Entendre ou lire en boucle que la Russie a envahi l’Ukraine, occupé la Crimée pour, ensuite, l’annexer semble ne pas déplaire à nombre de rédactions de médias en tous genres.
Pas plus tard encore que ce 15 février, un journaliste sportif se mêlait d’une affaire qui n’avait strictement rien à voir avec le sujet qui rassemblait les invités d’un plateau de télévision.
Le débat tournait autour de l’opportunité ou non d’organiser les JO 2026 en Suisse et voici ce chef de la rubrique des sports évoquer la Crimée occupée après avoir bien précisé que les JO de Sotchi avaient été un désastre.
Mais heureusement que, parmi mes compatriotes, il s’en trouve encore à ne pas porter ce même regard buté sinon volontairement orienté sur une situation autrement plus complexe.
Il va de soi que l’appréhender avec d’autres paramètres que purement idéologiques, nécessite un recul que le temps ou l’intérêt médiatique semblent refuser.
Parler de liberté d’expression, en l’occurrence, sera peut-être revendiqué mais quand elle se fait l’alliée de pure désinformation, on est en droit de s’interroger sur les intérêts qu’elle poursuit.
Alors, pour qui souhaite en savoir un peu plus sur ce qu’il en est de la Crimée, voici un article fouillé et référencé
Guerre
capture d’écran: Agoravox, Lettre de Donetsk
De l’aspiration au dialogue entre parties adverses à la passe d’armes, on reste encore dans l’échange, même musclé.
Mais lorsqu’on en arrive à la prise d’armes et à la commande de bataillon, c’est un pas conséquent qui est franchi.
Un célèbre écrivain russe dont je vous invite à découvrir le parcours peu banal, fait réagir une bonne partie de l’intelligentsia de son pays et d’ailleurs tandis qu’il a décidé d’aller se battre dans le Donbass.
Comment considérer un tel acte? Pour certains, il peut relever du courage, pour d’autres, de la soumission à un pouvoir en place.
A lire l’article que consacre « Le Temps » à cet événement, car il en est, il y a de quoi rester perplexe.
Que la lauréate du Nobel de littérature 2015 condamne l’engagement de Zakhar Prilepine en dit long sur cette femme.
En son temps, fervente laudatrice du fondateur de la Tcheka, ancêtre du KGB et de l’actuel FSB elle a tout de même réussi à renier tout ce passé pour outrager un pays.
A toutes celles et ceux qui considèrent ce qui se publie sur ce blog comme pro-russe, mieux, propagande au service du Kremlin avec, comme cela est parfois mentionné, avantages à la clé, quelques rappels semblent à nouveau s’imposer.
Si écrire pour partager un autre regard sur une actualité que d’aucuns s’ingénient à présenter selon le prisme qui leur convient, revient à être à la solde du Kremlin, c’est dire comment sont formatés les cerveaux d’autant d’analystes s’ils en sont.
En ce moment, à quelques heures de vol de nos capitales, une guerre qui n’a jamais cessé, détruit des vies. Rendre sensible à ce désastre, c’est être pro-russe?
Réduire l’approche autre de ce qui se passe, en ce moment, tout près de chez nous, à de la propagande, c’est afficher une bien étrange conception de l’humanisme dont on brandit à toute occasion les droits à défendre.
Ce qui se passe dans le Donbass est autrement plus complexe que ce que nous en rapportent nombre de nos journalistes.
Merci, encore une fois, à Karine Bechet-Golovko de rendre compte d’une situation qui ne souffre aucune indifférence et encore moins d’approximation:
http://russiepolitics.blogspot.ch/2017/02/zakhar-prilepine-le-nouveau-visage-du.html
Qui veut la guerre?
Mikhaïl Gorbatchev, que cet Occident tient en telle estime pour avoir été l’artisan de la perestroïka, s’est déjà à maintes reprises exprimé sur le sujet.
Nombre de nos compatriotes ne semblent, par contre, pas avoir bien saisi que depuis des années, le dernier Président de l’ex-URSS rejoint l’actuel Président de la Fédération de Russie sur de nombreux points.
