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Hélène Richard-Favre

Culture, Histoire, Politique, Religions, société, Voix

L’appel de mères

En son temps, j’avais partagé ici une vidéo dont j’avais eu connaissance par un des fidèles intervenants de ce blog, Charles 05 pour ne pas le nommer.

Cette vidéo  que vous pouvez découvrir en cliquant ici, date de novembre 2016, soit il y a bientôt 7 ans. Elle s’intitule « Prayer of the Mothers ».

Ces mères sont israéliennes et arabes.

Suite aux événements qui mettent à feu et à sang le Proche-Orient, elles ont publié un texte. Le voici, il est en anglais mais Google traduit pour qui ne maîtriserait pas bien cette langue.

Inutile de se revendiquer d’un quelconque courant féministe pour apprécier.

Que ce mouvement frise l’utopie, peut-être. Il n’en est pas moins louable pour faire face à la déferlante de haine qui anéantit et meurtrit à jamais.

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Quand la doctrine prend le pas

Est-il encore possible de faire face à un événement sans prononcer des sentences, la question se pose et je vous la soumets.

En effet, c’est à se demander, parfois, si le besoin de comprendre ne le cède pas à celui de juger. Comme si juger indiquait que l’on dispose d’une connaissance incontestable du bien et du mal.

Alors que rien n’est plus relatif que ces deux notions de « bien » et de « mal », on affiche une formidable aisance à prétendre savoir à quoi chacune d’elle correspond.

On déclare de façon péremptoire qui est du bon côté, qui, du mauvais.

Et mu par autant de fausses certitudes, on s’en prend à celle ou à celui qui ne se plie pas à ce qui ne ressemble à aucun raisonnement.

Observez comment se déroulent nombre d’échanges sur des sujets sensibles!

On ne s’écoute pas, on ne s’entend parfois même pas. On affirme et on rejette l’autre. Parce que la doctrine prend le pas sur l’ouverture d’esprit.

Et que remettre en cause ses certitudes crée un inconfort. Tandis que juger vous pose, vous confère l’illusion d’un savoir et vous dote d’une force.

Celui qui classe et, à terme, exclut.

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Être humain

Ici ou là s’énoncent des prises de parti résolues en faveur de telle ou telle faction en présence dans la guerre qui sévit au Proche-Orient. C’est le droit de chacune et de chacun de se positionner au plan politique dans le respect d’autrui s’entend.

Il n’en demeure pas moins qu’un grand nombre de victimes d’atrocités commises de part et d’autre des deux camps en présence ne le sont pas toutes pour leurs opinions ou leur engagement idéologique mais par de fatales circonstances.

Dans ce cas, défendre l’honneur d’êtres atteints au plus profond de leur chair est d’ordre tout simplement humain si tant est que l’humanité soit encore un concept doué de sens.

Parce qu’après pareils massacres commis par les uns et les autres au nom de « valeurs » ou de je ne sais quel droit à la vengeance qui oserait se réclamer d’ordre divin, après autant d’actes abjects perpétrés, il y aurait lieu de désespérer de l’être qui se dit humain.

Heureusement, existent des médiations sinon des organisations ou des associations qui refusent de céder à quelque sirène politique ou religieuse que ce soit. Qu’elles soient remerciées et saluées pour leur engagement!

Politique, société, Voix

À propos de désintérêt citoyen

Un article paru dans la Tribune de Genève évoque « un contexte d’abstention croissante et de recul de la démocratie » et incite la population à se munir de ses droits, en l’occurence celui de voter.

Il est vrai que le peuple helvète jouit de droits dont ne disposent pas d’autres de ses semblables. Il serait toutefois intéressant de se demander en quoi ces droits sont ou non respectés et appliqués.

Parce que, face aux pressions gigantesques qu’exercent les lobbies de toutes sortes sur les personnalités au pouvoir, la question se pose. Mais quelle étude serait menée pour y répondre?

