Entre La France est en guerre de François Hollande, le Tous en terrasse clamé après les attentats du 13 novembre à Paris et la lettre d’une jeune-fille de Montréal qui répondait à ce slogan, on n’est qu’en présence de réactions dont peu sinon aucune ne risque d’impressionner les terroristes.
Quand Dominique de Villepin nous explique que la solution politique devrait être privilégiée, on aimerait le croire.
Or lorsqu’il déclare que face au terrorisme, il ne peut y avoir de victoire, le pessimisme semble prendre le pas sur tout autre forme de réponse:
http://trends.levif.be/economie/politique-economique/face-au-terrorisme-il-ne-peut-y-avoir-de-victoire-estime-dominique-de-villepin/article-normal-481847.html
Il va de soi, cependant, que ce constat ne peut être pris comme caution de tout acte terroriste quel qu’il soit.
Mais entre les déclarations tonitruantes des uns, le moralisme et la candeur des autres, on n’est pas plus avancé sinon loin du compte.
Un candidat au suicide est résolu. Sa détermination reste sourde à toute déclaration de guerre ou appel angélique quelconque.
Dans ce cas, limiter les dégâts resterait-elle la visée la plus pragmatique qui soit?
Guerre
Ce 15 mars 2016, notre chaîne publique suisse Radio Télévision Suisse, RTS a commenté le retrait partiel des forces armées russes. Après un bref rappel des faits, Darius Rochebin a sollicité l’avis de l’un des meilleurs connaisseurs de la Russie. L’homme interrogé par le présentateur vedette du téléjournal suisse est l’auteur d’un ouvrage formulé sous forme de question, Que veut Poutine?
Paru le 3 mars aux éditions du Seuil, l’ouvrage est ainsi présenté:
La politique étrangère de Vladimir Poutine est interprétée à tort comme celle d’un pouvoir sûr de lui-même. En réalité, elle ne fait que refléter les fragilités de la Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique. C’est la thèse de ce brillant essai : bien que conscient de ses faiblesses, le pays ne parvient pas à dépasser les complexes qui le hantent.
Sur la scène internationale, Vladimir Poutine a certes rendu la Russie incontournable. Secrètement, sa force et son insolence séduisent. Mais que cherche-t-il au juste ? Restaurer l’empire déchu ? Disputer aux autres civilisations le contrôle du monde ? Quelles sont les vulnérabilités qu’il essaie de masquer ? Comment déchiffrer l’idéologie et les principes directeurs de sa politique étrangère ?
Les réponses à ces questions permettent à l’auteur de donner un nouvel éclairage au positionnement de Moscou sur les grands dossiers d’aujourd’hui : la bataille pour l’« étranger proche », la rivalité avec le monde occidental ou encore la lutte d’influence dans « l’étranger lointain ».
Une synthèse indispensable pour comprendre les ressorts de la politique étrangère russe contemporaine.
Nul doute que le regard porté par Jean Robert Jouanny soit idéal pour un Occident friand de publications qui apportent les réponses attendues.
Pour faire plaisir à d’aucuns, voici un peu de cette propagande dont la Russie aurait le secret.
Dans l’article indiqué en lien ci-dessous, chacune et chacun aura tout loisir, ainsi, de découvrir comment diverses rédactions occidentales réagissent à l’annonce du retrait partiel des troupes russes de Syrie.
On sait tout le bien que nombre de perroquets occidentaux pensent de la Russie.
Il existe, néanmoins aussi quelques esprits plus subtils qui savent dépasser la condescendance sinon le mépris affiché pour le président russe et le pourcentage de citoyens qui lui est favorable.
A lire, ci-après:
https://fr.sputniknews.com/international/201603151023380371-russie-syrie-retrait-teactions/
On l’a vu, la France décore.
Elle décore le Prince d’un pays qui exécute sans trop de problèmes.
En 2015, ce ne sont pas moins de 153 personnes, un chiffre inégalé depuis 20 ans selon l’AFP, qui ont été condamnées à mort par l’Arabie saoudite.
