Notre élite médiatico-politique occidentale si soucieuse d’aller fouiller les mémoires de célébrités pour en déceler les ombres qui les feront vaciller jusqu’à, le plus souvent, entraîner leur chute définitive, est très peu regardante pour celles qu’elles ont une fois pour toutes consacrées.
Auréolées de toutes les vertus, ces personnalités sont présentées telles des valeurs refuges!
Rappelez-vous la lauréate du Prix Nobel de littérature 2015, par exemple. Aucun de nos spécialistes ne paraît avoir été gêné par l’hommage dithyrambique qu’elle avait rendu à celui qui passait pour être pire encore que Staline. Je veux parler ici de Félix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéqua devenue KGB et actuel FSB.
Quant à Alexeï Navalny que Paris honore d’une avenue à son nom, personne ne paraît s’être soucié d’aller voir comment il traitait une partie de l’humanité qui, selon lui, ne méritait pas de vivre.
Autant dire que l’admiration vouée à ces deux personnages, l’une couronnée à Stockholm, l’autre auréolé à Paris vaut bien que soient multipliées les enquêtes autour du Président russe.
Ces derniers temps, Saint-Valentin obligeant peut-être, la Tribune de Genève nous révèle « la vie amoureuse très secrète de Vladimir Poutine » avec en titre traduit de l’anglais, la reprise du célèbre film de Terence Young: From Russia with Love.
Bon, il est vrai que tout cela est bien plus passionnant que de révéler le passé douteux de la journaliste et du blogueur cités plus haut. Et puis, surtout, cette « information » est essentielle pour mesurer les enjeux actuels en Ukraine saignée à blanc depuis plus de dix ans sous les auspices de notre diplomatie occidentale.
Je songe aux centaines de milliers de victimes, à leurs proches et au désastre qu’a entraîné l’aveuglement de nos élites à désigner la Fédération de Russie comme unique responsable de tous les maux engendrés dans cette partie de l’Europe.