Car si la parole est donnée à chacune et à chacun et que chacune et chacun s’en empare, ce n’est jamais le même écho que cette parole rencontre selon le propos qu’elle véhicule.

S’engagent alors des combats à la David et Goliath dont l’issue est inscrite et connue d’avance. Dans ce sens, nous vendre la démocratie et ses droits est une chose mais en évaluer l’application, une tout autre.

Et c’est peut-être là que le désintérêt citoyen manifeste et manifesté serait à chercher et à analyser.

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Il y a trois ans, jour pour jour

Il y a trois ans, jour pour jour, j’évoquais sur ce blog la guerre en Artsakh pour les Arméniens, Haut-Karabagh pour l’Occident.

Comment ne pas songer à ces populations éperdues, qui n’ont plus d’autre choix que l’exil de leur terre ancestrale quand et si la vie leur a encore été accordée ?

Car lorsque l’on sait les ignominies commises sans que la fameuse « communauté internationale » ne s’en émeuve trop, on mesure une fois de plus le poids de ces émotions et mobilisations à géométrie si variable.

Et ce n’est hélas pas le fait de l’écrire qui y changera quoi que ce soit.

Devenir fataliste ou se résigner semble bien être l’attitude d’autant de ces victimes de la pensée qui juge et condamne en toute bonne conscience.

On désigne les mauvais, on distingue les bons et l’affaire est classée.

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Retour avec un ouvrage d’une journaliste suisse

Chères lectrices et Chers lecteurs de ce blog,

Pour diverses raisons, j’ai suspendu la publication de sujets comme vous aurez pu le constater. Je reviens pour partager avec vous la parution d’un ouvrage, La nuit au pas, signé par Isabelle Cornaz qui a été, en son temps, correspondante à Moscou pour la Radio Télévision Suisse (RTS).

Je découvre la parution de ce livre à l’instant et me réjouis de le lire, tant j’aime Moscou et la Russie, inutile de le rappeler encore et encore ici. Sauf que vu le contexte, déclarer son amour à une capitale et à un pays conspués par l’opinion publique officielle, c’est plus que risqué.

Face aux nombreuses réactions qui entourent l’ouvrage d’Isabelle Cornaz, j’ai commencé par suivre une interview qu’elle a accordée à la RTS. Outre le fait que la journaliste qui l’interroge avoue peu sinon mal connaître ce vaste pays dont on ne cesse pourtant de parler, dit-elle et merci, j’ai relevé cette assertion de l’auteure du livre selon laquelle la guerre en Ukraine serait une question de territoire.

C’est faux. Tout est parti d’une question de langue.

C’est l’interdiction du russe comme langue officielle, décrétée par la rada ukrainienne le 23 février 2014 qui a mis le feu aux poudres dans le Donbass, région essentiellement russophone. Et près de 15’000 morts plus tard dans cette région, sans compter les centaines de milliers de blessés et d’exilés qui n’ont pas plus que cela retenu l’attention de nos médias, pas davantage non plus celle de la diplomatie, c’est après ce carnage que tout s’est dégradé.

Quant à ce que dit Isabelle Cornaz de « certains cimetières » qui pourraient être rachetés par un promoteur et être rasés par des bulldozers, c’est à se demander comment la mémoire des ancêtres si chère aux Russes peut à ce point lui avoir échappé qu’elle imagine pareil comportement.

Mais bon, elle connaît mieux la Russie que moi, sans doute… et surtout lorsqu’elle parle de la « dégradation morale de la société » qui « porte atteinte à la réalité de ce pays », la Russie donc. Quand la poésie du regard s’accompagne de jugements, conserve-t-elle toute sa puissance, la question est posée.

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Face à la violence

À chaque catastrophe, qu’il s’agisse de tremblement de terre, d’explosion, d’inondation, d’incendie, de vandalisme, de tabassage ou de pillage en règle, des gens se retrouvent totalement démunis, livrés à eux-mêmes ou à la bonne grâce de volontés bienveillantes à leur égard.

