Selon le grand quotidien russe Izvestia de ce 29 novembre dernier, la Russie s’apprêterait à réduire le nombre et les pouvoirs d’observateurs occidentaux dans le cadre des élections présidentielles de 2018.
Les Etats-Unis n’autorisent ni les observateurs russes ni les autres observateurs à assister aux élections présidentielles et législatives. Avec toute notre ouverture et notre volonté de coopération internationale, ne nous laissons pas emporter à inviter ceux qui sont déjà du matin au soir, sans interruption pour le déjeuner, à pénétrer dans nos affaires intérieures, a déclaré le sénateur Andreï Klimov.
Sur son blog, la juriste Karine Bechet-Golovko explique comment a évolué ce mécanisme d’observation des processus électoraux dont la première apparition date de 1857.
Autant dire que dans pareil contexte où la Russie est sans cesse montrée du doigt, sa réaction se conçoit.
Il y a longtemps qu’ici, j’ai tenté de faire comprendre qu’à force de provoquer ce pays, l’Occident aurait la réponse.
Mais il est vrai que, pour autant d’esprits avisés, toute personne qui ose se démarquer du discours qui tend le plus souvent à disqualifier la Russie, ce qu’elle observe ne peut résonner que comme seul écho du Kremlin.
Qu’à cela ne tienne, la Russie vivra et nos penseurs émérites auront, quoi qu’il en soit, matière à dire et à redire…
France
On s’en souvient, Emmanuel Macron, en conférence de presse conjointe avec son invité Vladimir Poutine à Versailles, avait été clair:
J’ai toujours eu une relation exemplaire avec les journalistes étrangers, encore faut-il qu’ils soient journalistes, avait-il répondu à la question que lui avait posée la présidente de Russia Today (RT) en français qui s’interrogeait sur l’exclusion de son media de certains meetings tenus par l’ancien candidat à l’Elysée, élu depuis.
Que dire, alors, du comportement d’un Président qui traite un de ses homologues avec une telle désinvolture? A moins que cela ne soit pris pour de l’humour mais dans ce cas, on voit mal pourquoi la séquence aurait été masquée par le Président qui se dit tel.
Emmanuel Macron a traité le Président du Burkina Faso avec une hauteur qui n’a pas échappé à cet organe d’influence (sic) qu’est RT en français et qui, toujours selon lui, aurait à plusieurs reprises produit des contre-vérités.
En l’occurrence, sauf à avoir un double qui se soit substitué à lui au moment de cette séquence de son discours, il semble que toute la considération portée à son homologue burkinabé se soit bel et bien exprimée ici par Emmanuel Macron.
capture d’écran youtube, émission diffusée le 16.11.2009
Le choc subi par la victime d’un abus sexuel, quelque soit l’identité de son agresseur, marque à jamais pour autant que la personne ne se soit pas, entretemps, pris la vie comme cela peut se produire alors même qu’on l’avait incitée à parler.
On l’a évoqué ici, le cas de cette jeune fille, encouragée à porter plainte contre son abuseur et qui, faute d’avoir pu le supporter, a mis fin à ses jours.
Autant d’affaires intimes livrées sur la place publique suscite nombre de débats, comme si nos considérations allaient modifier le cours de ce genre d’histoires, malheureusement inscrites au patrimoine de l’humanité.
Combien de viols compte l’Histoire avec ses guerres et ses victoires à inscrire sur le corps ennemi? Combien de viols sont-ils chaque jour perpétrés, sur des hommes tout autant?
Le saccage du corps d’autrui demeure la triste constante d’une expression de puissance.
Au même titre et dans l’hypothèse où les femmes appelées à témoigner à charge contre le célèbre islamologue seraient utilisées pour briser son image, alors, ces affaires pénales ne constitueraient que la pointe d’un iceberg autrement plus glaçant encore.
Les médias hexagonaux ont relayé des paroles présidentielles françaises assez étonnantes.
Enfin, peut-être manque-t-il quelques pièces au puzzle pour qui serait surpris d’avoir entendu Emmanuel Macron s’exprimer depuis la base militaire d’Abu Dhabi.
Outre le fait qu’il a annoncé la fin de Daech dans les prochains mois, il est allé jusqu’à dire, nous avons gagné.
Parmi les forces en présence sur le terrain, de nombreuses alliances et mésalliances se sont révélées au cours des années. Difficile de saisir, alors, qui serait allié de qui lorsque le Président français évoque la victoire des alliés.
Face aux horreurs perpétrées, face à autant de massacres de populations, de déclarations péremptoires visant le président syrien, les propos d’Emmanuel Macron résonnent d’un écho plutôt singulier.
Vous souhaitez comprendre ce qui se passe ici ou là? Rien de tel que de lire ces deux articles pour mesurer à quel point la parole des uns se heurte à celle des autres.
Faute de connaissances précises sur un événement, il semble bien que l’on soit condamné à croire ou à ne pas croire.
Ce 9 novembre, France2 a diffusé un sujet dans le cadre de son émission Envoyé Spécial dont rend compte cet article de Telerama. L’intitulé, Sextapes russes : “Envoyé Spécial” a retrouvé Yoann Barbereau, agent français victime d’une cabale ne laisse aucun doute.
En même temps, ailleurs, vous apprenez comment l’Ambassade de France soutiendrait un pédophile en fuite. L’article qui nous l’explique est lui-même repris d’un site dont on ne sait pas grand chose, sauf, peut-être certains connaisseurs parmi lesquels la rédaction de Réseau International.
Qui dit vrai, qui dit faux?
