À l’avant-veille du 24 février, date qui rappelle qu’il y a un an, nos médias paraissaient découvrir le retour de la guerre en Europe, gommant complètement le fait que le Donbass la subissait depuis 8 ans déjà, on va bien sûr avoir droit à l’objectivité la plus parfaite pour en traiter.
On va bien sûr se hâter de mettre et de remettre la Russie au pilori et se gargariser de formules pour la diaboliser. C’est tout de même plus aisé que de considérer l’échec de la diplomatie.
Que dis-je, l’échec, son usage le plus cynique qui soit tandis que les garants des traités de Minsk I et II que devaient être l’Allemagne et la France ont reconnu avoir simplement voulu gagner du temps pour armer l’Ukraine.
Non, de cela, on se gardera de se vanter! Surtout, on s’arrangera pour inviter des « spécialistes » qui connaissent si bien Ukraine et Russie qu’ils vont nous expliquer comment la première est pure victime de la seconde.
Qu’on ose encore parler « d’information » qui serait délivrée par nos médias quand ceux de la Russie sont systématiquement considérés comme relais de propagande, c’est se moquer du public.
C’est l’abuser. C’est l’entraîner à prendre part à une guerre dont les 8 ans qui l’ont précédée n’ont jamais été dénoncés. C’est cautionner mensonges et crimes commis en toute impunité.
Des centaines et des centaines de sujets de ce blog ont été consacrés à la guerre dans le Donbass.
Aux souffrances vécues par les populations retranchées dans les caves bien avant que nos journalistes ne découvrent où se réfugiaient les Ukrainiens il y a un an.
Aux amputations de membres subies par des femmes, des hommes, des enfants dont aucun de nos médias n’a jamais parlé. Aux exilés, aux disparus, à tant de victimes civiles innocentes qui ont payé le prix d’accords de Minsk jamais respectés.
Qui, sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio, dans les colonnes de journaux, va en parler, de cela? Qui dénoncera les va-t-en guerre occidentaux? Qui s’élèvera contre l’abomination? Qui, pleurera les dégâts de politiques assassines?
Personne. Car celles et ceux qui s’élèvent contre le massacre sont écartés des médias « mainstream ». Au nom de l’objectivité de l’information, bien sûr. Au nom de nos « valeurs » démocratiques. Au nom de notre « liberté d’expression ».
Ce 22 février, avant-veille de ce qu’on n’a aucune envie de célébrer comme « anniversaire », interrogeons-nous sur nos élites, interrogeons-nous sur leur bellicisme! C’est donc armer l’Ukraine pour continuer de la décimer que nous voulons?
Ce pays, exsangue, ravagé, l’Occident prétend l’aider alors que depuis 8 ans, c’est à sa destruction qu’il a oeuvré? Et dans un silence médiatique tel que bien peu de monde a eu connaissance des 14’000 morts et du million d’exilés, sans compter les centaines de milliers de blessés que le Donbass a déplorés?
Quelle triste hypocrisie! Quelle vile lâcheté!