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Hélène Richard-Favre

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Oser encore envisager l’objectivité, mission impossible?

Tenir un discours qui est repris pour être déformé est un procédé polémique bien connu qui vise à disqualifier.

En l’occurrence, déjà qu’avant le 24 février 2022, il était acrobatique de parler de la Russie de manière autre que celle qui devait dominer, il est désormais impossible d’émettre un point de vue sur elle qui diverge de celui qui hante la quasi totalité des médias sans qu’il soit détourné de la plus grossière des façons.

Qu’on aime ou pas la Russie, qu’on tienne à en distinguer une qui ne serait pas celle de son Président, relève de préférences d’ordre idéologique.

Or refuser tout choix politique pour commenter ce qui se passe en Ukraine devrait être, à mon sens, le rôle de tant de ces « expert(e)s » qui hantent les plateaux de nos télévisions, les studios de nos radios et les colonnes de nos journaux.

Or tel n’est pas le cas.

Et c’est ce qui donne autorité à tant de ces « spécialistes » de rejeter tout avis contraire au leur, au prétexte qu’il ne serait que le relai pur et simple de la « propagande russe », du « narratif du Kremlin ».

Parce qu’exprimer une sensibilité, présenter une analyse qui soit non partisane leur est inconcevable.

S’ajoute à cela l’impardonnable abandon des efforts diplomatiques, pire, l’abus des peuples qui ont placé leurs espoirs et leurs attentes en eux. Parce que rompre le dialogue encourage les armes. Et contribue à verser le sang.

À flot et sans plus aucune considération pour la vie que chacune et chacun porte en soi.

C’est ce qui s’est passé dans le Donbass 8 ans durant, à l’insu d’un grand public qui a paru découvrir cette région d’Ukraine depuis bientôt un an. Parce que jusque là, on mourait, on était torturé, blessé, exilé dans un silence médiatique assourdissant.

Trouver cela normal? Non. Et le dénoncer n’est pas être « pro-russe ». C’est oser encore envisager l’objectivité.

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Mettre les pays en morceaux, une stratégie éprouvée …

La France à partager en trois parties, ça vous dit quelque chose? C’est pourtant bien ce qui avait été prévu par Franklin Rooswelt en 1944. C’est l’historien Eric Branca qui nous l’apprend.

Et comment s’y serait pris Roosevelt? En choisissant le Maréchal Pétain plutôt que le Général de Gaulle.

Pas pour des raisons idéologiques, précise l’auteur de « L’Ami américain », mais par la volonté de profiter de l’effacement de la France pour s’en emparer.

Mettre les pays en morceaux semble être une stratégie privilégiée par cet « ami ». Au nom, sans doute, de bons principes et de belles valeurs qu’on n’hésite jamais à qualifier de démocratiques.

Il faut visionner ces 11 minutes 42 d’entretien accordé à TV5Monde par Eric Branca pour saisir le mode d’action états-uniens.

Une autre interview, plus fouillée, de cet historien est à découvrir ici. Vous comprendrez bien mieux en quoi consiste  le mode opérationnel en Ukraine.

Vous réaliserez peut-être aussi que s’être montrée « bien optimiste » comme je l’ai été tandis que j’ai osé croire au sommet organisé dans ma ville et sous les auspices d’autorités politiques haut placées, le 16 juin 2021 est, en effet, à reléguer aux oubliettes.

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La mère et l’enfant

Après avoir lu le sujet de blog d’hier dont la photo montrait Genève, pavoisée aux couleurs états-uniennes et russes, un ami m’a trouvée « bien optimiste ». Un autre, lorsque je lui avais fait part de tout l’espoir que représentait cette rencontre entre les Présidents Biden et Poutine dans ma ville, m’avait, lui aussi trouvée « bien optimiste ».

Oui, je l’ai été. Et oui, j’ai osé être fière et émue que les autorités fédérales, cantonales et municipales de mon pays aient contribué à accueillir et à organiser ce sommet à la Villa La Grange. Parce qu’en tant qu’Occidentale et russophile, je me suis réjouie de possibles accords qui seraient peut-être trouvés dans ma ville.

J’étais naïve parce que je donnais foi à ce à quoi j’assistais, une forte émulation, une intense mobilisation à maints niveaux et fait rare, une soudaine ouverture de notre Radio Télévision Suisse (RTS) à d’autres points de vue que ceux auxquels elle avait jusque là habitués son public, à savoir plutôt orientés en défaveur de ce qu’il est convenu d’appeler « la Russie de Poutine ».

Donc oui, j’ai cru à ce moment historique qui, dans 4 jours, aura 18 mois. J’ai cru à ce moment historique car jamais je n’ai conçu que le cynisme assassine à ce point la diplomatie. J’ai cru à ce moment historique car je le concevais dépasser les hostilités partisanes. J’ai cru à ce moment historique car jamais je n’avais conçu que l’on berne à ce point les peuples.

