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En ce 23 février

Face à la situation en Ukraine sur laquelle, nous autres citoyennes et citoyens lambda d’un « monde libre », avons si peu prise, que reste-t-il?

Le constat lucide ou l’indignation aveugle.

Le premier, souvent étouffé par les médias dits mainstream, est menacé de résignation. La seconde, par son parti pris, est vouée à l’exaltation.

Entre les deux se trouve l’engagement.

Par l’action humanitaire, par la prise de parole publique. Pour quel résultat? Sans aucun doute modeste mais préférable à l’immobilisme.

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À l’avant-veille du 24 février

À l’avant-veille du 24 février, date qui rappelle qu’il y a un an, nos médias paraissaient découvrir le retour de la guerre en Europe, gommant complètement le fait que le Donbass la subissait depuis 8 ans déjà, on va bien sûr avoir droit à l’objectivité la plus parfaite pour en traiter.

On va bien sûr se hâter de mettre et de remettre la Russie au pilori et se gargariser de formules pour la diaboliser. C’est tout de même plus aisé que de considérer l’échec de la diplomatie.

Que dis-je, l’échec, son usage le plus cynique qui soit tandis que les garants des traités de Minsk I et II que devaient être l’Allemagne et la France ont reconnu avoir simplement voulu gagner du temps pour armer l’Ukraine.

Non, de cela, on se gardera de se vanter! Surtout, on s’arrangera pour inviter des « spécialistes » qui connaissent si bien Ukraine et Russie qu’ils vont nous expliquer comment la première est pure victime de la seconde.

Qu’on ose encore parler « d’information » qui serait délivrée par nos médias quand ceux de la Russie sont systématiquement considérés comme relais de propagande, c’est se moquer du public.

C’est l’abuser. C’est l’entraîner à prendre part à une guerre dont les 8 ans qui l’ont précédée n’ont jamais été dénoncés. C’est cautionner mensonges et crimes commis en toute impunité.

Des centaines et des centaines de sujets de ce blog ont été consacrés à la guerre dans le Donbass.

Aux souffrances vécues par les populations retranchées dans les caves bien avant que nos journalistes ne découvrent où se réfugiaient les Ukrainiens il y a un an.

Aux amputations de membres subies par des femmes, des hommes, des enfants dont aucun de nos médias n’a jamais parlé. Aux exilés, aux disparus, à tant de victimes civiles innocentes qui ont payé le prix d’accords de Minsk jamais respectés.

Qui, sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio, dans les colonnes de journaux, va en parler, de cela? Qui dénoncera les va-t-en guerre occidentaux? Qui s’élèvera contre l’abomination? Qui, pleurera les dégâts de politiques assassines?

Personne. Car celles et ceux qui s’élèvent contre le massacre sont écartés des médias « mainstream ». Au nom de l’objectivité de l’information, bien sûr. Au  nom de nos « valeurs » démocratiques. Au nom de notre « liberté d’expression ».

Ce 22 février, avant-veille de ce qu’on n’a aucune envie de célébrer comme « anniversaire », interrogeons-nous sur nos élites, interrogeons-nous sur leur bellicisme! C’est donc armer l’Ukraine pour continuer de la décimer que nous voulons?

Ce pays, exsangue, ravagé, l’Occident prétend l’aider alors que depuis 8 ans, c’est à sa destruction qu’il a oeuvré? Et dans un silence médiatique tel que bien peu de monde a eu connaissance des 14’000 morts et du million d’exilés, sans compter les centaines de milliers de blessés que le Donbass a déplorés?

Quelle triste hypocrisie! Quelle vile lâcheté!

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Aimer la Russie, envers et contre tout

Pas un jour ne passe sans que les uns et les autres ne se mêlent de commenter la situation en Ukraine.

Pas un jour ne passe sans que ni ces uns ni ces autres ne se mêlent de commenter la situation en Afghanistan, au Yemen, au Tigré et dans tant d’autres pays ravagés ne serait-ce que par la famine.

Nos chaînes d’infos en continu, les téléjournaux de nos chaînes nationales d’information multiplient les séquences consacrées à toutes sortes de reportages, tables rondes et documentaires dénonçant « l’horreur ».

Laquelle, au hasard? Celles d’un pays dont on ne compte plus le nombre d’expertes, d’experts et de spécialistes qui en traitent. Et ce pays, la Russie, je l’aime, oui, je n’ai aucune gêne ni aucune honte à l’écrire ici.

Et je l’aime d’autant plus lorsque je découvre comment on en parle sans rien en connaître de l’Histoire, sans rien en savoir de la culture au sujet desquelles on se répand en considérations morales aussi prévisibles les unes que les autres.

