Browsing Tag

grèce

Economie

Aristocratie financière et prise de pouvoir

Dans l’interview qu’accorde l’économiste Marc Chesney à « Swissinfo » et dont j’indique le lien ci-dessous, Yanis Varoufakis ne manquerait sans doute pas de se reconnaître.
J’ai indiqué, dans un précédent sujet*, le lien au discours que l’ancien ministre grec de l’économie a tenu à Frangy-en-Bresse, dimanche 23 août dernier.
Dans ce sens, il apparaît que le point de vue du franco-suisse et du grec se rejoignent sur au moins un point, le déficit de démocratie qui domine tant de décisions prises par la troïka. 
A cela s’ajoutent les contradictions de Jean-Claude Juncker dont Marc Chesney se demande comment il peut intimer à la Grèce l’ordre de réduire son déficit, alors qu’il a dirigé pendant des années un pays – le Luxembourg -, qui a permis à des sociétés actives en Grèce de pratiquer l’évasion fiscale aux dépens de la République Hellénique?
Cela tourne à la farce, conclut-il. 
Oui, sauf que ladite farce est de très mauvais goût. Pis, elle s’impose au menu de toutes les négociations si elle en sont.
Que la toxicité des produits mijotés par la troïka s’avère nuisible à la démocratie n’est plus à démontrer.
Reste qu’à ce jour, aucun antidote n’a encore été trouvé pour neutraliser le poison.
http://www.swissinfo.ch/fre/marc-chesney–économiste-en-rupture_la-grèce–victime-parmi-d-autres-de-la–dictature-financière-/41624910 * http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/28/le-livre-des-psaumes-de-l-austerite-de-la-troika.html

Economie, Politique

« Le livre des psaumes de l’austérité de la Troïka »

La formule est de Yanis Varoufakis.*
 
Invité à participer à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse par Arnaud Montebourg, l’ancien ministre grec de l’économie s’est adressé au public. 
 
Notre continent a commencé à se réunir avec de nombreuses langues et des cultures différentes, mais il est en train de finir divisé par une monnaie commune.
 
La Grèce a capitulé, mais c’est l’Europe qui a été défaite.

 
Selon Yanis Varoufakis, si l’eurogroupe avait vraiment voulu réformer le système de son pays, il aurait discuté les propositions qu’il avait apportées à cet effet.
 
Or tel ne fut pas le cas, a-t-il indiqué avant de conclure que ce n’était pas une réforme qui était voulue pour la Grèce mais sa reddition.
 
Son propos est fort mais ne vise pas à apitoyer sur le sort de la Grèce. Au contraire, il alerte la conscience démocratique, non seulement française mais européenne aussi.
 
La stratégie de l’eurogroupe a consisté, selon l’ancien ministre grec, à faire traîner les négociations, à en imputer le blâme à la Grèce dont les propositions ont été jugées non crédibles, puis à lui poser un ultimatum sous la menace de la fermeture immédiate de la banque. 
 
Ce ne fut rien d’autre qu’un coup d’Etat, a-t-il déclaré.
 
Et d’évoquer la maxime du Dr Schäuble d’après laquelle, les élections ne sont pas autorisées à changer quoi que ce soit en Europe.
 
CQFD
 
*  http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/250815/yanis-varoufakis-frangy

Histoire, Politique

« Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites »

Ainsi s’est exprimé Alexis Tsipras, ce 20 août.
Le peuple grec est fier et a de quoi. Son Histoire est loin d’être ordinaire et ferait bien d’intéresser toutes celles et ceux qui s’empressent de se pencher sur le sort de la Grèce quand ils ne délivrent pas leurs conseils sinon leurs jugements.
Aller sur place pour se rendre compte de ce que vivent les Grecs est ce qu’a fait Michael Wyler et bien lui en a pris. La description qu’il donne de la situation telle qu’elle lui est apparue ne manque pas d’intérêt.
C’est juste que l’appel à l’aide lancé en conclusion de son sujet laisse perplexe.
Le respect à apporter aux Grecs ne serait-il pas préférable à toute attention telle qu’elle est formulée par Monsieur Wyler?
Mais peut-être est-ce trop demander, dans ce cas, aux Grecs de disposer de tant de bienveillance.
https://www.hebdo.ch/les-blogs/wyler-michael-post-scriptum/athènes-jy-étais-jai-tout-vu