En l’occurrence et face à ce qui secoue, que dis-je, brutalise la France depuis plusieurs jours, on peut gloser à l’infini. Il n’en demeure pas moins que des personnes innocentes perdent en une fraction de seconde tout ce qui a constitué leur existence jusque là.

Que la violence soit intrinsèque à l’être humain, nul ne l’ignore plus et philosopher offre un certain recours. Il n’en demeure pas moins que la destruction opère et qu’il ne reste plus qu’à sa ou ses victimes de trouver comment la surmonter.

» Donner du sens », entend-on souvent dire après une violence subie. Certes mais il arrive que cette quête tourne à vide quand les références que l’on convoque sont inaptes à expliquer l’inintelligible.

Ne reste alors que la force d’affronter ou de ployer sous le poids de charges intolérables.

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Il y a deux ans à Genève, les Présidents Biden et Poutine se rencontraient

Il y a deux ans, Genève se mettait dans tous ses états pour accueillir la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Plusieurs sujets de ce blog ont été consacrés à cet événement auquel j’ai eu, pour d’aucuns, la naïveté de croire. Je n’ai pourtant pas été la seule à espérer.

Le résultat se connaît, la diplomatie a coulé corps et âme. Et tout est là.

Mais on se plaît depuis des années, que dis-je des siècles, à avoir une coupable toute désignée, la Russie. Qu’elle ait été celle des Tsars, celle des Soviets ou celle de Vladimir Poutine, elle a sans cesse été ciblée par un Occident arrogant.

Et refuser de diaboliser ce pays aux vastes espaces et à l’immense culture vaut d’être montré du doigt.

Comme étudiante de russe, je ne cachais pas mon amour de la Russie. Elle était soviétique, à l’époque. J’étais dès lors suspectée de douteuses accointances. Cet amour d’un pays et de son peuple, comme je continue de l’exprimer ici, m’a muée désormais en porte-voix de son seul Président.

Pauvres esprits réduits à l’incapacité de discerner l’humain du politique!

Il y a deux ans donc, un 16 juin 2021, la ville accueillait deux Présidents dont les pays ne sont pas officiellement « en guerre » mais dont le bras armé de l’un s’affaire de longue date à multiplier ses bases militaires autour de l’autre.

Mais bon, on sait que c’est pour le bien de la « démocratie ».

Ce qui vaut à tout autre point de vue qui remettrait en question cette si noble option d’être écarté. Car nous bénéficions de droits dont serait privé le peuple russe, bafoué en permanence dans ses éventuelles revendications.

À partir de là, circuons, il n’y a plus rien à voir.

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11 octobre 2014, un futur Président

Montage? À vous d’en juger.

La vidéo que vous découvrirez à la fin de ce sujet de blog date du 11 octobre 2014. La guerre dans le Donbass avait déjà fait trop de victimes, parmi les enfants, entre autre. Mais ici, nos élites politico-médiatiques savaient que les « terroristes », en fait, des séparatistes qui refusaient qu’on leur interdise de parler leur langue, le russe, suite à un décret promulgué par la Rada de Kiev, ici donc, au mieux, on estimait que ces « terroristes » n’avaient qu’à bien se tenir.

Après tout, si leur propre gouvernement balançait quelques obus sur leurs maisons, si la mort, l’invalidité ou l’exil menaçaient, ils étaient seuls responsables. En Syrie, on estimait intolérable qu’un Président tue son propre peuple, en Ukraine, non. Deux logiques  très vite assimilées par les publics de médias dits « mainstream ».

La vidéo indiquée en lien ci-après vous donnera une idée de ce qui se passait en ces temps perturbés. On y découvre l’actuel Président ukrainien en scène. Il lit une lettre à sa « famille en Russie ». Sa prestation rend son public heureux sinon hilare. L’homme, comédien encore, fait désormais le tour des chancelleries et des parlements.

Son public a changé. Merci de cliquer ici et de mener vos propres réflexions.