Et si je ne cesserai de dire que j’aime la Russie, c’est tout simplement parce que cet amour est étranger à la politique. Et que si la politique ne peut être écartée, ce n’est pas elle qui a motivé ma décision de mener des études de russe.

Pas elle non plus qui a présidé à ce que mon parcours littéraire se développe en Russie. Pas elle non plus qui m’a incitée à en traiter sur ce blog depuis 2012 mais surtout depuis fin 2013 en réaction à ce qui s’énonçait à son propos.

On peut ne pas aimer ce pays qui m’est si cher. Et c’est parfaitement légitime. Mais on pourrait surtout en traiter en connaissance de cause. Et de cela, rares sont celles et ceux invités à le faire sans relayer mauvaise foi sinon mensonges.

La différence et la nuance sont là. Et elle comptent.

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Juger, disent-ils

Commenter, commenter et commenter encore et encore ce qui se passe dans le monde, on n’en finit plus de commenter. Surtout, on manifeste un don rare du jugement.

Inutile d’être formé en une quelconque discipline qui l’autoriserait, on juge.

Avant tout, on s’évite de réfléchir, c’est trop compliqué. Surtout si l’on ne maîtrise pas l’information, la vraie, celle qu’on ignore, celle qui n’est pas diffusée.

On se raccroche donc à tout et à rien.

Partant, on assène, on condamne. Ça rassure, ça a d’ailleurs toujours rassuré. Exclure le paria, vrai ou présumé sauve le groupe, considéré comme, sinon juste, au moins dans la norme.

Ainsi vont nos sociétés, toutes, sans la moindre exception.

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Au nom de la tolérance et de l’humanisme

Face au contexte que nous vivons, ce qui suit peut paraître très anecdotique. Et pourtant, il y a matière à s’interroger.

Depuis le 24 février 2022, les opinions en Occident se sont fracturées.

On est « pro-Russe » ou « pro-Ukrainien » quand on n’est carrément pas « pro-Poutine » ou  « pro-Zelenski ».

On est du côté des monstres ou du côté des innocents. On est infréquentable ou on est admirable. Bref, vous l’aurez compris, la réflexion n’a plus sa place.

Et lorsque vous constatez que même au sein de milieux dits culturels, la nuance subit les assauts de l’avis péremptoire, vous découvrez les dimensions de l’être brut.

Oublié, le raffinement, on charge!

On élimine qui dérange. On efface qui confronte. On salit qui résiste. On persiste et on signe, au nom de la tolérance et de l’humanisme.

Bravo.

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Utiliser l’holodomor qui n’a, hélas, pas affamé que la seule Ukraine, nouvelle arme de désinformation

Utiliser l’holodomor, cette famine organisée par Staline et qui a frappé bien plus de régions que la seule Ukraine, hélas et pour qui connaît un peu l’Histoire ou aurait envie de s’y intéresser, utiliser l’holodomor est la nouvelle tactique politico-médiatique pour encore mieux bannir la Russie des pays fréquentables.

Tactique pratiquée, rappelons-le par un Occident si vertueux qu’il persiste à nier l’absence d’influence nazie exercée en Ukraine tandis que la principale grande artère de Kiev, autrefois appelée avenue de Moscou a été rebaptisée par le gouvernement « démocratiquement élu », avenue Stepan Bandera, digne représentant d’Hitler.

Pendant que d’innocentes populations perdent vie, biens, proches, santé et j’en passe, nos spécialistes sans gêne ni pudeur continuent de jacasser sur les plateaux de télévision, les chaînes de radio et dans les colonnes de magazines et de grands quotidiens pour, surtout, montrer une Russie monstrueuse.

Oser encore espérer qu’une information digne de ce nom soit diffusée par nos médias dits mainstream, sur ce qui se passe dans ce pays exsangue qu’est devenue l’Ukraine, relève de plus en plus sinon de manière résolument définitive, du voeu plus que pieux.

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Haïr la Russie

Depuis plus de 10 ans que ce blog traite de manière critique la manière avec laquelle nos médias dits « mainstream » abordent ce qui concerne la Russie, l’expérience a été riche et instructive. Tantôt réjouissante, tantôt beaucoup moins, rien de plus normal, dirons-nous.

Réjouissante lorsqu’avec le temps et la réflexion, certaines de mes relations ont fini par admettre que oui, en effet, ce qu’elles lisaient, entendaient ou voyaient dans leurs médias n’était pas toujours objectif et même, depuis quelque temps, de plus en plus partisan.