Au-delà des convictions des uns ou des certitudes des autres, partis pris, jugements et autres (dé)considérations ont tout loisir de s’étaler sur les réseaux sociaux pour se cristalliser ou, pour ce qui concerne la personne visée, de mobiliser par la création d’un comité de soutien.
Au bénéfice du doute, tout le monde est innocent ou présumé tel. En l’occurrence, que la France ait offert sa protection à l’un des siens peut se concevoir. Mais qu’elle se soucie de ce qui le vise serait autant d’honneur rendu à des valeurs auxquelles sont attachés aussi bien ses ressortissants que leurs homologues russes.
Car jusqu’à nouvel ordre, ne pas encourager la pédophilie mais, au contraire, y réagir de la manière la plus ferme ne devrait pas être que le seul fait de la Russie.
Face aux déferlantes qui surgissent aussi bien sur le plan financier que sexuel, où et comment se situer alors que le droit et la liberté seraient les parangons de nos démocraties?
Deux révélations font l’actualité de ce jour. L’une vise le réalisateur Jean-Jacques Annaud, l’autre, l’islamologue Tariq Ramadan.
Du premier, on apprend qu’il se serait soustrait au fisc français par un montage bien sûr légal, du second, que la Direction du Collège où il enseignait à Genève avait été au courant de sa conception des relations avec certaines de ses élèves.
Tandis que la culture est, en général présentée comme faire valoir, la voici, une fois encore mise sur la sellette. De même pour la religion si elle en est car l’islam serait plutôt une idéologie qu’une religion.
Mais comme nous vivons dans des Etats dits de droits, chacune et chacun est légitimé à se défendre. Et puis, comme on le dit, laissons faire la justice!
Il lui appartient à elle seule, en effet, de définir les fautes et de les sanctionner.
Le problème est que, pour grand nombre de personnes, la question morale reste en suspens. Normal, une Cour de Justice n’a pas vocation à déterminer les bons et les méchants, diront les défenseurs de droits humains.
A chacune et à chacun donc de s’arranger avec ses blessures, aussi profondes et parfois irréversibles soient-elles…
On lit diverses interprétations de ce qui se passe en Arabie Saoudite. On va même, pour changer, jusqu’à évoquer le président russe et son oligarchie…
Comme s’il était devenu référence incontournable pour expliquer à gros traits une situation dont on ne prend pas le temps de mesurer toutes les nuances mais surtout les enjeux.
Et ils sont aussi complexes que sont grossières ces caricatures auxquelles on a le plus souvent droit pour se hâter de commenter sinon de juger.
Dès lors, on ne saurait que trop recommander la lecture des analyses de Roland Lombardi, autrement plus fines et révélatrices de rapports de force en présence complexes sinon complices parfois.
Son point de vue, en l’occurrence, est à découvrir ici.
Alors on comprendra que schématiser pour se hâter de définir lesquels sont avec lesquels, pourquoi et comment, risque le plus souvent d’avoir à être reconsidéré et c’est tant mieux.
Cet article est à lire et la photo qui l’illustre à bien regarder pour comprendre ce qu’il en est de l’application du principe de laïcité, en l’occurrence, en France, à Clichy pour être précis.
Comme le conflit est dit sans issue entre la mairie et des associations musulmanes, des forces de l’ordre encadrent des prières de rue qui se déroulent chaque vendredi depuis huit mois que dure la situation.
Autant dire que l’Etat ne semble pas privilégier la force.
Il va de soi que face à pareille détermination, rien n’est aisé car tout est susceptible d’être pris comme prétexte à de nouvelles manifestations.
Bonne solution ou non, la force tranquille de la mairie paraît de plus en plus s’exposer aux réactions de toutes sortes.
Est-ce bien raisonnable, dans ce cas, de tenter le diable citoyen qui risque d’être plus radical?
La tolérance n’équivaut pas à l’indifférence. Et il appartient à l’Etat de veiller à la paix sociale qui, ici, semble fragilisée.
Le 3 novembre 1793, Olympe de Gouges était décapitée.
Arrêtée par les Montagnards le 6 août 1793 pour ses prises de position, elle est exécutée à l’âge de quarante-cinq ans.
Les violentes inimitiés qui l’ont visée ne sont pas le seul fait des hommes alors qu’elle défendait des idées féministes.
Et de cela, Marie-Olympe de Gouges n’a jamais été dupe tant elle estimait que les femmes n’avaient de plus grandes ennemies qu’elles-mêmes.
Ainsi explique-t-elle comment tout avait été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe, autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.
A l’heure où tant de femmes sont appelées à balancer tel ou tel abuseur, harceleur sexuel ou violeur, ces mots résonnent d’un écho singulier.
Décapitée par l’ardeur républicaine d’autant d’esprits se réclamant des Lumières, c’est la Terreur qui a eu raison d’Olympe de Gouges.
On nous explique dans tel ou tel article, que les croix qui ont été posées avant 1905 ne seraient pas concernées par ladite loi sur la laïcité et, de fait, pas touchées par une quelconque suppression.
Que penser, alors, de celle qui a été enlevée récemment à Poitiers alors même que, selon ce rappel publié en guise d’explication et de justificatif, elle n’aurait pas dû être concernée?
Il ne s’agit pas, ici, de se porter au secours de signes religieux quelconques mais de tenter de saisir la cohérence d’actions menées au nom de la loi.
Pour le reste, voici sur le sculpteur russe, créateur de la statue qui fait polémique. Il en a été question ici.
Cela dit et en matière de croix supprimée, on se rappellera aussi comment certaines grandes marques n’ont pas hésité à les faire disparaître pour, sans doute, ne pas heurter quelques grands esprits ou autres sensibilités dites laïques.