Quand la RTS célèbre le dixième anniversaire de la mort d’Alexandre Soljenitsyne, c’est quelque chose!
Elle ne dit à peu près rien de l’homme, peut-être est-il supposé sinon admis que les téléspectateurs de son journal de 19:30 sont au fait et donc, qu’on peut passer à l’essentiel.
Cet essentiel, on commence à le savoir, consiste avant tout et surtout à montrer au public combien est répressive la « Russie de Poutine ». Le reste attendra peut-être la célébration du centenaire de la naissance de Soljenytsine, à savoir le 11 décembre 1918?
Donc, pour l’heure, évoquer l’écrivain russe équivaut à s’interroger sur ses héritiers. Parmi eux, l’incontournable Navalny -représenté dans le sujet par son « bras droit »- et les non moins incontournables Pussy Riot dont à peu près personne ne se soucie en Russie mais que nos médias ne se lassent pas de solliciter.
Le jour où notre chaîne publique d’information suisse expliquera qui finance les productions d’autant d’artistes et autres opposants au Kremlin, on saura, alors, comment l’information qu’elle distille est fabriquée pour orienter l’opinion.
Au point que lorsque nos compatriotes se rendent en Russie et qu’ils découvrent le pays, nombre d’entre eux avouent ne pas reconnaître celui qui leur a été décrit par leurs médias.
Ironie de l’Histoire, cela rappelle étrangement ces Soviétiques qui arrivaient en Europe et s’étonnaient de ne pas reconnaître tout ce qu’on leur en avait dit…
Navalny
Certaines et certains semblent très inquiets du sort réservé à l’opposant russe Alexeï Navalny qui vient d’écoper d’une peine de 5 ans de prison avec sursis.
Après qu’autant de parangons de vertu se soient mobilisés en justiciers de François Fillon, que ne se soucient-ils pas, de même, des activités de ce blogueur dont le combat contre la corruption est le fer de lance?
Certes, il n’est pas Français, pas davantage, n’est-il impliqué d’une quelconque manière dans la campagne présidentielle de l’Hexagone, contrairement à celui contre lequel il veut se présenter en 2018 et dont nos journalistes sont si prompts à pointer l’implication comme cela a été évoqué ci-après:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2017/02/09/macron-le-kremlin-l-epouvantail-russe-retrouve-ses-couleurs.html
Pourtant, ces mêmes valeureux apôtres de vérités, devraient savoir comment celui qu’ils font passer pour le principal opposant de l’actuel Président russe, lutte contre la corruption tandis qu’il a été lui-même condamné pour ce qu’il combat.
A cet égard, voici qui éclairera les esprits qui veulent bien se soumettre à un autre éclairage que celui qui aveugle tant de porte-voix préoccupés du destin de cet opposant au poids politique si menaçant.
Avec les 4 % de crédit que la population lui apporte, il est vrai qu’il a de quoi trembler comme l’explique ci-après Karine Bechet-Golovko:
http://russiepolitics.blogspot.ch/2017/02/le-syndrome-navalny.html
Et voici qu’un Monsieur Propre refait son apparition dans les colonnes de deux médias pour dénoncer la Suisse et sa complaisance envers la corruption.
Il est vrai que ce Monsieur a de quoi se poser en juge et censeur, lui qui ne semble jamais avoir été mêlé de quelque façon que ce soit à aucune affaire discutable sinon discutée.
Car celles qui lui ont été reprochées et qui lui ont valu quelques condamnations sont, bien sûr, montées de toutes pièces par le Kremlin.
Une recherche sur le blog indiqué en lien ci-après informe, entre autre:
http://russiepolitics.blogspot.ch/2014/12/navalny-ou-quand-la-lutte-contre-la.html
Vladimir Poutine a fait la une de nombre de médias dont les perroquets se sont empressés de répéter tout ce qu’ils ont pu pour faire savoir urbi et orbi qui était le président de la Fédération de Russie.
Cette guerre médiatique serait comique si elle ne masquait la véritable misère d’un monde qui se rêve encore de paix.
Tandis que meurent chaque jour des enfants, des femmes et des hommes dans la plus parfaite indifférence de leurs rédactions sélectives, nos laborieux journalistes ouvrent leurs colonnes au célèbre blogueur russe.
Soit, et bien leur en prenne s’ils estiment ce Monsieur en mesure de distiller sa morale en Suisse.
Mis à part le fait que la grande majorité des médias franco-suisses -pour ne citer qu’eux- reprennent en boucle le même communiqué, peu semblent avoir vraiment compris quel est le principal parti d’opposition en Russie.
A vouloir sans cesse faire d’Alexeï Navalny le principal sinon redoutable opposant au Kremlin, l’Occident ne paraît pas vraiment réaliser qu’il se ridiculise.
Il serait temps que les zélés journalistes qui le placent au zénith de l’opposition révisent leur copie. Ne serait-ce que par respect envers leur public qui est en droit de comprendre, sinon de savoir, qui est qui et qui représente quoi en Russie.
Le principal et premier parti d’opposition à celui auquel appartient Vladimir Poutine est le Parti Communiste.
Et oui, n’en déplaise à qui voudrait faire du président russe un nostalgique de l’ex-URSS, le fait est que celui-ci s’est exprimé à ce sujet.
Il va de soi qu’à déformer sans cesse les propos qu’il tient n’aide pas vraiment à la clarté de la communication.
Alors encore une fois, voici la phrase qu’a prononcée Vladimir Poutine:
Celui qui ne regrette pas l’URSS n’as pas de coeur, celui qui souhaite sa restauration n’a pas de tête.
Et pour le reste, s’informer avant d’informer serait parfois bienvenu de la part de médias qui contribueraient, ainsi, à ne pas dresser de murs bien inutiles en ces temps où le dialogue entre pays aurait tout à y gagner.