Madame,
Vous exercez une profession que vous êtes peut-être certaine de pratiquer au mieux et vous avez sans doute raison.
Car votre évocation des droits des femmes dans le monde a été lumineuse.
Par les propos que vous avez tenus, hier soir au téléjournal de la RTS, c’est la mise en scène de l’information que vous avez illustrée:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/03/08/les-droits-des-femmes-en-arabie-saoudite-et-en-russie-nos-medias-se-disting.html
Etre reconnu pour service rendu à son employeur est un honneur.
Qu’il vous grandisse ou non, c’est l’information et le public auquel vous la destiniez que vous avez méprisés.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
Avaries
La scène se passe en France.
Plus précisément, en Bretagne, dans le Morbihan.
La France, on le sait, ne contrôle pas ses citoyens comme s’y emploient d’autres pays.
Nombre de reportages ou autres articles ont souvent évoqué le sort réservé à tel ou tel citoyen au comportement douteux dans un régime certifié non démocratique.
Or voici que des élèves ont été auditionnés par la gendarmerie française sur l’enseignement que leur dispense un de leur professeur.
Non, il n’est soupçonné d’aucun crime ni d’aucun méfait quelconque. Il a juste parlé de la Russie et de Vladimir Poutine.
Eh oui, voilà un sujet bien dangereux à évoquer en classe, semble-t-il.
Donc on enquête.
A lire, ici:
http://breizatao.com/2016/03/02/auray-morbihan-des-eleves-auditionnes-par-la-gendarmerie-au-sujet-des-cours-de-leur-professeur-sur-la-russie-et-vladimir-poutine/
On sait la propension qu’ont -encore- certains à considérer ce blog comme officine de quelque obscur pouvoir ou autre institution russe.
Dans ce cas, leur apporter un peu de grain à moudre leur permettra, peut-être, de redire toute l’estime qu’ils portent à certains sites d’information russes.
Car doit-on le rappeler, en Occident, on a le privilège de disposer de médias qui livrent de véritables informations.
Sauf qu’à retrouver en boucle les mêmes propos de perroquets, on a le choix.
Soit on les répercute comme nombre d’experts et autres grands connaisseurs de la Russie, soit on les discute au risque d’être taxé de « pro-Russe ».
Le fait est que celles et ceux qui s’estiment au top de l’info quand d’autres ne seraient, selon eux, que victimes de propagande, n’échappe pas au regard amusé de certains internautes russes.
Bon, on dira qu’il s’agit de trolls financés pour veiller. En Occident, en aurait-on besoin que cela se saurait. Au nom de la transparence, voyons!
Donc si on comprend bien, émettre des réserves sinon des critiques vis-à-vis de l’islam revient à être raciste:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/03/18/l-islam-n-est-pas-une-race.html
Tuer des millions de chrétiens, par contre, oblige le secrétaire d’Etat des Etats-Unis à demander un temps de réflexion avant de pouvoir se prononcer sur ce que cela implique sur le plan linguistique.
En effet, Monsieur John Kerry n’est pas certain qu’assassiner des Chrétiens en masse soit un « génocide », nous apprend cet article:
http://coolamnews.com/j-kerry-nest-pas-certain-quassassiner-des-chretiens-en-masse-soit-un-genocide/
La quantité n’a jamais fait la qualité, nul ne le niera.
Plusieurs millions de Chrétiens torturés, violés et assassinés ne font pas de leurs bourreaux pis que toute personne critique de l’islam.
Donc John Kerry va réfléchir…
Pendant ce temps-là, les décrétés racistes islamophobes continueront d’être jugés et condamnés.
Ouf, c’est déjà ça!
En cas de conflit, qu’il soit individuel ou collectif, faire feu de tout bois pour attaquer l’autre semble être une constante.
Les stratégies à cet égard ne manquent pas et parmi elles, discréditer l’adversaire en est une.
Détruire son image est le but le plus souvent visé et les moyens mis en oeuvre sont à la hauteur du talent qui les exploite.
Ainsi en va-t-il de l’information dont on ose toujours et a priori estimer qu’elle repose sur des assertions ou des faits avérés.
Le problème est que toutes les sources ne sont pas toujours accessibles et le seraient-elles qu’elles ne sont pas systématiquement vérifiées.
Que cela soit par la confiance d’emblée accordée, l’absence de curiosité ou la paresse, on ne cherche pas forcément à savoir si ce qui est livré comme information est fondé ou non.
Ainsi et sans qu’on n’y prenne garde, se faufilent la déformation de propos et/ou de faits, leur énonciation orientée ou carrément, le mensonge.
Ces procédés ne datent pas d’hier, certes. Est-là une raison suffisante pour s’en accommoder?
Y réagir est une priorité pour qui ne souhaite pas de notre monde, qu’il ne se résume plus qu’à un théâtre d’ombres:
http://www.geopolitics-geneva.ch/node/83
La scène se serait-elle déroulée dans un de ces pays dont l’Occident bien pensant se montre toujours plus rapide que son ombre à dénoncer les dérives autoritaires, que déjà la quasi totalité de ses médias en auraient fait leur une!
