Récemment, le représentant de l’Arabie Saoudite a été élu pour présider le groupe qui nomme les experts du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.
Si la confusion a régné autour de cette nomination tandis que certains médias relayaient celle de l’Arabie Saoudite elle-même à la tête du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le fait qu’il s’agisse ni de l’Arabie Saoudite en tant que telle ni du Conseil des Droits de l’Homme en tant que tel non plus, nuance ladite nomination.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’à la question de savoir si un dialogue reste envisageable avec l’Arabie Saoudite alors que celles et ceux qui le tentent sur place, subissent un sort peu enviable, la réponse paraît loin d’être acquise.
L’idéal, bien sûr, serait de persister à croire possible un échange de points de vue avec ce pays. C’est en tous les cas ce à quoi s’emploient certains, tel l’ancien ministre socialiste français de la culture, Jack Lang.
Dans une interview qu’il a accordée à la radio française Europe1, il s’en explique:
http://www.europe1.fr/politique/ali-al-nimr-jack-lang-ne-veut-pas-rompre-avec-larabie-saoudite-2519543http://www.scoop.it/t/desinformation
Pour le reste et s’agissant de la nomination du représentant de l’Arabie Saoudite à la Présidence du groupe qui nomme les experts du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, l’article ci-dessous en rend compte d’une manière qui met aussi en cause la précipitation des médias à (dés)informer.
http://www.scoop.it/t/desinformation
Avaries
Les informations sur l’état du monde se suivent et se ressemblent ou non, rien de très original à cela.
L’intérêt visé par la désinformation n’est plus à démontrer. Mais celui de soutenir des sources d’information opposées?
La question peut se poser si l’on se réfère aux propos de George Friedmann tenus lors de la conférence de presse dont j’ai indiqué le lien dans mon précédent sujet:
En effet, lorsqu’il rappelle la stratégie adoptée par Ronald Reagan envers l’Iran et l’Iraq qui a consisté à financer les deux camps, de sorte qu’ils se battent entre eux afin de ne pas nous combattre, la logique est claire.
Le fait est que si elle devait aussi s’appliquer à l’information, y céder signerait son accomplissement.
Pour qui aurait encore quelques doutes sur le mérite de la Pax Americana, voici de quoi les lever.
George Friedman, fondateur et dirigeant de la société de renseignement Stratfor, expose de manière claire et décomplexée, quelles sont les préoccupations réelles des Etats-Unis.
Il ne s’agit pas, selon lui, de l’Islam qu’il considère, certes, comme un problème mais à traiter de manière proportionnelle dès lors qu’il ne menace pas la survie des Etats-Unis.
C’est le 4 février 2015 qu’il s’est exprimé à cet égard dans le cadre d’une conférence de presse.
Outre la manière dont informe George Friedman des agissements américains, on y apprend quelle est la vraie inconnue de l’équation européenne pour les Etats-Unis.
Cette inconnue serait la seule susceptible de constituer une véritable menace pour les Américains.
A parcourir réseaux sociaux ou autres sites de médias et à lire certains commentaires en relation avec l’actuelle migration, on observe combien les points de vue ont tendance à se radicaliser.
Aborder la question de manière raisonnée sans voir se dresser face à face des prises de position aussi tranchées que celles qui se profilent de plus en plus, serait-il devenu impossible sinon impensable?
Apprendre que l’Union Européenne a reçu deux cent treize mille deux cents demandes d’asile d’avril à juin ne laisse personne indifférent.
85 % d’augmentation de hausse de requêtes par apport au deuxième trimestre de l’an dernier appelle forcément à réflexion.
Or voici que se dressent, face à face, les dénommés bien-pensants et les dénommés complotistes ou autres conspirationnistes.