Economie, Politique

Alexis Tsipras, une démission qui en dit long

Bien des politiciens pourraient s’inspirer de cette leçon de politique. Mais on préfère, ici et là, y voir un nouveau coup de théâtre.
D’ailleurs, c’est déjà le cas en France où la décision d’Alexis Tsipras n’a pas manqué d’être commentée.
Si certaines personnalités y voient honnêteté et intégrité, d’autres l’inscrivent à la suite de ce qu’ils considèrent comme trahison du référendum tenu en Grèce le 5 juillet dernier.
Ainsi, Florian Philippot estime-t-il que le Premier Ministre grec doit être balayé en septembre. En fait de ménage à faire, le FN semble plutôt mal placé pour se prononcer.
Bien des Grecs ont exprimé leur déception quand d’autres avaient dores et déjà prévu le scénario.
La pression exercée sur Alexis Tsipras a été telle qu’elle ne visait qu’à réduire à peau de chagrin sa marge de manoeuvre.
A-t-il dit son dernier mot, rien n’est moins sûr. Ni Syriza non plus et encore moins la Grèce dont il sied à tant de monde de mépriser l’Histoire.

Politique

L’Arabie saoudite, en 7e position des plus mauvais payeurs…

La nouvelle polémique qui vise le roi d’Arabie saoudite -après les deux autres relatives à son séjour à Vallauris- concerne des frais médicaux impayés dont le montant s’élève à 3,7 millions d’euros.
Selon le site du Parisien et la capture d’écran qui figure ci-dessus, il ne s’agirait pas là d’une première.
La note en suspens des pays étrangers auprès des hôpitaux français s’élèverait à près de 120 millions d’euros fin 2014.
http://www.leparisien.fr/politique/video-l-arabie-saoudite-doit-3-7-meur-aux-hopitaux-de-paris-04-08-2015-4989303.php
Il est aussi précisé, qu’en France, on n’aurait pas l’habitude de réclamer et encore moins auprès d’Etats étrangers car on serait alors obligé de passer par le Quai d’Orsay.
Certes et comme cela a été évoqué ici ou là, on peut se rappeler tel ou tel contrat signé avec tel ou tel pays et les bénéfices qui en découlent. Mais dans ce cas, on tombe sous le régime du troc sinon d’échange de bons -ou de mauvais- procédés. 
Quitter un hôpital sans payer au prétexte de contrats avantageux signés avec son pays, figurerait-il soudain au registre des principes démocratiques?
Que n’a-t-on entendu de la Grèce dont on a tout dénoncé et son contraire pour expliquer la situation dans laquelle elle se trouvait! 
En attendant, en Grèce, les nouveaux misérables meurent, faute de médicaments sinon de soins.

Histoire, Religions

Qui a volé qui et depuis quand?

Le 12 avril 1204, la quatrième croisade, en manque de fonds pour rejoindre l’Egypte et la Palestine pour libérer Jerusalem des Musulmans, se dirige vers Constantinople.
Autant les marchands vénitiens -au service desquels se sont mis les Croisés- que ceux-ci, voient l’occasion de briser la puissance commerciale et religieuse de Byzance.
La rivalité entre Latins et Grecs, entre la Rome catholique et la Byzance orthodoxe -qui fut à l’origine du schisme d’Orient- se concrétise là de la manière la plus sinistre qui soit.
http://www.guillaume-villeneuve-traducteur.fr/spip.php?article49 
 A chacune et à chacun d’en tirer les conclusions souhaitées. Le fait est que dans la mémoire grecque, ce passage occidental en leurs terres n’a pas été oublié.
Car il a tant affaibli l’empire romain d’Orient qu’il a permis sa chute, en 1453.
La suite, on la connaît, quatre cents ans de domination ottomane et une guerre pour l’indépendance soutenue par les Puissances dont les intérêts ont été évoqués ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html
Dire que l’Histoire se répète est, pour certains, un euphémisme. Le fait est que le besoin de puissance ne lésine jamais sur les moyens.

Culture, Politique

La haine, politique de croissance?

Les détracteurs de la Grèce y vont bon train pour juger un pays dont on se demande bien ce qu’ils en savent ou en ont compris.
Plusieurs sites se sont satisfaits de relayer le point de vue d’Edmond About, mishellène notoire et auteur d’un ouvrage intitulé La Grèce contemporaine. 
Paru en 1854, il sert de référence opportune à qui le veut bien pour montrer que la Grèce ne serait qu’un pays de profiteurs sinon de voleurs ou pis encore.
Boulevard Volaire, Le Monde, L’ObsRue89 en citent de larges extraits évidemment choisis. Car les passages décrivant le système mis en place par les puissances de l’époque pour profiter elles-mêmes des crédits alloués à la Grèce sont soigneusement omis par leurs émérites journalistes.
Le cadre ainsi posé, les commentateurs s’en donnent à coeur joie pour distiller leur venin et égrener leurs certitudes ainsi référencées.
En réaction à cette déferlante haineuse -qui ne date toutefois pas d’hier- Michel Bouillet avait publié, en 2012, un ouvrage intitulé Non! Les Grecs ne sont ni des voleurs ni des menteurs.
L’auteur y explique comment le levier de l’emprunt a toujours été utilisé pour infléchir la politique grecque à l’avantage des Puissances.
Le contribuable Bonnal de Boulevard Voltaire a dès lors et en effet de quoi s’inquiéter.
Car loin du romantisme de quelques philhellènes du XIXe siècle dont il conclut dans son article, qu’il coûte toujours cher au contribuable, les méthodes appliquées par leurs contemporains banquiers ont trouvé leurs émules aujourd’hui.

