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Un monument, Mikis Theodorakis, s’en est allé ce 2 septembre…

On le présente le plus souvent, chez nous, comme « le père de Zorba » parce qu’il a composé la musique du film dont le personnage éponyme a été incarné par Anthony Quinn.

Mais il est mille fois plus que cela, Mikis Thedoroakis!

Il a été résistant, il a été communiste, déporté, torturé, il a été poète, musicien, compositeur d’une oeuvre gigantesque, il a été et restera un monument.

Parmi les innombrables vidéos que l’on peut trouver sur internet, celle-ci le montre en 1974, avec Maria Farandouri interprétant l’une des plus célèbres chansons de son répertoire.  Nous sommes en octobre 1974.

Hommage à ce géant talentueux et passionné.

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Liban, 2013-2020, histoire d’un drame

En pleine période virale, en pleine période de récession, Beyrouth s’enflamme. Les images de la ville dévastée nous ont toutes et tous choqué(e)s alors que la mort et la misère sont venues s’ajouter à celles déjà existantes.

Plusieurs médias relatent les faits dès le début, à savoir depuis le départ, en septembre 2013 du port géorgien de Batumi, d’un navire battant pavillon moldave, propriété d’un armateur russe vivant à Chypre, et avec à son bord un équipage pour majorité d’origine ukrainienne.

Ensuite, les versions divergent.

Le bateau devait se rendre avec sa cargaison de nitrate d’ammonium au Mozambique, ce que ce pays dément. Et puis, après avoir fait escale en Grèce, l’équipage du bateau aurait reçu ordre de la part de son propriétaire, de se rendre à Beyrouth pour y récupérer une cargaison supplémentaire.

Il s’agissait de rentabiliser le voyage, raison pour laquelle aurait dû être livré, depuis le Liban, du matériel de chantier à la Jordanie mais le bateau a été retenu au port de Beyrouth en novembre 2013.

C’est alors que la responsabilité de diverses instances libanaises sont en jeu qui se renvoient toutes la balle. Le fait est que seize personnes auraient été arrêtées dans le cadre de l’enquête ouverte après l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et tant d’autres quartiers de la ville.

S’agissant de l’explosion, elle pourrait être due à des travaux de soudure effectués dans un hangar où des fissures à colmater avaient été signalées. Ce hangar abritait, pour sa part, des feux d’artifices et était voisin de celui où était stocké le nitrate d’ammonium.

Ces faits sont rapportés de la même manière dans plusieurs médias, à quelques petites nuances près. Puissent les interprétations qui leur seront données ne pas glisser vers autant d’accusations à l’emporte-pièce, c’est tout ce que l’on souhaite vu la complexité de l’affaire.

Pour ma part, je ne puis que dire combien je pense à toutes celles et ceux qui portent le Liban au plus profond de leur coeur tandis que le destin le frappe sans relâche depuis des dizaines et des dizaines d’années.

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L’humanisme pris en otage

A lire, à entendre ces personnes qui disent s’être rendues en Grèce dans les centres appelés hot spots et dont elles dénoncent avec virulence les conditions d’accueil de migrants, on ne peut bien sûr pas rester indifférent.

Du moins si l’on a un coeur. Mais c’est la raison qui interroge, car elle souhaite comprendre. Ne serait-ce que ce qui a permis d’en arriver à pareille situation.

Or pour autant de ces pourfendeurs de « l’Europe », c’est avant tout l’Union Européenne qui est visée.

Sans compter, bien sûr et de manière explicite comme l’a énoncé Jean Ziegler, ce qui est souvent désigné comme « régime », à savoir celui de Damas et de son allié russe.

De fait et une fois les innocents et les coupables désignés, on y va et on ne ménage plus sa peine pour distribuer les bons et les mauvais points.

Mais qui a le droit de s’approprier ainsi la bonne conscience, celle qui lutte pour le bien des uns et blâme la faute d’autres?