Ce clivage radical est particulièrement dommageable pour nos sociétés et surtout, nuit à toute personne honnête, réfugiée ou non.
http://www.francetvinfo.fr/l-union-europeenne-a-recu-213-200-demandes-d-asile-d-avril-a-juin-soit-une-hausse-de-85-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2014_1089269.html#xtor=EPR-51-[l-union-europeenne-a-recu-213-200-demandes-d-asile-d-avril-a-juin-soit-une-hausse-de-85-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2014_1089269]-20150918-[titre]
Il faut le lire pour y croire et pourtant, c’est bel et bien vrai.
Voici un Choeur invité à donner un concert à Strasbourg, qui s’est vu refuser l’obtention de visas pour la France alors que ses membres étaient venus de Damas pour déposer leur dossier à l’Ambassade de France de Beyrouth.
http://m.culturebox.francetvinfo.fr/musique/musique-classique/visas-refuses-une-chorale-chretienne-syrienne-privee-de-festival-a-strasbourg-227407#xtref=https://www.google.fr/
Le christianisme, religion de ces choristes, serait-il soudain devenu subversif?
Certes, ils sont orthodoxes et proviennent d’un pays gouverné par un homme dont l’Occident ne cesse de viser la chute du régime sinon davantage encore.
Alors les portes de cette Europe des droits humains s’ouvrent grandes -quoique- pour accueillir les centaines de milliers de victimes de ce Président pourtant légitimement élu.
Difficile, dans ce cas, de recevoir des choristes venus de Damas…
Premier à fustiger la liberté d’expression de certains pays et la méfiance que lesdits pays observeraient à l’égard d’organisations qu’ils qualifieraient de douteuses, l’Occident, ici, a de quoi être fier.
Pays d’autant de Charlie, la France des droits humaines signe là son manifeste le plus parfait.
Depuis que certains sujets de ce blog constituent des réactions aux informations que livrent les médias dits « mainstream », les échanges qu’ils ont suscités avec certains journalistes ont toujours été aussi courtois qu’instructifs et constructifs.
Nul n’a la vérité infuse, on le sait et tout débat ne peut que tenter de l’approcher.
Quant aux divergences d’opinions et de points de vue, elles constituent, le plus souvent, un enrichissement pour autant qu’on accepte de ne pas camper sur ses seules positions.
Que celles qui sont émises ici déplaisent est une chose, une autre de les rejeter au point de leur bloquer l’accès à un réseau social.
Comme en témoigne la photo qui illustre ce sujet, tel est le cas du journal Le Temps, media suisse de référence qui a jugé bon de m’interdir l’accès à son compte Twitter.
Pour un pays dont nombre de mes compatriotes français estiment qu’il est l’incarnation même de la démocratie, l’exemple qui en est donné là est éloquent.
Ce d’autant que ce media suisse de référence ne manque pas une occasion de rappeler comment les médias russes seraient aux prises avec un pouvoir les privant de toute liberté d’expression.
A l’usage qui en est fait par ce media suisse de référence, on comprend que les mots -ou les maux?- n’aient pas le même sens pour tous.
Mis à part le fait que la grande majorité des médias franco-suisses -pour ne citer qu’eux- reprennent en boucle le même communiqué, peu semblent avoir vraiment compris quel est le principal parti d’opposition en Russie.
A vouloir sans cesse faire d’Alexeï Navalny le principal sinon redoutable opposant au Kremlin, l’Occident ne paraît pas vraiment réaliser qu’il se ridiculise.
Il serait temps que les zélés journalistes qui le placent au zénith de l’opposition révisent leur copie. Ne serait-ce que par respect envers leur public qui est en droit de comprendre, sinon de savoir, qui est qui et qui représente quoi en Russie.
Le principal et premier parti d’opposition à celui auquel appartient Vladimir Poutine est le Parti Communiste.
Et oui, n’en déplaise à qui voudrait faire du président russe un nostalgique de l’ex-URSS, le fait est que celui-ci s’est exprimé à ce sujet.
Il va de soi qu’à déformer sans cesse les propos qu’il tient n’aide pas vraiment à la clarté de la communication.