Depuis le début de cette année, la 70e personne vient d’être décapitée au sabre ce dimanche.
Après tout si la légion d’honneur revient à des hauts dignitaires de pays qui exercent la justice sans trop d’état d’âme, ceux de l’Ukraine figurent peut-être déjà sur la liste des prochains récipiendaires?
Un journaliste ukrainien est retenu prisonnier depuis plus d’un an pour le seul (mé)fait d’avoir osé prendre position contre la guerre dans le Donbass.
Il en avait été question ici-même alors qu’il était encore libre.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/02/02/washington-etreinte-par-un-profond-desarroi.html
Il a été arrêté quelques jours plus tard, le 8 février 2015.
Le document ci-dessous revient sur cette arrestation et sur l’appel lancé par Tatjana ZDANOKA, députée européenne lettone:
https://www.youtube.com/watch?v=DhO9iHmMKi8
Ce 4 mars 2016, François Hollande a remis la Légion d’Honneur au Prince Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz al Saoud.
L’information est publiée sur le site de l’Agence de presse saoudienne officielle:
http://www.spa.gov.sa/viewstory.php?lang=fr&newsid=1474085
Selon le site Europe-Israël News, cet honneur rendu par le Président français au Prince saoudien l’aurait été en toute discrétion, sans que cela ne soit publié au Journal Officiel.
Soit et bien en prenne la France!
Il est vrai que l’Arabie Saoudite est une grande démocratie et que ses efforts dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme valent bien la distinction française suprême.
On se réjouit d’entendre et/ou de lire les réactions des communautés et autres associations qui n’ont de cesse de se mobiliser pour le respect de leurs droits.
Quant à la manière d’informer de cet honneur rendu par le Président de la France au Prince d’Arabie Saoudite, à chacune et à chacun d’apprécier.
Donc si on comprend bien, émettre des réserves sinon des critiques vis-à-vis de l’islam revient à être raciste:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/03/18/l-islam-n-est-pas-une-race.html
Tuer des millions de chrétiens, par contre, oblige le secrétaire d’Etat des Etats-Unis à demander un temps de réflexion avant de pouvoir se prononcer sur ce que cela implique sur le plan linguistique.
En effet, Monsieur John Kerry n’est pas certain qu’assassiner des Chrétiens en masse soit un « génocide », nous apprend cet article:
http://coolamnews.com/j-kerry-nest-pas-certain-quassassiner-des-chretiens-en-masse-soit-un-genocide/
La quantité n’a jamais fait la qualité, nul ne le niera.
Plusieurs millions de Chrétiens torturés, violés et assassinés ne font pas de leurs bourreaux pis que toute personne critique de l’islam.
Donc John Kerry va réfléchir…
Pendant ce temps-là, les décrétés racistes islamophobes continueront d’être jugés et condamnés.
Ouf, c’est déjà ça!
En cas de conflit, qu’il soit individuel ou collectif, faire feu de tout bois pour attaquer l’autre semble être une constante.
Les stratégies à cet égard ne manquent pas et parmi elles, discréditer l’adversaire en est une.
Détruire son image est le but le plus souvent visé et les moyens mis en oeuvre sont à la hauteur du talent qui les exploite.
Ainsi en va-t-il de l’information dont on ose toujours et a priori estimer qu’elle repose sur des assertions ou des faits avérés.
Le problème est que toutes les sources ne sont pas toujours accessibles et le seraient-elles qu’elles ne sont pas systématiquement vérifiées.
Que cela soit par la confiance d’emblée accordée, l’absence de curiosité ou la paresse, on ne cherche pas forcément à savoir si ce qui est livré comme information est fondé ou non.
Ainsi et sans qu’on n’y prenne garde, se faufilent la déformation de propos et/ou de faits, leur énonciation orientée ou carrément, le mensonge.
Ces procédés ne datent pas d’hier, certes. Est-là une raison suffisante pour s’en accommoder?