Imaginez un peu, nos frontières suisse allègrement franchies et nos campagnes peuplées de migrants.

Y trouvera-t-on, à leur chevet, aussi longtemps que durera leur occupation des lieux, ces généreuses personnes pour les soutenir?

Comment vivraient-elles la quiétude de leur résidence, rurale ou urbaine, soudain voisine de cette misère qui les désole tant quand vingt-quatre heures sur vingt-quatre et des années durant, ces « persécutés » partageraient leur espace?

Les Grecs seraient des corrompus? Des monstres insensibles à autant de  familles parties à la hâte vers quelque horizon plus heureux que celui qui n’est de loin pas que celui de pays en guerre?

Non, l’humanisme n’est pas que du seul côté de qui dénonce.

L’humanisme est tout aussi bien de celui de tant d’insulaires grecs qui, livrés à ce que la politique leur sert chaque jour, vivent au quotidien et depuis des années avec des femmes, des enfants et des hommes qu’on encourage à venir s’échouer dans ces camps de la honte.

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Ces persécutés qui rêvent d’un sort meilleur…

Pardonnez-moi, pour reprendre l’intitulé de la célèbre émission animée par notre non moins célèbre journaliste Darius Rochebin, pardonnez-moi donc, Monsieur Ziegler de revenir à vous.

Mais comme je suis en train de lire votre dernier livre, « Lesbos, la honte de l’Europe », je me sens proche de vous quant à la sensibilité humaine qui vous anime.

Sauf que la mienne ne rejoint pas tout à fait la vôtre, vous l’aurez bien compris au cas, très hypothétique où vous auriez lu les sujets que je consacre à votre approche de l’accueil (non) réservé par la Grèce aux exilés de tous pays.

Car oui, il faut le dire et contrairement à ce que vous avez laissé entendre en parlant de la Syrie et de la lourde responsabilité que vous attribuez à la Russie de la guerre qui y sévit, contrairement donc à ce que l’on pourrait croire à vous avoir écouté, ces « persécutés » comme vous les appelez ne sont pas issus que de ce seul pays en guerre.

Hélas, cet article nous le confirme, article pas même publié sur un site dont on aurait pu penser qu’il fût, au pire,  « complotiste » au moins pire, « réac ». Non, cet article figure sur le site de BFM avec RMC. Que penser, alors, d’autant de Maghrébins en quête de travail?

Que les raisons qu’ils invoquent pour avoir rejoint autant de « persécutés » seraient celles de personnes qui auraient « tout perdu »? Que leur raison d’être en attente d’un très imaginaire Eldorado soient légitimes?

Oui, je vous le concède, il est bien difficile, pour un humaniste qui se respecte, de s’y retrouver parmi autant de « persécutés ».

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Situation surréaliste à la frontière greco-turque, Monsieur Ziegler, qu’en pensez-vous?

Cher Monsieur Ziegler,

A la suite de mon précédent sujet de blog dans lequel je m’adressais à vous, je serais curieuse de connaître votre avis sur pareille information en image:

«  Situation surréaliste. Un véhicule turc « HIZIR / ATES », que la Turquie a reçu de mai à août 2019, avec un projet financé à 75% par l’Europe (nous l’avons payé), tente de faire tomber la clôture à Evros. »

Cela vaudrait bien un nouveau chapitre à votre livre « Lesbos, la honte de l’Europe », non? Nouveau chapitre ou, pourquoi pas et encore plus judicieux, nouvel ouvrage!

Mais évidemment que tout cela exigerait une telle remise en cause de ce qui vous a acquis un public certain qu’on oubliera.

Que, comme n’importe quelle personne sensible à la condition humaine, vous l’ayez été à celle de « persécutés » comme vous appelez ceux que d’autres nomment « migrants », se conçoit.

Mais est-ce bien nécessaire de désigner les coupables sans la moindre nuance?