Politique

Merci, Jacques Sapir!

Qu’un journal comme Le Le Temps dont on ose encore penser qu’il est de bon niveau, publie un article de la plus haute fantaisie, interpelle.
L’état du journal ou plutôt du cerveau de sa rédaction devrait inspirer Olivier Delamarche, lui qui a diagnostiqué celui d’Alexis Tsipras…
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html 
J’ai soumis à Jacques Sapir, économiste de renom, la réflexion que m’a inspirée l’article publié par Le Temps et les conclusions de son journaliste:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/22/poutine-meilleur-soutien-de-merkel-ou-comment-alimenter-le-feuilleton-grec.html
Sa réponse figure en capture d’écran ci-dessus.

Politique

Poutine, meilleur soutien de Merkel ou comment alimenter le feuilleton grec

Il ne serait pas étonnant que ce qui est présenté comme information au conditionnel ne vise qu’à créer une nouvelle rumeur.
Ce d’autant qu’elle est relayée par le grand quotidien suisse, Le Temps, peu connu pour sa russophilie…
L’article fait référence au journal grec To Vima, selon lequel Alexis Tsipras aurait demandé à la Russie un prêt de 10 milliards de dollars pour imprimer de nouvelles drachmes.
Néanmoins, le fait que Vladimir Poutine n’ait proposé qu’une avance de 5 milliards de dollars au Premier Ministre grec fait écrire le journaliste du Temps que:
Dans ces conditions, malgré l’appui du peuple grec, Alexis Tsipras n’aurait plus eu d’autre choix que d’accepter le plan d’austérité des créanciers.
Et l’auteur de l’article de se référer, cette fois à Zerohedge pour annoncer que ce serait «l’information la plus sous-estimée de l’année qui suggère que la perpétuation du rêve d’unité de la zone euro, cher à Angela Merkel, n’aurait été possible qu’avec l’aide de Vladimir Poutine».
Le journalisme doit-il vraiment se transformer en relai de rumeurs?
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5127e0b8-3095-11e5-903f-511fc5349148/Alexis_Tsipras_aurait_sollicité_Vladimir_Poutine_pour_aider_la_Grèce_à_imprimer_des_drachmes

Histoire, Politique

« Pas de testicules, pas de cerveau »

Massacre de Chio, 22 avril 1822 peint en 1824 par Eugène Delacroix
 
Tels sont les propos d’Olivier Delamarche au sujet de ce pauvre Tsipras.
http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/la-minute-d-olivier-delamarche-50525
Michel Onfray, lui, résume Tsipras, à de la com’.
Mieux, il parle de l’existence, en Grèce, d’un foyer fasciste et s’ébahit qu’en Europe, cela existe encore…
A se demander s’il a suivi l’actualité de l’Ukraine! Sait-il seulement qui a été élu Premier Ministre? 
A l’aune de telles appréciations diffusées sur un media de grande audience, on mesure son orientation et les limites de son horizon.
En 1832, la Grèce est transformée en royaume par les grandes puissances qui ont oeuvré à son indépendance.
C’est un roi bavarois qui est placé à la tête du pays à peine sorti de quatre siècles de tutelle ottomane.
Après le roi de Bavière, c’est un roi du Danemark qui lui succède.
Ensuite, quelques dictatures plus tard, la Grèce devient une démocratie.
Qui a une idée de ce que fut la guerre d’indépendance avec ses 200.000 morts?
Qui a une idée de ce que fut la guerre civile qui sévit juste après la deuxième guerre mondiale et qui fit 150.000 morts et une centaine de milliers de réfugiés?
Ceci n’est pas une excuse, diront en choeur les financiers et leurs alliés.
Non, c’est de l’Histoire.
 
Sujet paru en page 19 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 23 juillet 2015 sous le titre « Grèce: le poids de l’histoire »