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Allemagne

Economie, Politique

« Le livre des psaumes de l’austérité de la Troïka »

La formule est de Yanis Varoufakis.*
 
Invité à participer à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse par Arnaud Montebourg, l’ancien ministre grec de l’économie s’est adressé au public. 
 
Notre continent a commencé à se réunir avec de nombreuses langues et des cultures différentes, mais il est en train de finir divisé par une monnaie commune.
 
La Grèce a capitulé, mais c’est l’Europe qui a été défaite.

 
Selon Yanis Varoufakis, si l’eurogroupe avait vraiment voulu réformer le système de son pays, il aurait discuté les propositions qu’il avait apportées à cet effet.
 
Or tel ne fut pas le cas, a-t-il indiqué avant de conclure que ce n’était pas une réforme qui était voulue pour la Grèce mais sa reddition.
 
Son propos est fort mais ne vise pas à apitoyer sur le sort de la Grèce. Au contraire, il alerte la conscience démocratique, non seulement française mais européenne aussi.
 
La stratégie de l’eurogroupe a consisté, selon l’ancien ministre grec, à faire traîner les négociations, à en imputer le blâme à la Grèce dont les propositions ont été jugées non crédibles, puis à lui poser un ultimatum sous la menace de la fermeture immédiate de la banque. 
 
Ce ne fut rien d’autre qu’un coup d’Etat, a-t-il déclaré.
 
Et d’évoquer la maxime du Dr Schäuble d’après laquelle, les élections ne sont pas autorisées à changer quoi que ce soit en Europe.
 
CQFD
 
*  http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/250815/yanis-varoufakis-frangy

Politique

Poutine, meilleur soutien de Merkel ou comment alimenter le feuilleton grec

Il ne serait pas étonnant que ce qui est présenté comme information au conditionnel ne vise qu’à créer une nouvelle rumeur.
Ce d’autant qu’elle est relayée par le grand quotidien suisse, Le Temps, peu connu pour sa russophilie…
L’article fait référence au journal grec To Vima, selon lequel Alexis Tsipras aurait demandé à la Russie un prêt de 10 milliards de dollars pour imprimer de nouvelles drachmes.
Néanmoins, le fait que Vladimir Poutine n’ait proposé qu’une avance de 5 milliards de dollars au Premier Ministre grec fait écrire le journaliste du Temps que:
Dans ces conditions, malgré l’appui du peuple grec, Alexis Tsipras n’aurait plus eu d’autre choix que d’accepter le plan d’austérité des créanciers.
Et l’auteur de l’article de se référer, cette fois à Zerohedge pour annoncer que ce serait «l’information la plus sous-estimée de l’année qui suggère que la perpétuation du rêve d’unité de la zone euro, cher à Angela Merkel, n’aurait été possible qu’avec l’aide de Vladimir Poutine».
Le journalisme doit-il vraiment se transformer en relai de rumeurs?
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5127e0b8-3095-11e5-903f-511fc5349148/Alexis_Tsipras_aurait_sollicité_Vladimir_Poutine_pour_aider_la_Grèce_à_imprimer_des_drachmes

Culture

L’offensive européenne

Grec, Prix Nobel de littérature en 1979, Odysséas Elytis s’était un jour exprimé sur l’avenir de l’Union Européenne.

C’était au début des années 1980, à Rome:

Nous savons que l’idéal européen ne pourra pas se réaliser s’il ne prend pas appui, clairement, sur son socle spirituel, sur les bases des civilisations grecque et romaine, c’est-à-dire la Démocratie et le Droit, à quoi il faut ajouter l’esprit apporté par le christianisme.

Décédé en 1996 à Athènes, le poète aura sans doute déjà pu mesurer le peu d’écho que ses mots rencontraient auprès des instances de l’Union Européenne.

La voix d’Odysséas Elytis, comme celle de tant d’autres humains, a été étouffée. Il appartient désormais à ses compatriotes d’affronter l’idéal européen qui leur est proposé.

A lire cet article, on peut conjecturer de diverses manières. Il n’en demeure pas moins vrai que le peuple grec n’a pas encore capitulé.