Or force m’est désormais de constater que l’optimisme, justement, et la confiance sont les premières victimes de décisions qui les ignorent aussitôt après qu’elles les auront gagnées à leur cause. Hélas, diront les plus réalistes, rien de nouveau. En effet, sinon que chaque génération éduque sa descendance dans l’estime et le respect d’élites ou présentées telles.

Et ce sont ces mêmes bénéficiaires d’estime et de respect qui créent les conditions qui en abusent ensuite. Triste leçon de choses qui, utile ou pas n’y change rien. Le mal est là qui blesse, invalide, exile et tue. Et les bougies, autant qu’elles sont, ne l’apaisent pas. Et cependant, la vie continue, la mère et l’enfant ont remplacé les Présidents sur le devant de la Villa La Grange.

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La diplomatie coulée

L’image qui illustre ce sujet date presque d’hier. Nous étions le 16 juin 2021, les Présidents Biden et Poutine se rencontraient à Genève.

S’est-on demandé pourquoi et comment la diplomatie avait été bafouée, piétinée et désormais commentée de manière cynique par Angela Merkel et François Hollande?

Se demande-t-on pourquoi et comment des personnalités de haut rang qui appellent à la paix sont si peu écoutées quand elles sont entendues?

Se demandera-t-on pourquoi et comment les médias dits mainstream accompagnent chaque jour les efforts de guerre plutôt que ceux de paix?

Il y a un an et demi, à Genève, l’espoir flottait. Il est désormais noyé et bientôt sinon déjà coulé.

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Triste Noël orthodoxe

Nombre de fidèles orthodoxes célèbrent Noël ce 7 janvier. Vous le savez, d’une manière ou d’une autre et peut-être avez-vous aussi appris que le Président russe avait décrété un cessez-le-feu. Inutile de dire que celui-ci a été commenté, en Occident, avec une telle variété de réactions qu’on y découvre autant de manières de signifier la même chose en termes divers.

Aucune surprise, aucun espoir de sortir de ce champ dévastateur de haine au seul prétexte que la Russie aurait ramené la guerre en Europe qui n’en n’aurait plus connu depuis 1945. Il est vrai que celles qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie n’ont pas eu lieu en Europe. Vrai aussi que la guerre dans le Donbass, déclenchée après l’abolition, en 2014, de la loi sur la politique linguistique de l’Etat qui a banni le russe comme langue officielle en Ukraine, que cette guerre ne s’est pas non plus déroulée en Europe.

Quelle importance avaient autant d’Ukrainiens russophones sinon d’être d’emblée qualifiés par nos médias de « rebelles »? On serait curieux de savoir comment seraient appelées les populations germanophones, italophones et romanche si, du jour au lendemain, leur était imposé le français par la partie francophone de la Suisse. Sauf que ce pays n’a rien de comparable avec l’Ukraine et qu’aucune de ses parties linguistiques ne verrait de raison à pareille détestation de ses compatriotes.

Car on ne le répétera jamais assez, c’est aux siens que s’en est pris le gouvernement ukrainien. À ses propres concitoyens! Mais il était et reste bien plus facile de prétendre que la Russie a fomenté la guerre civile qui a causé 14’000 morts pour, ensuite, de manière d’autant plus aisée, la condamner et lui infliger un nombre record de sanctions jamais atteint par aucun autre pays en disgrâce aux yeux de l’Occident « démocratique ».

En ce 6 janvier au soir, veille du Noël que célèbreront tant d’orthodoxes meurtris dans leur chair et dans leur coeur, je pense aux innombrables victimes tombées sous le coup du cynisme le plus absolu de pouvoirs politiques et financiers que seules animent l’avidité et la démesure.

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2023

La tradition des bons voeux que l’on échange pour fêter l’an nouveau est belle et l’honorer n’implique en rien l’oubli ou pire encore, la négation de réalités difficiles.

On les espère toujours s’améliorer, comment autrement?

Dans ce sens, inutile de dire que toutes les situations qui mettent à l’épreuve et nous viennent à l’esprit sont concernées. Certes, on ne peut porter le poids des souffrances du monde sur ses épaules.

Le dicton est si connu qu’il en devient aussi aisé.

Il n’est pas interdit de penser à la désolation qui frappe tant de peuples et d’individus. À eux, que leur proposer sinon que le cynisme le plus absolu les épargne?

Les instants de grâce existent, qu’ils en soient bénéficiaires!

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Fin décembre avec les regards de Georges Nivat et de Pierre de Gaulle sur l’Ukraine

La Tribune de Genève de ce 30 décembre annonce, en manchette, oui, le regard que porte sur l’Ukraine le Professeur Georges Nivat.

Erudit, intellectuel de haut vol, fin connaisseur de la Russie et du monde slave, on est bien sûr enclin à découvrir son propos. Il a été mon Professeur et je lui conserve respect et estime.

