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Histoire, Politique

Parler de la Russie et de Poutine à Auray…

La scène se passe en France.
Plus précisément, en Bretagne, dans le Morbihan.
La France, on le sait, ne contrôle pas ses citoyens comme s’y emploient d’autres pays.
Nombre de reportages ou autres articles ont souvent évoqué le sort réservé à tel ou tel citoyen au comportement douteux dans un régime certifié non démocratique. 
Or voici que des élèves ont été auditionnés par la gendarmerie française sur l’enseignement que leur dispense un de leur professeur.
Non, il n’est soupçonné d’aucun crime ni d’aucun méfait quelconque. Il a juste parlé de la Russie et de Vladimir Poutine.
Eh oui, voilà un sujet bien dangereux à évoquer en classe, semble-t-il.
Donc on enquête.
A lire, ici:
http://breizatao.com/2016/03/02/auray-morbihan-des-eleves-auditionnes-par-la-gendarmerie-au-sujet-des-cours-de-leur-professeur-sur-la-russie-et-vladimir-poutine/

Culture, Histoire, Politique

Mise au point

Qu’aimer la Russie, aujourd’hui, suscite la controverse est un euphémisme.
Lors de la récente interview qui m’a été demandée par la chaîne de télévision russe, LifeNews, la question m’a été posée de savoir si je subissais des pressions.
 
Sans hésiter, j’ai répondu par l’affirmative.
 
Dans cette Europe si démocratique, il semble bien, en effet, que toute voix qui refuse de diaboliser la Russie soit vouée à la moquerie, au mépris quand ce n’est pas à l’insulte.
 
Par mes études de russe, j’ai découvert l’ex-URSS au milieu et à la fin des années soixante-dix, par mon oeuvre littéraire traduite en russe et publiée à Moscou, c’est la Russie du milieu des années 2000 que j’ai retrouvée.
 
Jamais, je n’ai eu l’outrecuidance de me poser en spécialiste de la Russie ni d’un quelconque autre pays de ce monde. 
 
Si d’aucuns m’ont attribué cette compétence, c’est de leur propre chef.
 
Tout aussi bien m’a-t-on considérée comme naïve, ignare ou dans un autre registre, suppôt sinon agent du Kremlin.
 
Suissesse et Française d’origine, j’aime les valeurs qui m’ont été transmises.
 
Mais il me tient à coeur aussi, de partager avec mes compatriotes un regard sur la Russie qui soit moins orienté que celui qui domine la plupart de nos médias.

Culture, Politique

La haine, politique de croissance?

Les détracteurs de la Grèce y vont bon train pour juger un pays dont on se demande bien ce qu’ils en savent ou en ont compris.
Plusieurs sites se sont satisfaits de relayer le point de vue d’Edmond About, mishellène notoire et auteur d’un ouvrage intitulé La Grèce contemporaine. 
Paru en 1854, il sert de référence opportune à qui le veut bien pour montrer que la Grèce ne serait qu’un pays de profiteurs sinon de voleurs ou pis encore.
Boulevard Volaire, Le Monde, L’ObsRue89 en citent de larges extraits évidemment choisis. Car les passages décrivant le système mis en place par les puissances de l’époque pour profiter elles-mêmes des crédits alloués à la Grèce sont soigneusement omis par leurs émérites journalistes.
Le cadre ainsi posé, les commentateurs s’en donnent à coeur joie pour distiller leur venin et égrener leurs certitudes ainsi référencées.
En réaction à cette déferlante haineuse -qui ne date toutefois pas d’hier- Michel Bouillet avait publié, en 2012, un ouvrage intitulé Non! Les Grecs ne sont ni des voleurs ni des menteurs.
L’auteur y explique comment le levier de l’emprunt a toujours été utilisé pour infléchir la politique grecque à l’avantage des Puissances.
Le contribuable Bonnal de Boulevard Voltaire a dès lors et en effet de quoi s’inquiéter.
Car loin du romantisme de quelques philhellènes du XIXe siècle dont il conclut dans son article, qu’il coûte toujours cher au contribuable, les méthodes appliquées par leurs contemporains banquiers ont trouvé leurs émules aujourd’hui.

Histoire, Politique

« Pas de testicules, pas de cerveau »

Massacre de Chio, 22 avril 1822 peint en 1824 par Eugène Delacroix
 
Tels sont les propos d’Olivier Delamarche au sujet de ce pauvre Tsipras.
http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/la-minute-d-olivier-delamarche-50525
Michel Onfray, lui, résume Tsipras, à de la com’.
Mieux, il parle de l’existence, en Grèce, d’un foyer fasciste et s’ébahit qu’en Europe, cela existe encore…
A se demander s’il a suivi l’actualité de l’Ukraine! Sait-il seulement qui a été élu Premier Ministre? 
A l’aune de telles appréciations diffusées sur un media de grande audience, on mesure son orientation et les limites de son horizon.
En 1832, la Grèce est transformée en royaume par les grandes puissances qui ont oeuvré à son indépendance.
C’est un roi bavarois qui est placé à la tête du pays à peine sorti de quatre siècles de tutelle ottomane.
Après le roi de Bavière, c’est un roi du Danemark qui lui succède.
Ensuite, quelques dictatures plus tard, la Grèce devient une démocratie.
Qui a une idée de ce que fut la guerre d’indépendance avec ses 200.000 morts?
Qui a une idée de ce que fut la guerre civile qui sévit juste après la deuxième guerre mondiale et qui fit 150.000 morts et une centaine de milliers de réfugiés?
Ceci n’est pas une excuse, diront en choeur les financiers et leurs alliés.
Non, c’est de l’Histoire.
 
Sujet paru en page 19 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 23 juillet 2015 sous le titre « Grèce: le poids de l’histoire »

Culture, Economie, Histoire, Politique

Ukraine, Histoire et histoires

A lire tout ce qui s’écrit et se propose comme analyses ou autres solutions à envisager pour apaiser les tensions en Ukraine, force est de constater que la situation mobilise sensibilités et consciences de tous bords.
Tables rondes, débats et conférences s’organisent pour tenter de trouver du sens sinon de donner un sens aux événements qui secouent l’Ukraine.
Convoquer l’Histoire pour expliquer les liens complexes qui unissent ou divisent Russie et Ukraine, certes mais occulter le rôle de l’ensemble des forces actuelles en présence, non.
Les références au passé ont bon dos pour contribuer à faire l’impasse sur les enjeux géostratégiques qui mettent aux prises les grandes puissances.
A observer ce qui s’énonce dans les medias occidentaux, le rôle des Etats-Unis et de l’Union Européenne paraît bien moins souvent mis en cause que celui de la Russie.
Aussi est-il aisé de renvoyer sans cesse à l’Histoire pour y trouver même de quoi établir des parallèles entre certains dirigeants du passé russe avec ceux d’aujourd’hui.
Instrumentaliser l’Histoire est si aisé pour cet Occident incapable d’avouer son implication et sa responsabilité dans la crise ukrainienne actuelle.
Mais la Russie en a vu d’autres!
Et les gesticulations de Bruxelles, de Washington ou d’ailleurs sauront trouver, elles aussi, leur place dans l’Histoire.