 

 

Politique

Allemagne, appel lancé par des militaires

En ce 10 mai, jour de la visite officielle de la Chancelière allemande à Moscou, voici que des militaires de ses compatriotes se mobilisent.
Une lettre ouverte, intitulée Soldaten für den Frieden a été publiée ce 6 mai 2015 sur le site du quotidien allemand Junge Welt.*
Ils sont près d’une centaine de généraux et d’officiers supérieurs de l’ex-RDA à l’avoir signée pour dénoncer le remaniement du monde auquel s’activent les Etats-Unis.
Et ces militaires allemands savent de quoi ils parlent pour prôner la paix et non la guerre.
Qui les écoutera?
Et pourtant, ils sont loin d’être seuls à se mobiliser contre l’hystérie anti-russe.
Cependant, sitôt que l’on ose se démarquer du battage médiatique qui n’a de cesse de stigmatiser la Russie mais surtout son président, voici qu’on est perçu comme naïf.
Accuser pour se défendre est une stratégie bien connue.
Et les représentants des pays dits démocratiques savent en user et en abuser.
Combien de temps encore, les peuples concernés par les dommages d’une telle attitude la subiront-ils?
https://www.jungewelt.de/2015/05-06/023.php

Histoire, Politique

Moscou, hommage

L’absence de la plus grande partie des chefs d’Etats occidentaux à la cérémonie de commémoration des 70 ans de la victoire de l’Armée rouge sur le nazisme à Moscou a été voulue.

Elle a aussi été remarquée.

Même celui que l’Occident tient en si grande estime, le dernier président de l’ex-URSS Mikhaïl Gorbachev, a fustigé le comportement des leaders de l’auto-proclamée communauté internationale.

Pour qui ne l’aurait oublié, Vladimir Poutine, invité le 6 juin 2014 au D-Day célébré en mémoire des 70 ans du débarquement à Ouistreham, y a été présent.

La réciprocité ne lui a pas été rendue en ce 9 mai 2015 à Moscou.

Il a su, néanmoins, remercier les peuples de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis pour leur contribution à la victoire.

Il a aussi insisté sur le fait que l’Armée rouge, au terme d’un assaut dévastateur sur Berlin, a mis un point final à la guerre contre l’Allemagne hitlérienne.

Ce rappel, bien des commentateurs et autres (re)visiteurs de l’Histoire semblent avoir de plus en plus de peine à s’en accommoder quand ils ne l’omettent tout simplement pas.

Politique

Au fil des « preuves » et des épreuves

Un crash d’avion après l’autre livre son lot d’inhumanité.
Tantôt et sans preuves, on accuse d’emblée, tantôt avec soi-disantes preuves, on énonce hypothèse après hypothèse, aussitôt muées, pour certaines, en thèses.
A la douleur de proches et de familles de victimes, s’ajoute une quête de vérité dont l’issue restera le plus souvent condamnée.
Quand les raisons des uns ne rejoignent plus celles des autres, la raison s’y perd.
Dans ce cas, les voeux deviennent bien vite pieux de vouloir accéder à la « vérité ».
Et pourtant, qui ne la souhaite?
Si des raisons d’Etat doivent dominer, l’avouer serait-ce les trahir?

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Crash de l’A320,l’information suicidée

Si la thèse du suicide du copilote domine la plupart des médias, elle ne fait pas l’unanimité.
Tous les psychiatres ne partagent, en effet, pas cette approche qui rend Andreas Günther Lübitz responsable de la mort des passagers de l’A320 de la compagnie allemande Germanwings.
Dresser le portrait d’une personnalité au psychisme fragile et s’en emparer pour le rendre responsable d’un crash, même avec le recours au conditionnel d’usage,abuse et outrage autant les familles des victimes que celle du copilote.
Stigmatiser un homme comme s’y emploie bon nombre de ceux qui s’engouffrent dans la version qui se répète en boucle sans le moindre souci de ses incohérences, c’est bafouer l’humanité qui habite toute personne,même prête au suicide.
 