Alors encore une fois, voici la phrase qu’a prononcée Vladimir Poutine:
Celui qui ne regrette pas l’URSS n’as pas de coeur, celui qui souhaite sa restauration n’a pas de tête.
Et pour le reste, s’informer avant d’informer serait parfois bienvenu de la part de médias qui contribueraient, ainsi, à ne pas dresser de murs bien inutiles en ces temps où le dialogue entre pays aurait tout à y gagner.
La photo ci-dessus a été prise à Budapest.
Elle montre un autre type de rapport entre réfugié et policier que celui diffusé par diverses chaînes télévisées européennes.
Les téléspectateurs ont eu droit à des images montrant l’inhumanité de Hongrois jetant des sandwichs aux réfugiés parqués derrière des grilles.
Dans le cadre du téléjournal de la RTS, Darius Rochebin a interviewé l’actuelle Présidente de la Confédération suisse, Simonetta Sommaruga, et lui a demandé ce qu’elle pensait de tels comportements.
Il va de soi qu’elle a exprimé sa désapprobation alors que le Président Viktor Orban a, pour sa part, dénoncé la rébellion des réfugiés.
Si la photo d’un enfant mort sur une plage turque aurait, pour certains, fait basculer l’opinion publique vers une plus grande ouverture de coeur et d’esprit, le fait est que l’Europe se divise.
Voici un récit poignant à découvrir ci-dessous.*
L’actualité médiatique, tout occupée à suivre les diverses routes qu’empruntent les migrants et à en diffuser images et témoignages, ne retiendra sans doute pas comment ces jeunes entourent cet autre, inconnu pour la plupart d’entre eux.
De telles soirées, a priori, en évoquent autant d’autres susceptibles de se dérouler ici ou là, pour peu qu’existe l’esprit de solidarité.
Rien de particulier donc à cela, hormis le fait que de tels jeunes, dans nombre de nos médias, sont affublés de qualificatifs qui les rendent bien moins acceptables que l’ensemble de ceux qui nous nous arrivent de pays en guerre.
Et pourtant, ces jeunes dont il est question ici, vivent chaque jour sous les obus dont les conventions de Genève interdisent l’utilisation contre des populations civiles, en témoigne l’illustration de ce sujet:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/06/09/ceci-n-est-pas-votre-guerre.html#comments
Chaque jour, néanmoins, ces jeunes risquent leur vie et leur avenir qu’ils osent pourtant encore projeter.
Même Micha, autour duquel tous se sont réunis, tandis que ces Européens si charismatiques aujourd’hui, n’ont pas ménagé de soutenir l’effort de guerre qui l’a amputé, lui, de ses deux jambes, d’un bras, de la vue et d’une partie de l’ouïe:
* http://tribulationsmoscou.blogspot.ch/2015/09/soiree-entre-terroristes-du-donbass.html
En 2010, un projet pilote d’accueil aux réfugiés avait été lancé par l’ex commissaire européen Antonio Vittorino.
Ce projet, mis sur pied en association avec l’Agence de Nations Unies pour les Réfugiés -UNHCR- concernait la Tunisie, la Lybie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie.
Le but visé par cette initiative était de permettre à ces pays du Nord de l’Afrique de construire leur propre système d’asile selon les standards européens.
Les Chefs d’Etat lybien, tunisien et égyptien y ont participé jusqu’à ce que ce qui a été appelé printemps arabe ne vienne interrompre ledit projet.
Dans quelle mesure les flux migratoires que l’Europe connaît désormais, seraient conséquents à ce changement de cap, la question peut se poser.
Certes, quelques centaines de milliers de personnes à intégrer au sein de millions d’Européens peut être considéré comme tout à fait viable.
Que des élus ouvrent les portes de leur demeure personnelle -comme on a pu le voir dans un reportage de France2- ou que des lieux d’hébergement se créent à la hâte est remarquable.
Que les sensibilités s’aiguisent, néanmoins, est à prévoir.