Mais alors, quand on lit cette phrase,  « Jusqu’à la dernière année avant la guerre, il y avait moins de dix morts dans le Donbass. », là, on demeure au bas mot très perplexe. En réalité, on s’interroge, la rédaction aurait-elle laissé passer quelques zéros au chiffre articulé par Georges Nivat?

Quant aux centaines de milliers de blessés et au million d’exilés, où sont-ils?

En son temps, il avait lu plusieurs sujets de ce blog, consacrés à la Russie. Il y avait réagi et m’avait dit ne pas toujours partager mon point de vue mais avait estimé mes contributions utiles.

Dans cet entretien de la Tribune de Genève, j’ai bien sûr reconnu son approche. Je me suis tout de même étonnée qu’il esquive la question linguistique qui a pourtant mis le feu aux poudres dans le Donbass.

Dans un tout autre genre et dans un contexte différent, c’est le petit-fils du Général de Gaulle qui a été interviewé. Le discours tranche avec celui du Professeur Nivat

Le seul lien qu’on pourrait voir entre eux, s’il le fallait, serait la foi chrétienne que chacun d’eux affiche. Pierre de Gaulle répond aux question d’Irina Dubois, du Dialogue franco-russe.

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La noirceur humaine

La situation en Ukraine? Impossible d’y demeurer insensible sauf à le vouloir.

Ce gâchis humain, nombre d’analystes le commentent, il n’en demeure pas moins là et laissera d’incommensurables séquelles dans les familles et dans les coeurs. Alors oui, il y a eu un agresseur et un agressé et se limiter à rendre le premier responsable et le second victime arrange.

Pourquoi compliquer quand, pourtant, les faits sont avérés mais qu’on choisit de les occulter?

Revenir sur ce qui a précédé le 24 février 2022, d’éminentes personnalités s’y sont pourtant employées. Qui les a écoutées sinon pour, aussi vite que possible, les réduire au silence parce que leur point de vue a mis en perspective les rôles joués par les uns et les autres?

Rarement pareille chape de plomb n’aura pesé sur toute opinion autre que celle qui doit s’imposer.

Ce qui a été fait de l’Ukraine est pure désolation. Et c’est de longue date que cette désolation se prépare. Avec, entre autre, la diplomatie réduite à néant, pis encore, utilisée de la manière la plus cynique qui soit.

Rappelez-vous les déclarations d’Angela Merkel sur les accords de Minsk!

Par les milliers de morts tombés, les centaines de milliers de blessés et d’exilés qu’aucune garantie pourtant donnée par autant de chancelleries concernées par lesdits accords n’aura évités, c’est la noirceur humaine qui s’illustre.

Et on ose encore penser que le mal est d’un côté?

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Ce 18 décembre à Doha, ce 18 décembre à Donetsk

Au Quatar, on a célébré la victoire de l’Argentine sur la France, dans le Donbass, l’armée ukrainienne a bombardé un hôpital à Donetsk.

Rien à dire, vous venez vous faire soigner, vous êtes dans votre lit, la fenêtre juste à côté de vous explose, nos médias ne paraissent pas trop pressés de rendre compte de pareille agression!

Les attaques sur des lieux de soins, parce qu’ils sont du camp adverse à celui que soutient l’Occident, seraient-elles si inintéressantes qu’aucun journaliste n’en soit heurté?

Autant célébrer l’Argentine et oublier qu’on meurt dans un lieu de soins dont ces 6 minutes rendent compte de la désolation!

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Pour un grand nombre de journalistes, il y a guerre et guerre

Vous en êtes évidemment tous conscients, la guerre en Ukraine occupe l’attention de nos médias au point que l’on serait presque tenté d’imaginer le reste du monde sinon en paix, du moins à l’écart de conflits dignes de ce nom.

Aussi, l’attention à ne porter qu’à une seule guerre atteint-elle des dimensions telles que plus rien ne limite les protagonistes d’émissions de radio ou de télévision dont on pense qu’elles informent.

Tel est le cas, par exemple, de ce que j’ai découvert hier soir sur LCI avec la bande d’intervenant(e)s qui entourent Eric Brunet. On croit chaque fois avoir atteint des sommets, on en gravit sans cesse de nouveaux.

Bref, pour une fois, je n’indiquerai pas le lien à ce qui s’est exposé tant on se dit que la retenue, la pudeur ou la honte ne doivent sans doute pas appartenir au langage de telles gens.

Je vais, en revanche, vous renvoyer à cet interview de Jean Sirapian, directeur des Editions SIGEST et de la revue Europe & Orient, également auteur de Palou-Paris,un parcours arménien.

Il y est aussi question de guerre, hélas, si peu médiatisée que ses victimes peuvent tomber et continuer de tomber sans que leurs assaillants ne soient inquiétés.