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Fruit défendu

Vous avez bien sûr entendu parler de l’affaire qui vise l’Abbé Pierre.

Un article de Francinfo y revient avec force détails et précisions. À découvrir autant de révélations jusque là demeurées cachées, on reste évidemment aussi pantois que perplexe.

Pantois par le comportement de l’homme et de ce qui l’a maintenu aussi longtemps protégé d’indiscrétions, perplexe par ce qui, soudain, favorise son exposition au grand jour.

À l’heure où l’Église se trouve confrontée à une société qui revendique de plus en plus de libertés face au désir, face à la vie, face à la mort, celle-ci se voit sommée de réagir aux agissements abusifs qui auraient été commis par ses dignitaires.

Ceux-ci ne sont de loin pas seuls en cause. Nombre d’autres personnalités du monde de la culture, de monde politique, économique, financier et j’en passe, sont elles aussi mises à l’index.

Hors de question, ici, de justifier l’abus sexuel.

Mais le condamner partout où il sévit serait, dans ce cas, opportun. Je songe aux innombrables victimes de trafics tenus bien secrets, de réseaux jamais inquiétés et pour cause.

Alors oui pour l’Abbé Pierre mais quand d’autres prédateurs et même prédatrices complices se maintiennent protégés de regards indiscrets, on s’interroge tout de même et une fois encore, sur le « deux poids deux mesures ».

Détourner l’attention publique de crimes commis par d’intouchables en col blanc est tout aussi répréhensible et quoi qu’on pense de l’Église catholique.

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