Beaucoup moins réjouissante lorsque sans recul et de manière directe quand elle n’a pas été carrément brutale comme dans l’exemple que j’avais évoqué ici, d’autres de mes relations m’ont rejetée, supprimée de leurs « amis » sur un réseau social bien connu et coupé tout contact.

Dire des périodes de crises qu’elles sont révélatrices à maints égards, est bien connu. Le vivre est une autre affaire. Car lorsque vous découvrez que l’amitié ne résiste pas à l’avis divergent, alors vous restez d’abord coi et puis, vous n’avez plus que le choix de vous résigner au constat.

Une relation de perdue n’équivaut pas à dix de retrouvées. Il ne s’agit pas de comptabiliser. Une relation de perdue par refus d’échanger déçoit. Parce que la personne appréciée a rompu le dialogue. À l’image de nos chancelleries qui, en Ukraine, ont laissé les armes se substituer à la parole.

Cette haine de la Russie qui se manifeste sans vergogne désormais, au seul prétexte qu’elle aurait envahi un pays au régime « démocratiquement élu » ne repose sur aucun critère digne de ce nom. Cette haine de la Russie a pénétré les cerveaux disposés à lui réserver bon accueil.

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Face aux « puissants », une pétition

À observer différentes réactions ici ou là face à l’information  – si elle en est –  qui est délivrée par les médias « mainstream », il s’avère qu’à côté d’irréductibles inféodés, de nombreuses personnes commencent à prendre la mesure du traitement réservé à la Russie et à l’Ukraine.

Soit qu’elles constatent une forme de « matraquage » n’allant que dans un sens, soit qu’elles réalisent, soudain, que la guerre menace et se profile de plus en plus, par l’incessant activisme de ce qu’on ose encore appeler « élites » politiques dont tant de journalistes se font les relais.

Peut-être connaissez-vous, au moins de nom, Arno Klarsfeld. Peut-être aussi, avez-vous vu passer sous vos yeux la pétition qu’il a lancée en faveur de la paix. En voici le lien. Que peut cette initiative ou pas, elle dénote au moins le refus de cautionner l’escalade meurtrière.

Pour le reste, quand on sait les pressions phénoménales qui s’exercent sur les personnalité en charge de pouvoirs divers pour qu’elles s’alignent sans discuter sur l’objectif visé et à atteindre, sans quoi plane telle ou telle menace, on se demande ce qui contribuera à éviter le pire.

Pour qui souhaite en savoir davantage sur Arno Klarsfeld, voici son interview par André Bercoff, sur Sud Radio.

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Mais qui réécrit l’Histoire?

Sur le site du Département fédéral de l’intérieur de la Suisse, a été publié un message, ce 27 janvier, à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

On y découvre comment le Président de la Confédération procède pour dénoncer qui réécrirait l’Histoire alors que lui-même omet consciencieusement de nommer qui a libéré le camp d’Auschwitz.

On y lit comment, selon lui, il est fallacieux de parler de présence nazie en Ukraine dont il décrit le gouvernement comme avoir été « démocratiquement élu ».

On y apprend surtout comment il ignore ou feint d’ignorer le fait que Kiev a renommé l’une de ses plus grandes artères du nom d’un très digne représentant des Nazis, à savoir Stepan Bandera.

Dans le sujet de blog que j’avais écrit le 10 juillet 2016, soit, il y a 6 ans et demi, je citais l’interview d’un historien polonais, Tadeusz Isakowicz-Zaleski. Parce que toutes les mémoires ne se plient pas au pouvoir qui le décide.

La politique est résolument un nid de frelons. Et c’est encore très peu dire.

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27 janvier 1945 – 27 janvier 2015 -27 janvier 2023, Auschwitz, la mémoire toujours souillée

Vous l’aurez sans doute appris, la Russie est exclue des commémorations de la libération d’Auschwitz. En 2015 déjà, le Président de la Fédération de Russie n’avait pas été invité.

Ce n’est pas rappelé parce que la plus grande partie de nos médias a tout simplement masqué le fait que l’Europe n’est pas en guerre depuis le 24 février 2022 mais depuis huit ans déjà.

Et que huit ans durant, la diplomatie a été exploitée sur le dos des populations et de ses 14’000 morts ajoutés aux centaines de milliers de blessés et au million au moins d’exilés.

Le 27 janvier 2015, sur ce blog, je partageais ce sujet qui a aussi été publié dans la rubrique Courrier de la Tribune de Genève. Merci de le lire pour évaluer la manière occidentale de réécrire l’Histoire.