 

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Ni la Russie, ni la Grèce ne méritent d’être traitées ainsi

Non, Monsieur Ziegler, en dépit de toute la sympathie que l’on peut vous porter, ce que vous avez dit de la Russie, ce que vous avez dit de la Grèce lors de la présentation de votre récent ouvrage paru au Seuil est indigne de l’Universitaire que vous êtes.

Ce 6 mars chez PAYOT Rive-Gauche à Genève,  en effet, où vous avez été invité à parler de votre livre, « Lesbos, la honte de l’Europe », vous avez accusé Vladimir Poutine d’être un « génocidaire » et avez vu la Russie, responsable de la situation actuelle  en Syrie.

Mieux, il vous a suffi d’énumérer l’ensemble des dégâts qu’elle a causés pour avoir l’approbation d’un public présent en nombre. A cela seulement se mesure le succès d’un matraquage médiatique qui ose encore s’appeler information.

La Russie? Poutine? Coupables. Mieux, criminels. Pis, génocidaires.

Fortement ébranlé par ce que vous avez découvert des conditions dans lesquelles se retrouvent autant de « persécutés » -terme que vous avez souvent employé pour désigner celles et ceux qui ont fui leur pays- vous vous érigez en juge et censeur.

Monsieur Ziegler, la situation qui prévaut en Grèce est autrement plus complexe que celle que vous avez dessinée à grands coups d’accusations lancées ici et là avec, en dernier ressort et suprême coupable, le Président Poutine.

Je suis venue vous écouter, ce soir, par amour pour la Grèce. Oui, ce pays qui a une histoire dont peu mesurent l’ampleur des souffrances qu’il a connues.

Qui a une idée de ce que fut la guerre d’indépendance avec ses 200.000 morts?

Qui a une idée de ce que fut la guerre civile qui a sévi juste après la deuxième guerre mondiale et qui a fait 150.000 morts et une centaine de milliers de réfugiés?

Quant à la longue tradition d’accueil dont jouit la Grèce, elle n’est plus à prouver.

Alors parler de la corruption qui la gangrène, c’est un peu vite se dédouaner face à ce que représente un tel flux migratoire auquel elle doit faire face.

Monsieur Ziegler, est-ce votre humanisme au-dessus de tout soupçon qui vous confère pareille autorité à prononcer autant de sentences?

Voici une séquence à méditer, celle qui oppose Hubert Védrine à Eric Zemmour.

Autant dire qu’on est un peu ailleurs dans la réflexion et l’analyse et qu’y porter attention vaut autant que celle que je vous ai portée en venant vous écouter ce soir.

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Néo-nazis des uns et des autres

Admirable comme le journal Le Monde évoque le parti néo-nazi grec Aube dorée qui, selon sa correspondante à Athènes, tirerait profit de l’éparpillement de voix, après le résultat des législatives remportées par Alexis Tsipras.
Si l’on songe au silence observé par ce même journal Le Monde quant au profit tiré par le parti néo-nazi en Ukraine, doit-on comprendre que les néo-nazis des uns n’ont rien à voir les néo-nazis des autres?
Certes, Arseni Yatseniuk, Premier Ministre du Président Petro Poroshenko, est qualifié de libéral conservateur par Wikipedia. Si cette appellation suffit à effacer un passé, soit. 
Il n’en demeure pas moins vrai que ce Premier Ministre a été photographié, en son temps peut-être révolu pour Le Monde et autres Wikipedia, en train de faire le salut nazi.
Alors, Aube dorée, en Grèce, serait-elle plus à craindre qu’un Premier Ministre reconverti par Wikipedia en libéral conservateur?
http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/09/21/en-grece-les-neonazis-d-aube-doree-tirent-profit-de-l-eparpillement-des-voix_4765630_3214.html

Politique

Onfray, Tsipras c’est « de la com »