Ils avaient été évoqués, ici et là.
Mais maintenant que tant d’efforts ont été fournis par la Russie pour solliciter le dialogue avec l’Occident et favoriser la diplomatie plutôt que de se faire face avec des armes, il semble bien que la leçon ait été entendue.
Interviewé sur l’ordre donné par Vladimir Poutine à son armée de l’air de se préparer à la guerre, Roland Lombardi remet, à très bon escient, quelques points sur les « i ».
Et puis, à la sempiternelle et obsessionnelle manière de comparer la Russie de Poutine à l’Allemagne des années 1930, sa réponse est sans équivoque.
Merci à lui tandis que dans le cadre de l’émission C dans l’air citée dans le précédent sujet de ce blog, les années 1930 ont une fois encore été évoquées, mêlées, qui plus est, aux années de guerre froide.
On parle souvent des 100 jours, dans la vie politique. Ici, il s’agit de dix fois plus.
Voici 1000 jours, en effet, que dure la guerre qui a coupé l’Ukraine en deux.Comme nombre d’autres conflits meurtriers dans le monde, celui qui sévit encore dans le Donbass ne fait pas l’actualité de nos médias.
De part et d’autre de la ligne de front, se déchirent des familles dont les membres défendent la cause d’un partie ou d’une autre de ce qui constitue leur patrie.
De l’aide et du soutien, nombre de bénévoles en ont apporté.
Parmi eux figurait la Doctoresse Liza qui apparaît sur la photo qui illustre ce sujet. Figure emblématique de la Russie, le 25 décembre, elle a été enlevée aux siens et à toutes celles et ceux auxquels elle s’est donnée sans compter.
capture d’écran de: https://fr.sputniknews.com/international/201701111029528522-zakharova-russie-preoccupation-usa-obama/
Barack Obama a eu beau verser une larme, très médiatisée, celles de tant de victimes en Ukraine et ailleurs ont sans doute eu moins d’impact sur nos journalistes si prompts à relever l’émotion ici ou là.
Pourquoi l’Ukraine?
La question, pour tant de personnes qui ont appris à penser selon les bulletins d’information rendus chaque jour ou presque tout le temps qu’a duré une guerre qui se prolonge dans la quasi indifférence de nos médias, la question, donc, se pose pour qui a retenu la leçon selon laquelle la Russie avait envahi ce pays.
Toutes celles et ceux, en Occident, qui pensent encore être informés ont appris comment les Ukrainiens souffraient de l’oppression russe, comment le Maïdan n’était que la revendication de plus de liberté et de moins de corruption!
Le résultat se connaît! Il en a largement été question ici dans les centaines de sujets consacrés à ce qui s’est passé dans le Donbass et en Ukraine, en général.
Au point que même l’administration américaine a reconnu sa responsabilité dans le plus parfait cynisme sauf à considérer un mea culpa de bon ton:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/02/04/la-responsabilite-des-medias-en-jeu.html
Pour le reste, on retiendra aussi la manière bien peu élégante du président américain de quitter la Maison Blanche.
Mobiliser à ce point l’attention contre la Russie pour en faire un feuilleton médiatique de troisième zone ne grandit pas ce Nobel de la Paix.
On se demande à quoi servent ces débats organisés par autant de médias soucieux, bien sûr, de donner la parole à autant de personnalités d’avis et d’horizons divers sinon pour sauver la face et couper autant que possible la parole à qui la leur ferait perdre, ladite face.
En l’occurrence, ce 3 janvier au soir, ARTE avait réuni dans le cadre de son émission 28 minutes, trois invités pour discuter de la cyber-guerre russe.
