le blog que je tenais sur la plateforme mise à disposition par le grand quotidien genevois ne s’ouvre plus vu que le blog a été fermé.

Pour le lire, cliquer ici.

Et pour découvrir l’action de soutien aux Pussy Riot menée à Genève, c’est là.

Politique, société

La guerre

La maladie est une chose, la volonté de détruire une autre.

Les jeunes femmes des Pussy Riot auraient été diagnostiquées par un psychiatre. Si elles n’ont pas vu leurs prestations s’achever dans un asile, c’est que leur raison n’aurait pas été considérée comme entamée.

Il faut donc considérer ce groupe allié à celui de « Voïna » (la guerre en russe) comme décidé au combat.

Tel est d’ailleurs bien l’objectif visé par ces jeunes femmes, déclarer la guerre au pouvoir russe en place et la mener par des actions dites artistiques.

Discuter de la peine infligée à ces femmes n’est pas ici le propos.

Mais relever l’avalanche médiatique qu’elles ont voulu déclencher par leurs actions, oui. Car c’est de manière consciente et décidée que ces femmes ont mené leur guerre.

C’est pourquoi la sentence qui leur a été infligée ne les a pas effrayées.

Résolument combattantes, elles revendiquent leur sort et refusent de se porter victimes. C’est leur droit. Qui le contesterait?

Dans ce cas, les rappels de Goulags ou autres époques dites staliniennes par certains medias ont bon dos de la part de ceux qui, autrefois, ne se hâtaient pas d’en faire leurs grands titres.

On dira qu’ils ne savaient pas.

Culture, Politique, Religions, société

Blasphème

Dans son édition de mars 2012,  La Vie Protestante avait consacré un dossier au blasphème. Parmi les différentes personnalités qui s’exprimaient, Pierre Gisel précisait qu’ Il existe dans le code pénal suisse un article qui punit toute personne ayant publiquement offensé ou bafoué les convictions d’autrui en matière de croyance (art.261)  mais il n’a pas été appliqué depuis des décennies.(…)
Dans une résolution sur la liberté d’expression et le respect des croyances datant de 2006, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est d’ailleurs montrée très réticente à l’idée d’instaurer le blasphème comme infraction pénale (mais plus favorable à) œuvrer activement à la prévention du discours de haine dirigé contre différents groupes religieux ou ethniques.
On vient d’assister au déchaînement médiatique qui a fait suite à la peine retenue contre les Pussy Riot à Moscou. Compte tenu du contexte politique international tendu dans lequel cette sentence est tombée, chacun y va de son argumentaire pour la vilipender, la justifier ou l’estimer excessive ou trop modérée.
Quand l’art s’intéresse à la religion et que la politique s’en mêle, la justice s’emmêle-t-elle aussi?
 
http://www.vieprotestantegeneve.ch/

Politique

Pussy Riot, medias et jugement

Voina est un mot russe qui signifie la guerre.

Voina, c’est aussi le nom d’un groupe créé en 2007 par des étudiants en philosophie de l’Université d’Etat de Moscou. Pussy Riot appartient à ce groupe. Leur but? Ebranler l’image de la Russie.

Avec l’écho rencontré dans la plupart des medias occidentaux, leur message a trouvé ses relais.

Pour leurs actions, c’est la violence qui est revendiquée. Qu’elle soit de rue ou d’ordre symbolique, elle opère dans des lieux de culture, de culte ou dans des surfaces commerciales. Scènes d’orgies dans un musée ou de masturbation avec un poulet dans un supermarché, telles sont entre autres faits artistiques, la manière qu’a ce groupe d’exprimer son amour de la Russie.

Ce qu’on sait peut-être moins, est que ce groupe a été lauréat d’un prix décerné par le Ministère de la culture russe au printemps 2011. Cette récompense a surpris. Elle primait le dessin d’un pénis géant sur un des ponts de Saint Pétersburg.

S’émouvoir du sort réservé à ces jeunes est une chose. Se demander comment on recevrait ici de telles actions dans nos musées ou nos différents lieux de culte, une autre.

Car assister à ces manifestations artistiques dans les églises, les temples, les mosquées ou les synagogues de nos pays occidentaux, serait-il vraiment du goût de chacun?

Le jugement vient de tomber. Autant dire que certains medias ne mâchent pas leurs mots. Procès stalinien titre le Huffington Post.

Culture, société

Genève, ville ouverte

Tout, vous trouverez tout à Genève. Misère, richesse, masquées ou non, elles se côtoyent. Et puis ici aussi, on boit, on se pique, on se poignarde. Au nom de quoi, allez le savoir, le résultat est là. Mais l’avenir, où se lit-il?   A Genève, on se tue et on tue. La mort ordinaire, c’est au coin de la rue. Sans l’odeur du souffre de la guerre mais dans l’anonymat d’une Cité accueillante.

Politique, société

Pollution civile

A l’heure où tant de conflits embrasent le monde, que représente une vie ordinaire? Si peu et pourtant, partout à Genève des voix s’élèvent pour se plaindre. D’incivilités quotidiennes courantes à tous les niveaux et dans tous les domaines. Mais on nous annonce une nouvelle Constitution. Soit. On nous en dit aussi son prix en millions et en heures de travail. Soit. Mais qui songe à la gestion de vies quotidiennes polluées par toutes sortes de nuisances ordinaires? Les ranger au rang de banalités à considérer comme normales en vertu de l’usage désormais consacré de l’adjectif, non. Une vie citoyenne vaut mieux que cela et sait encore distinguer la tolérance de l’abus.