N’en déplaise à Michel Onfray que d’aucuns adulent alors qu’il s’exclamait au sujet de la présence, en Grèce, d’un foyer fasciste et s’ébahissait qu’en Europe, cela existe encore, tandis que la situation en Ukraine semble à l’évidence lui échapper, n’en déplaise donc au philosophe français, Syriza a remporté les élections législatives grecques.*
Alexis Tsipras, que le philosophe français résumait à  « de la com » a montré, au contraire, sa capacité à mobiliser contre le profit qu’aurait pu tirer le parti d’extrême droite, Aube dorée, de la crise migratoire qui frappe la Grèce.
Quant aux autres prophètes et augures en tous genres qui ont annoncé la division de Syriza et son affaiblissement, ils en seront pour leurs frais.
Reste désormais, à savoir si les pressions de l’euro-groupe ne vont pas se poursuivre et diriger le pays vers un grexit, cette fois effectif. 
Serait-ce bien, serait-ce pis, pour la Grèce, pour l’Union Européenne, les avis sont certainement encore partagés de part et d’autre.
Pour l’heure, saluons la victoire d’Alexis Tsipras et de Syriza.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html 
Sujet paru comme Lettre du jour en page 13 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 22 septembre 2015 sous le titre, Tsipras, ce n’est pas « de la com ».

Economie, Politique, société

L’Europe entre rêve et cynisme

Outre les considérations sur l’économie, ce qu’on lit dans l’entretien* avec Yanis Varoufakis, publié par la revue Ballast, c’est la mise à l’écart, par l’euro-groupe, de toutes ses propositions.
Dire de l’Europe qu’elle incarne la démocratie semble de plus en plus relever de l’abus de langage.
Euphémisme que de le rappeler, certes, tandis que l’ancien ministre grec de l’économie explique comment on donne pour mieux dominer:
Que dit-on en Europe ? Une dette grecque non remboursable ? Donnez-leur en plus ! Et augmentez tous les impôts pour donner à une dette non remboursable plus d’argent, plus de prêts. 
Alors que la question des migrants démultiplie les débats et déchire l’Europe entre accueil à réserver ou frontières à fermer, au-delà de la misère de l’exode, c’est au cynisme qui l’accompagne qu’on assiste.
Entre utilitarisme à peine voilé et charisme martelé, aux populations de s’y retrouver. 
Difficile, en cela, de donner tort à Yanis Varoufakis quand il dénonce un système féodal dont le but est de s’étendre et d’élargir son pouvoir de domination. 
http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis/

Economie

Aristocratie financière et prise de pouvoir

Dans l’interview qu’accorde l’économiste Marc Chesney à « Swissinfo » et dont j’indique le lien ci-dessous, Yanis Varoufakis ne manquerait sans doute pas de se reconnaître.
J’ai indiqué, dans un précédent sujet*, le lien au discours que l’ancien ministre grec de l’économie a tenu à Frangy-en-Bresse, dimanche 23 août dernier.
Dans ce sens, il apparaît que le point de vue du franco-suisse et du grec se rejoignent sur au moins un point, le déficit de démocratie qui domine tant de décisions prises par la troïka. 
A cela s’ajoutent les contradictions de Jean-Claude Juncker dont Marc Chesney se demande comment il peut intimer à la Grèce l’ordre de réduire son déficit, alors qu’il a dirigé pendant des années un pays – le Luxembourg -, qui a permis à des sociétés actives en Grèce de pratiquer l’évasion fiscale aux dépens de la République Hellénique?
Cela tourne à la farce, conclut-il. 
Oui, sauf que ladite farce est de très mauvais goût. Pis, elle s’impose au menu de toutes les négociations si elle en sont.
Que la toxicité des produits mijotés par la troïka s’avère nuisible à la démocratie n’est plus à démontrer.
Reste qu’à ce jour, aucun antidote n’a encore été trouvé pour neutraliser le poison.
http://www.swissinfo.ch/fre/marc-chesney–économiste-en-rupture_la-grèce–victime-parmi-d-autres-de-la–dictature-financière-/41624910 * http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/28/le-livre-des-psaumes-de-l-austerite-de-la-troika.html