Après avoir lu le sujet de blog d’hier dont la photo montrait Genève, pavoisée aux couleurs états-uniennes et russes, un ami m’a trouvée « bien optimiste ». Un autre, lorsque je lui avais fait part de tout l’espoir que représentait cette rencontre entre les Présidents Biden et Poutine dans ma ville, m’avait, lui aussi trouvée « bien optimiste ».
Oui, je l’ai été. Et oui, j’ai osé être fière et émue que les autorités fédérales, cantonales et municipales de mon pays aient contribué à accueillir et à organiser ce sommet à la Villa La Grange. Parce qu’en tant qu’Occidentale et russophile, je me suis réjouie de possibles accords qui seraient peut-être trouvés dans ma ville.
J’étais naïve parce que je donnais foi à ce à quoi j’assistais, une forte émulation, une intense mobilisation à maints niveaux et fait rare, une soudaine ouverture de notre Radio Télévision Suisse (RTS) à d’autres points de vue que ceux auxquels elle avait jusque là habitués son public, à savoir plutôt orientés en défaveur de ce qu’il est convenu d’appeler « la Russie de Poutine ».
Donc oui, j’ai cru à ce moment historique qui, dans 4 jours, aura 18 mois. J’ai cru à ce moment historique car jamais je n’ai conçu que le cynisme assassine à ce point la diplomatie. J’ai cru à ce moment historique car je le concevais dépasser les hostilités partisanes. J’ai cru à ce moment historique car jamais je n’avais conçu que l’on berne à ce point les peuples.
Or force m’est désormais de constater que l’optimisme, justement, et la confiance sont les premières victimes de décisions qui les ignorent aussitôt après qu’elles les auront gagnées à leur cause. Hélas, diront les plus réalistes, rien de nouveau. En effet, sinon que chaque génération éduque sa descendance dans l’estime et le respect d’élites ou présentées telles.
Et ce sont ces mêmes bénéficiaires d’estime et de respect qui créent les conditions qui en abusent ensuite. Triste leçon de choses qui, utile ou pas n’y change rien. Le mal est là qui blesse, invalide, exile et tue. Et les bougies, autant qu’elles sont, ne l’apaisent pas. Et cependant, la vie continue, la mère et l’enfant ont remplacé les Présidents sur le devant de la Villa La Grange.
1 Comment
Chère Madame, comme vous, j’y ai cru! C’est pourquoi la duplicité de l’Oncle Sam m’est d’autant plus insupportable. Mais j’aurais dû connaître l’oiseau, depuis le temps! Et je ne parlerai pas de notre belle Neutralité, trahie par ceux-là mêmes qui ont organisé la rencontre!