Or voici qu’un silence assourdissant entoure le refus du sol français à cet analyste et politologue russe invité en bonne et due forme à intervenir dans le cadre d’une conférence internationale à Paris.
C’est sur ordre de la Lituanie (!) que l’accès à la France a été interdit à Stanislav Byshok.
Et oui, Union Européenne oblige, la solidarité entre ses membres menacés par l’intrusion de douteux personnages s’active…
La preuve et quelques détails, ci-après:
http://tass.ru/en/politics/858004
La propension du Président de tous les Français à célébrer des commémorations a été relevée ici ou là.
En ce 21 février 2016, difficile de savoir ce que nous prépare François Hollande pour honorer la mémoire de la France.
La journée n’est certes pas encore arrivée à son terme mais aucune annonce quelconque ne semble prévue pour rappeler qu’il y a 50 ans, jour pour jour, son illustre prédécesseur, le Général Charles de Gaulle tenait conférence de presse.
Il y annonçait que la France quittait le commandement intégré de l’OTAN:
http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00099/conference-de-presse-du-general-de-gaulle-du-21-fevrier-1966.html
Il va de soi que pour le Président d’encore 19 % de Français dits « satisfaits », ce genre de rappel ne risque pas d’être d’actualité. Mieux, en toute discrétion, il a déposé un projet de loi qui va achever le travail entrepris par son prédécesseur.
Et pourtant, en 2008, Monsieur Hollande s’était opposé à la décision de Nicolas Sarkozy de réintégrer le commandement de l’OTAN.
Mais cela, c’était « avant »…
http://www.marianne.net/connu-hollande-veut-reintegrer-pleinement-france-otan-100239545.html
Donc, on l’a bien compris, l’indépendance des médias en Occident est avérée et permet une liberté d’expression à nulle autre pareille ou peu s’en faut.
Ce qui, selon lesdits médias, est loin d’être le cas dans d’autres parties du monde.
Combien de fois n’a-t-on lu ou entendu évoqué le fait qu’en Russie, par exemple, le Kremlin contrôlait tout et que toute voix d’opposition était muselée?
Pour illustrer comment se déroule un débat sur une des plus importantes chaînes de télévision russe, voici:
http://www.1tv.ru/prj/timewilltell/vypusk/41242
Un des sujets de l’émission -qui date du 22 octobre 2015- porte sur l’emprunt de 3 milliards contracté par l’Ukraine auprès de la Russie et que la première s’est déclarée dans l’impossibilité de rembourser.
Pour en parler, la chaîne de télévision Pervij Kanal a invité, entre autre, une journaliste ukrainienne -qui apparaît à la minute 28- et Maxim Yushin, du journal d’opposition Kommersant.
Certes, les échanges y sont en russe mais ils sont vifs sinon musclés. A travers les seules images, les non-russophones auront de quoi se faire une idée de ce qu’est un débat sur un sujet sensible dans ce pays qualifié de dictature par certains grands connaisseurs.
Pour rappel, en France, toute personne estimée tenir des positions trop favorables à la Russie n’est tout simplement plus invitée sur aucune chaîne de radio ni de télévision.
Heureusement qu’existe la France, connue pour sa liberté d’expression et l’indépendance de ses médias!
Rien à voir avec d’autres pays sans cesse dénoncés pour le contrôle qu’exerceraient leurs gouvernants.
Non, en France, on a la chance d’échapper à ces oligarchies sans cesse dénoncées ailleurs et pour cause!
Ici, par exemple, on apprend combien chacune et chacun respecte le conflit d’intérêts:
https://fr.people.yahoo.com/post/139350858598/la-compagne-de-laurent-fabius-reprend-le-job-de?soc_src=social-sh&soc_trk=fb
Certes, la liberté de la presse permet d’en faire part.
Le fait est que cela n’inquiétera sans doute pas les concernés.
A moins que…?
Dans un récent sujet de ce blog avait été citée l’interview d’une sociologue algérienne:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/02/08/la-femme-l-islam-et-la-gauche-europeenne.html
Il était question, dans ses propos, du fait qu’il existait, dans l’islam, des centaines de lois différentes voire contradictoires.
Mais, précisait Marieme Helie Lucas, les intégristes ont presque réussi à faire accepter l’idée que l’islam, c’est eux (…) et que quiconque s’oppose à leurs élucubrations supposément religieuses s’attaque donc à l’islam même.
Et d’ajouter que le terme d' »islamophobie » illustre leur stratégie: osez me contredire et je vous accuse de haïr l’islam.
De dire, comme certains, que la réforme de l’islam doit venir de l’intérieur, à lire Marieme Helie Lucas et les combats qu’elle évoque, on comprend ce qui en résulte.
Les femmes récalcitrantes aux lois des intégristes ont été brûlées vives, torturées, décapitées, leurs têtes promenées en parade.
Si la sociologue parle surtout du sort des femmes, difficile de ne pas songer, par exemple, à celui qui était réservé à tout Allemand qui s’opposait au pouvoir nazi.
Nombre d’Allemands ont été victimes du régime d’Hitler! Les a-t-on aussi invités à réformer les lois en vigueur de l’intérieur?