Quand vous voyez Marie Mendras, à la minute 17,55, demander la parole pour recadrer le débat et dire qu’on ne peut pas laisser dire, ici, sur un bon plateau de télévision en France, dans une démocratie, que nous faisons de la propagande russophobe alors que le régime russe n’est pas une démocratie, contrôle ses médias, etc.etc pour, enfin, cerise sur le gâteau, s’insurger contre le mensonge on comprend que se risquer à appeler cette énième spécialiste de la Russie à un peu plus d’objectivé serait sans doute mal reçu sinon carrément malvenu.
Il faut dire que sur ARTE dont BHL est le président du conseil de surveillance depuis plus de 23 ans, on a toutes les chances d’être à cet endroit où selon lui, tous les soirs, on fabrique de l’Europe, on façonne et invente de la culture européenne vivante:
capture d’écran de: http://pluzz.francetv.fr/videos/c_dans_lair.html
Que d’heures d’antenne accordées au portrait ou -à ce qu’on en dresse- de Vladimir Poutine, ces derniers jours!
Tous médias confondus, les voici qui multiplient les débats entre experts et autre spécialistes qui tous, nous livrent leur version du président russe.
Il est ceci, il veut cela, il agit ainsi, il pense que, etc etc…
Le sommet, on croit sans cesse l’avoir atteint mais non, voici qu’une nouvelle émission et ses intervenants nous entraînent à un niveau encore plus élevé.
Avec ça, si le public n’est pas enfin au top de ses connaissances en matière de Russie de Poutine sinon de Poutine tout seul, puisque selon Alain Duhamel, il serait un pays*, alors vraiment, il a dû manquer un épisode.
Mais les échanges contradictoires s’ils en sont, ne constituent pas l’unique activité du quotidien médiatique. C’est bien au-delà qu’on est entraîné dans l’extrait ci-après:
https://www.youtube.com/watch?v=s53YJSlhKgo
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/12/14/vladimir-poutine-autant-en-emporte-les-journalistes.html
capture d’écran de: http://www.ledauphine.com/france-monde/2016/12/12/scenes-de-liesse-a-alep-l-armee-annonce-la-chute-de-la-ville
Alep libérée, inutile de dire que les points de vue divergent pour commenter ce jour qui marque un tournant historique dans une guerre dont plus aucun terme de la langue n’est apte à rendre compte de ce qu’elle implique de vies détruites et autres saccages.
Ci-dessus, un article du Dauphiné.com, dont le lien est indiqué en référence sous l’image qui illustre le sujet, ci-après, ce qui a été publié par le HuffingtonPost qui met quelques bémols à la reprise d’Alep et aux conséquences déterminantes qu’elle aurait pour les uns et les autres.
Et de citer Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, en conclusion:
http://www.huffingtonpost.fr/2016/12/12/grace-a-ses-recents-succes-dont-la-reprise-dalep-bachar-al-as/
Enfin, voici, pour sa part, ce qu’écrit Pierre Le Corf, ce Français que d’aucuns connaissent pour le lire sur Facebook ou pour l’avoir découvert dans les divers documentaires qui lui ont été consacrés, entre autre par France3*:
https://www.facebook.com/pierrelecorf
* http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/qui-est-pierre-corf-humanitaire-breton-base-alep-1102839.html
Trois attentats ensanglantent à nouveau Turquie et Egypte.
Deux d’entre eux ont frappé Istanbul et ont été revendiqués par un groupe kurde tandis qu’au Caire, on ignore toujours qui est à l’origine de celui qui a frappé la communauté chrétienne copte orthodoxe.
Au-delà des déclarations officielles qui les condamnent selon le protocole et la rhétorique d’usage, à chacune et à chacun de trouver comment se situer par rapport à autant de carnages.
Entre révolte, résignation sinon indifférence, on a tout vu et entendu.
Les nous ne céderons pas ou autres déclarations péremptoires visant à ignorer ces attaques macabres sont autant de postures prises qui ne changent, quoi qu’il en soit pas grand chose.
Que reste-t-il, dans ce cas, sinon douleur et pensée à tant de proches et de familles endeuillées?
C’est peu.
Mais trouver la réponse adaptée au mépris de la vie humaine affiché par autant de sinistres puissances reste un défi d’ordre majeur.