Sujet publié en page 13 de l’édition papier de « La Tribune de Genève »des 2-3 avril 2015

Non classé

Crash de l’A320, zones de turbulences

Au fil des heures -et des jours- des indications ont été données à ce qui a pu présider au crash de l’A320 dans les Alpes de Haute-Provence, ce mardi 24 mars. 
Vraies ou vraisemblables, convaincantes ou non, elles ne manquent pas de faire réagir.
L’hypothèse sinon la thèse du « suicide » du copilote semble vouloir s’imposer sinon être imposée par l’ensemble de la classe médiatico-politique.
Néanmoins, de faits réels en projections, on avance ou on brode, c’est selon.
Ainsi apprend-on que l’Airbus serait passé tout près du site nucléaire de Cadarache. De là à imaginer le scénario du pire, le pas a presque été franchi.
Le lieu précis de la chute de l’avion est lui aussi, sujet à discussion. On dit que l’appareil aurait d’abord touché le sol avant de prendre feu et d’exploser, ce qui expliquerait l’ensemble de débris projetés au-delà du lieu d’impact.
Quant à la nationalité des victimes, on relève que si,d’emblée,certaines d’entre elles ont été mentionnées, d’autres ont été occultées comme celle de trente Turcs.Pour d’aucuns, à cet égard,on frôle le « racisme ».
Le fait est que dans le contexte général actuel, les sensibilités sont à cran.
Dans ce sens, seule une information digne de foi serait susceptible d’apaiser des tensions bien inutiles en l’état.

Sujet publié en page 10 de l’édition papier de « La Tribune de Genève »du 13 avril 2015, sous le titre « On a presque imaginé le scénario du pire »

Politique

Poroshenko: « Et c’est comme ça et précisément comme ça que nous gagnerons cette guerre »

Dans le19:30 de la RTS, le journaliste Marc Julmy commente l’absence de Vladimir Poutine de manière aussi objective que l’est celle de ses collègues de la chaîne de radio Espace2 lorsqu’ils évoquent la situation dans le Sud-Est de l’Ukraine.

Normal, on a bien compris que la Russie avait à peu près tout faux dans cette guerre qui perdure en dépit des cessez-le-feu et autres accords jamais respectés.

Il semblerait bien, toutefois, que depuis que les forces appelées « pro Russes » ou « séparatistes » ont repris l’avantage sur les forces loyalistes, les journalistes semblent très soucieux d’énoncer chaque jour le nombre de soldats tués sinon d’enfants à évacuer.

Et pourtant, alors que Kiev bombardait écoles, hôpitaux et bâtiments à l’aveugle, combien ont-ils été, ces mêmes journalistes, à rappeler que l’enfance était à évacuer?

Dans bien des cas, elle n’a tout simplement plus pu l’être, évacuée, cette enfance, brutalement perdue à jamais.

La terreur infligée aux habitants des villes sous contrôle loyaliste de Kiev, quel media en a rendu compte?

Et des envolées du président ukrainien Petro Poroshenko sur le sort qu’il réservera aux enfants du Donbass?

La présidente de la Confédération suisse, Simonetta Sommaruga qu’on voit longuement lui serrer la main dans le reportage cité plus haut, qu’en dirait-elle?

Histoire, Politique

Auschwitz, la mémoire souillée

Vladimir Poutine a participé mardi, au musée du Judaïsme de Moscou, à une cérémonie pour le 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.

Suite à la décision prise par le gouvernement polonais de commémorer, en ce 27 janvier 2015, la libération du camp d’Auschwitz sans inviter le Président russe, les réactions n’ont pas manqué.

Relevons, ici, celle de Jacques Sapir qui énonce, sur son blog, en quoi consiste le mensonge ou l’impudeur à prétendre que le camp aurait été libéré par le 1er front d’Ukraine.

Contrairement à ce que soutient Radoslaw Sikorski, Ministre polonais des Affaires Etrangères, si Auschwitz fut bel et bien libéré par des hommes de la 332ème Division d’Infanterie de l’Armée Rouge, appartenant au « 1er Front d’Ukraine », Jacques Sapir explique ce que recouvre cette appellation de 1er Front d’Ukraine.

Il faut savoir que dans l’organisation adoptée par l’Armée Rouge, un « Front » désigne un groupe d’armées chargé d’opérer sur une « direction stratégique ».

Le 1er Front d’Ukraine était le nom du groupe d’armées qui avait combattu en Ukraine et qui, de là, remontait vers la Pologne. Ce n’était nullement une désignation « ethnique ».

Cela, tout historien le sait, précise encore Jacques Sapir. Certes, mais face aux enjeux géopolitiques qui ravagent l’est de l’Ukraine, l’Histoire fait bien pâle figure. Qui a encore envie de s’y intéresser sinon pour prédire ceci ou cela et jouer aux apprentis sorciers?

Voici la mémoire humaine une fois encore souillée, en avait-on vraiment besoin?

Sujet publié en page 14 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 29 janvier 2015