Y réagir est une priorité pour qui ne souhaite pas de notre monde, qu’il ne se résume plus qu’à un théâtre d’ombres:
http://www.geopolitics-geneva.ch/node/83
Vous pensiez la rhétorique réservée à quelques érudits ou autres savants usagers de la langue?
Détrompez-vous, certains la maîtrisent à merveille quand d’autres savent aussi la relever au passage.
En voici une bel exemple, loin d’être unique pour rendre compte d’une personnalité dont on sait la considération que lui porte la plus grande partie de la classe médiatico-politique occidentale.
Cela se passe dans le cadre d’une émission de géopolitique consacrée à l’OTAN et dont l’invité est Arnaud DOTEZAC, directeur des rédactions de Market Magazine.
A voir ici, dès la minute 9′:
http://www.rts.ch/emissions/geopolitis/7388948-otan-a-quoi-sert-l-alliance.html
Le très rhétorique si j’ose dire de Xavier Colin -qui ose donc dire- n’échappe pas à son invité.
Arnaud Dotézac, factuel, recadre.
Décidément, certaines parties de l’anatomie masculine semblent prisées pour définir ce que serait un chef d’Etat.
On se rappelle le pas de testicules, pas de cerveau d’Oliver Delamarche à propos d’Alexis Tsipras:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html
Voici que Michel Onfray évoque la testostérone du chef de guerre, hélas! -précise-t-il- argument électoral.
Dans un article paru sur le site du Point.fr, le philosophe dénonce l’attitude guerrière de l’Occident qui aurait tué des millions de musulmans et justifierait, selon lui, la réaction des concernés.
Or juste avant cela, le silence observé par notre élite journalistique et mondaine, intellectuelle et parisienne au sujet des agressions sexuelles de Cologne le fait estimer que nous vivrions déjà sous le régime de la soumission
En ceci, indique-t-il, il rejoindrait Michel Houellebecq.
Soit.
Mais à le lire, il semble difficile de saisir où se situe le philosophe.
Car la testostérone du chef de guerre, argument électoral, serait-elle une expression de ce régime de la soumission?
Etrange.
Mais apparemment à l’image d’autres contradictions, au regard du narcissisme égotiste et de l’hédonisme trivial dont il affuble l’occidental.
Doit-on le préciser, Michel Onfray ne s’y reconnaît pas. Non, il serait, lui, un homme d’éthique et de conviction:
http://www.lepoint.fr/chroniques/michel-onfray-houellebecq-a-raison-03-02-2016-2015101_2.php
Les réactions ne se seront pas fait attendre après la diffusion du documentaire évoqué dans mon précédent sujet:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/02/02/d-aveugle-et-sourd-a-lanceur-d-alerte.html
D’aveugle et sourd à lanceur d’alerte, voici que ce même Obs publie une lettre ouverte à l’adresse du réalisateur du film pour lequel, deux jours plus tôt, il titrait: Ne ratez pas:l’Ukraine, les masques de la révolution.
Ils sont dix-huit journalistes à avoir signé la missive.
Il est précisé qu’ils sont tous connaisseurs du dossier pour avoir travaillé sur place. Comme si le fait d’avoir travaillé sur place était un gage d’honnêteté. Va pour eux et voici leur propos:
http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20160202.OBS3854/lettre-ouverte-a-paul-moreira-apres-ukraine-les-masques-de-la-revolution.html
Cependant, Le Monde ne se veut pas en reste, lui non plus.
Et cette fois, on n’est plus dans le cadre d’un travail sur place à défendre au nom d’une vérité à en déduire de fait. Non, là, on est carrément dans l’explication, logique, fouillée, argumentée, bref infaillible ou peu s’en faut.
Normal, on est dans la tête de Michel Eltchaninoff*, entre autres signataires de ce brûlot.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/03/sur-canal-un-documentaire-diffuse-la-propagande-du-kremlin-contre-l-ukraine_4858723_3232.html#1pgErwfcgMciV6bG.99
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/01/27/bhl-bis.html