Vous avez sans doute souvent entendu parler de réchauffement climatique. Or, à consulter divers sites qui en traitent, on constate une allègre confusion entre réchauffement et changement climatiques.
Si le réchauffement en tant que tel est un changement, tout changement, par contre, ne se résume pas à un réchauffement.
Cette nuance est loin d’être anodine.
Ce n’est tout de même pas tout à fait pareil d’évoquer un réchauffement ou un changement! A mélanger ainsi les termes, c’est la confusion qu’on induit dans les esprits.
Et cette indifférenciation sémantique renvoie à d’autres dérives du genre dans l’usage de la langue.
Aussi bien, a-t-on déjà relevé ici que le racisme ne vise aucun rejet d’aucune religion tandis que l’on voudrait voir un raciste en toute personne qui n’adhérerait pas, en l’occurrence, aux valeurs de l’islam.
Racisme et réchauffement renvoient à des réalités autres que celles qui constituent une religion dans le premier cas, un changement dans le second.
A tordre l’usage d’une langue, c’est la pensée qu’on égare.
religion
En exergue à l’une des nouvelles qui figurent dans mon quatrième recueil Nouvelles sans fin / Istorii bez okonchanija, j’ai inscrit cette citation de Karl Marx:
Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions.
Le philosophe allemand reconnaît le paradoxe de l’illusion qui fonctionne comme nécessité et en même temps, comme égarement sinon aliénation, voire perte de l’homme.
C’est à propos de la religion qu’il développe cette pensée.
Cependant, nombre de penseurs se sont aussi, bien sûr, exprimés sur le sujet. Voici quelques unes de ces approches qui, toutes à leur manière, sont instructives.
L’intérêt, en la matière, est qu’il est à peu près inépuisable tant il renvoie à autant d’expériences individuelles et collectives diverses.
Il faut, bien sûr aimer le débat et la réflexion pour avoir envie de s’y arrêter.
Bien sûr qu’on a décrété, un jour par la voix d’un célèbre philosophe que Dieu était mort.
Et encore, n’a-t-on sans doute pas toujours pris la mesure de ce que concevait Friedrich Nietzsche tandis qu’il évoquait cette mort de Dieu. A cet égard, Wikipedia renseigne de manière intéressante:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dieu_est_mort_(Friedrich_Nietzsche)
Quoi qu’il en soit, la problématique de Dieu et de Son existence demeure un sujet de réflexion à laquelle chacune et chacun apporte sa réponse ou son absence de toute réponse possible, c’est selon.
Mais quand vous entendez ce choeur chanter, quand vous songez à autant de vies semblables à celles dont les voix s’élèvent ici, en Géorgie:
http://www.koreus.com/video/choeur-chante-arameen-pape-francois.html
vous ressentez une émotion ou non, c’est selon, encore une fois.
Le fait est que le bon boulot accompli en Syrie a permis de tuer, d’égorger autant de réfractaires aux rebelles modérés.
Alors oui, on peut penser tout ce qu’on veut du christianisme, on peut estimer que Dieu est mort mais on ne peut ignorer le sang versé par autant d’innocents dont bien peu se sont préoccupés du sort.
Merci, encore une fois à Jean-S.Gowrié d’avoir publié en commentaire au précédent sujet de ce blog, la video de ces choristes.
Monsieur,
Dans le sujet publié le sur votre blog,ce 23 mars 2015, je lis ceci:
Certains ont mis en avant l’argument selon lequel l’Islam étant une religion, le dénigrement de ses valeurs n’entrerait pas dans le registre de la discrimination raciale. A ceux-là, nous pouvons répondre en citant simplement cet extrait de la définition juridique qui nous a été transmis par le Bureau de l’intégration des Etrangers de Genève :« Par « discrimination raciale » on entend un traitement inégal, une remarque ou un acte de violence commis dans l’intention de rabaisser une personne sur la base de son apparence physique (“race”) ou de son appartenance à une ethnie, une nationalité ou une religion. »
Lorsque vous écrivez Certains ont mis en avant l’argument… et plus loin, A ceux-là, nous pouvons répondre… je comprends que vous faites allusion au récent sujet que j’ai publié sur mon blog:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/03/18/l-islam-n-est-pas-une-race.html
Si je me trompe, merci de me le dire.
Sinon, par le fait même de vous référer à cet extrait de la définition juridique qui vous aurait été transmis par le Bureau de l’intégration des Etrangers de Genève, vous ne répondez ni n’argumentez.Vous confirmez la dérive sémantique que je pointe.
Faire d’une religion l’équivalent d’une race déconsidère la valeur et de la première et de la seconde.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
De plus en plus souvent, s’en prendre à l’Islam, vaut à qui s’y risque, d’être accusé de raciste.
Depuis quand l’Islam serait-il une race?
A-t-on jamais vu quiconque s’en prendre au christianisme, être traité de raciste?
Faire d’une religion une race est pernicieux.
Car c’est le fait religieux en tant que tel, que l’on gomme.
Substituer à la dimension cultuelle d’une religion un état de nature qu’elle n’a pas, lui confère, en effet, une tout autre teneur.
En démocraties laïques, pareille dérive sémantique est loin d’être anodine.
A toutes fins, utile.